Couac sur couac
Couac sur couac = cafard. Cafard, ce soir, d’une gabegie gouvernementale de plus. Qu’elle soit de droite ne me réjouit pas : on attend d’un gouvernement qu’il soit à l’égal (au moins) de ce qu’on attend d’une équipe d’infirmières, d’un parti politique, d’une entreprise de boulangerie-pâtisserie : profesionnelle. PROFESSIONNELLE.
Ce mot, écrit deux fois, ne signifie pas le contraire de « bénévole ». « Professionnel », pour moi, veut dire, que l’on a réfléchi avant, pensé pendant, et envisagé après. Le minimum exigible pour un gouvernement.
Nous naviguons à vue depuis des mois. Les femmes du gouvernement se lancent avec leur foi, leur maladresse ; les hommes de l’ouverture se lancent avec leur malaise d’être là sans y être, de faire pas grand chose sinon de la figuration ; quelques uns, de l’UMP, veulent écraser leur voisin, leur concurrent, jouent les matamores sans être davantage crédibles. De ligne politique véritable, ou du moins avouable, de projet économique efficace, de volonté sociale : POINT.
La question de la carte famille nombreuse, stupidité au carré, réparée à la hâte et n’importe comment, comme on cache une tache sur une robe ou une grille sur un bas, en est le dernier exemple. Mais tous les autres avant ? La loi Monsanto sur les OGM ? La dangerosité absolue des lois de Rachida Dati, remplissant les prisons jusqu’à l’explosion, et l’inefficacité monumentale des mesures sur les heures supplémentaires ?
Tout cela est approximatif, inefficace, dangereux ; pas davantage, et même moins encore, ces mesures sont inspirées, visionnaires, innovantes. Du bricolage dans l’à peu près. Cioran disait « être moderne, c’est bricoler dans l’incurable ». Sarkozy a compris que pour être moderne, il suffisait de bricoler. C’est comme avec Edgar Morin, il n’a pas lu plus loin que le titre.
Tout ça , ça me colle un cafard terrible.
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