Dixie et les mésanges à longue queue
Des mésanges à longue queue que je n’avais pas vues ans dans mon jardin depuis des mois apparaissent à l’instant devant la fenêtre, comme un signe d’amicale légèreté. Merci à elles.
Sans elles, sans ces premiers mots qu’elles m’ont dicté, je n’aurais pas eu envie de ce billet. Oiseaux fragiles et libres qui fondamentalement expriment que l’on peut n’être rien et ne dépendre de personne ; oiseaux du ciel inscrits dans tant de textes saints et de poèmes, petits thérapeutes des contemplatifs que je ne suis pas, ils me rendent un instant le pouvoir d’échapper à la lourdeur inconséquente du réel.
Grands mots pour petites choses et je m’en excuse. Ma journée a été occupée d’un non-évenement absolu : la non-morsure de mon chien Dixie à l’encontre d’un policier municipal. Essayons de ne pas tomber dans la facilité de l’omni-répétition de la maxime attribuée à tant d’auteurs: « Plus je connais les hommes, plus j’aime mon chien ».
J’ai quelquefois perverti ce dicton : « Plus je connais les hommes, plus je sais pourquoi mon chien est une chienne ». Mais même cela est faux. Mon chien est une chienne, joyeuse, affectueuse et sans jamais de rancune, mais elle ne m’a détournée en rien des humains.
Présentement, le chien (je préfère de beaucoup le terme de chien à celui de chienne ; et encore, même « chien » a en français des connotations que je déteste) est allongée sur le parquet en soufflant dans l’attente de promenade. Dixie est un chien libre et joyeux, qui fait son métier de berger quand on s’approche, mal intentionné, de ses maîtres ou de sa maison, comme elle le ferait des brebis confiées à sa garde, mais qui perçoit l’amitié et l’absence de peur comme un radar et se répand alors en démonstrations d’affection immesurées.
Animal chaleureux, sans prévention, sans rancoeur, offrant son amitié comme un viatique dans les difficultés : une ambition pour l’Homme.
Inatteignable ? A nous, jour après jour, de démontrer le contraire. On s’y fatigue quelquefois.
Comments 8 commentaires
02/03/2013 at 22:12 Pascal PILET
Cet animal est effectivement très sympathique, et à priori inoffensif… Il est vrai que j’aime les chiens et qu’ils doivent probablement le sentir !
03/03/2013 at 08:02 Brice Poulot
Je ne sais pas s’il est affligeant ou réconfortant de tomber dans cette démesure médiatique : Affligeant d’une part car quand une chaîne d’information titre sur la morsure de votre chien on peut être réconforté d’autre part en se disant que s’il n’y a rien de plus grave en France à l’heure actuelle, c’est que les problèmes sont derrière nous. Madame la ministre, je vous prie de transmettre toute la sympathie de mes bergers blancs suisses à Dixie.
03/03/2013 at 10:15 saez
Bonjour , je souhaiterai réagir face à cet article concernant la soit disant morsure de votre chien sur deux Policiers Municipaux .
Cela me semble étrange, que la Police municipale face état de cet incident , dans sud-ouest, alors que par le passé beaucoup d’autres , et bien plus graves non jamais transpirés sur les rames de presse.
Il me parait évident , que cet incident s’il fait étalage c’est que cela doit profiter à quelques personnes , de plus sauf erreur il me semble que les PM sont tenus au secret et non pas à diffuser , ni divulguer certains faits , sauf autorisation de la Mairie.
Cdt
03/03/2013 at 11:35 Alain
Je pense à un joli proverbe chinois auquel je m’efforce d’être fidèle. S’adressant aux hommes, il pourrait être la morale d’une fable de La Fontaine : « Un chien doit toujours garder une puce pour se souvenir qu’il n’est qu’un chien. »
Au fond, ce que l’homme ne pardonnera jamais au chien, c’est de pouvoir se gratter l’oreille avec une patte de derrière.
P.S. La mésange, comme on sait, ne doit pas être confondue avec l’hirondelle. Ce qui la différencie essentiellement de cette dernière est qu’elle n’a jamais su monter à bicyclette.
03/03/2013 at 15:44 sylvie
N’y a t’il donc rien de plus important dans ce pays ?
Keep cool please and relax
03/03/2013 at 17:20 Zorro
Quelle histoire! Manifestement les vacances ont pour effet que certains journaux publient n’importe quoi pour remplir leurs pages. Ce qui est grave c’est quand ils savent pertinemment, surtout quand ils mettent des anecdotes comme celui sur « chien de ministre mord policier » sur leur édition internet, que cela attire des commentaires et dans le cas de Michèle Delaunay, bête noire de la droite vengeresse, des commentaires odieuses, haineuses et souvent pleins de calomnies, dans le but évident de salir l’image de la ministre haïe. Et c’est sans doute dans le calcul du journal Sudouest: il a publié pas un, mais trois articles sur le même sujet, avec l’effet qu’on a vu: plus de 200 commentaires, en partie de la pire sorte. S’il s’était agi d’informer, SO aurait pu renoncer à ouvrir au moins les articles 2 et 3 aux commentaires, mais non, c’est manifestement pour provoquer le maximum de « commentaires » qu’il a publié les articles sur sudouest.fr . Drôle de conception d’un journalisme sérieux.
Abstraction faite du cas Sudouest: la presse nationale ne s’est pas distinguée non plus en reprenant massivement ce méga-événement. Le déclin, c’est maintenant.
03/03/2013 at 17:28 citoyen
@ Zorro
Vous oubliez de souligner un aspect irritant: Sudouest a publié cette affaire sur la base d’une information, donc évidemment à la demande d’un conseiller municipal de la majorité de Monsieur Juppé et donc clairement dans le cadre de la pré-campagne pour les municipales 2014. Pourquoi ce journal se prête-t-il à ce jeu?
04/03/2013 at 10:08 samailloute
Je connais plusieurs enfants mordus par de gentils chien-chien à leur mai-maître ! L’un deux a été défiguré par le chien de son grand père et vit cloîtrer depuis 40 ans.
Mais c’est de sa faute à ce petit con, il n’avait qu’a pas toucher la gamelle du chien !
C’est ce qu’a dit son grand père à l’époque de ce « non évènement »….. Il avait 3 ans.
En Amérique on a le droit d’avoir des armes pour se défendre, c’est moins dangereux, plus maîtrisable et plus responsable qu’un chien de berger.
Quand aux mésanges longue queue et autres oiseaux des jardins ils sont en forte régression, dans l’indifférence général, principalement à cause des chats domestiques. Mais ne dite rien, vous pourriez perdre beaucoup de voix en osant dénoncer ces nuisibles.