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Faut-il même en sourire ? La première zélote de Nicolas Sarkozy ne prend, avant ses déclarations tonitruantes, pas même le soin de demander à son cabinet de vérifier ce qu’elle va dire. Elle est à bon exemple : Nicolas Sarkozy lui-même aligne sans sourciller les fausses vérités, les chiffres arrangés et les comparaisons fautives. Sa dernière intervention télévisée en a donné un florilège.

Concernant Nadine, Elisabeth et Alain, de quoi s’agit-il ? Du sujet très sensible de la déchéance de nationalité. Voulant une fois encore soutenir les paroles imprudentes du Président, Nadine s’est référée à Elisabeth Guigou qui aurait en 1998 étendu cette possibilité aux actes de terrorisme.

Double erreur. EG a au contraire limité cette possibilité en l’interdisant pour toute personne que la mesure rendrait apatride. Et en abrogeant un décret du mémorable Charles Pasqua qui permettait de l’étendre aux crimes de droit commun.

Celui qui a étendu la possiblité de déchéance de la nationallité, c’est Alain Juppé. Qui doit aujourd’hui vivre avec tristesse que Nadine Morano ne l’ait pas considéré comme une caution morale suffisante et lui ait préféré Elisabeth Guigou. Je ne me prononcerai sur ce point, d’autant que c’est Jacques Toubon qui officiait alors au Ministère de la justice dans le gouvernement d’Alain Juppé.

Intentionnels ou pas, ces quiproquos, ces bricolages destinés à enfumer le débat, atteignent une fois encore la force de la parole publique. A laquelle on devrait pouvoir se référer.

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