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Tabac : l’amendement papillon

Pas plus épais que l’aile d’un papillon, mais tout aussi fécond en effets délétères, l’amendement que nous avons voté le 5 décembre dans l’hémicycle à l’occasion du débat sur le Projet de Loi de Finances rectificatif (PLFr)

« Les trois dernières phrases du troisième alinéa de l’article 575 du code général des impôts sont remplacées par une phrase ainsi rédigée : « La part spécifique pour mille unités ou mille grammes ainsi que le taux proportionnel sont définis, par groupe de produits, à l’article 575 A. ».

Merveille du langage législatif, dont on se demande quelquefois s’il n’est pas fait pour éloigner le citoyen de la compréhension de la loi. Ce petit amendement sibyllin a un grand mérite: il est le tout petit arbrisseau qui cache la forêt de la législation sur le tabac.

Ce qu’il cache n’est en rien -ou presque- ce qu’explique de manière étrangement diserte l’ « exposé des motifs » qu’on trouvera aisément en ligne. Un des mes maîtres en médecine répétait : « quand on fait trop long, c’est qu’il y a un loup ». Non, il ne le disait pas comme ça, je parodie la grand-mère de Martine Aubry. Mais l’idée était la même.

– Cet amendement n’est que la déclinaison non chiffrée d’une longue suite d’amendements parfaitement identiques issus de députés de plusieurs groupes UMP, UDI, plus 4 valeureux socialistes visant à augmenter la « part spécifique ».

La part spécifique, parait pour un lecteur innocent plutôt plus fiable que la part variable. Ce n’est pas tout à fait faux MAIS elle a surtout le mérite -ou le défaut- de fixer la part de bénéfices revenant aux cigarettiers, c’est-à-dire les quatre ou cinq grands groupes multinationaux qui trustent ce commerce de mort.

La rapporteure du budget, Valérie Rabault, a démontré avec un courage certain que ni elle, ni la commission des finances, n’approuveraient cet amendement, car il enlevait à l’Etat, à consommation constante, 316 millions d’euros au bénéfice des cigarettiers.

– Le deuxième effet papillon, est que sous couvert d’harmonisation européenne cet amendement vient en contradiction de la directive européenne 2011-64 qui stipule que le taux spécifique ne peut être fixé qu’en référence au prix moyen pondéré. C’est du chinois pour vous ? Eh bien, pas du tout, c’est de l’européen dans le texte et je ne tenterai pas de l’expliquer dans ce billet, bien qu’ayant fait l’effort de le comprendre.

Juste une incidente : ce sera demain du chinois dans le texte si l’Europe continue comme ça. Mais c’est une autre histoire.

– Ce gentil amendement nous prive surtout de la capacité d’augmenter, via la fiscalité, les prix du tabac. Ce qui nous enlève  l’arme unanimement démontrée comme la plus efficace pour la réduction du tabagisme et plus encore de l’entrée en addiction des jeunes : l’augmentation notable des prix. Ce qu’avait souligné le Président de la République dans son discours de présentation du 3ème plan cancer.

Ceci répond à l’exigence bruyante des buralistes et pourrait d’ailleurs se concevoir si cela se situait dans un programme de sortie du tabac, assumé et préparé avec eux. Le tabac tue chaque année plus de deux fois la population des buralistes français (73000 décès/28000 buralistes), je ne doute pas qu’ils pensent quelquefois. Mais la mesure n’aurait du en aucun être prise sans contrepartie. Pour moi, politique égale négociation, pas reddition.

La politique, c’est pas dur, mais c’est quelquefois un peu obscur. L’amendement est venu peu avant 20 heures, un vendredi soir, à l’orée d’un des week ends de l’avent où tout le monde, journalistes compris, est préoccupé d’autre chose que des arcanes de la fiscalité du tabac.

L’effet papillon ne se verra dans toute son ampleur que dans les statistiques à venir du nombre de morts du cancer. Pas cool.

 

 

Communiqué de presse – Réaction de Michèle DELAUNAY aux amendements sur le tabac adoptés dans le cadre du PLFR

Communiqué de presse – Projet de loi de Finance rectificative

Vendredi 5 Décembre 2014

Plusieurs amendements, couplés, quasiment identiques (amendements n°322, 323, 327, 329, 133, 103, 108, 129, 134,  151, 159, 169…), prévoyant un gel de la fiscalité du tabac ont été adoptés, au PLFR 2014, ce vendredi 5 décembre. Ces amendements neutralisent la fiscalité du tabac et augmentent la part des fabricants du tabac au détriment de celle de l’État. La simplification de la fiscalité du tabac ne doit pas se faire sans prendre en compte la santé publique, et en nous privant de la mesure la plus efficace pour réduire la consommation : l’augmentation notable des prix, comme l’a indiqué le Président de la République lors présentation du troisième Plan Cancer.

De plus, sous couvert d’une volonté de réduction de marché parallèle et d’harmoniser la fiscalité Européenne, ces amendements viennent en contradiction avec la directive européenne sur le tabac.

Les cinq amendements que j’ai défendus pour préparer la sortie du tabac en France, en augmentant la fiscalité des cigarettes, cigares et cigarillos et tabac à rouler, n’ont, eux, pas été adoptés. L’adoption de l’amendement sur l’augmentation de la fiscalité du tabac à rouler, très consommé chez les jeunes, aurait permis de réduire leur entrée dans l’addiction.

Inauguration de la crèche de l’hôpital Charles Perrens

Ce matin, Michèle DELAUNAY était invitée à l’inauguration de la nouvelle crèche de l’hôpital Charles Perrens aux côtés du Directeur de l’hôpital M. DE RICCARDIS, en présence du Maire de Bordeaux. Cette nouvelle crèche, qui a ouvert ses portes mi-octobre, permet d’accueillir chaque jour 60 enfants, répartis en 3 catégories d’âge : les petits loups, les loupiots et les lutins.

 

 

 

 

 

 

 

 

Au programme : psychomotricité, jeux d’éveil, sensibilisation à l’eau avec pataugeoire et jets, espace ludique en extérieur…

Tous ces enfants sont encadrés par une équipe pluridisciplinaire (puéricultrices, auxiliaires de puériculture, psychologue, pédiatre…) dévouée et animée par la volonté de mettre en oeuvre un vrai projet pédagogique répondant aux besoins de l’enfant.

Les familles travaillant à l’hôpital vivant de plus en plus loin de leur lieu de travail en raison des prix immobiliers importants dans le quartier, trouvent ici un lieu adapté à leurs besoins et aux horaires parfois contraignants du milieu hospitalier.

 

 

 

 

Un bel équipement et une équipe dynamique !

« Qu’as-tu fait de ton frère ? »

Le tabac aujourd’hui, c’est comme l’amiante hier : tout le monde sait, mais les décisions tardent.Viendra le temps de la responsabilité, de la mise en cause et du jugement.

Soixante-treize mille morts par an et vous, qu’avez vous fait ? Vous qui êtes responsable politique, fabricant ou vendeur de cigarettes ? Vous qui êtes parents ou enseignants et qui voyez des jeunes entrer en addiction, vous qui jouissez de la confiance du public et avez les moyens de vous exprimer ? Vous aussi qui êtes journalistes ? Vous qui êtes producteur de cinéma et qui recommencez à montrer des personnages qui fument au nom de la liberté artistique ?

Et vous aussi, qui siégez dans les institutions européennes, aucune interrogation, aucune inquiétude quand ce sont 700 000 citoyens de l’Union Européenne qui meurent chaque année du tabac ? Pas l’idée de faire cesser cette cynique concurrence entre les pays, à qui en vendra le plus ? Pas le sentiment de l’obligation et de l’urgence pour harmoniser enfin la fiscalité sur le tabac et sortir de ce jeu illicite et corrompu ?

C’est à chacun de se répondre mais c’est ensemble qu’il faut préparer la sortie du tabac et c’est maintenant, juste maintenant qu’il faut s’y mettre. Nous n’avons que trop tardé.

Rencontre à la Maison de l’Industrie avec l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie Gironde-Landes

Hier après-midi, Michèle DELAUNAY était invitée par l’UIMM Gironde-Landes à la Maison de l’Industrie de Bruges, afin de participer à une rencontre d’échange et de réflexion avec des Chefs d’Entreprises Industrielles, en présence de Sandrine DOUCET, députée de la 1ère circonscription.

Ce rendez-vous a été l’occasion d’écouter les remarques et revendications des Chefs d’Entreprises de TPE, PME et Groupes Industriels, sur les décrets d’application relatifs au compte pénibilité. Ces derniers considèrent la loi en l’état inapplicable puisqu’elle présente un déficit de clarté, notamment pour des PME. Michèle DELAUNAY s’est montrée ouverte sur l’intronisation de solutions avec une certaine souplesse dans le loi et les accords.

Le travail doit être un bénéfice gagnant-gagnant pour tout le monde, et ne doit pas ruiner la santé. La fonction de député n’est pas aisée tous les jours, mais ce n’est rien comparé au métier de couvreur : c’est la raison pour laquelle la pénibilité ne peut être laissée sur le banc.

Des pistes ont été dégagées au cours de l’échange : la prise en compte plus effective du médecin du travail, afin d’apprécier la pénibilité d’une manière plus objective ; des efforts toujours plus importants à mettre en œuvre sur la prévention des risques en entreprise sur des travaux pénibles ; la mise en place de rotation afin d’éviter une trop grande répétitivité des actions.

Michèle DELAUNAY a conclu l’échange en rappelant l’importance de la mise en place du CICE, notamment en Aquitaine, avec un gain fin novembre 2014 de 430 milliards d’euros pour les entreprises de la région. En 2015, l’impact financier sera porté à 650 milliards d’euros, avec un augmentation du taux de déduction d’impôt assis sur la masse salariale de 4 à 6%.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel