L’absolu exemple du contraire (« Il faut aimer la politique » XIX)
Ce n’est pas mon intérêt, je veux dire l’intérêt du groupe auquel j’adhère, NS est de beaucoup pour la gauche le meilleur candidat à l’élection présidentielle, mais il est à un point tel, le contre-exemple de ce que je crois pour retrouver l’honneur et l’amour de la politique que je ne peux tout à fait me taire.
Esquive des questions, verbiage lénifiant ou moralisateur, piètre maîtrise de langue – outil majeur de la politique en son propre pays -, condamnations implicites, abus du « je », tout ce que je déteste du show politique était ce soir à son complet.
Piètre maîtrise de la langue. Un exemple: « Le manque de courage, c’est pas là où j’ai le plus changé ». Et un autre, pire: « On a utilisé les homosexuels contre les familles ».
Condamnations implicites ; dans le catastrophique couplet sur le mariage pour tous, l’utilisation de « braves gens », expression bien plus condamnable et profondément ancrée en qui l’utilise que les « illettrées » de Macron. Du niveau de « la France d’en bas » et juste avant « les gens de peu ». Le mépris et la condescendance à fleur de peau.
L’abus de « je » quand le pays a un urgent et fondamental besoin de « nous », quand le seul enjeu est de faire partager et comprendre l’idée que nous sommes dans le même bateau et que notre salut individuel et collectif dépend de chacun de nous. Inécoutable, cette litanie de « je » qui ne marquait pas l’autorité, comme il est quelquefois nécessaire, mais le nombrilisme le plus banal et le plus triste.
Condescendance et petites inélégances médiocrissemes pour ses concurrents. « J’aurai besoin de lui », « je l’ai connu il y a 30 ans »… Et puis ce ton patelin de bon apôtre, qu’un rien suffisait à faire basculer dans l’énervement. En allemand on dit: « Il avait mangé de la craie ». Je n’ajouterai rien, ce pourrait être désobligeant.
On dit aussi : « On a la classe politique que l’on mérite ». Et c’est là toute l’interrogation qui est la mienne depuis plusieurs semaines.
Il n’y a que deux remèdes : ou aider à rendre la classe politique plus crédible, plus chaleureuse en même temps que plus élevée dans son ambition pour le pays comme dans son expression vis-à-vis des Français ; ou tenter et tenter encore de nous élever nous-mêmes pour l’y contraindre.
Comments 8 commentaires
21/09/2014 at 23:46 klaus
J’ai été irrité par sa technique de ne pas répondre aux questions posées, soit en parlant d’autre chose, à côté du sujet demandé, soit en répondant par une question au journaliste, soit en transformant les questions dans une autre: » ce n’est pas le sujet », « cela n’intéresse pas les Français » ou d’autres formules que je trouve impolies et malhonnêtes. Mais je crois qu’il s’est rendu un mauvais service par cette façon de traiter cette interview et indirectement les téléspectateurs. Un journaliste d’une table ronde après l’émission a trouvé cette phrase merveilleuse que François Hollande, en regardant Sarkozy, pourrait lui dire: « merci pour ce moment ».
22/09/2014 at 09:22 Aguerre Jean-marc
Bonjour.Bien, comme souvent.Je partage votre point de vue.
NS, il parle tell’ment mal le français que même Nabila, elle n’comprend pas c’qui dit.
22/09/2014 at 10:42 Militant d'en-bas
C’est l’inverse, c’est la classe politique qui ne mérite pas ses militants.
22/09/2014 at 16:28 Alain
S’agissant du malheureux couplet sur le mariage pour tous, n’ayons pas la dent trop dure. Une ancienne ministre des plus distinguées, réputée pour sa parfaite maîtrise de la langue, nous assure que l’ancien président de la République aurait inverti ses fiches, ce qui mon Dieu peut arriver à tout le monde.
23/09/2014 at 09:20 Michèle
l’absolu exemple du contraire ce n’est pas hélas qu’à Paris. A Bordeaux, le parking des grands hommes rapporte 732 000 euros par an au groupe Vinci, lequel reverse à la ville … 152 euros.
Pas question de renégocier le contrat répond la ville. Fort avec les faibles, faible avec les Forts, le Maire de Bordeaux annonce par contre une augmentation des impôts des Bordelais.
Juste pour comparaison : 152 euros c’est moins que la taxe d’habitation d’un petit T2, comme me l’a signalé un Bordelais.
23/09/2014 at 11:02 Leo
Vous avez raison, nicolas sarkozy est le meilleur candidat pour la gauche ! Les militants ump l’accueillent à bras ouvert mais les Français sont en majorité contre son retour. Au passage, vous ne trouvez pas que le temps d’antenne consacré à un candidat à la présidence d’un parti politique était un peu exagéré ?
23/09/2014 at 20:33 Laurent
J’adhère tant sur le fond que la forme du billet de M.D. qui elle au moins donne de la hauteur à la l’expression écrite du français, cette langue qui parait-il sera de plus en plus utilisée, j’entends pratiquée par un nombre croissant de congénères.
J’ai bien aimé « ce ton patelin de bon apôtre ». Plus modestement, celà me fait penser à la discussion typique du café du commerce sur un ton ou un accent à la M. Apatie ou certains footeux refaisant le match. Pire (ont-ils une excuse?) j’ai entendu des « chercheurs en politique » sortir à la radio que sous prétexte d’avoir évoqué le mot « rassemblement », je cite « NS a usé d’un style, d’un discours Gaullien »: pour un adepte du bling bling, de l’auto-augmentation de salaire de Président de la République et j’en passe des vertes et des pas mûres, je me demande si les diplômes de ces chercheurs ne sont pas bradés ou s’ils fonctionnent avec 2 hémisphères cérébraux? Quant à la langue française, là encore la comparaison est honnêtement scabreuse. Mais bon, l’inquiétant, c’est qu’on finirait par s’y habituer, comme si la dilution ou la disparition de la qualité dans de multiples domaines laissait indifférent le commun des mortels qui malheureusement il faut bien en convenir se vautre devant sa télé et ses « plus belle la vie », les ch’tis à Miami, et je ne sais quel autre reality show dont le succès est un brin inquiétant! En tout cas, on ne peut pas dire que NS en était très éloigné de ce niveau: n’est-ce pas lui qui disait: « je préfère quelqu’un qui marche, que 3 intellectuels autour d’une table »? Je peux me tromper, mais…
Mais, succintement je lance une proposition honnête: puisque M.D. connaît le domaine de la santé et que nos gouvernant s’arrache les cheveux pour trouver des milliards pour le budget de l’état. Au lieu de contraindre encore plus la profession des pharmaciens (à qui l’on demande beaucoup de vigilance pour chasser l’erreur, de paperasse et de temps pour ça) à délivrer au comprimé d’antibiotique près pour des bouts de chandelle d’économie. Au lieu sans cesse de faire reculer l’offre de soins (beaucoup de nos compatriotes renoncent aux soins à cause des déremboursements, des avances de frais malgré la carte vitale, etc…) qui pénalise les plus faibles de façon à combler le trou de la sécu, vous qui connaissez M.D. les méfaits de microdoses de toxiques et pire l’effet cocktail de multiples toxiques comment n’êtes-vous pas sensible comme pour votre combat contre le bisphénol A aux dégâts tant humains sur le plan de la santé que financiers (les conséquences économiques des morts et des soins dans le cancer des poumons et pathologies associées (asthme, allergies)) causés (c’est confirmé par l’O.M.Santé) par les particules fines (très pénétrantes et non arrêtables par les pots catalytiques) des fumées dues au gas oil?
En conséquence de quoi et c’est écologiquement correct pourquoi encore attendre de LONGUES années (comme pour l’amiante?) pour qu’enfin le litre de gas oil n’avoisine pas celui de super 98 ou 95? Je vous épargne le calcul, mais une augmentation savamment dosée ne permettrait-elle pas de dégager des milliards, tout en protégeant l’environnement, la santé et en ayant un effet dissuasif sur l’achat d’un véhicule diesel?
Question. Désolé pour les fautes d’orthographe je ne relis que rarement.
27/09/2014 at 10:30 le-gout-des-autres
« piètre maîtrise de langue – outil majeur de la politique en son propre pays – »
A écouter très souvent les acteurs politiques, leurs thuriféraires et les media (non, je ne mettrait ni accent ni « s » à media) je dois dire que la seule langue bien maîtrisée est la langue de bois.
Même si chez certains elle est plus riche en échardes qu’en fleurs de rhétorique…
Ce qui, chez les gens à l’esprit mal tourné comme moi, soulève quelques inquiétudes.