« Notre destin est d’abord en Europe »
Décisives, incontestables, ce sont les paroles les plus importantes des voeux du Président de la République. Mais que faisons-nous pour les concrétiser et les rendre évidentes, familières et désirables ?
La génération d’après-guerre l’avait perçu comme une évidence : allions-nous tous les 20 ans nous battre et nous détruire ? Le beau projet de l’Europe s’est imposé, pas à tous, mais à ceux qui avaient la vision du lendemain. Le temps n’est plus à ce type de bataille, mais la vision est toujours nécessaire : les dangers ne sont pas moins grands qu’hier. Ils sont plus insidieux, géographiquement plus éloignés, mais pas moins conquérants, ni moins destructeurs.
Le départ de l’Union européenne du Royaume-Uni, la volonté des Etats- Unis de n’être plus le gendarme du monde mais de se concentrer sur l’ « America first » peuvent curieusement être un atout. La guerre qui nous liait à eux est loin aujourd’hui. L’enjeu, pour nous aussi, est sur le continent.
Le premier et sans doute le plus bel outil est linguistique. Que faisons-nous pour que de plus en plus d’enfants et de jeunes parlent les « langues voisines » comme les nommait le linguiste Claude Hagège. Erasmus y a beaucoup contribué mais trop souvent au profit de l’anglais. Il faut aujourd’hui introduire plus tôt dans la scolarité l’apprentissage d’une des langues européennes majeures et le poursuivre à l’université et dans l’emploi. Tous les pays reconnaissent qu’Erasmus a été le succès majeur de l’Europe, facilitant l’accès à l’emploi y compris à l’étranger, facilitant des carrières internationales … En outre, il est à l’origine d’un million de bébés européens qui le resteront toute leur vie.
J’attendais à la suite de la phrase d’Emmanuel Macron, l’annonce d’une initiative ou d’une innovation. Il n’en a rien été. Et pourtant, le terrain est favorable : les chefs d’Etat des deux pays les plus puissants et les plus peuplés sont d’authentiques européens. Laisserons-nous partir dans quelques mois la chancelière Angela Merkel sans marquer ensemble son engagement européen d’une initiative puissante aussi forte que, très récemment, le plan de relance européen et les emprunts européens ?
L’environnement est une autre opportunité forte : on ne le voit jamais sous ce jour. La bataille qu’il suppose est obligatoirement européenne, sinon mondiale, mais commençons par le possible. Comme le nuage de Tchernobyl, le réchauffement climatique ne connait pas les frontières. Là peuvent naître des initiatives qui seront partagées et applaudies par tous les pays. Le mot « Europe » n’a jamais été prononcé; au cours ni après la convention citoyenne pour le climat. L’engagement des jeunes dans ce domaine est un facteur incroyablement positif et nous avons un magnifique enjeu de joindre les deux enjeux : se battre pour l’écologie mais pas à l’échelle de son jardin. Je voudrais par exemple que les jeunes Bordelais germanophones ou désireux de le devenir aillent étudier à Munich les innovations qui y sont faites et les mesures qui y sont prises. Bordeaux et Munich sont villes jumelées et, même si je peux le regretter, les progrès environnementaux risquent de mobiliser davantage cette génération que la lecture de Goethe.
Bref, chacun de nous doit explorer le possible à dimension européenne. Des transports à l’énergie, de la culture à.. l’agriculture: notre destin, en effet est d’abord européen.
Comments 1 commentaire
03/01/2021 at 08:32 Couderc
Chère Madame Michèle Delaunay, Effectivement, l’Europe est une Entreprise qui exige culture, devoir de mémoire, et résistance. Ainsi nos libertés seront préservées et au mieux elles seront sous l’éveil du progrès. La loi 2005 de l’handicap est un exemple seulement l’expérimentation industrielle de 2002 à 2011 en centre d’appels téléphonique a participée à la violation de l’égalité des chances au travers de l’handicap subjectif dit invisible aux nuisances sonores, c’est pourquoi la prévention environnementale contre les nuisances sonores est plus que jamais un impératif aussi bien en entreprise qu’en lieu public reste à savoir si la norme Iso Afnor acoustique au journal officiel en 2016 est un outil fiable? Aujourd’hui avec l’équipe Europe écologie à Bordeaux métropole nous pouvons espérer une réponse objective et républicaine.