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Parmi les oiseaux qui fréquentent mon jardin, plusieurs espèces d’un modèle de taille plus avantageuse que leurs nombreux petits frères : les ramiers, pigeons, tourterelles et autres colombes.

Je ne ferai pas ici un cours complet sur cette sympathique famille, d’abord parce que je ne suis qu’une ornithologue en graine (le mot est bien choisi, surtout si on met « graines » au pluriel et en abondance), ensuite parce que ce n’est pas fondamentalement l’objet de ce blog, classé à tort ou à raison parmi les blogs politiques.

Quoiqu’il en soit, quoiqu’il en fût et quoiqu’il en demeure, la politique et l’ornithologie ne sont pas toujours si éloignées.

Les « colombins », famille proche des galinacées (le brave poulet de nos assiettes) qui réunit pigeons, colombes et tourterelles, m’enseignent chaque jour, les mérites -ou les dangers- de la discrimination positive.

D’abord, je n’aime guère le mot. « Discrimination » est lourdement chargé d’une connotation négative. Le mot américain « positive action » est grandement meilleur. C’est comme pour « développement durable », le premier qui a traduit l’expression américaine devait n’être pas entré depuis plus de trois mois à l’école Berlitz.

Action positive donc. Mais aussi favoritisme éhonté. Parmi les différents colombins habitués de ma maison à graines, des colombins ordinaires (on ne peut quand même pas dire des « colombins d’en bas », car tous volent), et des colombins immigrés, et même d’immigration récente, les tourterelles turques.

En voilà qui ne cachent par leur origine sous un nom d’emprunt ! Turques, elles sont, Turques elles s’affichent. Pour l’apparence, c’est plus discutable. Le colombin vulgaire est plutôt noir, avec des reflets bleu pourpre qui sont à l’origine de la belle dénomination de la couleur « gorge de pigeon ». Le colombin turque au contraire, est blanc, d’un blanc légèrement grisé et parfois rosé, extrèmement chic, très XVI ième arrondissement. Le tout parachevé par un collier noir, qui parait comme une bague de reconnaissance entre colombins supérieurs.

Et j’avoue, qu’autant j’ai envie de taper dans mes mains pour éloigner le colombin autochtone, le colombin de souche, le colombin bien Français, celui dont s’entourent les vieilles dames dans les jardins publics, autant je favorise, par une nouvelle main de graines, la visite du colombin Turque.

Action positive, vous avais-je dit. Et même, en l’occurence, franche discrimination.

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