L’art subtil du découpage
Un qui ne s’est pas fait un ami cet été, c’est Alain Marleix.
Le nom d’Alain Marleix ne vous est pas encore connu ? Dans les rangs des parlementaires, il a hérité du gentil surnom de « Bob Marleix », en hommage à l’autre Bob, chanteur celui-là et presque du même nom.
Bob-Alain Marleix est en ce moment un homme très redouté. Secrétaire d’Etat au collectivités territoriales, ce n’est sans doute pas le plus connu des ministres, mais c’est le plus courtisé : il a en charge le redécoupage des circonscriptions électorales, traditionnel outil politique de haute finesse.
Cet été, Bob (permettons-nous ce cordial raccourci) a annoncé qu’il piquerait un député au Département des Landes pour en faire cadeau à celui de la Gironde.
Le sang d’Henri Emmanuelli n’a fait qu’un tour : quoi, SON département gagne régulièrement en population et on lui pique un député ? Calculette en mains, il a aussitôt démontré que ses 360 000 habitants justifiaient pleinement 3 réprésentants, et qu’on ne préparait pas un tel mauvais coup pour le Lot, pourtant moins riche en citoyens.
La raison de l’affaire : le département des Landes envoie résolument et depuis longtemps trois députés socialistes à l’Assemblée. De quoi, en effet, contrarier notre Secrétaire d’Etat.
Emmanuelli a crié si fort que Bob a rétrogradé. En ce qui concerne les Landes du moins ; pour la Gironde, on ne sait rien, ce qui ne lasse pas de m’inquiéter.
La Gironde paraît justement -au regard de sa population- représentée par 11 députés. Voilà qu’on veut en ajouter un . Le résultat des dernières législatives y serait-il pour quelque chose ?
Magnanime (comme je ne peux rien être d’autre en l’absence d’information), je veux croire que c’est dans un soucis historique que cette générosité est envisagée. En 1791, les représentants de la Gironde étaient 12 comme les apôtres.
Sûr que, à l’instar de son maître Charles Pasqua, notre secrétaire d’Etat est d’abord un historien.
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