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N’y a-t-il que le collège qu’il faille réformer ?

Entre stupéfaction et consternation d’apercevoir sur France 2, hier jeudi 14 mai, l’interview d’un enseignant à la tête d’un mouvement de grève d’une journée pour… pouvoir faire le pont de l’ascension.

Sans ciller, l’interviewée a expliqué qu’en début d’année, « la possibilité d’un pont » avait été donnée par l’académie et que « des collègues ayant prévu ce pont, il y avaient droit ».

Une parente d’élève, interviewée elle aussi, a « osé » dire « Pourtant, ce serait bien qu’il y ait quelques jours d’école ce mois-ci.. ». Elle paraissait inquiète de la hardiesse de sa prise de position en face de grévistes qui, hors pont, auraient en mai à assumer le poids de 14  jours de classe.

La journaliste quant à elle, n’a pas un instant songé à demander. « Vous pensiez sans doute célébrer l’ascension. Que représente pour vous cet évènement ? Comment le célébrez-vous d’ordinaire ? ». Cela au moins aurait éclairé les motifs de la grève, mais sans doute l’intervieweuse eût-elle été taxée de violation à la laïcité.

L’interview terminée,  j’ai fini d’être clouée sur place par cette phrase d’apaisement : « De toutes manières, ces enseignants ont été entendus d’avance, l’année prochaine toutes les écoles de France feront le pont de l’ascension ». Les parents vont ainsi pouvoir « prévoir », c’est à dire de fait imposer dans bien des cas un pont pour eux-mêmes. Les décisions prises pour les écoles ne sont jamais indemnes de conséquences sur la vie sociale et économique de notre pays.

Pont de l’ascension ou pont du naufrage définitif ?

 

Port de Bordeaux : un enjeu économique et écologique

Les grognons qui veulent réduire le Port de Bordeaux à la dimension d’un port régional  passent à côté de son double intérêt à la fois économique et écologique.

Le premier est le plus aisé à comprendre : entreprises, producteurs agricoles -céréaliers en premier lieu-, exploitants de la forêt, importent et exportent par la mer. Les hydrocarbures irriguent notre région par  cette même voie.

L’enjeu écologique n’est pas de moindre importance. Transport maritime et transport fluvial sont les modalités les moins gourmandes en énergie et celles dont l’impact climatique est le moins important. Ceci constitue pour le présent comme pour l’avenir un atout considérable au regard de l’inéluctable raréfaction et de l’augmentation du coût des énergies fossiles. S’y ajoute la dépendance géopolitique dont elles sont la cause.

Le trafic du port de Bordeaux chiffre à 9 millions de tonnes, une grande partie correspondant à des conteneurs (60 000/an en moyenne). En l’absence de desserte portuaire ces 9 millions de tonnes devraient cheminer par camions. Chacun correspondant en moyenne à 20 tonnes, ce sont 450 000 camions qui devraient se charger de la marchandise importée ou exportée.

Cet enjeu portuaire se double d’un autre, également de grand intérêt écologique : la possibilité d’acheminer les marchandises au terminal portuaire (ou de les en éloigner) par voie ferrée et celui-ci est en ce moment particulièrement crucial pour les trois grands ports de notre région (Bordeaux, La Rochelle et Bayonne). Le réseau de fret nécessite un entretien régulier. Si celui-ci n’avait pas lieu, dans 5 ans un tiers des voies seraient inutilisables ce qui porterait un coup très lourd à l’activité du port, particulièrement à l’activité céréalière, le réseau routier autour des trois ports étant d’ores et déjà saturé. L’entretien et la gestion du réseau de fret doivent être repensés et surtout assurés: ce fut un des sujets majeurs de la visite récente du Ministre des transports Alain Vidalies (27 avril). La voie ferrée d’Ambès, particulièrement conditionnelle de l’activité du terminal du même nom, demande ainsi 20 millions euros d’investissement qu’il nous faut absolument soutenir.

Un dernier aspect de l’enjeu écologique portuaire est la nécessité d’un dragage constant. Le Verdon lui-même à l’entrée de l’estuaire a besoin de ce travail continu pour assurer l’arrivée de navires de tirant d’eau. Plus bas dans l’estuaire, s’il n’y avait pas dragage, 90% du trafic serait interrompu en moins d’une année.

L’aspect écologique de ce dragage continu est complexe. Remuant les fonds, faune et flore sont perturbés mais le dragage ayant toujours lieu au même endroit et presque selon le même sillon cet aspect est limité à cette zone étroite. A l’inverse, la dragage assure le débit nécessaire au renouvellement de l’eau nécessaire aux espèces piscicoles.

Bordeaux possède un trésor, sa position géographique, qui lui a valu outre son nom, sa prééminence commerciale au XVIIIe siècle. Ce trésor et sa déclinaison maritime et portuaire méritent quelque effort pour en défendre l’intérêt multiple dans la compétition des métropoles européennes.

 

 

 

Large fleuve, maigre mémoire.

Etriquée, petit bras, devant une plaque de même métal, la commémoration de l’esclavage et de la traite des noirs, est à Bordeaux une cérémonie municipale.

Il y a deux sens à ce mot : organisé par la Mairie, alors que comme à Paris, cette commémoration dont Christiane Taubira est à l’initiative, devrait être une manifestation organisée par l’Etat, selon son protocole et sous son drapeau. Le deuxième est simple : le Maire en décide l’ordonnancement et par exemple, établit qu’il sera seul -comme l’an dernier- à s’exprimer aux côtés  du Préfet. « Par le Maire, pour le Maire » définit à Bordeaux une cérémonie municipale. La traite des noirs qui saigna l’Afrique pendant 3 siècles et concerna tant de côtes et de pays va bien au delà.

Sauf que, cette année, il n’était pas là. Sauf que si il y a une commémoration qui devrait être ouverte à tous les représentants de notre Cité et de la nation,, c’est bien celle-là ; sauf que, ceux qui ont combattu depuis des années pour  cette célébration, pour la prise de conscience du passé négrier de notre ville, avaient plus grande raison de s’exprimer que ceux qui ont tardé à s’y résoudre.

Lors d’une des premières de ces cérémonies qui avait alors lieu au musée d’Aquitaine, le Maire avait même refusé la parole à Christiane Taubira, auteur de la loi du 21 mai 2001 qui fit de notre pays le premier à reconnaitre et commémorer l’esclavage et la traite des noirs.

Quel dommage, le temps était si beau, le fleuve si large, que l’esprit eût été ce matin si étroit. Une trentaine de personnes dont beaucoup de retour du marché des Chartrons passaient là. Ils ont vu un groupe, l’uniforme préfectoral, une poignée de conseillers municipaux qu’ils n’ont pas reconnus, et s’en sont en suite allés comme ils étaient venus. sans gravité au plus beau sens de ce terme pour la mémoire de ce qui fut, sans joie de la diversité qui est aujourd’hui celle de notre pays.

Quel dommage, le temps était si beau, le fleuve si large, que l’esprit eût été aujourd’hui si étroit.

De l’art contemporain au temple des Chartrons

Visite technique du temple des Chartrons à Bordeaux. Merci au passage à @FabienRobert adjoint à la culture de @Bordeaux d’avoir été à la fois notre hôte et notre guide.

Le temple désaffecté, monument patrimonial de notre ville sert actuellement d’entrepôt aux oeuvres et aux décors du CAPC et du Musée des Beaux-Arts.

Mon projet – que j’ai soumis au Maire de Bordeaux @AlainJuppé – est d’en faire un lieu culturel autour du dialogue inter-religieux. 

La première étape est lancée bien concrète : une estimation des travaux nécessaires à réhabilitation.

Premier handicap : les accès latéraux ont été murés et deux bâtiments contemporains sont adossés à ce noble édifice ce qui constitue un authentique sacrilège architectural.

Quelques images de la visite qui laissent accroire qu’une installation d’art contemporain est venue occuper ce noble lieu.

 

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel