Bordeaux capitale mondiale avec le Grand Stade
Il y avait ce soir dans Bordeaux, une lumière, un air nouveaux. Partout où je suis allée, du Grand Parc au quai de Queyries, des nouveaux locaux de Sud Ouest à notre Maison de la solidarité de la rue Camille Godard, une connivence s’installait au premier instant entre les Bordelais, un je ne sais quoi dans leur expression et dans leur regard en disait plus que je ne saurai le faire dans ce billet.
Je n’ai pas croisé un visage, scruté une expression sans percevoir que tous avaient compris qu’un cap était franchi. Le Maire de Bordeaux a fixé pour sa ville au XXIème siècle, un projet, une ambition, un cap : accueillir le championnat d’Europe de footballl et avoir un grand stade.
Pas un petit stade, ni un stade moyen, un Grand Stade, qu’on pourrait baptiser du nom d’un Grand Maire.
D’autres que j’ai rencontrés ce soir, ont rendu comme moi les armes. Ceux-là voulaient que Bordeaux retrouve ce que la géographie et l’histoire lui ont donné en partage : être un grand port maritime, un des premiers de France. Outre que cela ferait de la peine à Maxime Bono, Maire de la Rochelle, dont le port est en train de dépasser le nôtre, ce n’est pas à la mesure des enjeux de ce nouveau siècle. Le football, les paris sportifs draineront demain plus de blé (au sens figuré) que toutes les cales de navires du monde.
Figurer au top ten des métropoles économiques européennes ? C’est ringard ! L’économie réelle n’a aujourd’hui plus sa place en Sarkozie occidentale. Produire, fabriquer, utlliser les savoirs et les compétences, promouvoir la filière bois pour des constructions écologiques, installer sur la Garonne une « biological valley » dont Bordeaux serait la capitale ? Qu’est-ce à dire ? Qu’est-ce qu’un microscopique anticorps monoclonal aura jamais à voir avec un grand stade rempli trois fois par an de 50 000 pimpins ?
Etre une authentique capitale culturelle ? Il n’y a que Jean-Marc Ayrault, Maire de Nantes, pour croire en de telles fadaises. Ne vient-il pas de décliner la candidature de sa ville à l’organisation des prochains jeux footballistiques ? L’Histoire lui demandera des comptes. Il est d’ailleurs question, à Bordeaux, de prolonger la passerelle Juppé des bords de la place des Quinconces jusqu’aux rives du futur Grand Stade. Quel symbole ! Réunir ainsi la colonne des Girondins au stade de leurs modernes homonymes, joindre d’un pont de bois les lumières du XVIIIème aux ténèbres du XXIème !
J’en arrête ici. Notre ville, subjuguée par la hauteur de vue du premier de ses édiles, respire ce soir un nouvel air, consciente de la force de ce qui l’attend, armée pour les défis économiques, écologiques, sociaux, sociétaux du siècle débutant, ou plutôt volant au-dessus d’eux comme le ballon entre les poteaux qui marqueront sa chute.
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