Biographie
Michèle Delaunay, ancien ministre, conseillère municipale, conseillère communautaire.
Michèle Delaunay est née le 8 janvier 1947. Médecin des Hôpitaux, elle était responsable de l’Unité de Dermatologie-Cancérologie à hôpital Saint André jusqu’en juin 2007.
Elle est entrée dans la vie politique active à l’occasion des élections municipales de Bordeaux en 2001. Elle était en deuxième position et la première femme sur la liste de Gilles Savary. De 2001 à 2007, elle a siégé au Conseil Municipal de Bordeaux au sein du groupe socialiste.
En mars 2004, elle est élue Conseillère générale du 2e canton de Bordeaux « Grand Parc – Jardin public » puis réélue en mars 2011. Elle a démissionné de ce mandat le 31 août 2012 au profit de son remplaçant, Jean-Baptiste Borthury.
Candidate face au successeur désigné d’Alain Juppé (Hugues Martin, député maire de Bordeaux) lors de la législative partielle de novembre 2004, elle échoue d’un fil (500 voix) et obtient le meilleur résultat depuis la guerre pour un candidat socialiste dans une circonscription, la 2nde , historiquement à droite.
En juin 2007, elle l’emporte dans cette même circonscription au deuxième tour sur Alain Juppé avec 50,93 % des voix (18 382 voix) puis est réélue en juin 2012.
Le 16 mai 2012, appelée par le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault, elle devient ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie et élabore le projet de loi pour l’adaptation de la société au vieillissement.
Le 17 juin 2012, elle est réélue députée de la 2ème circonscription. Son suppléant, Vincent Feltesse siègera à l’Assemblée jusqu’à la démission du Gouvernement Ayrault le 31 mars 2014. Elle retrouve son poste de députée du 2 mai 2014 au 20 juin 2017.
En 2ème position sur la liste portée par Vincent Feltesse aux élections municipales de mars 2014, elle est conseillère municipale de Bordeaux au sein du groupe socialiste et conseillère à la Métropole de Bordeaux.
Michèle DELAUNAY a par ailleurs publié plusieurs ouvrages (« La ronde droite » aux éditions Gallimard, « L’ambiguïté est le dernier plaisir » (Actes Sud) et « Jardins de Bordeaux » ouvrage de textes et de photographies autour des jardins publics de Bordeaux (en collaboration avec MC Leng pour les photographies) (Fanlac). Elle a tenu pendant 10 ans une rubrique hebdomadaire dans « La République des Pyrénées ». En 2007, elle publie « l’Ephémérité Durable du Blog » aux Editions du Bord de l’Eau.
Une déviation qui passe en force
Ci-après, la vidéo de l’intervention de Michèle DELAUNAY en Conseil municipal lundi 23/06 sur la déviation des bus pendant les travaux de la ligne D de la rue Fondaudège, quartier Jardin Public. Je relaie la colère et les interrogations des riverains.
Le 2 déc 2013, Alain Juppé s’est engagé durant la concertation sur un choix d’itinéraire qui se trouve aujourd’hui abandonné au bénéfice d’un parcours imposé mais qui provoquera d’importants encombrements.
Ce nouveau parcours passe notamment par le bas de la rue de la Course, pourtant limité à 19t par un arrêté municipal de juillet 2007. Pour mémoire, un bus articulé pèse 30 tonnes.
Les habitants avaient eu la garantie d’un itinéraire au plus près, au plus court, dans une voirie adaptée et en évitant au maximum les croisements et les tournants.
Pour rappel, pendant 4 ans, il y aura sur ce secteur 250 bus/jour dans les 2 sens soit un bus toutes les 3’30’’ entre 5h30 et 00h30.
Intervention de Michèle Delaunay
Réhabilitation de la tombe du poète Jean de la Ville de Mirmont
Michèle Delaunay a été heureuse d’apprendre, lors du Conseil Municipal de ce jour que la Mairie de Bordeaux allait réhabiliter certaines tombes en déshérence du cimetière de Bordeaux et en premier lieu celle du poète Jean de la Ville de Mirmont, né à Bordeaux en 1886, mort pour la France en 1914 sur le Chemin des Dames et grand ami de François Mauriac.
Depuis des années, aux côtés de Michel Suffran, elle alerte les collectivités sur l’état de cette tombe.
Ci-après l’Horizon chimérique mis en musique par Julien Clerc
Je me suis embarqué sur un vaisseau qui danse
Et roule bord sur bord et tangue et se balance,
Mes pieds ont oublié la terre et ses chemins
Les vagues souples m’ont appris d’autres cadences
Plus belles que le rythme las des chants humains.
A vivre parmi vous, hélas !
Avais-je une âme ?
Mes frères, j’ai souffert
Sur tous vos continents
A vivre parmi vous, hélas !
Avais-je une âme ?
Mes frères, j’ai souffert
Sur tous vos continents
Je ne veux que la mer je ne veux que le vent
Pour me bercer, comme un enfant, au creux des lames.
Hors du port qui n’est plus qu’une image effacée
Les larmes du départ ne brûlent plus mes yeux
Je ne me souviens pas de mes derniers adieux
O ma peine, ma peine où vous ai-je laissée ?
Voilà je suis parti plus loin que les Antilles
Vers des pays de vents lumineux et subtils
Je n’emporte avec moi pour toute pacotille
Que mon coeur , mais les sauvages en voudront-ils?
O ma peine, ma peine où vous ai-je laissée ?
Voilà je suis parti plus loin que les Antilles
Vers des pays de vents lumineux et subtils
Je n’emporte avec moi pour toute pacotille
Que mon coeur
Que mon coeur
Mais en voudront-ils ?
Je me suis embarqué sur un vaisseau qui danse
L’accompagnement de la fin de vie est un droit
De retour du procès du Dr Nicolas Bonnemaison, j’ai une fois encore plus de questions que de réponses. Quand le Président de la Cour m’a demandé de dire « la vérité, toute la vérité » et de jurer, j’ai eu la fugitive envie de dire: « La vérité, je serais bien contente de l’avoir.. ». J’ai juré et finalement, j’ai en effet UNE vérité : l’accompagnement de fin de vie est un droit.
Nul ne doit mourir seul, sans une main amicale sur la sienne ou une voix familière pour l’accompagner, fût-il dans le coma. Nul ne doit mourir sans le secours de l’apaisement de la douleur mais plus encore de la souffrance. S’étouffer est horrible, ne laissons personne seul avec cette souffrance ultime.
On se souvent (de moins en moins) de Bossuet : « Madame se meurt, Madame est morte ! ». A ceux qui disent « c’était mieux avant », je rappelle les terribles souffrances, les odeurs putrides, les vers commençant de dévorer le corps, de la mort d’avant la médecine efficace.
Comment se décline, dans la pratique, au quotidien, cette vérité ?
Pour les grands âgés, qu’ils soient au domicile ou en maison de retraite, doit être offert le même secours que je pouvais donner aux malades qui m’étaient confiés (qui se confiaient à moi) au CHU de Bordeaux : le rassurement de soins de qualité, d’une équipe tout de suite réactive, de l’appui de soins palliatifs si souhaité et nécessaire. Vingt cinq mille de ces grands âgés, résidents d’EHPAD, meurent aux urgences, lieu particulièrement impropre à un accompagnement humain calme, posé, privilégiant le « care » au « save » puisque le « save » n’a dans bien des cas (pas tous) plus de sens. Soixante-quinze % de ces grands âgés, brutalement transférés et hospitalisés, n’atteignent en effet pas la deuxième nuit.
Même exigence pour les patients en fin d’évolution d’une « maladie longue et douloureuse » selon la formule pudique des faire-parts. Toute mort prévisible, anticipable, attendue doit être accompagnée et soulagée s’il en est besoin. Nous sommes nombreux à dire que nous voudrions mourir chez nous. Moins nombreux à savoir combien c’est difficile, quelle organisation cela suppose, quelle solidité cela exige de la part des proches. Ceux-ci ne doivent pas être laissés dans la solitude. Des soignants expérimentés doivent pouvoir être appelés, donner appui, soins et conseils, avant, pendant et après le deuil. Nous sommes loin encore de cela. Réseaux et équipes mobiles de soins palliatifs sont encore trop peu nombreux et bien souvent épuisés et inquiets de n’être pas en mesure de répondre aux besoins.
Cela au moins est une certitude, une vérité maintes fois confirmée par l’expérience, autant celle de médecin que celle de ministre : nul ne doit mourir seul, sans la main d’un proche, sans le secours d’un soignant et si possible avec l’un et l’autre. Le soignant n’est pas toujours nécessaire mais il est très souvent nécessaire qu’il accompagne l’accompagnant, l’appuie, le rassure sur la qualité de ses gestes, ne le laisse lui non plus pas seul.
Cela suppose « des moyens », comme on dit : développer les équipes mobiles de soins palliatifs, soutenir les réseaux de gérontologie et de soins palliatifs, faire qu’aucun EHPAD ne soit sans lien avec une structure de soins palliatifs, et ne puisse bénéficier de l’appui d’une infirmière la nuit, fût-ce dans le cadre d’une mutualisation entre 2 ou 3 EHPAD ou avec un service hospitalier. Je n’ai pu inscrire ces mesures dans la loi que j’ai élaborée autrement qu’en écrivant « favoriser », « développer » .. Mais ce doit être le prochain pas dès que la contrainte financière se désserera.
Le Defenseur des Droits aura-t-il un jour à se prononcer sur la bonne observance de ce droit suprême ? Est-il besoin de dire que je le souhaite, que je l’attends et que dans mon mandat de député j’inclus cette exigence et le devoir d’y concourir.