Maison de retraite Solemnes Domaine de la grange : «Ne pas nier les libertés mais les organiser »
A Savigny, l’EHPAD du Domaine de la Grange accueille 141 personnes. Toutes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer. Plus qu’un choix, une conviction qui guide les projets de la société Solemnes : réunir dans un même lieu des personnes atteintes d’Alzheimer permet de toutes les intégrer au projet de l’établissement, qui est ainsi la plus grande unité Alzheimer de France et vient d’ouvrir la première unité d’hébergement renforcée du département (77).
La priorité ? Garantir la liberté d’aller et venir, en toute sécurité. Cela peut sembler difficile lorsque l’on s’adresse à des personnes atteintes d’Alzheimer : fugues, désorientations… Les risques sont nombreux. Mais ils ne doivent pas être un frein à la liberté de circuler. C’est pour cela que cet établissement a misé sur une architecture unique, qui offre aux résidents un immense parc paysager, un jardin sensoriel et de nombreux espaces communs, le tout dans un espace entièrement clos. Jugez donc par vous-même !
Le projet de l’établissement ne s’arrête bien sûr pas à son architecture. Le bien-être des personnes est érigé en priorité absolue. On citera par exemple les projets de vie personnalisés, les animations sensorielles adaptées aux personnes atteintes d’Alzheimer, la balnéothérapie pour accompagner les patients en fin de vie…
L’implication du personnel est un élément-clé de ce programme. Tous sont formés régulièrement et spécifiquement pour connaître et savoir appréhender la maladie d’Alzheimer. Le recrutement se fait certes sur le savoir-faire mais aussi sur le savoir-être : les personnes recrutées doivent avoir envie de partager et développer ce projet d’établissement, tout en y prenant entièrement leur place.
Les familles des résidents sont loin d’être en reste. Elles racontent avoir trouvé une atmosphère différente dans cet EHPAD. Le sentiment de culpabilité, qui accompagne souvent la décision d’y faire entrer un proche, y est moins pesant. Un proche précise: « J’ai appelé de nombreux EHPAD pour ma femme. A chaque fois on me demandait de prendre rendez-vous pour une visite. Quand j’ai appelé ici, on m’a simplement répondu de passer quand je le souhaiterai. C’est ce que j’ai fait, j’ai été très bien reçu et j’ai tout de suite senti qu’on allait bien s’occuper d’elle ».
La méthode dérange parfois. Elle peut même faire l’objet de critiques. Mais les familles, les résidents et le personnel sont unanimes : ici, malgré Alzheimer, la liberté demeure. Et c’est certainement la meilleure preuve du respect de la dignité que l’on puisse donner.
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