Suicides de vieux
Pas de saison, le sujet ? Mais si, justement, en plein coeur.
L’un, l’une à vrai dire, a sauté du 5 ème étage de la résidence-foyer dont elle avait fait son domicile. S’aidant d’une chaise pour arriver à bonne hauteur de la rambarde du balcon. Elle qui répondait toujours au rituel « Comment ça va ? » par « Bien, et vous ? », écoutant attentivement la réponse.
L’autre s’est tiré un coup de fusil dans la bouche. Suicide d’homme, façon Hemingway à Key West. Exclusivement d’homme, pour l’instant. Et pour cet homme-là, d’homme qui se sait malade en même temps que vieux. Les deux font bien souvent la paire.
L’autre encore, masculin lui aussi, a marché avant de s’ensevelir dans un fossé pour y mourir tranquille, loin de tout, à l’abri. Un peu comme ces hommes du grand nord qui marchent dans le froid jusqu’à être pour toujours arrêtés par lui et figés sur place.
Les suicides d’âgés augmentent en nombre et l’été leur est propice. L’été où la solitude est plus grande, l’isolement de tout et de tous. L’inutilité, le vide, la révolte. le regret sans doute de la splendeur du monde et d’une vie autre.
Ils ne sont jamais un appel au secours. Suicides radicaux dont on sait qu’aucune main ne pourra les interrompre. Suicides d’adultes déterminés. Les trois que j’ai raconté, survenus dans les deux jours précédents le disent assez.
Qu’en dire de plus ? Que nous en sommes tous comptables : proches à tous les titres de proximité possible, parents, pouvoirs publics. Ces derniers, à la fois en priorité pour tout ce qui est en leur pouvoir, et bien impuissants quand on sait que ce sont les dernières heures qui emportent la décision.
L’été. L’été meurtrier.
Comments 70 commentaires
07/08/2012 at 12:35 sylvie
Signe d’une société qui se délite
» Tous les hommes cherchent le bonheur même ceux qui vont se pendre » ( Pascal )
pour terminer sur une note légère, jolis coquillages sur la plage ce matin ?
08/08/2012 at 10:39 GUIDON
Bonjour
Dans les maisons de retraite, les personnes âgées ne sont pas toujours traitées comme il le faudrait
Ma mère 87 ans se trouve dans une maison, c’est propre chambre in dépendante et bain.
Mais aucune chaleur humaine, lors de la visite du médecin le directeur est présent et maman qui est restée pudique ne dit absolument qu’elle a des douleurs dans le ventre
Ce directeur qui reçoit les familles avec de belles promesses pour rentabiliser son établissement est tout à fait différent avec ces pensionnaires
Ou m’adresser pour que maman vive en paix
Merci de votre aide
08/08/2012 at 13:36 François-Xavier
Tout ce que nous voulons recréer (solidarité intergénérationnelle, etc.) étaient une évidence vécue il y a encore trente ans. Le facteur s’arrêtait prendre des nouvelles, les petits commerces permettaient de se parler, la famille se retrouvait… C’est fini et ce qui reste de notre passé familial finit dans un vide grenier! La modernité (culte du moi, jeunisme, vitesse…) laisse de côté comme des rebuts ceux qui ne peuvent plus être performants, actifs, connectés. Les Anciens (ce mot est plus noble que les « âgés »: c’est curieux cette difficulté à les nommer!) ne sont plus un trésor d’expérience qui nous éclairerait mais un fardeau pour ce monde absurde de fuite en avant perpétuelle. Ne sommes-nous pas devenus des nazis qui s’ignorent? En tout cas nous qui sommes si fiers de notre « civilisation », nous devrions regarder les familles d’Afrique et en nourrir une honte légitime!
02/05/2018 at 04:31 Argo
Le nazisme économique est en route. On euthanasie les gens âges dans les Epahds. On leur vole leurs pensions via la CSG. On les discrimine. On veut leur reprendre leur permis de conduire. Vous tous les complices de macron vous allés vieillir un jour ce sera votre tour!
08/08/2012 at 17:29 Bourgeois Hélène
Cet article ne me surprends pas car je vais souvent dans la maison de retraite de mon grand père et la cousine de mon grand père c’est suicidée après être entrée dans une maison de retraite.
Les personnes agées sont traitées comme des moins que rien dans les maisons de retraites et je vous parle des maisons de retraite de bonne qualité. Les personnes agées qui ne sont pas incontinentes mais prennent juste plus de temps pour se déplacer sont obligés par le personnel de l’établissement à porter des couches pour adultes. Ils sont aussi souvent amenés à partager des chambres avec plusieurs personnes, donc pas d’intimité pour eux et franchement c’est humiliant. Le problème est le manque de personnel. En Allemagne il y a au moins 4 fois plus de personnel dans chaque maison de retraites. Ce métier doit être revalorisé de façon à ce que des embauches soit faites. Surtout en période de chômage. Demander à n’importe qui dans votre entourage je pense qu’ils vous répondrons tout qu’ils ne veulent pas aller en maison de retraite. En espérant que les pouvoirs publiques réagissent un jour.
08/08/2012 at 19:38 pierrette
je suis infirmière a domicile, je soigne surtout des personnes âgées, j’entends, je vois, je capte ces angoisses qui les étreignent. Peur d’être seul la nuit, peur de la chute, peur du malaise, du devenir lorsqu’ils ne seront plus chez eux, d’être une charge…toute cette solitude. Lorsque j’étais étudiante ma grand mère a choisi de mourir, pour ne plus supporter les peines intenses de sa vie, par crainte de la déchéance, de la dépendance, elle était une femme forte et coquette, elle s’était , ce jour là apprêtée comme pour un voyage. Aujourd’hui je soigne avec cette idée constante que le suicide peut guetter, d’ailleurs met on toujours la vraie raison de la mort chez la personne âgée?… lorsque c’est sans bruit, sans éclats, prémédité, calculé au point que l’on dit « mort naturelle ». J’ai vécu, il y a peu le suicide d’un patient à peine âgé mais avec un handicap et une grande crainte de son devenir et d’une dépendance encore plus grande,un homme digne et fier…je tairai le moindre détail afin de respecter son choix…c’est très dur pour le soignant qui pense qu’il aurait peut être pu empêcher, c’est très dur pour la famille qui parfois ne peut rien, ne jugeons pas, mais prévenons !
Comment? peut être aborder le devenir avec la personne âgée avant que ne survienne la dépendance, sereinement, poser les cartes sur table, que ferons nous? que voudrais tu? que pourra t on faire? J’imagine déja que cela lève une angoisse du non dit, de l’inconnu.
Je vois aussi les souffrances de toutes ces familles, accompagnants de malades, de personnes âgées, de personnes dépendantes…C’est un problème familial et de société où tous les facteurs se trouvent liés: structure sociétale, familiale, revenus, aides, médicin, soignants, services sociaux ….La société ne peut pas tout organiser ni financer, la famille non plus, la solidarité intergénérationnelle pourrait être plus active..vaste débat, merci madame de l’avoir soulevé. L’important n’est il pas de garder sa dignité? Toute sa dignité?
15/10/2019 at 13:14 Durna jermy
Pourquoi ne pas decider le moment de mourir ? Nous sommes tous prisonniers du temps qui nous échappe ineluctablement. On ne peux obliger personne a etre prisonnier du temps.
07/08/2012 at 12:42 Michèle Delaunay
Non, pas des coquillages, mais des petits morceaux de verre polis par courants et grèves. En rentrant, j’ai appris ces trois suicides. Le suicide des vieux est particulièrement dramatique par sa constante radicalité et ce curieux paradoxe qui fait que l’on anticipe une mort que l’on sait proche.
Oui, ces suicides nous accusent ou du moins, nous mettent en cause et vous vous doutez que dans ma fonction actuelle, je le ressens plus que jamais.
07/08/2012 at 13:36 sylvie
A Madame Delaunay
… et j’imagine que ce doit être frustrant à quelque part pour vous de ne pouvoir renverser la tendance du jour au lendemain
07/08/2012 at 15:55 ubu
Des suicides qui ne seraient pas des appels au secours ?
Pas d’accord !
Pas d’accord non plus avec ce terme de « vieux ». A trop vouloir parodier on banalise et on risque de s’émerveiller de fragments de tessons de bouteilles laissés, déchets abjects, par ceux qui ironisent en utilisant des mots qui le sont tout autant.
Suggerons un peu de respect sinon « vieux », c’est déjà la mort acceptée, et par nous et par eux. Dans ce cas là, on anticipe le fatal et le suicide alors n’est plus un appel au secours. Question de principe : cela doit être impossible.
08/08/2012 at 13:59 laurence gelbard
bonjour
j’ai écrit une lettre à notre président pour dénoncer le problème sociétal que pose le vieillissement : tout va trop vite et les grands capitaux ses ont emparé de cette manne que représentent les résidences, médicalisées ou non, horriblement onéreuses, ce qui oblige les familles à vendre les biens des personnes âgées pour leur payer leurs journées ! et les prestations attendues, aux vues du prix de journée, sont loin d’être à la hauteur : personnel peu ou non formé, gentil certes mais qui change tout le temps, non prise en compte individuelle de la personne, manque d’attention… il faut quand même se souvenir que nos séniors sont une source économique loin d’être négligeable…où sont les promesses gouvernementales pour améliorer ce que tous nous allons un jour aborder : une fin de vie en dignité et respect, accessible financièrement à tous??
08/08/2012 at 17:51 GUIDON
Bonjour
Je suis entièrement de votre avis, je me trouve confrontée à cette situation pour ma mère, elle est dans une maison relativement couteuse 2 200 € par mois
Le personnel est gentil du moins certain
Pas à l’écoute pas d’intimité notamment en ce qui concerne les visites médicales le directeur est présent chaque fois que le médecin vient, donc ma mère est très gênée
Vieillir fait peur
07/08/2012 at 13:11 Blond daniele
Rien n’est fait que nos aieux finissent sereinement leur vie . Entre des enfants pas toujours présents des structures mal définies ,comment voulez vous qu’ils n’aient pas envie ou mê et c’est encore plus grave le besoin de quitter cette terre où ils se sont sentis refoulés . Quand l’accueil de nos papis et mamies dans des stuctures où le calme et la quiétude sera au RV ,sans avoir biensur à se ruiner ;j’attends
07/08/2012 at 13:49 Kantin Gilbert
Il y a-t-il plus de suicides chez les anciens placés en institution que dans le reste de la population ?
07/08/2012 at 13:51 Franck
« Oui, ces suicides nous accusent ou du moins, nous mettent en cause et vous vous doutez que dans ma fonction actuelle, je le ressens plus que jamais. »
Cessez vos paraphrases de politiques ou s’il vous plaît, faites nous plaisir en les contenant sur votre blog. J’arrive à voir l’éjaculation de vos âneries (pour rester courtois) jusque dans les réseaux sociaux les plus populaires ! Rien d’étonnant si vous êtes Ministre.
Et pourtant votre comportement ressemble plutôt à celui d’une jeune starlette, une sorte de Lady GaGa à la française, toujours en recherche de polémique et de scandales en feux de pailles. Une vieille adolescente qui parle de vieux, plutôt que de personnes âgées, probablement et post analytiquement pour vous rattacher à une autre partie de la population, un peu plus jeune… en âge. Du moins c’est mon avis.
Car si certains jeunes le sont effectivement grâce à la chance qu’ils ont eu d’êtres nés, vous avez su rester jeune car vous avez eu la chance de pouvoir rester trop perchée sur votre Lune pour qu’on puisse vous dire qui vous êtes. Sans vouloir dire que vous êtes vieille, ou que vous n’êtes pas du genre à travailler dur (ce qui ne doit pas être le cas, compte tenu de votre parcours). Mais avant de terminer, juste un ou deux mots quant à notre dite responsabilité.
La responsabilité, selon votre texte, et si j’ai bien compris, vous la décrivez comme « Que nous en sommes tous comptables : proches à tous les titres de proximité possible, parents, pouvoirs publics. » Et là je vous suis à fond, à 400% même s’il le faut !
Mais je vous arrête une seconde. Tous responsables, c’est bien, mais encore faudrait-il clarifier et préciser les choses, ou sinon pourquoi se donner la peine d’en parler ? Nous sommes responsables de qui exactement, et qui sommes- « Nous » ?
Evidemment, « Nous », ne concernera pas les victimes citées ci-dessus ; les personnes âgées. Je sais d’ailleurs que je suis responsable comme tous les jeunes du cercle familial, du bonheur de mes aïlleux et de leur longévité. Je suis au moins aussi responsable pour eux que le sont les gouvernements, les lobbys pharmaceutiques et les sociétés de médecins pour l’ensemble de la communauté humaine. Mais vous, quelle est précisément votre responsabilité ?
Je crois qu’en tant que Ministre déléguée aux personnes âgées et à l’autonomie, l’une de vos principales préoccupations devrait être bien évidemment ce dont je parle depuis tout à l’heure. Cependant, je pense que déposer un petit billet électronique sur votre blog de temps en temps en leur faveur, j’appel ça tout simplement du foutage de gueule (excusez-moi, mais parfois
la force des motsles mots sont nécessaires). Vous pouvez dire à Mr. Le Président de la République (votre seul et unique responsable) que je serai même capable de faire mieux, au moins en ce qui concerne la partie visible de l’iceberg. Sans vouloir vous vexer.Malheureusement, le thème de la vieillesse et de Vivre vieux pour vivre heureux n’a pas l’air de inquiéter plus que ça, et je peut facilement le prouver. Je vais prendre, au hasard, les 5 derniers tweets qui ne sont pas des réponses à des tweetos et qui ne sont pas les derniers tweets m’ayant ammené à ce billet du blog :
* Entre la plage nocturne, saccagée de cris et de violence, et la plage libre du matin, la différence C le business #Hossegor #alcool #drogue
* Plage du matin, libre et venteuse, où l’on marche comme le 1er homme #LaMerAuPlusPrès #Hossegor
* D’éclaircie en éclaircie, Hossegor se réchauffe #LaMerAuPlusPrès #Landes
* Vent, bruits de volets, bribes de conversation et le ciel d’un gris de mine de plomb #Landes
* Toute la profondeur de la mer hérissée de pics et de précipices #Landes
Ah et comme j’aime bien celui-ci, du coup je prendrai votre 6ème dernier tweet qui va conclure mon raisonnement : la vraie raison pourquoi vous êtes Ministre :
Solitude du tracteur de fond après la victoire https://www.michele-delaunay.net/delaunay/blog/solitude-du-tracteur-de-fond-apres-la-victoir#.UB9rz-Erl2w.twitter #FH2012
Je vous demande juste d’avoir conscience que vous vous foutez des gens de qui vous êtes responsables. J’ai bien essayer d’échanger quelques tweets avec vous avant de lâcher ce commentaire, en vain.
Veuillez accepter, Madame la Ministre, mes salutations les plus distinguées.
08/08/2012 at 01:08 Aussenac
Une ministre n’a-t-elle pas le droit de prendre, elle aussi, quelques jours de vacances?
Votre commentaire, comme cela a été dit plus bas, sent la jalousie et la rancoeur mal placées…
J’ai trouvé, moi, ce billet de blog fort bien troussé et courageux. Il était plus que temps de lâcher ce pavé dans la mare, àl’heure où le monde se pâme devant des corps bien portants et sportifs, tandis que les bombes continuent à tuer à Alep et que des petites mamies se font la belle du haut de leurs mouroirs…
Merci, Madame la Ministre,
Sabine Aussenac.
07/08/2012 at 15:55 guillemot
Le suicide est un acte désespéré et les « vieux » sont désespérer, petite retraite, dépendance, maladie, la famille ne vient prendre des nouvelles que de temps en temps pour voire si c’est l’heure de l’héritage, ne plus se sentir utile, se sentir vieux et moche, enfin avoir une mauvaise image de soi.
Je pense que la plus part du temps le vide affectif est la cause du suicide des « vieux ».
Remettons nous en question, avant les « vieux » ont les gardaient à la maison et vivaient avec leurs enfants jusqu’à la fin de leurs jours.
Ne dit on pas que l’on vie par le regard de l’autre. L’humain marche avec le cœur. Dans la vie tout n’est que sentiment. Sans sentiments la vie s’arrête il n’y a plus qu’à se suicider.
Sylvie
07/08/2012 at 16:06 Orphelin
Merci Madame la Ministre de nous interpeller au coeur de l’été avec un tel sujet. J’ai moi-même été marquée par ces gestes qui sont désespérés et calculés. Le fameux à quoi bon? La société ne nous regarde pas, nous ne servons à rien et notre quête spirituelle ne nous nourrit pas assez notre questionnement. Que faire? Nous pourrions en respectant les restrictions budgétaires susciter des prises de conscience dans les familles des personnes âgées, réhabiliter les concierges dans les immeubles collectifs et revaloriser les fonctions du personnel dans les maisons de retraite.
Lesbonnes volontés existent. Réveillez les!
07/08/2012 at 16:13 Michèle Delaunay
Eh bien, Franck, je vais vous étonner, j’apprécie grandement votre commentaire. Oui, je suis pour 15 jours en face de l’océan où j’ai appris la colère et tout ce qui constitue ensuite notre existence. En face de la mer étale et peu après violente, hérissée de pics et de précipices, marchant en solitude, j’ai appris que j’avais une pensée, qu’elle était mienne et que je devais essayer désormais de vivre sans l’endormir.
Pourtant ce n’est pas le plus souvent le cas. Je vis sur-occupée, remplie d’événements, d’urgences, de faits, grands et petits.
Les informations concernant ces suicides m’ont été communiquées à mon retour de ma marche matinale sur la plage. J’ai écrit peu après ce billet dont je ne renie rien. Mais que vous éprouviez de la colère à la description, terrible, de ces trois suicides, je le conçois et cela me rassure plutôt.
Que je sois la bonne cible ou que vos termes à mon endroit soient les bons, ce n’est pas la question. Utilisez cette colère pour construire, dans quelque champ que ce soit. J’essaye de faire de même. Pourrai-je mettre dans la loi que je prépare tout ce que je voudrais, je n’en sais pas. Je ferai en tout cas le maximum du possible.
09/08/2012 at 15:41 SAA
Il y a de la vérité dans chacune des réponses ici apportées par les internautes. Nous , nous sommes des professionnels de santé, qui sommes au contact de la vieillesse tous les jours, aussi bien au domicile qu’en institution; Si certaines personnes sont très bien loties, d’autres sont dans une misère indescriptible.Le schéma de société est le même dans toutes les tranches d’âge. Ce que la société civile reproche souvent aux politiques, c’est de recommencer sans cesse les études afin de prendre des décisions, qui ne seront d’ailleurs jamais satisfaisantes car les délais de mise en place et les équations économiques sont terriblement decevantes. Alors Madame Delaunay, prenez bien les avis des bons experts, à savoir les familles qui se sont exprimées plus haut ou plus bas dans les commentaires, sur les conditions de prise en charge en EHPAD,et que nous cotoyons tous les jours, et puis les soignants et intervenants sociaux qui constituent nos équipes afin d’avoir une vision de terrain bien aiguisée,mais aussi des propositions concrètes d’amélioration des conditions du vieillir dans un pays développé.
Bon courage Madame, et merci à tous d’avoir enrichi ces échanges quels que soient vos situations personnelles.
07/08/2012 at 16:26 Michèle
C’est bien sûr « je n’en sais rien » qu’il faut lire dans la dernière ligne du commentaire précédent. Au moment où j’écrivais la connexion a disparu et je ne retrouve que par une intervention miraculeuse le texte de mon commentaire !
07/08/2012 at 16:28 Cassandre
Michèle, comment pouvez vous tranquillement accepter les commentaires de ubu et surtout celui de franck. Ces textes sont insultants et malveillants t sentant, voire puent la continuation de la campagne électorale . parler ainsi d’un tel sujet témoigne d’un cynisme qui dépassent les limites!
07/08/2012 at 19:21 raoul
Comme d’habitude, les politiques parlent mais quand agissent-ils? et comment? en allant voir les familles endeuillées?………………………………………….!
Moi je dis : Dehors !
07/08/2012 at 22:37 Arnaud
En quoi le suicide de vieux est il plus interpellant qu’un suicide de jeunes ?
A quel âge devient on vieux ? Et donc, à quel âge devient il plus préoccupant de se suicider ?
Les lieux d’accueil des personnes agées sont ils les seuls facteurs conduisant au suicide ? Ne devrait on pas se poser des questions sur leur entourage, la présence ou l’absence de leur famille ?
Tout cela me pousse à croire que Michèle Delaunay souhaite éradiquer le suicide, comme Najat Vallaud Belkacem souhaite éradiquer la prostitution…
Bref, du bruit pour rien !!!! Et toujours une vraie platitude de politique dans ce pays !
Déprimant, tiens, je vais me suicider, pour le coup !
07/08/2012 at 23:29 Toulousaine
Que comptez-vous faire, Madame la Ministre, pour revaloriser les retraites et pensions des personnes âgées (eh oui, je ne parle pas de « vieux ») ?… Que comptez-vous faire, vous qui êtes aux affaires un peu partout dans notre pays (Etat, Collectivités …), pour que les mouroirs que sont devenues les maisons de retraite retrouvent un peu d’humanité ? Vous donnez des leçons. Très bien. Quid des solutions ?
07/08/2012 at 23:45 Marie Brun
Bonjour, je viens de lire ce que vous aviez écrit sur les suicides de vieux et les commentaires suscités par votre billet.Je suis en contact permanent avec des personnes de 80 à 95 ans (village dans le Gard), personne ne se formalise d’être appelé « vieux », au contraire. Mais, pour ceux qui vivent encore chez eux, l’été est une période cruelle, tout le monde part en vacances.Les enfants, petits-enfants etc.. ne viennent pas voir leurs grand-parents, ils sont partis ailleurs, ils téléphonent, bien sûr, mais ils ne font pas le seul cadeau qui compte: leur présence. Même une semaine serait assez, la joie de préparer leur arrivée, les souvenirs après seraient suffisants. Et ce serait si bien de pouvoir dire aux voisins : mon fils ,qui est à Paris, vient avec sa famille , ils restent une semaine. Les voisins aident, mais rien ne remplace la présence des enfants , vécue comme une raison d’être fier, de montrer qu’on est aimé, qu’on prend la peine de venir nous voir. Alors on ment à la visiteuse, elle feint de croire que les enfants ne viennent pas à cause de la crise, et c’est désolant. Comment rendre les enfants plus responsables du bien-être de leurs parents âgés? Comment leur dire que 20% de leurs vacances peuvent être passées avec eux? Et que le téléphone, ce n’est pas la même chose? Merci de votre attention.
07/08/2012 at 23:48 Natalia Trouiller
Hé bien moi, votre sollicitude envers les vieux me touche, madame Delaunay. Et ce d’autant plus que vous faites partie d’un gouvernement qui semble bien décidé à légaliser l’euthanasie (oui, je sais, rien n’est décidé, y’a une commission, y’aura concertation, etc, etc. N’empêche que c’est bien parti). Je suis heureuse de voir que vous vous refusez à accepter qu’un être humain, fût-il vieux et malade, puisse décider qu’il n’a plus rien à nous dire ni plus rien à nous apporter. Je me réjouis par avance de la détermination que vous ne manquerez pas de mettre à combattre farouchement toute dépénalisation de l’euthanasie, au nom de ces valeurs que vous évoquez dans ce billet et que je partage sans réserve.
Bonne continuation à vous!
08/08/2012 at 00:16 François
Madame Delaunay comme à Bordeaux concernant les noyades dans la Garonne vos remarques sur la solitude de certaines personnes âgées et leurs suicides parfois ces remarques ne servent que votre carrière politique et vous qui avez couru avec beaucoup démagogie après le vote bobo dans la capitale girondine vous ne proposez rien ,vous n assumez rien!
Profitez bien de vos vacances dans ce haut lieu Hossegor des bourgeois nantis et qui votant roses se rassurent sur leur humanisme.Vous me donnez envie de vomir.
08/08/2012 at 07:26 willycat
Bonjour,
Votre titre c’est pour faire branché jeune parce que dire « Vieux » c’est très moyen. J’espère que vous nous prouverez que les personnes âgées ne seront pas une nouvelle fois les laissés pour compte de politiques gouvernementales. les annonces et serrages de pognes c’est bien joli mais c’est l’action qui compte.
08/08/2012 at 07:46 syboule
Je ne sais pas ce qu’il y a de « moyen » dans le mot « vieux » comme le dis Willycat . « Vieux » c’est une réalité qui nous guette tous , et ce que vous soulignez Michèle est touchant mais réel. La vieillesse et l’abandon devraient nous interpeler et nous remuer : que faisons nous de nos « vieux » ? Comment ne pas les abandonner , comment trouver le temps de leur tenir la main jusqu’à leur dernier souffle. Quel regard avons nous devant la mort.
A ce propos très chère Michèle je voulais vous remercier et vous féliciter de votre position sur l’euthanasie dont une loi menace notre si beau pays. Je sais que ce n’est pas facile pour un membre d’un gouvernement plutôt favorable à l’euthanasie, d’oser se positionner contre . Votre courage est exemplaire. Merci
08/08/2012 at 08:16 Jean ValJean
Bonjour,
Je suis d’accord avec vous ces suicides sont tragiques et commis par personnes isolées et surement désespérées, mais ne sont ils irréfléchis pour autant ? Ne devrait on pas laisser l’ultime liberté a une personne de pouvoir choisir quand elle veut partir ? Et de pouvoir le faire entourées de ces proches dans de bonnes conditions, plutôt qu’en sautant du 5 eme étage ?
De quel droit pouvons nous interdire à quelqu’un de mourir et de le forcer à vivre quand il sait que ce qui l’attend n’est plus que souffrance ?
J’attend votre avis sur la question, en espérant que ce ne soit pas encore des raisons d’infantilisations de la société une fois encore …
08/08/2012 at 08:51 Henri
Merci de soulever ce réel problême ! Car c’est un acte qui est trop banalisé notamment à Paris … (celà nous est arrivé à tous lorsque nous prenions les transports en commun)
Merci pour cette alerte posée, dans un gouvernement, où l’on parle plus de l’euthanasie que de la désespérance de nombres de personnes isolées ! Souvent les causes sont multiples, (problèmes familliaux, morosité ambiante) mais quand ils sont de l’ordre du travail ou de la santé, nous nous sentons d’autant plus coupable !
Bon courage dans votre fonction et encore bravo pour ces quelques mots !
08/08/2012 at 10:38 Solzasco
Je signe d’un pseudonyme: ce n’est pas dans mon habitude, mais je n’ai pas le choix puisque je m’adresse à une personne détentrice d’un pouvoir, susceptible d’a
08/08/2012 at 11:07 Solzasco
Quoique prétende ce logiciel qui vient d’effacer mon texte précédent, ce qui suit n’est nul doublon. Je précisais que l’emploi d’un pseudo m’est inhabituel mais que je n’ai pas le choix, m’adressant à une personne détenant du pouvoir et susceptible – avec les meilleurs intentions du monde – d’intervenir contre ma liberté. Ce pouvoir d’intervenir contre la liberté individuelle est d’ailleurs ce qui caractérise le « pouvoir » quelle qu’en soit la forme, et j’aurais à coeur que vous n’en doutiez pas, vous qui vous autorisez avant tout de vous-même pour gouverner, de vous-même d’abord j’y insiste, et des accessoires nécessaires à l’obtention de cette capacité exorbitante ( compétences supposées, accointances, rhétorique etc).
D’autre part et pour en finir avec l’emploi d’un pseudo, je n’aime pas l’idée d’être confondu avec les discours de haine qui visent en fait à éviter le sujet que vous avez abordé tout en se satisfaisant d’un discours de mépris ou de procès d’intention. Prtocès d’intention que je ne vous fais nullement, sauf bien entendu que les bonnes intentions que vous manifestez pavent l’enfer en général, et s’appuyant sur l’émotion, s’interdisent toute capacité à légiférer. Vos bonnes intentions annoncent de mauvaises lois. Vos émotions promettent de mauvaises lois pleines de bons sentiments, dont l’effet premier est d’obscurcir votre jugement. Vous manquez à Rousseau qui vous en aprévenu dans le Contrat Social: « Ecartez d’abord les faits » est la citation tronquée que la droite la plus imbécile n’a de cesse d’attribuer au cher Jean-Jacques, pour tenter d’accréditer l’incompétence de la gauche face au réel. La citation entière à laquelle je renvoie tous ceux qui voudraient en avoir le coeur net, précise qu’il s’agit des faits « particuliers » qu’il faut absolument écarter lorsque l’on se mêle de légiférer.
La très mauvaise Loi Léonetti est un parfait exemple du genre: votre propre ami Laurent Fabius, pourtant réputé d’un autre niveau que le Dr Léonetti, n’a pas fait mieux en proposant lui aussi son texte, en 2009, en se revendiquant de cette faute émotionnelle: « Dans l’émotion qui a suivi l’affaire Humbert » commençait-il sa proposition, d’ailleurs vite escamotée…
Est-il si difficile à tout individu soucieux de l’oganisation de la Cité d’admettre que l’émotion est la plus mauvaise conseillère du législateur, que sa compassion est détestable parce que justifiant par avance toutes les moralines roses et sucrées que l’on nous sert régulièrement s’agissant pourtant de l’ultime liberté de l’être humain, qui est de terminer sa vie?
« La nature n’a jamais rien fait de mieux que d’offrir à la vie une seule entrée et plusieurs sorties: content de vivre? Vis. Pas content: tu peux retourner d’où tu viens. »
Voila ce que disait Sénèque à son ami Lucilius, dans l’ un des plus remarquables de ces textes qu »il livre à la postérité en ajoutant plus loin (je cite de mémoire: voyez l’excellent « sénèque » de Paul Veyne, en poche, quelques euros pour trouver le chemin du courage, de la dignité et de la liberté) j’attendrais, moi, les indignités de la maladie … ou qu’un autre que moi-même mette un terme à ma vie.
Je m’arrêterai ici: qu’un autre que moi-même mette un terme à ma vie: voila en effet, l’abomination et la déchéance ultime, le déshonneur absolu, l’abus total, irréversible, que s’apprête à commettre la même collection d’incapables et d’hypocrites, de lâches compassionnels et de douillets notables qui ont voté à la quasi unanimité les lois lamentables Léonetti I et II hier, et demain une loi, quels qu’en soient les aménagements, que l’on peut dès à présent réputer infâme, puisqu’elle s’apprête à ré_introduire le meurtre dans la légalité.
Ne vous leurrez pas, Madame le Ministre, et ne vous voilez pas la face: les adversa
08/08/2012 at 11:22 Solzasco
saires de l’avortement auront beau jeu cette fois de parler d’une vie que l’on supprime. Et vous allez, dans vos enlisements compassionnels, attenter à ce qu’il reste encore de liberté individuelle.
Un dernier mot, qu’à travers vous j’adresse à tous les politiques.
Le seul responsable de » l’Affaire Humbert » comme dit la Presse, c’est celle ou celui dont j’imagine le frais visage et le coeur débordant de bonne conscience, avec sa blouse blanche et ses techniques de réssucitation éprouvées, qui aura réussi le bel exploit médical d’empêcher la vie de quitter le corps pantelant de ce pauvre gosse, pantin brisé au revers du talus où le SAMU l’a trouvé. ET je suis sûr que ce technicien éprouvé des techniques de réanimation était très fier de sa performance, de son exploit, et qu’il a reçu les compliments de son équipe et de son patron! Bravo! Il est pas mort! Magnifique!
Si l’on comprend bien ce que ceux qui gouvernent ont dans la tête c’est donc là le rôle de la médecine: empêcher à tous prix de mourir sur le terrain au nom d’une Loi imbécile. Puis bientôt grâce à des lois infâmes, de tuer: quand, dans les conditions prévues, ce sera autorisé?
Dormez bien, madame le Ministre, car vous n’y pouvez rien: tout ceci vous dépasse. Mais s’il vous plaît gardez vos bons sentiments: cette femme ancienne et pauvrette qui monta sur son échafaud avant de se précipiter, cette homme voulant faire vite, cet autre dans la sérénité ne vous ont rien demandé, et pas plus à leur bonne Ministre qu’ à leur « bon docteur »…
08/08/2012 at 12:00 Michèle
A Guidon. Tout d’abord il faut parler au médecin. Sa visite doit être un « colloque singulier » avec votre mère, selon les règles de la médecine.
Ensuite parler au directeur. Y a t il un conseil de vie sociale dans cet établissement ? Les familles peuvent beaucoup et votre mère sera déjà réconfortée par votre engagement.
08/08/2012 at 12:04 Michèle
Une comparaison terrible : le nombre de cas de suicides en établissement qui me sont signalés correspondent exactement à la fréquence des suicides en prison. La différence est que tous les suicides en prison sont signalés, et c’est loin d’être le cas des suicides en établissements, du fait de l’établissement ou de l’ARS de la région qui ne fait pas remonter l’information.
Et je n’ai pas connaissance des suicides hors établissement. Je me propose d’initier une thêse de médecine sur le sujet.
10/08/2012 at 10:00 Diquéro Béatrice
Ils sont vieux, très vieux même…Quand ils peuvent se lever du lit ou du fauteuil, ils ont besoin d’aide. Sinon, ils restent assis toute la journée, avec une tablette sur le fauteuil de peur qu’ils ne tombent, condamnés à regarder passer dans le couloir les quelques visiteurs et les soignants qui courent d’une aile à l’autre du bâtiment…Il faut les aider à manger, pour certains, matin, midi et soir. S’ils ont des troubles cognitifs, ils crient d’angoisse, et le voisin se plaint pour son barbecue et ses invités du week-end : alors, la camisole chimique ?
Nous ne sommes pas assez nombreux, nous qui travaillons pour « les vieux » en EHPAD, pour leur donner un temps de présence à leur côté. Les conventions tripartites prévoient un nombre d’agents pour la durée de la convention, 3 ans, alors que l’état de santé et d’autonomie varie constamment. L’augmentation de l’APA versée aux EHPAD suit l’augmentation de la dépendance des personnes accueillies, bien sûr, mais ne fait que compenser les évolutions statutaires du personnel et les remplacements pour absentéisme maladie-maternité.
Vous, Mme la Ministre, que pouvez-vous faire contre l’armée des experts, bureaucrates et comptables, qui fait la décision dans les instances gouvernementales et territoriales, à la place des représentants du peuple, élus ou ministres ?
Que les décisions soient prises avec l’intelligence du cœur, et non sur des considérations financières : l’argent est gaspillé ailleurs, mais pas dans la prise en charge des personnes âgées et très âgées.
08/08/2012 at 12:25 Michèle
Un point encore mérite d’être souligné : l’importance de reconnaitre les états dépressifs chez les âgés et de les soigner. Un âgé qui se replie, qui n’a plus goût à rien, ce n’est pas seulement à mettre sur le compte de l’âge. J’attire l’attention de mes confrères médecins : il faut à la fois éviter la sur-médicamentation et éviter de passer à côté de ce qu’un traitement peut améliorer.
08/08/2012 at 13:47 deruelle michelle
Bonjour ma chère Ministre
Aujoud’hui votre ministére est à la une dans Médiapert,LE Point et l’éditorial du Monde,par vos déclarations, vous remuez le cocotier ……….
Il y a des petite femme haute comme trois pommes,maigre comme un petit chat,qui griffe quelquefois et ça fait du bien,bravo pour votre pugnacité,n’écoutez pas trop les critiques gratuites, continuez votre chemin,nous vous faisons confiance ,le chantier est immense, et ce gouvernement vient d’arriver ,la feuille de route ces jours çi.Maintenant vous allez pouvoir ajuster le tir en fonction des crédits(surement pas trés gros),
Profitez de ces quelques jours de repos pour vous charger de soleil,la rentrée sera difficile,mais on le savait en votant le 6 mai ,donc nous assumons notre vote et vous soutenons.
08/08/2012 at 13:58 alphonse
« A ce propos très chère Michèle je voulais vous remercier et vous féliciter de votre position sur l’euthanasie dont une loi menace notre si beau pays. « ….
Je cite « syboule »….
Quoi, Madame? Vous allez endosser le maillot de « madame non à l’euthanasie » contre vos collègues irresponsables et immoraux, suivant les processions, avec chapelets, ostensoirs et bannières de ces gens qui chantent « la vie!…la Vie!..la VIE..!…..comme De Gaulle parlait de ceux qui criaient … »l’Europe » l’Europe! ….comme des cabris… »…………?!
Tout suicide vaudrait bien mieux, sur ses causes, une étude approfondie, par un historien, mais aussi bien par un Ministre de l’Intérieur….que sur le coup d’Etat présumé du 14 mai 2012 à la veille des primaires socialistes…
Il paraît qu’on va faire un roman avec ses causes immédiates…
Lisez bien le récit « Quel beau dimanche! » de Georges Semprun…vous y trouverez une étrange description (presque une reconstitution!) d’une rencontre qu’il a faite lui aussi, d’une femme de chambre dans un hôtel de New-York (l’Algonkin, c’est très récis!) par un de ses mauvais jours…Semprun mêle beaucoup de souvenirs très divers mais bien liés…de tas de gens de Merleau-Ponty…à Bernard Kouchner (!), mais aussi de Stéphane Hessel à Marcel Dassault…!!!
Mais, pour ne pas surtout rester très sérieux, mais bien passer du coq á l’âne comme vous adorez, je crois qu’on ne pourra jamais faire la clarté sur ce retour manqué pour un grand destin français, sans avoir épuisé toutes les pistes ouvertes prophétiquement, voire bibliquement, par l’ouvrage de Semprun (écrit en ’82, svp!!)
Mais…Santiago Carrillo, – dernier survivant de cette époque de fous où l’euthanasie se pratiquait à grande échelle dans des camps de toute l’Europe et jusque bien tard avec les migrants espagnols ou algériens en France – Carrillo, donc, qui éjecta Semprun du PCe, serait derrière Diallo…qu’il n’y aurait qu’un pas….
08/08/2012 at 14:40 Daniel
Je veux simplement vous donner mon avis.Je serai (dés que je ne serai plus capable de m’assumer) le premier a faire ce qu’il faut pour ne pas être un fardeau pour les miens.Si la France n’est pas capable d’accepter le choix des gens alors j’irai mourrir en Suisse ou en Belgique.Eux au moins on compris que l’on voulait partir mais,partir dignement.
Maintenant ,à vous de voir si vous voulez nous aider ou non
Respectueuses Salutations
08/08/2012 at 14:41 Exploser
Les trois que j’ai raconté, survenus dans les deux jours précédents le disent assez : jolie faute d’accord, Madame le Ministre (et puis il manque une petite virgule) 🙂
08/08/2012 at 15:34 Michèle
A Solzasco. Vous vous méprenez. J’attire l’attention sur le nombre et le type des suicides de personnes âgées. Par ce billet, par un communiqué à la presse purement factuel. Ceci pour susciter la vigilance des proches, des médecins, du personnel des établissements. Pourquoi les âgés n’auraient-ils droit qu’à une moindre vigilance relativement aux adolescents qui vont mal ? Leur vie, même proche de finir, vaut-elle moins ?
je veux tout au contraire sortir mon ministère du compassionnel : offrir aux âgés ce que la République offre aux jeunes dans leur parcours vers l’autonomie, garantir leurs droits et d’abord les écrire, leur assurer un accompagnement en fin de vie qui réponde aux exigences qui sont les nôtres dans les hôpitaux.
09/08/2012 at 12:01 époché
Bonjour,
C’est une vraie question que vous posez Madame Delaunay, vous faites en ce sens votre travail de ministre ce qui n’est déjà pas si mal.
La réalité de bien des maisons de retraite a été évoquée dans les nombreux commentaires, par les familles et par les professionnels dont je suis, nous ne pouvons pas nous positionner autrement que du côté de la vie bien sûr même si dans les faits celle-ci s’évapore doucement mais surement sur un fauteuil devant un écran de télévision le regard fixé au plafond. « On » ne peut taxer l’état de ne pas avoir mis en place des structures pour la prise en charge des personnes âgées, je ne peux que déplorer que ces structures soient trop souvent administrées avec si peu d’ambition thérapeutique, en terme cru, il y a un psychologue dans telle EHPAD et cela fait bien sur le papier, dans la réalité il s’agit souvent de rassurer les familles et le personnel soignant, alors qu’il y aurait tant de projets à mener avec les « résidents » et que notre formation si longue et si complexe nous a donné les outils pour mettre en place des vraies prises en charges, celles qui permettent au sujet de se réinvestir en tant que personne.
Voyez
08/08/2012 at 15:51 Meunier
Je suis sidéré par la teneur d’une bonne partie des commentaires, haineux, pleins de déformations et d’insinuations, d’accusations qui veulent blesser la personne Michèle DELAUNAY.
Ne tenez pas compte, Madame, de ces aberrations, et continuez la lutte pour les personnes âgées, leur autonomie et leur dignité. C’est le grand défi de nos sociétés.
08/08/2012 at 16:01 Robert 89 ans
Madame,
J’ai lu ce que vous avez écrit sur votre site le 7 août au sujet du suicide des vieux.
Je me présente : je suis retraité, je suis dans ma 89ème année et je suis veuf depuis 2328 jours.
J’ai dû vendre la maison dans laquelle nous avions vécu tant d’années heureuses.
Et je vis seul dans un appartement confortable.
Je jouis d’une bonne retraite qui me met à l’abri (provisoire ?) du besoin.
J’ai un fils unique très affectueux qui me téléphone tous les jours et vient me voir une fois par semaine (sauf déplacement).
Les problèmes physiques ne manquent pas (cœur, œdème important, arthrose, cataracte…)
Mais la « tête », ça va. Vous le voyez, j’écris en un français à peu près correct et je tape à la machine.
Cela dit, je suis vieux. Et je trouve que c’est le mot qui convient.
Je lis les journaux sur internet. Et je suis horrifié par le nombre de suicides, malgré le tabou qui entoure ce mot.
Un suicide avoué toutes les 40 minutes !
Et notamment tous les suicides de vieux.
Je pense souvent aux ultimes forces et au courage dont ils ont dû faire preuve.
Pour fixer une corde à la branche d’un arbre…
Pour se jeter sur le béton du neuvième étage…
Pour se précipiter dans une rivière et y finir gonflé comme la carcasse d’un chien…
Pour se coucher sur une voie ferrée et attendre le train…
Pour lancer sa voiture contre un platane et être déchiqueté par les tôles…
Pour attendre dans un fossé perdu le froid, la soif et la mort…
Mesurez-vous ce courage et la fatigue de vivre qu’il faut pour en arriver là ?
C’est cela, Madame, la fatigue de vivre. Ce sentiment de viduité et d’inutilité qui pousse à passer à l’acte.
Parmi tous ces vieux et ces vieilles qui ont ainsi mis fin à leurs jours, combien ont eu pour dernière pensée :
« Si seulement j’étais mort dans mon lit » ?
Mourir dans un lit. Accordez cela, Madame, aux vieux et aux vieilles qui le demandent.
S’il vous plaît Madame.
Respectueusement
08/08/2012 at 18:41 Marc
Je suis jeune, moi et ma femme vivons tous les deux loin (très loin) de nos parents respectifs. 600 Kilométres pour moi, plus de 9000 pour elle. Peut être devrons nous bouger encore dans quelques années, mais je le sais, cela ne sera pas pour retourner en province. La ou ils sont, il n’y a rien à faire. Peut être aller en Chine de l’autre coté. C’est une grande ville, j’y trouverai surement un travail. Se rapprocher des uns et s’éloigner des autres. Heureusement, ils sont encore en bonne santé et autonomes donc pas d’inquiétudes pour le moment. Amener nos parents en Ile de France ? Mais les éloigner de leur famille et leurs amis.
Le coût des structures d’accueil est bien trop élevé et quelque part il n’y a pas de solution à ce problème. Pour ce qui est des employés, difficile de leur reprocher le manque de chaleur. Ce boulot, on l’accepte quand il s’agit de ses propres parents. Mais torcher des personnes devenues dépendentes, personne n’en veut. De même que personne ne veut finir dépendent. On entend souvent les jeunes et moins jeunes dire : « si ca m’arrive, piquez moi ». Ils sont sincéres, mais c’est plus facile de vouloir être « piqué » quand c’est une notion abstraite. Et c’est de toute façon illégal. Mais peut être que finalement accorder ce droit aux gens permettrait d’humaniser l’inévitable.
Souvent je pense que la seule solution serait de délocaliser les maisons de retraites. Cela les rendrait plus abordables et peut être que du personnel mieux payé pourrait être plus humain. Et finalement avec Easyjet les enfants pourraient aller voir leurs parents. Cynique ou Réaliste ? Je ne sais pas. Peut être un peu des deux. Ne me jugez pas.
Parfois, je finis par me dire que le mieux est de ne pas vieillir. Peut être devrions nous être modifier génétiquement pour crever de maniére douce et inattendue avant d’être trop vieux pour regretter de vivre. En attendant, je profite. Mais je n’ai pas cette modification génétique et je ne sais pas si je la souhaite.
En tout cas, sans innovation, sans dépassement des limites sociales, on ne réglera pas ce problèmes. Etes vous prêts ?
François Hollande a promis la légalisation de l’euthanasie pour les personnes malades ET incurables. J’espére au moins qu’il tiendra cette promesse. Cela ne résoudra pas complétement la question, mais cela évitera des souffrances inutiles. A défaut de pouvoir faire le mieux, faisons déja un peu mieux.
08/08/2012 at 19:31 lecointe robert
Madame la Ministre
Je suis choqué par le titre que vous avez donné à votre article ci-dessus:
SUICIDES DE VIEUX
personnes âgées me semblant plus approprié et surtout plus respecteux.
08/08/2012 at 19:43 Robert 89 ans
J’ai 89 ans.
Je suis un VIEUX.
Cela ne me choque pas.
C’est votre langue de bois qui me choque.
09/08/2012 at 01:02 Sylviane
Je ne suis ni sans coeur ni froide comme la glace mais ces suicides de personnes agées ne me choquent absolument pas. On peut parler de leur courage d’avoir choisi l’heure et l’instant, on peut parler de leur lacheté de ne pas s’être sentis assez forts pour affronter une déchéance qui de toute façon allait arriver, on peut évoquer leur solitude au quotidien…
Ils n’ont fait qu’avancer l’échéance fatidique et,à leur âge !
Je garde mes larmes pour les verser sur les malheureux qui s’immolent par le feu par désespoir ou sur les suicides des enfants. Ceux là ont vraiment besoin d’être secourus et aidés !
Arrivé à un certain âge, que peut-on attendre de la vie sinon devenir le poids mort de la famille, des enfants, de la société ?
Trop cher, trop inégal surtout la prise en charge dans les maisons de retraite.
Pour rappel, la facturation se fait sur un Tarif Hébergement et un Tarif Dépendance qui varie selon le GIR(Groupe Iso Ressource).
L’hébergé peut faire un dossier de demande d »Allocation personnalisée d’Autonomie (APA) pour l’aider à payer une partie de la dépendance.
Mais… Chaque Conseil Général a son propre règlement et là, c’est franchement inégal sur le territoire de notre belle France car selon qu’il est fortuné ou fauché, le Conseil général donnera un montant égal à la totalité de la dépendance ou seulement une partie ( en général, la différence entre le GIR de la personne et le Gir 6 qui est le plus bas, le moins onéreux)
Bien sur, ils ne sont pas nombreux les Conseils généaux qui prennent la totalité de la dépendance en charge mais pourquoi cette différence ?? Qu’on soit un vieux de Nice ou de Lyon, c’est pas pareil??
Aberrant! Et ça, ca me met en colère !
Et c’est pareil pour la participation alimentaire demandée aux enfants lorsqu’intervient la prise en charge par l’Aide Sociale. Pourquoi Certains Conseils Généraux ne demandent JAMAIS de participation aux enfants ou petits enfants alors que d’autres les pressent comme des citrons et les font se facher entre eux de sorte que doit intervenir le JAF (juge aux Affaires Familiales ) pour fixer la participation de chacun
Pourquoi ces inégalités entre les départements, les régions?
Ca tourne pas rond en France !
Comme les 35 heures ! un ouvrier du BTP en fait toujours 40 et il n’a pas de rtt.
Vraiment, faudrait voir à niveler tout ça ou à pas agraver la disparité entre tous les français parce que Liberté EGALITE FRATERNITE, c’est plus trop bien d’actualité !
Mais bon, le sujet, c’était les personnes agées, je m’énerve pour rien…!
09/08/2012 at 08:47 Maria
Madame la Ministre,Michèle DELAUNAY,
Vous ne parlez pas des suicides des personnes âgées qui sont obligées de travailler durement pour pouvoir se nourrir décemment….pouvez vous vivre avec 800 euros mensuels?Si oui ….pouvez vous nous communiquer la recette SVP…!!!
C’est honteux pour un pays comment la France,j’ai regardé M6 c’est lamentable d’être obligée de travailler à 76 ans… nos élus de droite comment de gauche ne se préoccupent que de leurs bien être,j’ai honte pour eux…rien que avec tous leurs avantages et salaires
très souvent pas mérite…ont pourrai aider les personnes âgées…Leurs mot d’ordre est NE TOUCHEZ PAS A MES AVANTAGE…!!!NOUS ATTENDONS QUOI…?Pour moi les Députés devraient être payes 3000 euros mensuels et concernant leurs retraite ça doit être idem à nous, » »la ont pourrait voir les vrais élus du peuple Français. » »
09/08/2012 at 15:03 DE VERE
Honte à vous , Madame le Ministre à la tête d’un minisitère dont on aurait pu faire l’économie ( les « vieux » comme vous écrivez avec un total irrespect sont des citoyens comme les autres avec les mêmes droits que les autres et auxquels le respect est du), pour l’intitulé de votre chapitre : SUICIDE DES VIEUX »
MONSTRUEUX.
Le choix de « Suicide des personnés âgées » ou » suicide des seniors » aurait montré que vous aviez du respect pour cette classe d’âge.
Vous en ferez très bientôt partie ne l’oubliez jamais.
CECILIA DE VERE
11/08/2012 at 10:52 LUGERE
Tartuffe !
Marre de ces périphrases bien pensantes.
Vieux n’est pas une insulte, c’est un état.
Jeune pourrait être une insulte parce que quand on est jeune, on est le plus généralement con avec la prétention de juger de tout, surtout de ce à quoi on ne connait rien.
Je le sais, je l’ai été ! Bertrand, vieux de 67 ans d’expérience.
09/08/2012 at 15:13 Hager Christian
Madame le Ministre,
J’ai une mère de 86 ans qui broie du noir et qui a plein d’idées suicidaires dans la tête. Pendant 15 ans, son médecin traitant lui à prescrit du Rivotryl. Au début de l’année, ce médicament a été interdit de prescription pour les médecins traitants. Depuis qu’elle ne prend plus de Rivotryl, ma mère est au plus mal. J’ai adressé un courrier RAR au Ministre Xavier Bertrand pour lui signifier mon incompréhension à ce sujet.
Ma mère qui était vaillante et qui se déplaçait à l’aide d’une canne, est obligée d’utiliser désormais un déambulateur. Elle tremble de partout et a déjà séjourné deux fois à l’hôpital sans que son état de santé s’améliore. Pour l’instant, elle habite encore son logement HLM. Elle bénéficie d’une aide à domicile qu’elle paie entiérement de sa poche. Deux dossiers de prise en charge ont été établis pour qu’elle puisse bénéficier d’une prise en charge Carsat ( 7/6/2012 et 8/8/2012) sauf que l’assistante sociale qui est venue hier, s’est rendue compte que son dossier devait être traité par la MSA. Une assistante sociale de la MSA devra donc se présenter à la maison pour constituer un nouveau dossier. Je précise qu’en sortant de l’hôpital, elle avait reçue l’accord de la caisse pour le portage des repas et la télé assistance. C’est la confusion la plus totale entre les services.
Pour consulter le neurologue, il faut 6 mois d’attente, lui seul aurait pu prescrire le Rivotryl à ma mère et payer un taxi 100 euros pour se rendre de Revigny-sur-Ornain à Bar-le-Duc , idem pour les consultations de l’ophtalmologiste ( pour un glaucome).
Vraiment ce n’est pas facile pour les personnes âgées qui se rendent compte qu’elles sont des laissées pour compte.
Je vous suis grès Madame le Ministre de vous pencher sur ce dossier et je reste à votre disposition pour tout renseignements complémentaires.
09/08/2012 at 15:20 Senior
@ De Vere
Votre commentaire est NUL, il suffirait de lire les commentaires de plusieurs personnes qui ont par leur âge la légitimité de s’exprimer sur l’utilisation du mot « vieux » et vous verrez que votre diatribe est totalement à côté de la plaque.
09/08/2012 at 15:39 Michèle
à Hager. Le rivotril n’est pas un antidépresseur et je m’explique mal l’aggravation de l’état de votre maman. Il faut en effet consulter un psychiatre spécialisé en gériatrie pour trouver le traitement adéquat.
Je comprends mal qu’elle ne bénéficie pas depuis longtemps de l’APA qui est allouée par le Conseil Général. Avez vous contacté le service adéquat dans cette collectivité ?
Toutes ces difficultés pourraient être coordonnées par une assistante sociale et là aussi, le plus utile est de consulter le conseil général.
Tenez nous après cela au courant en contactant mon ministère par écrit. Bon courage à elle et à vous.
09/08/2012 at 15:42 Michèle
à de Vere. J’ai déjà répondu à cette question de sémantique et donné la raison pour laquelle j’ai utilisé ici le terme de « vieux » : pour que mon alerte soit mieux entendue, pour susciter l’intérêt pour quelque chose qui est tu, méconnu, négligé et à laquelle je voudrais apporter des réponses.
09/08/2012 at 15:47 Michèle
A Sylviane. Vous ne vous énervez pas pour rien, vous vous énervez justement. Et pour tout dire, comme je le fais. La politique de l’âge est trop complexe, inégale sur les territoires et c’est la mission -fort difficile- qui m’est confiée de rendre tout cela plus fluide et plus lisible.
Je réponds précisément sur un point : l’obligation alimentaire des enfants. Je ne souhaite pas la supprimer mais la limiter strictement aux enfants directs, après prise en compte de leurs revenus. La solidarité intergénérationnelle ne doit pas être rompue mais la règle doit être la meme pour tous.
09/08/2012 at 16:16 Loïc44
Dans mon expérience, c’est la pendaison qui est de loin le mode de suicide le plus souvent utilisé par les personnes âgées, ce qui témoigne de leur volonté de ne pas être secourues. C’est aussi le mode le plus fréquent en prison, mais là sans doute parce que c’est souvent le seul à être disponible. On trouve pourtant là aussi dans la plupart des cas la meme volonté de mort.
09/08/2012 at 21:17 vb
Merci de cet article, j’espère que vous aurez la même réaction d’humanité lors des discussions sur l’euthanasie, dont une partie des enjeux recoupe cet abandon des personnes âgées et le refus de la vieillesse/faiblesse dans notre société.
10/08/2012 at 08:36 Maria
Et oui….!!, Madame La Ministre Michèle Delaunay ,c’est bien le triste constater que des anciens préfèrent quitter ce monde, pour eus c’est l’ultime solution … leurs faibles retraites…!!!la solitude…!!les valeurs des anciens qui pensent que c’est honteux de ne pouvoir vivre avec – de 800 euros par mois dans cette belle France: Après toute une vie de travail et des sacrifices…!!préfèrent le suicide…!!
Ce mon opinion,et pas mal des citoyennes et citoyens Français pensent comme moi,la canicule à bon dos…Madame La Ministre,le problème est plus profond…!!
10/08/2012 at 22:33 Epocamp
Madame la Ministre,
Merci pour ces faits qui doivent nous tenir en éveil, surtout pendant les vacances.
Je pense que c’est grâce à une attention renouvelée frequemment envers nos parents et les personnes âgées de façon plus générale que nous pouvons aborder sereinement le cheminement de la fin de la vie. Il me semble que la dignité est avant tout dans la qualité de la relation, et que la relation se nourrit de rencontres fréquentes. De cette relation jaillit un certain bonheur.
Bon travail et bon courage, Madame la Ministre
11/08/2012 at 10:31 Exploser
Vu mon commentaire précédent, et vu que la faute d’orthographe n’a toujours pas été corrigée, on constate que les commentaires ne sont probablement pas examinés par la rédactrice de ce blog, qui veut que les autres s’intéressent à ce qu’elle écrit, mais ne s’intéresse apparemment pas à ce que les autres écrivent…
11/08/2012 at 11:32 michèle
Ma réponse au journaliste JP Deroudille après l’article paru ds Sud Ouest ce matin
Mon blog, mon communiqué appelant à l’attention au suicide des âgés n’est nullement une volonté de culpabiliser les Français. Nous aurions du en parler.
C’est aussi un appel à l’action. Je travaille en parallèle à une note présentant ce que je crois souhaitable et nécessaire pour la loi que j’ai mission de préparer. Dans la situation budgétaire du pays, c’est un authentique défi et tout ce qui peut aider à son acceptation, par l’éxécutif mais aussi par les Français qui seront appelés à un effort complémentaire, est utile.
Par ailleurs c’est vrai, j’ai considéré comme une marque d’inattention, de désintérêt envers les « vieux », le silence qui entoure le suicide des âgés. Il augmente en nombre, il a un caractère spécifique (sa radicalité), faut-il en détourner les yeux au prétexte qu’il ne fait qu’abréger une espérance de vie -dans le cas, une désespérance- déjà courte ?
Est ce culpabiliser les Français que d’attirer leur attention sur le mutisme d’un âgé, son désintéret de toute chose, tout ce qui peut constituer un signe d’alerte ? Est-ce culpabilisation d’engager mes confrères, par ailleurs prompts à surmédicamenter, à traiter les états dépressifs où on laisse les âgés ?
J’ai regretté que SO ne m’interroge pas sur ces points, sur ces raisons, et que ce ne soit qu’indirectement que des interrogations soient posées.
11/08/2012 at 12:25 Robert 89 ans
Madame,
Il n’y a pas à culpabiliser qui que ce soit.
Le silence n’entoure pas que le suicide des vieux.
C’est le suicide en général qui est tabou.
Il y a 3 fois plus de suicidés que de tués sur la route.
Et pourtant, chaque accident de la route fait les titres de la presse. Un suicide, rarement, sauf s’il est « spectaculaire ».
Quant aux vieux, je répète ce que j’ai dit.
Tant qu’on leur refusera un lit pour mourir dignement, ils chercheront à se débarrasser de cette vie qui leur pèse, par n’importe quel moyen.
Bon courage.
Un vieux.
13/08/2012 at 09:15 GOLDMAN
Bonjour Madame,
J’ai 60 ans, j’ai été licencié économique il y a 6 ans maintenant et je n’ai jamais pu retrouver un travail à temps plein. C’est déjà très frustrant d’être poussé comme ça hors de la société mais surtout depuis tout ce temps, je me bats avec l’administration et autres organismes pour obtenir des réponses, des aides ou simplement une certaine compréhension.
Par exemple pour Pôle emploi, vous n’êtes qu’un n° et impossible de les joindre et d’avoir UN interlocuteur. A la Caf, c’est pareil, jamais le même interlocuteur et il faut toujours et toujours répéter la même chose qui n’est pas forcement compris de la même façon. La CPAM, c’est identique. Il m’a fallu 6 mois de bataille pour faire valoir mes droits à la CMU qui m’avaient été refusés. Je pourrais vous parler de EDF ou GDF qui sont tellement obtus qu’on ne peut jamais discuter avec eux sans évoquer encore les Caisses de retraite, débordées et qui vous envoient balader tout simplement.
Tout cela pour dire que je comprends les personnes âgées qui se sentent tellement seules qu’elles ne voient plus de raisons de rester sur cette terre. Seules ou presque car les visites sont rares, les amis tout aussi rares et l’indifférence des autres pour qui on ne compte pas, fait que vivre dans ces conditions, n’est plus vivre et parfois certains choisissent de mourir volontairement. Nous avons travaillé toute notre vie et quand on devrait pouvoir « profiter » un peu d’une retraite douce et paisible, on s’aperçoit que c’est encore pire mais qu’en plus on n’existe plus pour « presque » personne, avec des moyens financiers plus que réduits et un début de perte physique qui oblige à de nombreux sacrifices.
Pour ma part, tout cela m’a valu une dépression, que je n’ai pas su mettre en évidence ou refuser d’y croire, et donc pas et mal soignée, ça m’a valu un divorce qui s’est suivi par la vente de ma maison et ça m’a valu des problèmes avec mes enfants. Je peux vous dire que j’ai, plus que parfois, pensé à m’arrêter de vivre comme cela, seul et obligé de me battre sans arrêt pour obtenir une petite reconnaissance que j’existe encore.
Je n’ai pas lu tous les commentaires mais ce dont je vous parle n’est que la triste réalité, ma triste réalité et je n’ai que 60 ans. Je me demande ce que cela sera quand j’aurais 80 ans si je vais jusque la.
Denier exemple, j’ai vu ou plutôt je n’ai pas pu voir ma belle mère mourir car partis en vacances, nous avons été appelés 3 jours plus tard pour nous informer de son décès. Je suis aujourd’hui convaincu que dans l’établissement où elle était soignée, ils l’ont laissé sans soins et elle s’est éteint toute seule.
Alors oui je pense qu’il y a forcement quelque chose à faire et la première est d’humaniser et d’éviter l’indifférence des autres, des diverses administrations afin de se sentir bien pour les quelques années qui nous restent à vivre. Il ne suffit pas d’attendre que les anciens viennent, il faut aller les chercher et les amener à rompre l’isolement, à retrouver la compagnie des autres et se sentir soutenu. A cette époque ou l’informatique est roi et ou toute l’information se trouve dans les administrations, il ne devrait pas être difficile de lister les personnes qui doivent être contactées mais pour cela il faut une bonne volonté de tous et pas l’indifférence ni le « genfoutisme » de beaucoup.
Merci d’avoir pris le temps de me lire.
13/08/2012 at 10:22 Pierre K
Pardon si je suis redondant ou si je dénote.
Je voudrais dire ici que certains aiment l’idée de choisir le moment de leur départ.
Lorsque l’on parle du suicide des anciens en général, il faut parler aussi de legaliser des demarches volontaires et assumées, sinon on masque une (bonne) partie du sujet.
15/08/2012 at 02:47 ANTREBEL
Tout d’abord, Madame, merci d’appeler un chat un chat et un vieux un vieux mais…
Il va falloir que notre société fasse, avec le suicide, ce qu’elle a fait dans les années 70 avec l’avortement. Avant la loi Veil, ce dernier n’était possible que clandestinement, pour beaucoup, dans des conditions misérables sur des tables de cuisine de loges de concierges. Aucune femme n’avorte de gaité de cœur mais aujourd’hui, elle peut le faire ouvertement, proprement.
Aucun Homme (je parle d’humain) ne se suicide de gaité de cœur mais il ne peut le faire clandestinement dans des conditions misérables et seul (ne vous avisez pas même de dire adieu à un ami, il risquerait les foudres de la justice après votre mort).
Un Homme annonçant qu’il a décidé de mourir pourrait consulter un médecin psychiatre qui, soit, diagnostiquerait une dépression, à soigner, soit le déclarerait en possession de toutes ses facultés mentales. Il offrirait alors un banquet d’adieu à ses amis (qui pourraient, à cette occasion, le dissuader de passer à l’acte) puis, si c’est son choix, mourir sereinement dans son lit à l’aide de produits licites.
J’ai peur que cette révolution ne se fasse attendre et que je doive mourir comme le monsieur que vous citez, tristement solitaire, dans un fossé ! (je souhait épargner aux amis qui viendront à mes obsèques, un visage tuméfié par la pendaison, déchiré par un balle dans la bouche ou un corps disloqué par une chute de plusieurs étages).
Rassurez-vous, je ne compte pas m’exécuter dans les jours qui viennent mais, si mon anévrysme ne se charge pas du problème, je compte bien prendre la route avant de sombrer dans la sénilité que promettent à beaucoup trop d’entre nous les merveilleux progrès de la médecine.
Faites tout ce que vous pouvez pour assurer aux vieux (et aux autres d’ailleurs) une vie digne mais ne retenez pas contre leur gré, au nom de je ne sais quel reste de morale judéo-chrétienne, ceux qui ont décidé de partir.
Roger d’Antrebel
15/10/2019 at 13:15 Durna jermy
Pourquoi ne pas decider le moment de mourir ? Nous sommes tous prisonniers du temps qui nous échappe ineluctablement. On ne peux obliger personne a etre prisonnier du temps.