Le métier de vivre et la force d’aider à vivre
La journée commence dans la sensation de tristesse pénible que la nuit a apporté avec l’annonce de la mort de nos deux otages. Deux jeunes gens qui se retrouvaient pour partager un moment heureux et une alliance -mot qui n’est pas sans signification- avec une jeune femme nigérienne.
Sensation alourdie tout à l’heure par la nouvelle d’un 53ème mort français sur le sol afghan car tout cela bien sûr n’est pas sans lien. A la question « de quoi vous indignez-vous ? », ma première réponse a été : que l’on puisse tuer au nom de la religion ou même en empruntant son manteau car je sais qu’il n’y a derrière ces attentats pas qu’une question de croyance fanatique, mais une volonté de puissance, de forts intérêts financiers basés sur la drogue et l’exacerbation intentionnelle d’une haine latente envers l’occident.
Ceux qui dirigent utilisent, manipulent ceux qui obéïssent. Ce n’est pas nouveau, cela existe aussi chez nous, mais cela atteint une dimension incroyablement inquiétante. Jusqu’où cela ira-t-il ? Comment réagir et résister dans la dignité, le respect de ce que nous croyons et une volonté que je qualifierai, curieusement peut-être, de « pure » ?
Pourquoi « pure » ? Je veux dire : débarrassée de stratégies internes ou personnelles, en s’y consacrant pleinement et je pense bien sûr à ceux qui ont en charge, au plus haut niveau de l’Etat, les relations internationales, la Défense et la sécurité intérieure. Nous savons nous-mêmes avoir été manipulés à des fins électoralistes. Il n’est plus temps. Moins que jamais.
J’ai mal. Je suis mal. Il ne faut jamais le dire, car c’est faiblesse. Pourtant ce n’est qu’un moteur de plus pour faire ce « métier de vivre » dont Pavese parlait si bien, pour mépriser les coups bas, les stratégies d’arrière-boutique, les empêcheurs de faire, les petits, les mesquins, les troubles, les qui détruisent et diminuent au lieu de donner de la force à nous tous qui en avons, en ce moment, besoin.
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