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Il y a une sorte de non sens, une incohérence parfaite à prétendre avoir compris les enjeux écologiques et le message des Français lors du scrutin européen et à s’arc-bouter, avec une impatience infantile de parvenir à ses fins, sur l’extension du commerce du dimanche.

Car, et je veux commencer par là, c’est bien d’ouvrir les commerces qu’il s’agit, et cette confusion implicite entre le travail et l’acte de vendre ou d’acheter est pour beaucoup d’entre nous une première raison de gêne, de malaise, voire même de révolte, car travailler et vendre, travailler et commercer, ne sont pas synonymes…pour l’instant, mais nous sommes sans doute en bonne voie pour y parvenir.

Je reviens à ce non sens dont je voudrais vous faire partager le refus. Nous entendons dans l’atmosphère de mercato de ces dernières semaines que le ministère de l’écologie va être renforcé, que l’on nous prépare quelque nouvel éclat. Monsieur Borloo lui même nous dit qu’il veut donner à son ministère un caractère social et sociétal, pour tout dire qu’il veut qu’il soit un ministère du développement durable, mais alors comment réagit-il en Cnseil des ministres ? S’il devait voter, voterait-il ce texte ?

Nous entendons de la bouche de tous ceux qui pensent un peu que nous devons revenir à une société moins matérialiste, moins consommatrice, qui promeut des valeurs d’équilibre, de culture, de liens entre les personnes.

Et ici une fois encore nous faisons le contraire.

Tout dans ce qui définit le développement durable est contradictoire à ce texte :

1- Le développent durable, permettez-moi de la citer en premier lieu, c’est d’abord la santé durable ; c’est une culture de prévention, une culture de la santé comme instrument d’autonomie.

Le Président de la République lui-même affirmait le 18 septembre dernier qu’il voulait passer d’une culture curative à une culture de la prévention.

Nous faisons avec ce texte exactement le contraire. Selon l’Agence européenne, la probabilité que surviennent des problèmes de maladie ou d’absentéisme est 1,3 fois plus grande dans les entreprises où l’on travaille le samedi ou le dimanche que dans les entreprises fermées le week-end.

Le travail du dimanche qu’il soit occasionnel ou permanent est tout simplement contre -productif. Les études chronobiologiques montrent qu’il va à l’encontre du cycle régulier qui fait alterner activité et repos.

2- C’est l’inéluctable augmentation du travail subi, du travail que l’on ne fait pas sien.

D’abord parce que le volontariat que vous évoquez est un leurre.

Qui dans la période que nous connaissons actuellement,

Qui sous la pression d’une grande enseigne,

Qui pourra dire qu’il refuse de travailler le dimanche ?

Ensuite parce que vendre à des gens qui sont eux-mêmes en congé n’aide pas à faire sien un travail. La gratification morale du travail soignant n’existe pas ici.

3 – C’est l’inéluctable mort à terme du commerce de proximité et du commerce indépendant.

Un emploi créé en grande surface, c’est trois emplois supprimés dans le petit commerce.

C’est la mise à mal de l’ensemble du secteur associatif, culturel, sportif.

4- C’est une dépense environnementale inutile

Ce sont des voitures sur les routes, des magasins que l’on éclaire, que l’on chauffe un jour de plus par semaine.

5- Enfin, c’est un manque absolu de bon sens qui est malgré son air un peu vieux jeu, la base de l’écologie.

Augmentera-t-on d’un euro le pouvoir d’achat ?

Consommera-t-on plus et surtout consommera-t-on mieux ?

6- Et puis c’est aussi une escroquerie quand tous les maires pourront déclarer leur commune touristique

Quand il y aura deux régimes de salaires?

M. le Ministre, je vous interroge sur le rôle du politique aujourd’hui :

Est-il donc de modifier la loi en réaction à des situations illégales pour qu’elles deviennent légales, et de mettre ainsi le doigt dans un

engrenage infernal,

n’est-il pas plutôt de proposer une organisation de la société en fonction du bien commun ?

Le bien commun n’est-il pas celui du plus grand nombre, celui des familles, celui des enfants ?

Le progrès n’est-il pas l’augmentation du nombre d’emplois et des salaires plutôt que du nombre de jours travaillés par salarié ?

Cette proposition de loi, c’est, contre les salariés, la technique toujours inefficace de l’appât empoisonné et de la sanction pour qui le refuse.

Aujourd’hui entendez les Français et retirez ce texte.

Il s’agit là de bon sens, simplement de bon sens.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel