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La réforme de l’audiovisuel publique, que nous abordons cet après-midi à l’Assemblée, prévoit entre autres mesures, la suppression de la publicité sur les chaînes publiques et la nomination/révocation du Président de France Télévision par le chef de l’Etat.

Les conséquences de cette réforme vont toutes dans le sens d’une mise au pas de la télévision publique et d’un désséchement de leurs moyens financiers au profit des grands groupes Bouygues-LVMH-Lagardère-Pinault-Bolloré-Dassaut.

Dans la méthode, cette loi constitue une sorte de quintescence de ce qu’est le sarkozysme :

– dérive monarchique : le Président a décidé seul, sans consulter ni aviser
– volonté de toute puissance : le Président nomme et révoque, comme autrefois Louis XIV ses ministres
– cynisme : la loi est « vendue » comme une mesure de gauche puisqu’elle écarte la publicité des chaînes publiques
– connivence avec l’oligarchie financière : ce sont 800 millions de recettes publicitaires qui vont ainsi être transférées au privé

Le paysage audio-visuel français, le célèbre PAF, va être « berlusconisé » selon l’expression du député Didier Mathus : chaînes publiques affaiblies, contraintes, sans moyens d’accéder aux grandes réalisations, chaines privées qui, dépourvues du stimulus concurrentiel du public, dériveront vers les pires pratiques de la télévision commerciale.

Nous sommes tous sur le pont, avec des amendements nombreux et argumentés, pour contrer cette double loi (projet de loi et loi organique).

La télévision regarde tout le monde puisque tout le monde la regarde. L’enjeu est plus grave encore que celui des pesticides et autres gourmandises dans l’alimentation : c’est celui de la mal bouffe intellectuelle.

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