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Le jour ne se lève pas assez tôt pour m’acccompagner à la gare, mais je vais le voir s’éclaircir par à coups entre Charente et Poitou, tandis que mes voisins commenceront à somnoler sur leur ordinateur.

J’aime bien le train, qui me donne l’impression de récupérer un peu du temps que je n’ai pas. Tas de journaux, ordi, souvent un dossier ou une intervention à bâtir dans ses grandes lignes. On croise des regards, on échange des sourires. On souffle.

A ma droite, un Monsieur un peu âgé et sans doute retraité sort un gros roman, un autre baille, un troisième est déjà dans un document technique rempli de figures et de schémas. Dans les trains et les avions du matin, la parité n’est jamais respectée. Cela pourrait être une constatation favorable, signifiant qu’on prend plus grand soin des femmes et qu’on leur ménage des horaires plus cléments, mais je crains que cela veuille dire seulement qu’on les cantonne à des fonctions subalternes et nécessitant moins de déplacements. La règle n’est pas absolue. Je me souviens d’avoir voyagé en face d’une élégante, maquillée, siglée, pomponnée qui s’est avérée être non pas l’épouse de quelque chef d’entreprise du CAC 40, mais elle-même chef d’une entreprise de transports routiers. L’habit ne fait pas la camionneuse.

Voilà, c’était juste pour parler comme ça, avant d’entrer dans la vraie journée.

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