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La lumière viendra d’Afrique

Dix ans que j’en parle et huit dans ce blog.. Chaque visite en Afrique m’en a davantage convaincue : la lumière viendra d’Afrique.

Au sens propre et au figuré. L’ électrification de l’Afrique lui apportera sa revanche sur la dureté des conditions de vie dans une très grande partie de sa superficie du fait de la chaleur et de l’ensoleillement. L’énergie solaire y est surabondante et elle peut à elle toute seule permettre l’électrification du continent -et donc son développement- mais aussi celle de l’Europe à moindre coût.

Au sens figuré aussi : enfin un idéal que nous pouvons partager à la fois avec l’Afrique elle-même et entre les pays européens ! L’enjeu géopolitique est considérable. Grâce à ce futur, les relations nord-sud entre nos deux continents seront sur le principe gagnant-gagnant. Les solutions techniques existent.

Aujourd’hui, Jean-Louis Borloo a inauguré sa fondation « énergies pour l’Afrique », avec la venue imprévue de François Hollande à  ses côtés et devant un parterre d’industriels. A plusieurs reprises, j’ai regretté que le Parti Socialiste ne se soit pas emparé  de cet enjeu qui réunit environnement et cause sociale et qui peut constituer pour le XXIème siècle la lumière d’un idéal contemporain.

Je me réjouis que cet idéal trouve une forme et un porte parole. Combien j’ai souhaité que ma voix fût assez forte pour le faire se lever et enfler, sur les bancs de l’Assemblée, dans les médias. Le défi est aujourd’hui relevé et je salue celui qui en a eu la force et la ténacité.

Grand-Parc : un “spot” bucolique et mystérieux à préserver et à mettre en valeur

Lors du conseil municipal du 2 mars 2015, les élus ont été amenés à se prononcer sur une subvention à apporter au bailleur In Cité pour la création de 34 logements au Grand Parc, rue Henri Expert.

A cette occasion, Michèle DELAUNAY a alerté la Municipalité sur le ruisseau limitrophe à la parcelle et sur l’espace naturel, lequel est parcouru par le ruisseau “ le Limancet ” qu’il convient de protéger et de valoriser.

 

Le Limancet

Le Limancet est l’un des derniers ruisseaux du centre bordelais dont une partie se trouve encore à ciel ouvert. Il prend sa source à Eysines et se jettait initialement dans la Garonne au Chartrons. Il est maintenant dévié vers le lac de Bordeaux. Il alimentait autrefois les Jalles de Bruges et les maraîchages.

Il est aujourd’hui canalise et busé dans la presque totalité de son itinéraire bordelais, excepté sur environ 300 mètres au Grand Parc, constituant dans ce territoire, un ilôt mystérieux et bucolique qu’il convient de protéger et de mettre en valeur.

 

Projet de création d’un programme de 34 logements sociaux

Une fois encore, c’est en l’absence de tout plan que le Conseil Municipal est appelé à délibérer.

Le projet porte sur un terrain limitrophe du cours d’eau, appelé “fossé” dans le permis de construire, qui appartenait en partie au Diocèse de Bordeaux. Il se trouve en continuité d’un espace boisé parcouru par le Limancet, inconstructible et situé en zone inondable.

Le projet architectural tient compte de la qualité environnementale de cet espace naturel en créant un bâtiment en partie sur pilotis et en integrant l’espace vert de la parcelle par des aménagements paysagers, des jardins et une promenade.

Il est indispensable que l’édification de cet ensemble immobilier soit précédé et accompagné de mesures de protection et de mise en valeur du cours du Limancet.

 

Un projet architectural au sein d’une “coulée verte” qu’il convient de préserver et de valoriser

La parcelle qui fait l’objet de cette opération immobilière fait partie d’un ensemble plus vaste, d’une continuité “coulée verte” non constructible puisqu’inondable partant du revers de la residence des Noisetiers, rue Mandron jusqu’à la propriété de Cluny.

Malgré sa petite surface, on y note des espèces particulières aux sols humides et protégés du gel ainsi que de nombreuses espèces d’oiseaux nicheurs qui ajoutent à l’attrait du lieu et contribuent à la biodiversité de notre ville.

Composée de terrains privés et publics, cette dernière zone humide du centre ville bordelais, à fort intérêt floristique et faunistique, mérite un traitement global complet et un aménagement permettant de le valoriser et de le préserver. Ce projet est par ailleurs évoqué dans la note paysagère du permis de construire : “le projet accompagne la promenade piétonne qui devrait rejoindre à terme les boulevards au Parc Rivière”.

 

 

Enfin prêt !

Le site d’information des âgés et de comparaison des maisons de retraite que j’ai introduit dans la loi Vieillissement est enfin prêt ! En réalité, les délais sont tenus et le travail confié à la Caisse Nationale de Solidarité et d’Autonomie mené à son terme dans les délais prévus.

Il s’agit en effet d’un travail considérable : réunir et plus encore tenir à jour toutes les informations nécessaires aux âgés et à leur famille (à quoi ont-ils droit ? Quoi faire pour obtenir les allocations ? …) mais aussi tout ce qu’il faut savoir avant de choisir une maison de retraite n’est pas chose facile. Seule une institution publique et indépendante comme la CNSA pouvait donner la complète sécurité.

Car il ne suffit pas de lire le tarif affiché pour tout comprendre. La première chose est de bien saisir ce que ce tarif comporte et quelles modifications il subit en fonction du degré de perte d’autonomie.

Les « services » fournis par les maisons de retraite ne sont pas les mêmes et surtout, peuvent relever dans certaines maisons de retraite d’une facturation complémentaire : chambre particulière, coiffeur, eau minérale, entretien du linge… Les possibilités comme les pièges sont multiples. La transparence de ces tarifs est un pas essentiel.

Vous trouverez sur le site ce dont dispose la maison de retraite : accueil de jour et/ou accueil temporaire, unité renforcée pour les malades en grande perte d’autonomie, PASA (pôle d’activité et de soin pour les malades d’Alzheimer) et, ce qui est majeur, lien avec une structure de soins palliatifs, présence d’un médecin coordinateur, d’une pharmacie interne, poste d’animatrice, conseil de vie sociale actif .. Ceci avec les explications nécessaires.

Point également essentiel : places vacantes ou non. Cela évitera de fausses réponses négatives quand il s’agit d’accueillir une personne à forte perte d’autonomie.

Il faut bien connaître et comprendre aussi le mode de gestion : maison de retraite publique, privée associative ou privée commerciale. Ne pas hésiter dans le dernier cas, à s’informer sur la « santé » du groupe qui le plus souvent gère cette maison de retraite.

Dans les trois types de maison de retraite, il y en a d’excellentes (et globalement la qualité s’améliore grâce en particulier aux efforts d’investissement que nous avons fait) et il y en a d’insuffisantes. C’est pour connaître aussi ces dernières que j’ai effectué des visites « impromptues », dont j’informais la direction seulement une heure avant ma venue ; ceci par respect pour les équipes.

J’ai également introduit dans la loi une fixation du maximum annuel d’augmentation des tarifs par le ministère des personnes âgées conjointement avec le ministère du budget (et non plus par le simple ministère du budget) et surtout en tenant compte de l’évolution du montant moyen des pensions. J’ai par contre « calé » à réguler le « pricing power » des maisons de retraite commerciales à la relocation d’une chambre. Mon ambition était de construire, en partenariat avec le secteur, une régulation des loyers -un peu sur le mode de l’encadrement des loyers en zone tendue de Cecile Duflot-. Je n’en ai pas eu le temps et peut- être n’y serais je pas parvenue.

Mon regret demeure que la loi est votée et monte en charge par marches larges et lentes, ce qui nuit à sa lisibilité et à son impact sur le public. Presque un an depuis sa présentation au Conseil des Ministres, le jour même du remaniement des Ministres délégués, plusieurs mois encore jusqu’à son entrée en vigueur le 1er janvier 2016. Dans tous les cas cependant la loi sera définitivement votée et appliquée. Une marche montante certaine dans la prise en compte de la transition démographique.

 

 

Dans protocole républicain, c’est républicain qui compte !

Notre souriant ami « le tire-bouchon » (chaque samedi dans @sudouest )  a un regard très bordelais sur le protocole républicain. J’ajoute qu’il n’est pas d’un féminisme très constant et en tout cas souvent sélectif.

Or, et nous en avons convenu dernièrement à l’Assemblée avec Régis Debray, plus sourcilleux encore que moi, le protocole républicain a un sens profond. Régis Debray suggérait même qu’il fût enseigné à l’occasion des cours d’éducation civique et citoyenne dans les écoles. Je suggère que cela concerne aussi les écoles de journalisme.

Lors de la très belle visite du Ministre Bernard Cazeneuve à Bordeaux, nous avons visité trois mosquées et effectué trois rencontres avec les associations ou les représentants musulmans. Celles-ci se sont développées successivement dans ma circonscription (Bordeaux-2Rives), celle de Noël Mamère, représenté par sa suppléante Naima CharaÏ, puis celle de Conchita Lacuey sur la rive droite. Et par ailleurs dans deux villes : Bordeaux pour les premières manifestations, Cenon pour les deux dernières, les plus importantes.

Le protocole a bien souvent été violé et je regrette particulièrement qu’à Cenon la place d’honneur à la tribune (la plus proche du Ministre) n’ait point été attribuée  au Maire de Cenon, Alain David. Distrait sans doute, le Maire de Bordeaux s’y est installé ; distrait également, les yeux du tire-bouchon ne se sont pas avisés de cette entorse majeure à l’égard d’un Maire qui reçoit sur son territoire au nom de ceux qui l’ont élu. Le titre eût pourtant été plaisant.

La députée Conchita Lacuey était à la place qui lui revenait sur cette même tribune: curieusement, dans tous les articles sur cette visite sa présence a été omise et son nom pas même signalé.

A la table où se sont exprimés les acteurs de « Bordeaux-partage », les trois parlementaires étaient réunis latéralement par rapport aux autres officiels.  Il manquait par ailleurs de places et nous avons décidé de « serrer le rang ». J’ai suggéré à Naïma Charaï de se positionner comme il lui revenait sur la même ligne que le Ministre, à sa gauche, faisant de même sur la droite. La parité s’en trouvait rassérénée et le protocole parfaitement respecté. Le troisième parlementaire, le Sénateur Alain Anziani, avec lequel nous nous sommes entendus, a préféré se situer  sur la branche perpendiculaire de la table.

Vétilles que ce respect de l’ordre républicain ? Non, car chaque élément a un sens profond. Les Députés l’emportent d’un fil sur les Sénateurs, pourquoi ? Parce qu’ils sont élus au suffrage universel. Les Députés du territoire l’emportent sur les Députés voisins, alors qu’ils sont tous égaux, parce qu’ils sont sur le territoire qui les a élus. Encore ceci est-il plus une tradition républicaine qu’une règle. Il est séant de l’observer.

Les anciens Ministres-parlementaires l’emportent sur leurs congénères parce qu’ils ont représenté l’Etat. Pour la même raison, les Maires anciens Premiers ministres (mais non ses représentants) l’emportent sur leur territoire devant les Parlementaires, alors que les Députés l’emportent d’ordinaire sur le Maire.

Dans tous les cas, c’est l’Etat qui a la position la plus éminente. Il est représenté sur les territoires par le Préfet, qui ne s’efface lui-même que devant un Ministre en éxercice. Personne d’autre.

Le respect du protocole républicain, c’est le respect de la République elle-même, des ses institutions comme des citoyens qui la composent. La place du Peuple (et partant du mode d’élection) est prépondérante. Il apprend aussi que mandats et fonctions n’ont de valeur que par eux-mêmes et non pour la notoriété, le prestige ou la vanité de celui qui les détient pour un temps.

Ce protocole est aussi un apprentissage. Je l’ai appris assez durement (mais pas seulement..) parce qu’il a à Bordeaux un caractère monarchique peu en rapport avec l’expérience qu’a de l’Etat le premier édile de la ville. Aux côtés du Ministre Bernard Cazeneuve, Alain Juppé a tout bonnement annexé Cenon, comme Jacques Chaban-Delmas l’avait fait de Cauderan. Le titre-bouchon avait là l’occasion d’un titre plaisant.

Politiquement, voilà qui d’ailleurs ne manquerait pas d’intérêt …

Le cours mystérieux du Limancet

Minuscule promenade au Grand Parc, dans cette petit coin mystérieux où le Limancet pointe du nez, entouré d’une profusion de chants d’oiseaux et d’une végétation presque irlandaise..

Nous sommes à Bordeaux, le froid tombe sur la ville avant un week-end qui ne sera que pluie et grisaille. A la faveur de quelques éclats de soleil et de mon guide entre les guides dans ces quelques hectares de terre, Jean-Baptiste Borthury, nous voilà sur les traces du Limancet comme d’autres qui sont remontés aux sources de l’Amazone.

Le périple est plus modeste, la découverte n’est pas moins grande. Ce petit morceau de terre, totalement ignoré des services municipaux, pourrait être un des endroits les plus charmants de la ville s’il y avait là un édile de quartier doué de sensibilité et de curiosité esthétique .

C’est quoi, à propos le Limancet ? Un petit ruisseau qui a longtemps permis aux cressonnières du Grand Parc d’alimenter les marchés de la ville et bien au-delà. Le dernier de cet espace urbain à affleurer ciel ouvert pour la plus grande joie  de la biodiversité végétale et animale.

L’actualité, c’est que ce petit morceau de terre, difficile à découvrir est facile à recouvrir. Le Maire de Bordeaux a choisi de « densifier »  la ville et, dans le cas, d’ajouter du logement social là où il n’y en que trop. L’immobilier trépigne au Grand Parc et le Limancet est comme ces petits vieillards pleins de verve et de gaieté mais que la moindre brutalité peut anéantir et inhumer.

 

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel