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Loi Santé : Adoption de mon amendement pour une extension du contrôle de la Cour des comptes aux cliniques privées

A argent public, contrôle public

Je me félicite du vote, hier soir, de l’amendement au projet de loi Santé que j’ai déposé, prévoyant que les personnes morales de droit privé à caractère sanitaire, social et médico-social, à but lucratif ou non (cliniques privées, EPHAD notamment), bénéficient du même contrôle que les établissements publics, par la Cour des comptes, afin de s’assurer de l’efficacité de l’usage de l’argent public et de la régularité de sa gestion.

En effet, ces établissements représentent une part significative de l’offre de soins et d’hébergement et reçoivent, à ce titre, d’importants financements publics, principalement de la Sécurité sociale (plus de 47 milliards d’Euros). Le contrôle permettra aussi une évaluation comparative des coûts et des modes de gestion et des pratiques des établissements financés par l’assurance maladie, qu’ils soient publics ou privés. Ainsi le rapport annuel de la Cour de comptes ne se bornera pas à valoriser ou à pointer les pratiques et dépenses des hôpitaux, et à ne les comparer entre eux.

Le principe posé est clair : à argent public, contrôle public et contrôle identique pour les structures  privées et publiques ; il trouve toute son importance dans la période de contrainte budgétaire que nous traversons.

En direct : avancée majeure dans la loi Santé

Avancée majeure dans la loi Santé : l »information des patients sur les coûts des soins qu’ils reçoivent à la sortie de l’hospitalisation. J’espère que cette information ne portera pas seulement sur la multiplication du prix de journée par le nombre de jours mais aussi sur le coût des traitements administrés qui peut atteindre des milliers d’euros pour un seul traitement comme par exemple en cas d’utilisation des molécules innovantes.

Nous n’avons cependant pas obtenu l’adoption d’un amendement proposant l’envoi d’une facture annuelle détaillée qui permettrait à chacun non seulement de mieux comprendre à quoi servent cotisations de sécurité sociale et l’ impôt mais aussi de faire la part des soins et des services accessoires. Je pense  en particulier au coût exorbitant et à l’abus des transports médicaux : chacun pourrait alors prendre conscience des cibles où il faudrait impérativement faire des économies.

Nous ne sauverons notre système de santé que grâce à l’information et à la responsabilisation des Français. Trop de tentatives pour proposer un autre système d’assurance que la sécurité sociale pour que nous ne soyons pas incroyablement vigilants et attentifs à ce que nous faisons

Observer la loi : pas la peine d’en faire tout un cinéma !

Il ne s’agit que de cela, mais ce « cela » n’est apparemment pas peu : appliquer la loi, en l’occurrence la loi Evin, et ne pas poursuivre cette inflation de scènes de tabagisme dans le cinéma français.

Comment se fait-il que 80% des films français comportent aujourd’hui de telles scènes et que ce chiffre ait régulièrement augmenté au cours des dernières années ? Le tabac est devenu aujourd’hui une sorte de star du cinéma français, star au demeurant très lucrative.

S’agit-il d’un vent commun d’inspiration, comme en ont en ce moment les députés qui rédigent des séries d’amendements identiques pour contrer les mesures de lutte contre le tabagisme ?

Le cinéma est un art, dont j’apprécie les artistes qu’ils soient « compositeurs ou interprètes » et je ne mets en cause ni leur liberté, ni leur talent. C’est pourquoi dans ma question écrite à la Ministre de la culture, je m’exprime en faveur des scènes où cigarettes ou cigares ont un intérêt biographique, historique ou encore viennent exalter la véracité d’une scène ou la tension psychologique qu’elle exprime.

Mais pourquoi ces scènes sont-elles toujours plus nombreuses ? Cette inflation croissante peut-elle avoir un motif artistique ? N’y a-t-il pas là quelque mécénat souterrain qui facilite cette expression de manière à valoriser ou promouvoir le fait de fumer comme la loi l’interdit?

Car c’est bien de loi qu’il s’agit. En l’occurrence la loi Evin de 1991 concernant tabac et alcool. Et qu’il s’agit de faire respecter avec toute la mesure qui convient à l’expression artistique.

Un blog  de « boulevard voltaire », qui n’est pas indemne d’inutiles et médiocres coups bas, met en cause mon simple rappel à la loi. Je voudrais, prétend-il,  interdire le tabac dans tous les films français et, plus grave, je suis coupable d’avoir incité producteurs et metteurs en scène à exercer une certaine déontologie dans la manifestation d’un comportement qui ne tue guère que 73 000 Français par an, dont, hélas, beaucoup d’artistes.

Juste en passant, je demande à Richard Hanlet (l’auteur du petit pamphlet de « boulevard voltaire ») de visionner les dernières images de Yul Brynner appelant, juste avant de mourir, à ne pas fumer. Tant d’autres dont nous regrettons la perte.J’en appelle aussi à Jean Pierre Mocky qui a déversé un flot d’injures dans mon téléphone sans laisser de numéro où je puisse lui répondre et le rappeler aux simples faits.

« Art » devrait faire bon ménage avec responsabilité. Et information avec exactitude des faits.

 

 

 

 

Olivier : la lourde tâche de montrer que la politique ne rend pas fou

Olivier Veran, suppléant de Geneviève Fioraso, rapporteur de la loi santé, retourne à l’hôpital après le retour annoncé à l’Assemblée de Geneviève Fioraso qui quitte ses fonctions ministérielles pour cause de santé. Le raccourci de ce seul mot « santé » ne manque pas d’intérêt.

Tous les deux, Geneviève et Olivier sont mes amis,  à des niveaux différents, je connais Geneviève depuis 2007 (elle fut élue avec moi dans la même promotion de députés), Olivier seulement depuis une visite en Isère alors que j’étais Ministre et lui tout jeune député, praticien des hôpitaux en disponibilité du fait de la nomination ministérielle de « sa » députée.

Nous n’avons tous les trois que des raisons de nous comprendre sans mot dire. La santé -ou son masque sombre, la maladie- nous réunit.

Quand à la fin d’une question d’actualité, il y a quelques jours, Olivier Veran a interrogé la Ministre @MarisolTouraine sur la loi « santé », rebaptisée in extremis « loi de modernisation du système de santé » et annoncé son départ (une première: aucun suppléant de Ministre ne l’avait fait jusqu’alors), j’ai été la première à me lever dans l’hémicycle pour susciter une « standing ovation » en direction de mon jeune confrère et de son travail.

Le voici aujourd’hui en charge d’une lourde tâche, lourde mais majeure : démontrer qu’on peut retourner à la vie réelle après trois ans d’imprégnation par la vie parlementaire et ministérielle, la renommée plus ou moins grande qui vient avec elle et aussi l’impression de « pouvoir quelque chose » au niveau national ; ce « quelque chose » fût-il bien moindre que le Pouvoir médical qui, chaque jour, décide du vécu et quelquefois de la survie de personnes individuelles qu’il marque définitivement ainsi que leur famille.

On l’a compris : le Pouvoir médical me paraît d’un autre ordre que le pouvoir politique, du moins à l’échelon où un parlementaire, voire un ministre, l’exerce. Cet ordre, au sens pascalien, penche infiniment en faveur du médecin. Il s’en éloigne au contraire, s’il s’agit de notoriété médiatique, d’écume des jours, et quelquefois de durabilité. La loi Evin est toujours présente dans nos vies, comme la loi Veil, elles ne sont pas si nombreuses à le faire. Inutile de dire que j’aurais voulu que la « loi de transition démographique » fût de celles-là. Je n’en ai eu ni le temps (l’acte II de cette loi n’aura pas lieu), ni la liberté de la faire accepter et connaître en tant que telle : un bouleversement sociétal et social.

Olivier va (probablement) retourner à l’hôpital, comme je l’aurais fait, si ma courte victoire de 2007 en face d’Alain Juppé avait basculé en sens contraire. Dès le lendemain, j’aurais retrouvé la redoutable suite d’obligations intangibles de la vie hospitalière : l’heure des visites et des contre-visites, l’examen des scanners avant l’annonce de leurs résultats aux patients, les horaires de consultations, que même grippé, fiévreux, en deuil ou pas loin de l’être, on doit assumer parce qu’une vingtaine de personnes inquiètes venant de plusieurs dizaines ou centaines de kilomètres vont s’y présenter. Tout cela dans cette sorte de faux anonymat du médecin hospitalier : rares sont ceux que les médias connaissent, très nombreux sont ceux que les malades et leurs familles n’oublient jamais.

Olivier, si tu retournes à l’hôpital, tu vas retrouver cet extraordinaire abîme : on te parlera avec respect à l’hôpital quand on te vilipende facilement dans ta fonction de député, tu regretteras cette ouverture sur le monde et sa diversité, cette possibilité de se forger un avis sur tout que donne la politique, mais tu renoueras des liens souvent tacites mais éternels avec des patients de tous milieux, degrés de culture et de fortune, qui t’accorderont leur confiance au premier regard, au premier sourire (et les tiens, cordiaux et ouverts,  y incitent) avec lesquels tu les accueilleras dans ton grand hôpital.

Tu reviendras en politique, j’en suis sûre.  Et avec cette force particulière de connaître les multiples et changeants visages de la réalité. « Il n’y a qu’une vérité, disait Kafka, mais elle a un visage changeant ». « Changeant » est une mauvaise traduction, mais tous l’utilisent. Kafka disait « lebendig », »vivant ». Le visage de la vie.

 

 

 

Pâques

Pâques, symbole, fête, de la joie, dont les cloches -hélàs de moins en moins présentes- sont le carillonnant messager ; de l’éternelle renaissance avec les oeufs et leur forme douce comme un noyau d’atomes, les bourgeons sur les branches, les petits brins fragiles poussant dans l’herbe usée, sont l’attendrissant langage.

Pâques dans mon jardin paisible à l’exception du concert des oiseaux, orchestré par je ne sais quelle horloge, avec ses pauses, ses pizzicatis, ses allegrettis, ses fortissimi furieux, chicaneurs, chicaneurs, revendicatifs, presque humains. Pâques tournant de l’année comme l’est noël dans une signification toute autre, preuve que les dieux sont malins d’avoir mis en harmonie la créature et la création dans un même agenda. Et cette question, tout aussi éternellement irrésolue, du créateur.

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