La mémoire du futur
Cérémonie d’hommage aux victimes et héros de la déportation. Plus que jamais, intensément, se rappeler qu’il n’y a pas de futur sans mémoire, et que le futur, pour un pays comme pour la conscience de chacun, est fait des matériaux de la mémoire.
Au Fort du Hâ, ce 30 avril à Bordeaux, cérémonie que je ne manque, ni ne manquerai jamais, parce qu’elle marque l’ineffaçable souvenir de la souffrance de ceux qu’un régime devenu fou a enfermé dans les camps d’extermination nazis.
Aujourd’hui, comme un rappel, la cérémonie s’est déroulée sous une pluie drue, aggravée de quelques bourrasques de vent froid. L’occasion pour chacun de nous, militaires et civils disposés de part et d’autre du Préfet de région, de prendre conscience de ce qu’endurèrent les déportés, alignés en rangs pendant des heures, par tous les temps, pluie comme neige, durant de longs appels ayant pour objet, non de les compter, mais de les humilier. Beaucoup finissaient par tomber, congelés de froid, fragilisés par l’absence d’alimentation et souvent la maladie. Souvenons-nous, ressentons, fût-ce pour un instant, l’intensité de leur souffrance.
Et c’est un pays européen, un pays dont nous sommes proches, qui fut emporté par le délire d’une poignée d’hommes et de femmes fanatisés. Jamais, jamais, ne prenons le moindre risque qu’un discours de discrimination, puis d’exclusion, que la désignation d’un bouc émissaire ou d’un autre, ne s’embrasent un jour au feu de la haine.
Comments 1 commentaire
30/04/2017 at 13:47 Michèle Delaunay
Ce 30 avril, précisément, est aussi l’anniversaire de mon père, Gabriel Delaunay. Résistant, puis nommé préfet à ce titre comme 14 d’entre ces résistants, il aurait 110 ans aujourd’hui. Socialiste et pourtant serviteur impartial de l’Eta, c’est exceptionnellement que j’évoque publiquement son souvenir, mais c’est chaque jour qu’il me rappelle qui je suis et pourquoi je fais ce que je fais.