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Conseil municipal : un budget « seniors » inadapté à l’enjeu de la transition démographique

Hier se tenait à Bordeaux le Conseil municipal avec vote du Budget primitif 2014. Ce budget en hausse de plus de 46 millions d’euros préfigure l’annonce d’une augmentation des impôts locaux pour couvrir les nouvelles dépenses dont le surcoût du futur Centre des Civilisations du Vin.

Michèle Delaunay est intervenue sur la réduction du budget alloué aux seniors alors même que la population des personnes de plus de 60 ans augmente à Bordeaux. Ainsi, la part du budget senior dans le budget total ne représente que 1,14 % alors qu’il était de 1,64 % en 2012.

Il s’agit là d’un paradoxe dans une ville qui vient de s’inscrire dans la dynamique « Ville Amie des Aînés », réseau mondial créé par l’OMS, visant à répondre au vieillissement de la population et à anticiper la transition démographique.

Michèle Delaunay a rappelé les lourdes conséquences de ces réductions budgétaires et notamment l’agression sexuelle d’une locataire de RPA, établissements qui ne disposent plus depuis l’an dernier de gardiens de nuit.

Elle a interrogé le Maire de Bordeaux sur le manque de projet pour les seniors, sur l’absence de réelle innovation, de prévision à la mesure de l’enjeu. Elle a ainsi suggéré la création d’un Observatoire de l’Âge, d’un répertoire des quartiers amis de l’âge, de la mise en place d’horaires de piscine où l’eau est plus chaude mais aussi la mise en place de mesures visant à répondre aux salariés rencontrant des problèmes avec leurs parents entrés dans le grand âge, à l’image de ce qui peut se faire pour les salariés en recherche de solution de garde pour leurs jeunes enfants.

 

Michèle Delaunay a aussi réagi durant ce conseil au nouveau report des travaux de la Salle des Fêtes du Grand Parc, équipement culturel d’envergure fermé depuis 1990 et dont la réouverture est annoncée depuis 2012, mais aussi du Musée d’Histoire Naturelle fermé depuis 2009 pour une durée sans cesse allongée.

Communiqué de presse – Fin de vie : un engagement humain, concerté et respectueux

Plus encore qu’un engagement de campagne c’est un engagement humain que vient de confirmer le président de la République lors de la remise du rapport des députés Alain Claeys et Jean Leonetti sur la fin de vie.  Je salue le processus de concertation et de partage qui a permis d’apaiser le débat et réunit deux élus de tendance politique différente.

Les mesures proposées et soutenues par le Président de la République sont équilibrées et respectueuses autant des personnes que des professionnels du soin et de l’accompagnement. Je retiens trois points majeurs. Le droit à une sédation profonde et continue en phase terminale associée à l’arrêt des traitements uniquement lorsqu’il s’apparente à de l’acharnement thérapeutique. Le caractère contraignant, pour les médecins, des directives anticipées témoignent du respect de la volonté des personnes jusqu’à la fin de vie.

Par ailleurs, l’annonce de la mise en place, dès la rentrée 2015, d’une formation pour tous les futurs professionnels de santé, reconnait les soins palliatifs comme une discipline à part entière; de même l’annonce d’un plan triennal dès 2015 pour les soins palliatifs répond à l’attente et au besoin croissant de développement et de généralisation de la prise en compte de la douleur et de l’accompagnement de fin de vie dans l’ensemble des établissements de santé et médicaux sociaux mais aussi à domicile, ce que j’ai toujours ardemment défendu, en particulier, pour les grands âgés.

Ces mesures issues d’un large consensus constituent une vraie avancée pour le droit à l’accompagnement de la fin de vie et réduiront les inégalités face à la mort.

12/12/14 – Challenges – Comment éradiquer le tabac, ce serial killer, d’ici 2025?

Comment éradiquer le tabac, ce serial killer, d’ici 2025?

Par Michèle Delaunay, députée de la Gironde, ancienne Ministre.

 

Michel Delaunay (c) Michel Delaunay
La lutte contre le tabac est-elle un enjeu trop sérieux pour la laisser aux politiques ? Le vote à l’Assemblée d’un amendement surprise allant à l’encontre de la santé publique autorise à poser la question.

La politique ne parviendra au but en tout cas qu’avec le concours de l’opinion publique et le support des médias, les forces contraires sont trop puissantes. Nous ne sortirons pas du tabac en un jour, ni même en une année mais en dix, ce doit être possible. La sortie du tabac est même inéluctable : plus un Etat qui pourra tolérer à long terme cette hécatombe (par an, 73.000 morts en France, 700.000 dans l’Union Européenne) pas un système de protection sociale qui pourra assumer le coût vertigineux des dégâts sanitaires et sociaux de ce serial killer : 47 milliards d’euros pour la France soit 3 points de PIB et trois fois le déficit de la sécurité sociale.

Alors quoi faire ? D’abord assumer et expliquer l’objectif. Le tabac a tué beaucoup plus que le nucléaire, proposer d’en sortir en 2025 est un objectif du même ordre d’importance que l’abolition de la peine de mort et auquel il ne manque qu’un porte-voix. Personne, nulle part, ne pourra le contester s’il est préparé. Car ce n’est pas UNE mesure, comme le gel des prix que nous avons voté au Parlement le 5 décembre qui y suffira.

Tout au contraire, elle démontre que le politique a cédé aux buralistes d’abord qui le réclamaient à grands cris, et aux cigarettiers par le biais de la « part spécifique » qui augmente leurs bénéfices déjà considérables au détriment des recettes de l’Etat. Cédé sans contrepartie, sans vision globale et pour tout dire, à la petite semaine.

Le tabac tue un fumeur sur deux, 3 fois plus que la roulette russe. On ne gagnera la bataille contre cette pandémie comportementale que par un faisceau de mesures que les citoyens sont prêts à accepter et à comprendre car il n’y a pas de fumeur heureux, pas de fumeur qui ne désire arrêter.

Trois grandes mesures à prendre

Ces mesures sont de 3 ordres. D’abord l’ harmonisation de la fiscalité du tabac entre les pays européens avec l’objectif assumé d’harmoniser les prix à la hausse, pour priver les cigarettiers de leur arme majeure : les ventes illicites et la contrebande qu’au demeurant ils alimentent. En deuxième lieu l’accompagnement des buralistes vers cette sortie du tabac par la diversification de leurs attributions, voire l’augmentation de leurs bénéfices pendant la période de transition. Leur rôle social est important. Nous ne sommes pas obligés pour autant de pérenniser leur rôle de distributeurs de cancers (44.000 par an dus au tabac et donc évitables en France). Il faut enfin garantir la possibilité d’actions de groupe des victimes du tabac et de leurs familles à l’encontre des cigarettiers voire même.. de tous ceux qui, alors qu’ils savaient, n’ont pas tout mis en oeuvre pour arrêter cette machine de destruction massive.

L’amiante nous démontre encore ce que peut être le résultat de cet aveuglement. Tout cela sur fond de prise en charge de tous les dispositifs de soin et d’accompagnement du sevrage tabagique; et bien sûr de mesures de prévention, d’éducation en direction particulière des jeunes qui entrent aujourd’hui massivement en addiction.

La meilleure chance sera cependant la personnalité qui osera imposer par la force de sa conviction la sortie du tabac avant 2025. Un milliard de morts du tabac prévu par l’Organisation Mondiale de la Santé pour le XXIème siècle. Qui dit mieux ?

Par Michèle Delaunay, députée de la Gironde et ancienne Ministre.

Sud Ouest – 08/12/14 – Lutte contre le tabagisme : « On a cédé aux cigarettiers »

La députée Michèle Delaunay s’insurge contre le vote d’une pause dans la fiscalité du tabac

Yann Saint-Sernin, dans Sud Ouest

 

Lutte contre le tabagisme : « On a cédé aux cigarettiers »

 

 

 

 

 

 

 

« Nous nous privons de la meilleure arme contre le tabagisme », assure la députée de Gironde.© PHOTO PHOTO ARCHIVES DAVID LE DÉODIC / « SUD OUEST »
« Sud Ouest Dimanche ». Comment réagissez-vous aux votes qui ont eu lieu vendredi soir à l’Assemble nationale sur le tabac ?

Michèle Delaunay. L’élément selon moi positif est celui passé le plus tôt, il concerne l’interdiction de l’achat de tabac sur Internet. Je n’ai pas de réserve sur le principe, mais je ne suis pas sûre que cela soit facile à mettre en application. Je ne sais pas de quels moyens nous disposons pour contrôler les ventes en ligne. Cela a été adopté en quelques minutes, mais la com du gouvernement a très bien fonctionné.

En revanche, les amendements suivants ont suscité votre colère…

Ce qui s’est passé hier est d’une grande complexité. Plus tard dans la soirée est apparu un autre amendement, porté par des députés de gauche et qui reprend une dizaine d’amendements identiques portés par d’autres députés. Son adoption contre l’avis de la rapporteur du budget a des conséquences très lourdes, car il remet en cause une partie importante du mode de calcul de la fiscalité du tabac. Il touche à des points très techniques, dont le « droit spécifique », qui correspond en gros à la part des cigarettiers sur la vente des paquets.

Quelles sont les conséquences de cet amendement ?

C’est un virage à 180 degrés dans notre politique de lutte contre le tabagisme. En premier lieu, il va mathématiquement augmenter le bénéfice des cigarettiers. Cela va se faire au détriment de l’État, qui va perdre plusieurs dizaines de millions d’euros de recettes fiscales à consommation constante. L’autre point qui me désole, c’est qu’il neutralise pendant deux ans la possibilité d’une hausse de la fiscalité du tabac. Nous nous privons sans contrepartie de la meilleure arme contre le tabagisme, qui est la hausse du prix du tabac. Nous avons cédé face aux buralistes, ce qui aurait pu se concevoir, mais uniquement dans le cadre d’un plan de sortie du tabac. Là, nous l’avons fait sans contrepartie.

Vous dénoncez un manque de cohérence ?

Dans son discours introductif du plan cancer, le président de la République soulignait que l’arme la plus efficace était une hausse significative du prix du tabac. La première fois que cela a été fait, sous Jacques Chirac, les résultats ont été spectaculaires. Cette idée a été brevetée par le président de la République, puis, maintenant, nous y renonçons en rase campagne.

Les porteurs de l’amendement assurent vouloir harmoniser la fiscalité française avec l’Europe…

C’est du flan ! Ce qui a été voté va même à l’encontre d’une directive européenne de 2011. Il est exact que la fiscalité du tabac est d’une rare complexité. Elle n’a jamais été remise en cause car elle facilite les choix politiques et la concertation qui existe entre Bercy et les cigarettiers. Cela a été dit par le ministre. Il faut savoir que le prix du tabac n’est pas fixé par le ministère, qui n’a la main que sur la fiscalité. Celle-ci est discutée en concertation avec les cigarettiers, qui, eux, fixent le prix du tabac. Ils peuvent ainsi décider par exemple sur quelles cigarettes ils vont faire des bénéfices. Il y a un jeu extrêmement complexe entre les douanes et les cigarettiers.

Soupçonnez-vous une action des lobbys dans le vote de vendredi ?

Je n’accuse pas, je ne peux que m’interroger : vous avez une trentaine d’amendements quasi identiques, tous favorables aux cigarettiers et aux buralistes… Pour ma part, j’avais proposé deux amendements qui, selon moi, permettaient d’augmenter les bénéfices des buralistes et de l’État, sans faire varier ceux des cigarettiers. Le premier, pourtant validé en commission des finances, a été rejeté, et le second n’a même pas été discuté en séance. Je crois pourtant que les Français sont prêts pour un véritable plan de sortie du tabac. Cela doit se faire avec loyauté et en concertation avec les buralistes, mais il faut que les politiques s’emparent de la question. J’ai peur que dans quelques années on nous fasse le même reproche que pour l’amiante : vous saviez, mais vous n’avez rien fait.

Réunion publique « L’engagement dans tous ses états ! » jeudi 11/12 à 20h30

Alors que le Gouvernement a fait de l’engagement associatif la grande cause nationale 2014, Michèle DELAUNAY, Députée de la Gironde, organise une réunion publique sur la thématique

« L’engagement dans tous ses états ! »

ce jeudi 11 décembre à 20h30 à la Maison cantonale de la Bastide
(angle rue de Châteauneuf et rue de Nuits).

En présence des élus Bordelais Emmanuelle AJON, conseillère régionale, municipale et communautaire, Matthieu ROUVEYRE, Conseiller général et municipal et Jacques RESPAUD, Conseiller général.

Les échanges, largement ouverts aux interventions du public, sur les nouvelles formes d’engagement seront animés par :

Robert LAFORE, Professeur à l’Institut d’Etudes politiques de Bordeaux

Anaïs THEVIOT, Politicienne, Chercheur au Centre Emile Durkheim

Baptiste ROUSSEAU, Président de l’association Essplicite

Hubert TORTES SAINT JAMMES, créateur du concept « Treenity Urban Ecovillage »

Camille HOLLEBECQUE, Présidente du MJS Gironde

Entrée libre. Pour plus d’informations : 05 56 44 84 80.

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