Rencontre avec des malades greffés du coeur : alerte sur les coupes budgétaires dans l’hopital public
La non ouverture des chambres stériles du service des greffés cardiaques par manque de crédit met en danger la survie des malades pendant la période post-opératoire. Cette non ouverture pose de manière aiguë le problème du service public hospitalier. La loi HPST prévoit en effet qu’en cas de carence du service public, les missions de l’hôpital public pourront être transférées au privé.
Le risque est particulièrement grave pour des secteurs de pointe tels que la greffe cardiaque où la carence du service public peut être « organisée » par une suite de restrictions budgétaires pour finalement qu’une activité, emblématique pour notre CHU, devienne l’apanage des établissements privés.
Ce risque a été au coeur de la discussion que nous avons menée lors des 200 heures de débat sur la promulgation de cette loi à l’Assemblée Nationale.
Ci-dessous le courrier qui a été adressé par Michèle Delaunay à Alain Heriaud, Directeur général du CHU de Bordeaux, suite à cette rencontre.
Bordeaux, le 21 juillet 2011
Monsieur le Directeur général,
Je suis alertée par des malades greffés cardiaques, de la situation périlleuse du service de suite opératoire après ce type de greffes par manque de personnel.
Ces malades me signalent en effet que les chambres stériles qui sont normalement ouvertes en cas de greffes ne l’ont pas été dans la période récente du fait de l’obligation d’un financement par le biais d’heures supplémentaires pour le personnel soignant. Ainsi, au cours du mois de juin, 6 personnes ont été greffées puis admises en soins intensifs, où des précautions sont prises, mais qui n’équivalent pas les mesures inhérentes à une chambre stérile. Un de ces 6 patients a d’ailleurs développé une infection nosocomiale qui a participé à l’évolution terminale des suites de greffes.
Je serais heureuse d’avoir de votre part confirmation de cet état de fait, et bien sûr je me permets d’appuyer la demande des malades pour que tout soit mis en œuvre permettant la réouverture chaque fois que nécessaire de ces chambres stériles.
Je vous remercie bien vivement de votre attention à cette demande et de la solution que vous pourrez lui apporter.
Je vous prie de recevoir, Monsieur le Directeur général, mes salutations bien cordiales.
Michèle DELAUNAY
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