Le droit de choisir son orientation scolaire et professionnelle
Question écrite déposée le 29 mai 2008
Mme Michèle Delaunay attire l’attention de M. le Ministre de l’Education nationale sur l’orientation scolaire et professionnelle dans les collèges et lycées.
Selon un sondage réalisé fin avril par le CSA auprès de 641 familles du public comme du privé, seule une courte majorité (56 %) pense que l’orientation est choisie. A contrario, 40 % des familles estiment que l’orientation est subie.
Or, pour 97 % des parents, l’orientation des enfants est un sujet de préoccupation important. Plus des deux tiers (67 %) estiment que l’école n’apprend pas aux jeunes à faire des choix.
Trop peu nombreux, les conseillers d’orientation ne remplissent pas toujours ce rôle, et de timides avancées, comme le stage de découverte professionnelle en troisième, sont trop rares pour familiariser les jeunes avec le monde de l’entreprise.
C’est donc aux parents qu’incombe la tâche de se mettre à la recherche d’information : les salons sur les métiers et l’entourage viennent compléter les avis des enseignants. Et le coaching privé, que seules les familles les plus aisées peuvent s’offrir, se développe actuellement.
L’orientation professionnelle, partie intégrante de la formation et de l’éducation, devient ainsi un nouveau point de fracture sociale empêchant l’ascension d’une partie des enfants. En effet, certains parents n’auront ni l’information ni les moyens suffisants pour conseiller au mieux leurs enfants dans des choix essentiels de leur vie. L’éducation nationale a pour mission principale de corriger cette inégalité des chances.
La mise en place d’un passeport de l’orientation, comme l’a proposé la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, permettrait au jeune d’être suivi dans son parcours et de répertorier une fois par an, avec le soutien d’un conseiller d’orientation, ses différentes expériences, ses aspirations et les étapes à franchir pour atteindre ses objectifs.
Ce premier contact avec l’orientation peut avoir lieu dès la classe de sixième, même s’il ne s’agit que d’une identification des intérêts portés par l’élève et qu’il est susceptible plus tard de développer.
Le passeport constituerait un outil facilitant l’orientation vers les études et/ou l’emploi qui correspondent le mieux à ses attentes et à ses compétences. Cette démarche pourrait contribuer non seulement à la baisse le taux d’échec scolaire, mais aussi à l’adaptation de l’offre et la demande sur le marché de du travail et à la diminution du taux de chômage chez les jeunes.
Mme Michèle Delaunay demande à M. le Ministre de l’Education nationale de mettre en place ce passeport de l’orientation dans chaque collège et lycée de France et d’en assurer la réussite en créant les postes de conseillers d’orientation nécessaires à son suivi.
Pour consulter la réponse du Ministre, cliquez sur le lien suivant : https://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-24681QE.htm