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Les verres polis

Parmi les trésors très exclusifs d’Hossegor, les morceaux de verre polis, mélés sur la plage au laisses de mer. Epousant toute la gamme des couleurs de l’eau, du blanc opalin à toutes les couleurs du vert, du plus pâle à l’émeraude, du kaki au brun, ils pourraient y être nés. Mais non, il y ont seulement été transformés en minuscules galets qu’une élite très select d’Hossegorois de souche traque dès la première heure du jour, le nez baissé, scrutant le sable.

Ils ne sont présents que dans les plates bandes de grave que la mer dépose sur le sable, plus ou moins hautes, près des dunes ou en bordure de vague, plus ou moins nombreuses suivant la force des courants et des fonds. Plus foncées que le sable fin, elles se repèrent aisément et laissent entre elles le temps au promeneur, de regarder les jeux de la mer, de se laisser tenter par l’horizon où des silhouettes de bateaux croisent régulièrement (en ce moment précis un tanker) ou les jeux des nuages s’amusant à pervertir le grand bleu.

De précieux, les verres polis sont devenus rarissimes et s’ils entraient comme ils devraient dans le cac 40, ils ne décrocheraient pas de la plus haute place. Je ne sais s’il faut dire « hélas », car les promenades sont devenues peu fructueuses (5 ce matin, plus petits que l’ongle du petit doigt), ou au contraire s’en réjouir car je dispose d’un capital assez large, acquis en des années et des années de marche avertie.

Certains sont disposés sur de petits plateaux de verre rectangulaires, les blancs en bordure, les verts plus ou moins bleutés en large rayures comme ils le font à la surface de la mer. Le plus grand des plateaux accueille aussi une baleine de caoutchouc brun d’une dizaine de centimètres, ramenée elle aussi d’une marche d’après tempete ou semblable jouet d’enfant se trouve souvent mêlé à des lunettes sans verres ou sans branches, un ou deux poissons morts et des bois qui paraissent eux aussi polis, usés, momifiés par de longs séjours dans les fonds.

Cette baleine n’est pas innocente. Echouée sur mon rivage comme la baleine d’une des plus belles nouvelles que j’ai jamais lues, elle parle de tous ceux qui sont passés à côté d’elle sans la voir, qui n’y ont vu qu’un déchet destiné à périr, s’étonnant à peine qu’un tel animal soit arrivé sur le rivage ; jusqu’à ce qu’un jeune couple lui fasse visite plusieurs fois par jour, s’émeuvent de la voir là, colosse déchu, s’en questionnent, cherchant ce qu’elle venait faire là (exactement comme le tigre dont Hemingway a immortalisé la trace à deux pas du sommet du Kilimandjaro), et en venant à se demander pourquoi eux, aujourd’hui comprenaient obscurément qu’il y avait là quelque chose d’extraordinaire et que c’était à eux que ce signe était fait.

Ma baleine raconte tout cela et je redoute d’autant plus qu’un enfant en visite au Rayon Vert la prenne pour un simple jouet, un jouet édité par millier et n’ayant l’air d’une baleine que par pur hasard alors que sais, depuis l’instant où je l’ai trouvée, qu’il n’en est rien, qu’aucune baleine ne croise vos pas sur le rivage sans qu’il y ait là-dedans quelque signe.

Paul Gadenne, qui me l’a appris, avait raison et je voulais seulement parler de lui. Juste ici, précisément ici, à Hossegor. Il est mort tout près dans ce qui était alors les « Basses Pyrénées », quand j’y habitais aussi. Pauvre, connu alors de si peu et pourtant un des plus grands pour saisir les histoires merveilleuses que racontent les rivages et les hautes montagnes.

 

 

Bon anniversaire, Monsieur le Maire,

Vous êtes à Hossegor côté lac et moi à front d’océan, mais ce n’est finalement qu’une petite distance qui nous sépare. Internet sera la mouette rieuse qui vous portera mon message.

« Bon anniversaire », vous l’imaginez bien cela n’a jamais signifié « bonne journée d’anniversaire ». C’est une sorte d’hommage à tout ce qui a mené jusque là et un souhait pour ce qui vient encore et je l’exprime avec une sympathie très libre pour tout ce que cela suppose de beau courage. Nous nous suivons de peu en âge et je sais qu’il n’exclut pas les grands desseins, mais qu’il en fait plus justement compter les marches et mesurer l’effort pour chacune.

Que cette journée vous soit une halte chaleureuse, une bouffée d’air océanique,

bon anniversaire, Monsieur le Maire,

MD

 

Europe, Corse et fiscalité : les trois ne font pas la paire

L’Assemblée Départementale de Haute Corse vient de voter une motion à l’adresse de l’Europe visant à maintenir les privilèges de l’Ile sur le prix des produits de tabac, de 30% moins chers qu’en France continentale.

L’histoire n’est pas nouvelle mais elle mérite d’être contée car elle ne va pas sans poser quelques questions dérangeantes..

Depuis le Consulat (on se doute un peu de l’exceptionnelle personnalité à l’origine de ce privilège), la Corse bénéficie de quelques légers avantages qui permettent aux citoyens de l’Ile de fumer à moindre coût et, cela doit avoir un lien, de mourir sans droits de succession. Humour un peu noir, reconnaissons-le mais tout à fait dans la veine de l’étude Philip Morriss qui déduisaient du coût du tabac pour l’Etat, les pensions de retraite non versées du fait de la mort prématurée des fumeurs.

Ce sont les premiers de ces avantages qui nous retiennent ici. Cinq républiques s’y sont cassés les dents et aujourd’hui cigarettes et produits du tabac sont de 25 à 30% moins chers que sur le continent. Aucune justification apparente ; tout au plus aurait-on compris qu’au titre de la continuité territoriale, le tabac –qui ne pousse pas en Corse- ne soit pas plus cher qu’en tout autre endroit de notre territoire.

Pas de justification, mais des conséquences. La première et non la moindre : l’Agence Régionale de Santé de Corse a montré que les cancers pulmonaires y sont 30% plus nombreux. Démonstration presque mathématique que mortalité et morbidité dues au tabac sont en lien direct avec son prix. Une autre encore démontrant qu’un prix bas favorise l’entrée des jeunes dans le tabac : la Corse est le lieu où les adolescents fument le plus et le plus tôt.

Que croyez-vous qu’ont fait les élus corses ? S’élever contre ce surcoût en vies humaines ? Que nenni ! Cynisme encore pour expliquer leur abstention sur ce bel enjeu de santé publique. Les droits de succession dont l’Ile a longtemps été exemptée sont aujourd’hui encore sont sans proportion avec le nombre de morts : 350 déclarations pour 2800 décès en 1997.

Dans un village des Landes dont le Maire était à la fois résistant et très malin, on ne compta aucun décès entre 1940 et 45, ce qui permit de maintenir élevé le nombre de cartes d’alimentation. Aucun rapport avec le tabac mais je n’ai pu résister à cet hommage à mon vieil ami Maire, aujourd’hui disparu.

Revenons à nos élus, qui pour tout autre sujet que le tabac (prix des billets de transports par exemple) sont fervents à défendre la continuité territoriale, mais n’ont sur le sujet du tabac que le souvenir de la glorieuse histoire du petit Caporal. Au nom des siècles passés, ils réclament à l’Europe aujourd’hui ce qu’ils ont obtenu de plusieurs dizaines de gouvernements depuis deux siècles : qu’elle ferme les yeux sur l’aberration d’une fiscalité différente du tabac sur l’Ile et sur le continent. D’où la motion en date du 24 juillet dont, à cette heure, je n’ai pu obtenir copie. Dommage car les arguments avancés doivent mériter le détour.

L’Europe donc impose à la France une égalité de fiscalité sur le tabac sur l’ensemble de son territoire. Cela peut se concevoir : imagine-t-on les élus basques faire motion pour obtenir une réduction des taxes sur le jambon de Bayonne ? Ou les Landais sur le foie gras ? Encore cela pourrait se discuter au titre du développement durable et de l’élevage de proximité. Mais le tabac…

Et pourtant, dès le 1er janvier 2016, France et Corse doivent rentrer dans les clous, ce qui tout à fait entre nous donne au moins une raison à l’actuel Gouvernement de fermer sa porte aux délégations venant plaider la cause du pauvre lonesome fumeur corse.

Ceci dit… L’Europe serait mieux inspirée encore si elle étendait son regard à l’ensemble du continent… Européen, Iles comprises, Luxembourg et Andorre inclus,  et enfin donner un signe fort en direction d’une harmonisation fiscale et d’un prix unique sur le paquet de cigarettes, éliminant ainsi le commerce illicite et privant les cigarettiers de leur meilleur outil de pression pour contrer la meilleure arme  contre le tabagisme qui est une forte augmentation de prix. Là, l’Europe trouverait tous son sens, montrerait qu’elle se préoccupe des Européens plus que des banques, au lieu de jouer petit bras en ne s’intéressant qu’à ces quelques aimables citoyens corses et à leur belle Ile.

Donc nous en sommes là. J’ai déposé, l’an dernier, à trois reprises des amendements en faveur de cette harmonisation. Le Ministre a répondu « qu’elle était en cours» et, contrairement à mon attente, les buralistes ne se sont pas précipités pour m’applaudir.

Car enfin, ils s’élèvent –avec raison- contre les prix plus bas du tabac dans les pays frontaliers, source de tous les maux, trafics licites et illicites, mort du petit buraliste… Jamais, ils n’ont eu un mot contre la différence majeur de prix entre Corse et continent, non plus qu’entre tous les trafics qu’elle génère. Allez comprendre..

Banana republic, la France ? Banana Europe, notre beau continent dès qu’il s’agit de tabac ? C’est une question dont nous ne pouvons faire l’économie. Il faut très vite non seulement la poser mais y répondre.

 

Mes questions envoyées aux fabricants de tabac

J’ai envoyé, ce jour, un courrier aux 4 industriels du tabac (JTI ; BAT ; Imperial Tobacco ; Philip Morris) leur posant une série de questions sur leurs pratiques commerciales, afin de m’éclairer pour préparer le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2016, dont je suis la Rapporteure à l’Assemblée nationale (partie Assurance Maladie).

Pour consulter les courriers adressés aux fabricants de tabac :

Courrier  à Philip Morris – Questions de Mme Delaunay

Courrier à  Japan Tobacco – Questions de Mme Delaunay

Courrier à Imperial Tobacco – Questions de Mme Delaunay

Courrier à BAT – Questions de Mme Delaunay

TRANSPORTS : NORMES DES RALENTISSEURS

Madame Michèle Delaunay attire l’attention de Monsieur le Secrétaire d’Etat en charge des Transports, de la Mer et de la Pêche sur l’application des normes en matière de ralentisseurs.

Une enquête du Magazine Auto Plus publiée le 7 octobre 2013, se basant sur l’analyse de 300 ralentisseurs dans 23 communes, a révélé que 30% des dos d’âne s’avèrent non conformes, soit parce qu’ils sont trop hauts ou trop raides (18%), soit parce qu’ils sont mal implantés (22%) soit parce qu’ils sont mal ou pas du tout signalés (32%).

Un ralentisseur qui ne respecte pas la norme, ou ne répond à aucune norme, et n’est pas ou peu signalé (marquage au sol, panneaux) représente un véritable risque pour les conducteurs et leurs véhicules. Par exemple, lorsque le début de la surélévation est trop franc, ce sont les suspensions, amortisseurs, pare-chocs, bas de caisse, pots d’échappements, roues ou encore jantes qui sont abimés voire cassés, même à vitesse réduite. Ils peuvent également représenter un réel danger pour les deux-roues et les cyclistes pour qui le choc peut être important.

Les surélévations de chaussée peuvent s’avérer utiles pour prévenir de la vitesse excessive ou inadaptée dans certains secteurs urbains en contraignant les vitesses à 30km/h maximum par l’inconfort et les ralentisseurs de type dos d’âne et trapézoïdal sont ainsi réglementés par le décret n°97-447 du 27 mai 1994, la norme NFP 98-300 du 16 mai 1994 et la réglementation détaillée dans un guide CERTU de septembre 1994.

Force est de constater que ces réglementations et recommandations, y compris en matière de coussins et plateaux et régulièrement mises à jour, ne sont pas toujours respectées, entrainant un danger pour les usagers et leurs véhicules, mais également des nuisances sonores significatives pour les riverains de ces installations hors normes.

Alors que le collectif « Motards en colère » a organisé une action dans le Lot et Garonne le 25 juillet dernier, visant à dénoncer le non respect de ces normes, Madame Michèle Delaunay lui demande ce que le Gouvernement entend mettre en œuvre pour rappeler les règles et encadrer par un contrôle la bonne application de celles-ci.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel