Flopenhague
Tout à l’heure, quelque part dans la matinée alors que nous inaugurions notre permanence de campagne régionale, j’ai appris qu’Alain Rousset avait fait le voyage de Copenhague. La foule était dense, je n’ai pas eu le temps de l’interroger : comment pouvait-on négocier à Copenhague ?
Je n’ai pas d’autre expérience qu’indirecte des réunions internationales. J’y ai accompagné à l’occasion l’un ou l’autre de ces « négociateurs » : l’essentiel était fait avant d’arriver. On négociait surtout sur la place des points virgules dans le texte final, sur le sens d’un mot dans ses diverses traductions, sur l’élimination d’un autre qui pouvait être mal compris dans une des langues officielles.
A Copenhague, ils étaient, à des moments divers, plus de 150 chefs d’Etat et de Gouvernement. Chacun avec dans leurs bagages une cohorte d’importants qui voulaient dire en rentrant qu’ils y étaient. Tous, sous les yeux de quelques milliers d’observateurs, de participants, d’opposants, de théoriciens, d’écolos de la 25 ème heure et d’écolos véritables. Comment a-t-on pu constituer les cénacles restreints où l’on pouvait sérieusement négocier ?
L’Amérique du Sud avait elle négocié avec l’Amérique du Nord ? Les Américains avec les Chinois ? Les Européens avec les Africains ?
Qu’avaient été les travaux préparatoires à ce sommet ? Qui avait rencontré qui ? Où étaient consignés les « acquis » et les « restant à débattre » ?
Ou bien encore tout le monde était-il allé à Copenhague comme sur l’agora, en se disant que le meilleur parleur convaincrait les autres ?
En écoutant, en milieu de semaine, Nicolas Sarkozy au pied de l’avion, dire qu’on verrait bien ce qu’on allait voir après son arrivée, j’ai eu l’absolue certitude que nous allions à un échec.
Echec, il y a eu. Quel plus beau message de noël nous aurions pu pourtant pu avoir, si ce bel aréopage mondial avait accouché d’un engagement soucieux des uns et des autres.
Pourquoi ne savent-ils pas (pourquoi ne savons-nous pas) qu’on ne se sauve jamais tout seul ?
Répondre