Euro 2016 : de nouveaux surcoûts pour les contribuables !
Présentation ce matin en Conseil de Métropole d’un rapport, présenté très tardivement en commission, faisant état de nouveaux surcoûts liés à l’accueil de l’UEFA EURO 2016 à Bordeaux.
Complexe dans sa présentation et par ses imprécisions et erreurs de calculs, et modifié à plusieurs reprises, il vise à faire voter aux élus un budget d’atterrissage près de deux fois supérieur à ce qui avait été voté en mai 2015, passant de 3 740 000 euros à 7 115 086 euros !
Et un coût total maximum passant de 4 740 000€ à 10 514 316€ dont 6 054 316 euros d’argent public.
J’ai demandé hier un certain nombre d’éléments complémentaires pour mieux appréhender cette délibération et ses impacts financiers, documents qui m’ont été communiqué et sur lesquels j’aurai l’occasion de revenir.
Les surcoûts présentés dans ce rapport comprennent :
– 1 470 051 euros pour le renfort sécurité fan zone + extérieur
– 960 487€ pour la fan zone
– 509 604€ pour la sécurité dans les transports
soit surcoût sécurité pour la Métropole : 216 091€
> le coût de la sécurisation ne représente que 23% du budget global et 47% des surcoûts de dépense.
Le renforcement du dispositif sécuritaire, sur lequel on ne peut pas revenir dans un contexte de responsabilité globale de sécurité publique, ne peut donc à lui seul justifier de telles augmentations, majoritairement aux frais de la collectivité et donc des contribuables.
On peut néanmoins se féliciter de la participation de l’Etat à hauteur de 734 000€ et de l’UEFA à hauteur de 520 000€, participations qui sont dans le prévisionnel maxi qui avait été annoncé.
– 807 223 euros pour le renfort des transports en commun et le plan de circulation
> Le plan de mobilité passe de 450 000 euros à 1 257 223 euros soit une très importante sous-évaluation dans le plan initialement présenté aux élus en mai 2015. A ce niveau là on ne peut pas imaginer un simple manque d’anticipation alors qu’il était largement prévisible de prévoir le renforcement de l’offre de transports en commun surtout compte tenu des motifs exposés : jauges de fréquentation de la fan zone, évacuation de l’esplanade des Quinconces en fin de soirée, augmentation de la population métropolitaine pendant la période de l’Euro pour des courts séjours…
– 775 810 euros pour les aménagements du stade
> Le rapport indique que le choix du non aménagement du Grand Stade en vue de l’Euro a été préféré par la ville de Bordeaux à une solution pérenne qui était à priori plus coûteuse. « Le choix de ne pas inclure ces aménagements dès la conception de l’ouvrage a été délibérément opéré par la Ville de Bordeaux, titulaire du contrat avec l’UEFA, car les dépenses évaluées pour des infrastructures définitives étaient largement supérieures à celles d’aménagements provisoires ».
Dans ce cas, pourquoi ces surcoûts ne figuraient pas dans le budget initial de mai 2015 ? La Métropole financerait alors l’aménagement d’un stade non encore transféré pour le compte de la Ville !
La Métropole devra ainsi rembourser 775 000€ à la ville de Bordeaux au titre de la mise à disposition du stade en configuration EURO…
– 50 000 euros pour la communication
Pourquoi n’a t-il pas été fait mention de ces dépenses de renfort de transport et aménagements du stade au préalable alors qu’elle étaient connues ? Une nouvelle fois vous minimisez pour faire accepter un projet avant de le gonfler de surcoûts lorsque l’on ne peut plus reculer. Il y a fort à parier que si le montant exact avait été connu, les élus auraient réfléchi à deux fois avant de s’engager.
Soit un surcoût résiduel pour Bordeaux Métropole – fonction de la participation de la Région en attente mais plus qu’incertain voire improbable – entre 1 680 316 euros et 1 380 316 euros d’argent public, au détriment du subventionnement d’autres équipements de proximité qui bénéficieraient à davantage de contribuables.
Pire encore on peut lire sur la première page de ce rapport : « son financement reste à déterminer : financement à inscrire au budget supplémentaire 2016 », cela signifie que si on ne sait pas on n’est pas en capacité de financer ! Cela suppose deux choses : soit une augmentation de la fiscalité, soit la suppression d’une politique publique déjà prévue. Dans tous les cas, une nouvelle pénalisation des contribuables. Nous devons avoir des réponses !
Sans hésiter je rejoins les 70% de votants sur le site de Sud Ouest qui cette semaine à la question « En fait on trop pour l’Euro » ont répondu oui et je vote contre cette délibération.
Le Groupe des Elus Socialistes s’abstient.
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