La méritocratie républicaine a-t-elle vécu ?
Crainte devant l’épidémie de dénigrement de l’ « élite » et du « système » qui gagne les candidats aux primaires de la droite de voir l’idéal républicain d’émancipation, d’éducation et de liberté brûlé en place publique. Que restera-t-il après lui ?
« Le peuple a toujours raison » est démenti par l’histoire. Pas toujours, pas totalement, mais « le peuple » s’est quelquefois lourdement et dramatiquement trompé. Je ne veux pas citer d’exemples, pourtant l’histoire contemporaine en est riche (ou plutôt : pauvre, pauvre de manière effrayante et terrible, et ceci dans des pays très différents).
Alors quoi ? Le peuple n’a pas non plus tort. Ni aujourd’hui, ni hier. Sa voix, toute aberrante qu’elle puisse paraître dans une occasion ou autre (comme nous parait aujourd’hui l’élection de Donald Trump), a des raisons de s’interroger. Aujourd’hui, c’est la connivence d’une partie de l’élite avec ses comparses de domaines très différents qui légitimement, choque. Economie et finance, médias, politique, doivent être, non pas radicalement séparés (nul ne peut gouverner ni légiférer sans une connaissance des domaines des uns et des autres) mais tenus à distance par un « mur de transparence » les différenciant clairement. Je le dis fortement : ce quinquennat a fait beaucoup en ce sens. Continuons et ne prenons jamais le risque de jeter des millions de bébés dans l’eau boueuse d’un bain sâle.
La méritocratie républicaine, significative d’effort, d’apprentissage culturel et professionnel, doit rester un idéal et un idéal atteignable par tous (ce qui n’est que trop peu le cas). Ne le noyons pas dans cet espèce de vachi-vacha populo-compassionnnel que l’on devrait abhorrer. « Je pense donc je suis » ne doit pas devenir « je suis (du verbe suivre) donc je n’ai pas besoin de penser ».
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