Le mépris
Rien de plus méprisable que le mépris, et pour cela rien qui blesse davantage, de quelque manière qu’on le subisse.
Pour cela sans doute, le terme est depuis un certain nombre d’années le point Godwin de la droite lors des débats politiques. « Vous méprisez les Français qui se lèvent tôt » ou pire « ceux qui habitent dans les quartiers et sont gênés par les odeurs… ». Ce point Godwin-là connaît en effet mille variantes, en France et au-delà, et Donald Trump comme tous les populistes le décline à plaisir.
Aujourd’hui, c’est au sein de la gauche qu’il atteint le grade de vocation définitive aux gémonies. D’autant que le mot est si violent qu’il met celui qui le reçoit à la figure dans une brève sidération laquelle est d’ailleurs la raison de son usage.
Hier, pour avoir posé la question « Du million de pétitionnaires qui exigent le retrait de la loi travail, combien en ont lu une seule ligne », j’ai reçu en salves -mais seulement après quelques heures quand les détenteurs de la VraieGauche s’en sont emparés- les coups de cette arme fatale. Le tweet, je le reconnais volontiers, aurait été plus justement formulé en écrivant « combien n’en connaissent davantage que l’écho dans les médias ? ».
Cette question méritait sans doute d’être posée puisqu’elle tient aujourd’hui une place importante d’un papier du « Monde » mais de ma part elle ne pouvait évidemment relever que du « mépris » : mépris des jeunes, mépris des pauvres, mépris des chômeurs, mépris pour ceux dont apparemment je crois qu’ils ne savent pas lire, mépris pour les Français en général, mépris pour ceux qui ont des valeurs, mépris pour la gauche (la vraie), mépris pour mes engagements de campagne… Ce mépris quasi universel faisant de moi, au choix, un suppôt du Président de la République, du Gouvernement, de Manuel Valls, de Myriam el Khomri, des parlementaires en général et des élus qui sont tous des jean-foutre.
Rien qui me touche autant que cette accusation de mépris. Je l’ai essuyé quelquefois, j’en connais l’inguérissable blessure et je mets en garde contre son usage tout autant que sur son expression. Le mépris n’est pas toujours où l’on croit.
Je le reconnais: ma colère concernait plus les initiateurs de la pétition demandant purement et simplement le retrait de la loi travail avant même que personne n’ait le texte en sa possession que les pétitionnaires eux-mêmes. Je ne veux pas même les citer et j’aurais préféré les entendre en leurs qualités sur les inégalités sociales et culturelles des femmes ou sur le drame des réfugiés. Car en effet de quel mépris font-ils preuves en demandant le retrait d’un texte qu’ils n’ont pas pu analyser avant le lancement de la pétition ; avant son examen et son amendement par les parlementaires qui représentent la démocratie dans notre pays ; envers la ministre Myriam El Khomri qui donne son nom à cette loi et reçoit des insultes bien peu en rapport avec son parcours et sa condition de femme ?
Où est le mépris ? Chez celui qui s’interroge ou chez celui qui avant de lancer une action de buzz médiatique n’en mesure pas les effets ? Chez celui qui ose mobiliser des lycéens qui dans un cas sur 4 ne pourront entrer dans un marché du travail verrouillé et n’y trouveront au mieux que des CDD à répétition ? Chez celui qui ose parquer sous l’étiquette « Medef » des milliers de petites entreprises qui n’osent pas embaucher par peur du coût d’un licenciement (laquelle peut varier de 1 à 10 d’un conseil des prud’hommes à l’autre) ?
Où est le mépris ? Que chacun, avant de l’utiliser en l’air comme arme fatale, se garde de le voir éclater à ses pieds.
Comments 35 commentaires
06/03/2016 at 15:12 Gaetan Gouez
Le mépris il est chez vous en sous entendant que le commun des mortels (précédemment vos électeurs) ne savent pas lire… des sans dents en gros…
Quelle dommage que le CICE qui a donnée 10 Milliard d’euros de marge aux entreprises en 2014 n’ait pas permis de faire des embauches (promises ?)… C’est définitivement en favorisant les licenciements que l’on favorise l’emploi. De même je ne mets jamais ma ceinture de sécurité pour conduire, je conduis ainsi beaucoup mieux…
07/03/2016 at 14:54 Maria
Un article pour réfléchir sur https://www.bastamag.net/: Pourquoi la réforme du code du travail met en péril la sécurité et la santé des salariés
06/03/2016 at 18:58 Alain
C’est avec écœurement que j’ai été le témoin blessé de cette curée, madame, de cette arme létale en action, d’autant plus ignoble que cette rage, ces coups viennent d’un camp, d’un parti souvent, qui se prétendent les vôtres, jusqu’à vous clouer au pilori. La France va mal mais la gauche est tombée folle, au sens psychiatrique; sa folle embarcation est le bateau ivre de Rimbaud, sans la poésie, même si ces gens-là semblent bien avoir des vers. Si elle en est là la gauche, nom de Dieu,que sa quille éclate ! Sans parler des autres, on dirait une partie du PS en pleine répétition pour son vrai boulot de dans un an, quand la droite, extrémiste ou extrême, sera revenue au pouvoir et que la gauche réunie aura enfin retrouvé les joies de la vraie opposition, sa vocation de toujours, réclamant l’impossible et promettant des lendemains qui chantent.
06/03/2016 at 19:18 Matthieu
Gaëtan, vous avez un problème de lecture et votre vocabulaire vous trahit.
06/03/2016 at 19:51 Thibaut
Décidément le pouvoir coupe du peuple. Quand on analyse à postériori l’histoire on se pose toujours ces questions : « Comment ont-ils pu aller si loin dans le mépris du peuple et l’ignominie ? Ils savaient bien que ça allait exploser ? » Et à chaque fois l’histoire se reproduit.
Descendez de votre tour d’ivoire et à mon avis vous allez vous dire quelque chose du genre : « Mais c’est pas possible ! Le pouvoir m’a aveuglé ! Ils m’ont fait renier mes convictions parce que le monde de la finance m’a dit que ce n’était pas réaliste et je l’ai cru ! »
06/03/2016 at 20:12 Alain
@Thibaut
Ne méprisez pas la démocratie. Vous parlez comme Perrette avec sur sa tête son pot au lait. Où avez-vous vu une explosion ? Il y a en ce moment sur les réseaux sociaux un assaut concerté pour faire exploser un projet de loi, c’est-à-dire court-circuiter la démocratie parlementaire. Qu’on pense ce qu’on veut d’une loi en projet, c’est la représentation nationale qui en débat en démocratie, pas la rue. Ne pouvez-vous attendre un an pour vous exprimer dans les urnes ? Si cette loi inique passe, vous pourrez dans un an voter pour un(e) président(e) et des députés qui vous promettent de l’abroger. Vous verrez bien si ce sont vos idées et vos propositions que veulent les Français. Si la droite revient, extrême ou non, vous aurez au moins l’immense satisfaction d’avoir enfin débarrassé la France de la fausse gauche, en attendant le grand soir de la vraie.
06/03/2016 at 20:14 Matthieu
Thibaut, c’est du verbiage verbal. Quant au « mépris », cf le billet. Quant à la tour d’ivoire, il est plutôt une cave dans laquelle s’enferment les puristes de la VraieGauche qui seuls savent ce que c’est que le « peuple », ses difficultés et les solutions à y apporter. Et je pense que Michèle Delaunay ne se laisse pas dire par « la finance » ce qu’elle doit penser, dire, écrire ou voter. Ses actes, que vous ignorez sans le moindre doute, démontrent cela de façon plus que convaincante.
06/03/2016 at 20:16 citoyen
Merci, Alain, de ce superbe commentaire!
07/03/2016 at 00:27 Souzic
Vous n’avez manifestement toujours rien saisi du formidable ras le bol des gueux,sans-dents et autres miséreux. Votre parti est dépassé et sera bientôt balayé.
Le futur dira si ce sera par la rue ou par la droite
07/03/2016 at 10:24 plana
Il faut beaucoup de courage et de dévouement à la cause civique pour affronter des discussions où la violence et l’ignorance aveuglent dans l’ agressivité la plus incivique.C’est pour ces mots de soutien qu’exceptionnellement je me permets ce commentaire pour ne plus jamais rentrer dans cette arène médiatique véritable cour du Roi Pétaud .
07/03/2016 at 10:29 BQ
Causez, causez… Allez-y
Continuez de penser que le rôle du citoyen est uniquement de voter pour des représentants tous les 5 ans puis de fermer sa gueule car il ne sait pas ce qui est bon pour lui ou pas.
Continuez de compter uniquement sur la peur du chaos pour nous vendre encore et encore votre éternel chantage « C’est nous ou le FN ».
Pensez que nous allons supporter tout cela indéfiniment ? Votre réveil n’en sera que plus douloureux… et ce pour mon plus grand plaisir coupable !
Ce parti qui se dit socialiste sera enfin à la place qui doit être la sienne. Le néant !
En attendant, je vous supplie de continuer dans votre condescendance et, oui je l’assume parfaitement, dans votre MEPRIS ! Vous aidez la gauche, en vous faisant haïr de ce que vous avez trahis !
07/03/2016 at 11:05 Vincent Granier
Quel mépris, en effet, de balayer du revers de la main la signature d’un million de personnes, de les considérer comme victimes d’un « buzz médiatique », alors que vous, vous lisez « Le Monde »… Evidemment…
Pourtant, la réalité tangible et chiffrée, celle qui devrait être incontournable mais dont vous ne parlez pas, elle est là : notre gouvernement a produit 1.7 millions de sans-emplois supplémentaires depuis 2012, tout en consacrant 41 milliards d’euros prétendument à l’emploi, mais en fait aux entreprises, qui n’ont pas embauché…
La Présidente de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a affirmé qu’elle ne voyait rien, dans la loi El-Khomri, qui pourrait créer le moindre emploi. Et vous, croyez-vous que licencier plus facilement, étendre les forfaits-jour, ou moins payer les heures supplémentaires, sont des incitations à l’emploi ???
07/03/2016 at 12:00 citoyen
Effrayante argumentation. Personne ne balaye du revers de main les signatures de la pétition. Mais vouloir remplacer la légalité et la légitimité de nos parlementaires et de l’exécutif par les aléas de pétitions est extrêmement dangereux. Cela ouvre la porte à tous les populismes et démagogies qui misent sur les émotions de ceux et celles qui ne peuvent évaluer , dans leur complexité, les problèmes et solutions de notre monde économique et social. C’est un constat sans le moindre « mépris ». L’utilisation de ce slogan détruit toute possibilité d’une discussion apaisée et sérieuse.
07/03/2016 at 13:20 francis
1 million de personnes ? en sommes nous, en êtes vous bien certains ?
ce ne serait pas plutôt un million d’adresses mail, ce qui permet toutes les manipulations.
Sans un lien avec une liste d’électeurs, tout scrutin, toute pétition par internet n’est pas vraiment significative…
07/03/2016 at 13:28 Alain
A lire, cette analyse de Jean-Marie Colombani, calme et posée : https://t.co/zmzwwwDvaE
07/03/2016 at 13:52 Sophie
Bonjour,
vous paraissez méprisante car selon l’analyse « socialiste » la crise de l’emploi en France est due à la trop grande protection des salariés. « FAUX ». Les salariés (même au bas de l’échelle comme moi) des PME connaissent les difficultés des entreprises : le non-paiement en temps et en heure de leur travail par les gros groupes qui font déjà la loi sur les prix (ils font leur trésorerie sur les petits)pendant que les banques se gavent en aggios;le dévoiement de la formation professionnelle : désormais il faut être opérationnelle de suite et bien sur avoir de l’expérience, la compétition organisée entre les salariés donne la rétention d’informations et la non formation des nouveaux arrivés; la loi du diplome toute puissante en France qui ne donne aucune chance aux « non-scolaires »; le racisme et le sexisme qui sont quotidiens dans l’entreprise comme nulle part ailleurs (les dirigeants en sont responsables : recrutements, managements…); l’archaisme des dirigeants/entrepreneurs qui pour beaucoup nés dans les années 50 pensent encore être des Papa pour leurs salariés, justes et autoritaires alors que le travail collaboratif est bien plus productif. Mais non tout doit venir d’en haut, sinon c’est pas beau…
Quant aux gros patrons français, ils ne sont pas à la hauteur de leur énorme fortune : ils passent leur temps à chier sur le systeme français, à vouloir être belge, mais ne disent pas non aux multiples arrangements, subventions et autres gateries que leurs offre le contribuable. (je ne me remets pas de la fondation Louis Vuitton dont l’entrée est a 14 euros ni de la déclaration de Dassault sénateur sur les bons chiffres 2015 de Dassault l’entreprise vendeuse d’armes, j’en pleure encore quand j’y pense)
Quant à Mme El Khomeri, elle a été nommée car elle avait commencé à faire un excellent travail en début de quinquennat sur la politique de la ville. Elle avait une bonne image dans les quartiers et auprés des associations. Hélas, trois fois hélas, le gouvernement en mal de sondage positif la retirée de ces fonctions (a-t-on besoin d’une bonne politique de la ville franchement ?on s’en bat des quartiers populaires, on y habite pas de toute façon hein)pour la mettre en premiere ligne sur un projet de lois qui sera trés contesté et sur lequel elle n’aura plus la main puisque le 1er roquet en chef est à la manoeuvre. ça rappelle les nominations de femmes dans des circonscriptions imprenables pour justifier de l’égalité femmes-hommes dans les partis politiques. Mais renversez les roles Mme Delaunay, ce sont les méchants gauchistes les machos. J’espere que pour Mme El Khomeri ce passage au ministere du travail ( « et du chomaaaaaage »)ne va pas la griller pour la vie (E.Cresson si tu nous lis).
L’argument sur les réfugiés est nul. Ne vous fiez pas qu’aux sondages Madame. Ils ne sont ni scientifiques ni probants. Nous sommes beaucoup, avec nos faibles moyens, parce que nos impots servent à armer les psychopathes de la bac, a préparer des paniers de vivre, à donner aux associations locales de Calais et de Lesbos, à organiser des collectes pour pallier un tout petit peu à l’inaction coupable de la puissance publique. Le ministre de l’intérieur parle de flux et de sécurité quand il s’agit de familles en détresse, de quel coté est le mépris ?
Bref Mme Delaunay, c’est pas parce qu’on ne fait pas partie des ‘gens de biens’ qu’il faut nous prendre pour des quiches.
J’espere ne pas vous avoir infligé de « blessures inguérissables » (on dirait du JF Copé)car vous ne le méritez pas.
Bonne semaine de greve les copains.
07/03/2016 at 14:16 Gédécé
Le mépris, Madame Delaunay, est un plat qui sent le réchauffé et qui doit se partager avec parciominie : il y a tant de nécessiteux ! > https://gauchedecombat.net/2016/03/07/le-mepris-de-michele-delaunay-est-un-mepris-de-classe-et-de-caste/
07/03/2016 at 14:30 Pastural
Bonjour,
mobilisé pour de nombreuses cause pour lesquelles vous appelez à être plus mobilisé que pour celle concernant mon -et celui des tous les autres – quotidien au travail, je vous ai envoyé un tweet comprenant le mot « mépris ».
Ce mot pourtant allait de soit. Juriste de formation et lecteur avise d’un texte, j’ai été moi aussi blessé par la reforme proposé. Chacun ses blessures, Madame. J’ai donc signé une pétition contre un texte lu et je pense plutôt compris.
Là arrive votre tweet… je m’attendais à une explication de texte -que nous attendons toujours-, à un accompagnement, à une aide en ligne. Non, c’est juste une affirmation que je suis non-comprenant.
Soit, donc aidez moi à comprendre.
Ce n’est pas ce qui est publié ci dessus qui m’aidera, vous ne faites qu’exposer des « blessures inguérissables », soit. Moi j’appelle cela des pleurnicheries qui n’apportent rien au débat.
Vous nous dites que les jeunes au lycées dans un cas sur 4 ne pourront entrer dans un marché du travail verrouillé. Je partage votre inquiétude, mais savez-vous qu’en l’Espagne, pays qui a a adopté une législation proche de celle prônée par le projet, ce sont près de la moitié de ces gamins qui connaitront ce problème ?
Expliquez moi, en tant qu’élue pour laquelle j’aurais pu voter, ce que ce projet va changer, ce qu’il apporte et cessez de jeter l’opprobre sur les signataires d’une pétition, sur des électeurs inquiets pour leur avenir et celui des autres.
très cordialement,
un de vos électeurs depuis 1981.
07/03/2016 at 14:40 Thomas
Bonjour,
A Madame Delaunay,
les réactions sur les réseaux à ce tweet n’étaient pas forcément liées uniquement à celui-ci mais à la série, dont l’incroyable sortie sur le fait que le statut d’élu est celui de la plus grande précarité.
Quant à l’argument (lu chez d’autres socialistes, est-ce un fameux ‘élément de langage’?) qu’il faudrait d’abord lire le texte du projet de loi, est-ce que cela sous entend que les explications de texte données dans la presse et dans la pétition sont fausses ? Personnellement je ne le crois pas (et d’ailleurs je n’ai vu personne le démontrer clairement, mais peut-être me trompe-je), alors cette idée qu’il faudrait lire le texte original pour être contre ne ressemble qu’à un piètre argument d’autorité.
A tout ceux qui dédaignent la pétition,
Participer au débat démocratique par ce biais n’a rien de méprisable, est-ce parce que l’on a élu un Président et un parlement un jour on devrait ensuite se taire et se comporter comme si l’on avait donné un blanc-seing? (full disclosure: j’ai voté pour FH au second tour).
Tenter de discréditer la pétition parce qu’il est possible de signer plusieurs fois, est-ce bien sérieux? Bien sûr qu’il y a des petits malins qui ont du signer plusieurs fois, et je suis sûr que parmi les signataires doivent se retrouver des François Hollandes, Myriam El Khomeri et autres Paul Bismuth dont des rigolos auront usurpé l’identité pour signer. Mais cela ne représente très certainement pas la majorité des signatures, et il n’y a qu’à aller voir partout sur internet pour trouver des opposants au projet de loi.
Pour rappel les sondeurs ont trouvé 70% de français à l’opinion négative sur le sujet, pourquoi essayer de faire croire que les signatures de la pétition sont fausses?
A tous,
Je fais partie de ceux qui pensent que cette loi ne résoudra en rien le problème du chômage (au contraire), et je n’ai pas envie de laisser Valls et le Medef se planter dans cette direction (quoi que pour le Medef ce serait une réussite). Face à la réaction de ‘la rue’ le gouvernement va modifier le texte pour le rendre acceptable, ce qui ne sera certainement pas mieux que si le texte passait tel quel. Valls le fera pour ne pas passer pour un faible qui recule et ne réforme pas. Pourtant il faudrait un retrait pur et simple, car le sujet mérite une étude bien plus approfondie que 2 semaines de marchandage avec les uns et les autres.
Bonne journée à tous.
07/03/2016 at 14:47 Maria
…des milliers de petites entreprises qui n’osent pas embaucher par peur du coût d’un licenciement (laquelle peut varier de 1 à 10 d’un conseil des prud’hommes à l’autre) ? … c’est fou ce que cette affirmation est choquante: » Les prud’hommes sont une institution unique en Europe, chargée de régler les différends nés dans le cadre des relations de travail dans le secteur privé: contestation de licenciement, demande de primes, harcèlement, discrimination, etc. » (Alternatives Économiques n° 209 – décembre 2002 )… si la procédure de licenciement se déroule de manière légale et sans défaut pour le salarié, il n’y a pas lieu de craindre la comparution devant un Conseil des prud’hommes!
07/03/2016 at 16:13 Molinaro Robert
Madame Delaunay, j’avais beaucoup d’estime pour vous et pour votre père.Mais,là,trop c’est trop.
Vous nous refaites le coup du référendum de 2005.Une grande partie des français s’étaient emparés du texte.Et tous ceux qui étaient contre on été traités pire que des chiens.Et cela recommence aujourd’hui avec le projet de loi sur la »réforme » du code du travail.Comme des centaines de milliers de personnes,je lis le texte et n’y voit qu’un grave retour en arrière pour tous les salariés.
Et puis raz le bol des éléments de langage pour faire accepter le texte aux français!
Comment pouvez-vous soutenir ce gouvernement droitier?Je ne comprends pas.
Que de reniements depuis 2012!
Un ancien bordelais rempli de tristesse et de colère.
07/03/2016 at 17:02 Matthieu
Vous ne savez visiblement pas ce qu’est un point Godwin. C’est rattaché des propos à ceux du nazisme ou d’Hitler. Il serait bienvenue de votre part de comprendre le sens des mots avant de les utiliser pour faire la leçon.
07/03/2016 at 17:05 Clisthène
Evidemment, vous, blanche colombe, n’êtes fautive de rien. Peut-être auriez-vous du formuler la question autrement certes, à la rigueur, mais, c’est sûr, le mépris, c’est les autres.
Donc réaffirmons le : oui votre affirmation suintait le mépris (d’autant plus après votre sortie sur la précarité du parlementaire). De même que toute la communication gouvernementale, qui vise à « expliquer » la loi, à « faire preuve de pédagogie », parce que les gens ne l’ont forcément pas comprise, et que ne sont pas d’accord que les idiots.
Vous savez quoi, la plupart des gens qui votent, n’ont pas lu toute la constitution. Les gens qui votent aux municipales n’ont pas forcément idée de la clause de compétence générale et de sa portée, les cons. Remarquez que c’est probablement le cas de certains députés aussi…
Par contre les gens s’informent, se font expliquer. Et les gens vivent, souvent sans ISF. Et on sait à quel point en entreprise ca peut déjà être compliqué de se syndiquer. Dans ma boîte, le dernier syndiqué, s’est retrouvé seul dans un bureau, sans plus jamais la moindre mission. Pour un consultant c’est un peu pénible. Et le simple fait d’aller le voir nous vaut une remarque des managers « vous êtes allé voir M.X ? Vous aviez une requête sur son projet ? ». Alors oui on va bien faire marcher le dialogue social et les accords collectifs c’est sûr.
Et le gouvernement ne le cache même pas : on sacrifie des droits pour essayer de faire embaucher les entreprises, il n’y a pas le moindre progrès. Ça vous dépasse tant que les gens ne soient pas emballés ? Que cette loi puisse être vraiment nulle ne vous a pas ne serait-ce que traversé l’esprit ?
Et pour répondre à votre dernier paragraphe où l’on ne sait plus si vous vous enferrez dans la mauvaise foi ou si vous êtes à ce point à côté de la plaque : si jamais vous et vos camarades parlementaires aviez fait preuve d’un semblant de volonté au cours de cette législature (au hasard, c’est récent, faire revoter, à 1h15 du matin, le rejet du reporting pays par pays), peut-être ferait-on plus confiance aux députés.
Sans compter que depuis cette mobilisation et cette pétition, on est passé d’un 49-3 à un vote normal. Brillant pour le travail parlementaire. Et on est passé d' »explications » à des « améliorations ». Peut-être un merci à ces personnes qui ont lancé la pétition ?
Connaissez vous les prud’hommes ? Si oui -j’en viens à douter-, vous saurez que le plafonnement ne concernera jamais les TPE. Et qu’on parle à chaque fois d’indemnités en cas de licenciement ABUSIF, quand une entreprise ne respecte pas la loi…
Et enfin on propose aux jeunes, pour résoudre le chômage, de devenir des travailleurs pauvres, plus en CDD, mais en CDI jetables. Vive la transformation sociale !
J’ai donné plusieurs années de ma vie à ce parti et aujourd’hui j’en éprouve le plus pinçant regret. Prenez votre carte à l’UDI.
07/03/2016 at 17:37 Devos
Madame
Vous avez à la lecture de tous ces commentaires l’expression des raisons du discrédit des politiques et de leur entre soi.Parler de mépris alors vous avez raison en parlant d’un président qui a oublié ses engagements envers ses électeurs au point de renier pour cette modification du code du travail le dialogue social dont il les a bercé, et vous voudriez couvrir ce texte de sa complexité pour le réserver aux sachants du cercle gouvernemental, pour l’essentiel ignorants des réalités de l’entreprise et au statut protecteur.
Vous représentez à travers vos propos le drame de notre démocratie et les dérives de la Véme république qui permet à un homme ou une femme pendant cinq ans à ne rendre aucun compte à ses électeurs et à utiliser le parlement comme une chambre enregistreuse et au terme de son mandat à rêver une union nationale contre le FN pour être réélu; lamentables calculs qui risquent d’être déjoués, comme malheureusement l’exemple nous en est donné partout en Europe. Notre pays , nos concitoyens méritent mieux que ce mépris là.
07/03/2016 at 17:56 Florent
Personne pour voter le projet de loi Urvoas, personne aux débats sur la déchéance, des menaces dans les couloirs de l’assemblée pour que les députés votent selon la ligne et non en conscience sur la loi constitutionnelle, des articles proposés dans le cadre du projet de loi « participatif » sur le numérique censurés sous la pression des lobbys économiques, la menace du 49.3 déjà utilisé pour la loi Macron, un Président qui oublie sa promesse d’affirmer le dialogue social, une ministre qui ne porte absolument pas la loi à son nom (écrit avant elle, par Macron et Valls)…
Le mépris de la démocratie parlementaire, ce sont les politiciens qui l’ont instauré. Si une partie des Français n’ont plus confiance en leur représentant, c’est que les sources de mécontentements sont nombreux, et la démocratie ne suppose pas un blanc-seing de 5 ans (précaire, bien sûr) du peuple à une équipe qui n’a pas été élu (Valls ne représente pas une ligne majoritaire au PS) et dont le programme n’a pas été proposé aux électeurs (trouvons les traces de la loi Travail dans la campagne présidentielle). Et alors, faute de confiance en ceux qui nous représente, faute d’être consulté sur les questions que l’on choisit nous même, on reinstaure un rapport de force, avec les outils disponibles (pétitions, manifs, votes extrêmes, abstentions…). C’est triste probablement, mais pas forcement à cause de ceux qui grognent.
Alors oui, une pétition en ligne ne représente pas la vérité ultime, mais elle n’est pas plus contestable que la légitimité électorale. Eriger la seule démocratie représentative comme légitime, c’est être justement dans l’ancien monde que conspue Macron ou Valls, car comme l’économie, la démocratie bouge à l’aulne des nouvelles technologies et des nouvelles générations !
07/03/2016 at 19:04 BQ
Ce flot de commentaires me mets du baume au cœur et devrait vous remettre Madame, à la place qui est la votre : au service de ceux qui vous ont élus et non de celui de vos amis. Le retweet du soutien du Medef Gironde nous a bien fait comprendre pour qui vous roulez !
08/03/2016 at 10:57 candide
ce flot de commentaires révèle un antiparlementarisme effrayant, d’une part, et de l’autre, une malveillance exacerbée à l’égard de notre hôte. Cela ressemble vraiment à une chasse à la Delaunay, surtout de la part de tous ceux qui ne connaissent ni la personne ni son action, et je n’ai pas de difficulté pour deviner de quel coin ou quels coins cela vient.
Une seule observation: quand il est question de mépris, dans le titre du billet et dans le texte qui suit, c’est clairement écrit par quelqu’un auquel on avait exprimé son mépris, ce n’est pas elle qui méprise. Et ceux qui la connaissant savent que ce n’est absolument pas son genre. Ce n’est pas une politicarde, mais une députée qui fait son boulot d’élue en âme et conscience et avec un grand humanisme. Elle n’a rien à obtenir, rien à prouver, elle n’a besoin de rien en provenance de la politique, car c’est une femme libre qui après une carrière complète de médecin-cancérologue respectée par tous, essaie de rendre service et rien d’autre. Contrairement à ses détracteurs.
08/03/2016 at 11:46 Stéphane Brunel
Une fois n’est pas coutume. La symptomatique de cette affaire réside plus dans une perte de repère complète. Comment fait on, Jauréssiste et engagé, pour voir la cohérence de ce texte même si j’en ai une vision partielle avec les engagements du Bourget ? Comment fait on pour voir la cohérence de la mise en place d’équipes opportunistes soutenues par des socialistes (perdus) et des gens de droite toujours à la manoeuvre dans l’éducation nationale par exemple. Expliquez moi la présence de personnalités de droite sur des listes socialistes aux dernières élections. Comment fait-on pour ne plus perdre pied ? Comment réfléchit-on lorsque les accointances de connivences dans le milieu de l’éducation nationale se multiplient ? Quelles sont aujourd’hui mes valeurs, sur quel socle reposent elles ? Les vôtres, les miennes, les leurs ? Quel est le principe qui prévaut, si ce n’est celui de l’honnêteté intellectuelle au moins. Pour ma part je suis perdu.
Et bien, Madame Delaunay, vous savez à quel point j’apprécie et défend votre engagement mais je vous le dis, il n’est pas étonnant qu’à trop charger la barque, elle ne puisse plus rien supporter. On ne parlera pas non plus de la protection institutionnelle et socialisante de personnages qu’il faudrait vite rayer des relations interpersonnelles et officielles. Des représentants avec pignon sur rue et qui ont démontré leurs incompétences crasses à gérer quoi que ce soit. Nous avons déjà échangé sur le sujet et rien ne se passe. Je ne suis pas étonné de la véhémence des réactions, je suis comme vous blessé mais également choqué du silence de ceux pour qui j’ai voté … Je ne pense pas que vous méprisiez quiconque mais je pense que le système que nous promouvons est la machine à Mépris par excellence.
08/03/2016 at 14:47 pierre
Condorcet : «les électeurs m’ont élu pour que je défende ma propre opinion.»
Mais qui lit encore Condorcet ? Qui le comprend ?
C’est tellement plus simple de cliquer et de hurler.
on n’est pas rendu…
08/03/2016 at 15:52 Julien kr
» petites entreprises qui n’osent pas embaucher par peur du coût d’un licenciement (laquelle peut varier de 1 à 10 d’un conseil des prud’hommes à l’autre) ? »
Pour rappel les prud’homme ne sanctionnent que les licenciements abusifs. Les petites, moyennes ou grandes entreprises, doivent avoir peur du coup d’un licenciement abusif et les indemnité non plafonné sont la pour ça !
09/03/2016 at 00:55 TiEy
Moi qui pensais avoir perdu toute estime de vous Mme. Delaunay, je me rend compte que votre suffisance est un puit sans fond. Dur d’imaginer ce que représente un travail à 40h/semaine avec comme seule perspective la survie. Au delà d’une forme d’archaïsme primaire que vous dénoncez à coup d’éléments de langage, il s’agit surtout d’un modèle de société qui ne fait envier aucun jeune. Nous seront demain dans la rue pour vous le rappeler car #OnVautMieuxQueÇa !
09/03/2016 at 16:06 francis
Ce que je ressens en lisant ces commentaires, c’est , bien au delà de cette loi sur le travail, le rejet d’une politique libérale de plus en plus clairement affirmée depuis 4 ans, qui n’apporte pas de résultats pour l’instant. Cette loi, cet « alignement » implicite ou explicite sur les demandes du MEDEF amène au ras le bol de ceux qui souffrent, qui craignent, qui militent aussi et y voient une opportunité quand ils n’ont pu mobiliser sur d’autres thèmes. Gouvernement et MEDEF seraient bien avisés de lâcher du lest avant que le mouvement social ne prenne trop d’ampleur.Les partons peuvent attendre 2017 pour leurs revendications, récriminations suivantes…
10/03/2016 at 14:34 Stéphane Brunel
Cette histoire me passionne, donc j’y reviens. Peut être est ce la faute de la musique du film « le mépris », d’une mélancolie mortifère ? Je voudrais tordre le coup à certainement allégations. Dois-je absolument être passé par le privé pour savoir de quoi je parle lorsque je parle d’emploi, de précarité, de réussite, d’empathie. Pourquoi tant de gens stigmatisent si facilement parce que nous ne sommes pas eux. Je me permets de rappeler que nous sommes divers, multiples, complexes, ambigus que les services publics sont une force et que l’entreprise privée également. pour avoir pratiquer les deux, nous ne pouvons plus aujourd’hui vanter les mérites de l’un au détriment de l’autre. ce n’est ni raisonnable, ni juste, ni vrai. C’est un raccourci simplificateur. J’ai autant d’exemples scandaleux dans la gestion du service public que la gestion d’une entreprise privée. J’ai autant d’exemples de gestion et de réussite magnifique dans le service public que dans l’entreprise privée. De plus, parfois (ou i oui cela arrive très souvent) c’est la « fonction publique » qui est pourvoyeuse de travail à l’entreprise privée. Très rarement l’inverse. les seuls cas que je connais c’est par exemple la recherche. les entreprises privées demandent de l’assistance de haut niveau à des laboratoires de recherche; Ce que je prétends dire aujourd’hui c’est qu’il est indispensable de travailler à l’exemplarité des comportements éthiques privés et publics. entreprise privée et fonction publique. Et là je crois pouvoir dire sans me tromper, le compte n’y est pas mais alors pas du tout. Evidemment c’est un des draps qui bordent le lit des extrêmes. Il faut que cela cesse. La question que je me pose de faon récurrente, c’est pourquoi les élus et élues que je connais, qui sont bosseurs, intègres et droits ne participent pas à un toilettage salvateur dans tous les corps intermédiaires et corps constitués. Il me parait évident que là, il y a une vraie énigme.
10/03/2016 at 15:41 Klaus Fuchs
@ Stéphane
Tes remarques sont justes et surtout aussi modérées, ce qui manque à tant de commentateurs qui ne veulent que se défouler .
Peux-tu juste expliquer un peu ce que tu entends par ‘toilettage salvateur des les corps intermédiaires »? Je pense (contrairement à Sarko qui avait fustigé ces corps intermédiaire de façon scandaleuse pendant son quinquennat)que les corps intermédiaires et constitués sont indispensables qu’il s’agisse de partis politiques, syndicats, collectivités territoriales, représentations religieuses (tu vois l’Allemand!), associations (comme la tienne) et autres institutions de toute sorte.
13/03/2016 at 15:35 JP B
Madame,
Le mépris du peuple est sans contexte, aujourd’hui, la principale caractéristique de ce gouvernement dit socialiste ; violation manifeste des programmes de campagne, sujétion à la finance, récupération des propositions sécuritaires les plus droitières et j’en passe …
Si nous sommes supposés n’avoir pas lu le projet de loi, c’est toujours la critique – j’allais écrire, l’injure – faite aux gens qui ne pensent plus comme vous, je suis persuadé que les initiateurs de ce projet de loi ont eux oublié, s’ils l’ont lu un jour, le préambule et l’article 2 de notre constitution : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
Vous, députés dits socialistes, avez voté la loi de la déchéance de nationalité, et si vous votez cette loi travail ; et bien moi, socialiste, je ne voterai plus pour vous.