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Intervention au Collège Jean Zay de Cenon : Résistance et engagement

Michèle Delaunay était ce matin à Cenon, au collège Jean Zay, invitée à parler du rôle de son père Gabriel Delaunay dans la Résistance, de son propre engagement et son parcours en politique.

Les élèves de 3ème avaient cette année participé au concours national de la Résistance et de la déportation. Le collège s’est brillamment distingué grâce à Rayana, lauréate du 3ème prix à qui Michèle Delaunay et Madame Boireau Canet, principale, ont remis un livre sur Jean Zay, homme politique mort assassiné par les miliciens français au cours de la Seconde Guerre Mondiale dont les cendres seront prochainement transférées au Panthéon.

Michèle Delaunay a partagé avec eux les valeurs qui sont les siennes : aimer travailler car le travail permet de se réaliser, de progresser et de se structurer ; s’investir auprès des autres ; s’ouvrir à eux, à la singularité de chacun, et chaque jour, s’interroger sur ce qu’on peut faire, individuellement pour que ça aille mieux.
Les élèves ont interrogé Michèle Delaunay sur son parcours en politique, les origines de son engagement et les difficultés à tout concilier lorsque l’on est un élu de terrain actif.

Elle tient à remercier les collégiens pour leur travail de mémoire ainsi que Madame BOIREAU CANET, principale, pour son accueil chaleureux et son engagement pour faire des valeurs des principes d’action.

Pose de la plaque du bureau parlementaire

Hier soir, une cinquantaine d’élus, militants et sympathisants étaient présents pour la (re)pose de la plaque du bureau parlementaire au 20 rue Saint Laurent. Après deux années d’absence pendant lesquelles, Michèle DELAUNAY a oeuvré au Gouvernement comme Ministre déléguée aux Personnes Agées et à l’Autonomie, ce bureau est à nouveau ouvert depuis le début du mois de mai, à destination des Bordelais et des habitants de la circonscription « Bordeaux 2 Rives ». Tous peuvent prendre rendez-vous auprès du bureau parlementaire ou rencontrer Michèle DELAUNAY lors de ses permanences chaque jeudi (05 56 44 84 80 ou delaunay.deputee@orange.fr).

L’OTAN, un tigre de papier ? (L’invité du blog : Klaus Fuchs)

Allemand, né en 1939, j’ai encore quelques souvenirs d’enfance (la ville de Nuremberg à 90 % en ruines au moment de ma scolarisation, des années d’après-guerre de pauvreté générale…) ; des souvenirs de ce que le mot « guerre » signifie. Plus tard j’ai mieux compris ce qu’a signifié une guerre pour des millions d’être humains ; ceci m’a marqué comme la plupart de ceux de ma génération.

Ces souvenirs sont revenus ces dernier temps avec ce qui se passe en Ukraine, des événements qui provoquent en moi une crainte viscérale de voir se confronter par un enchainement irrésistible la Russie et les pays occidentaux. Poutine qui n’a pas digéré ce qui pour lui fut une humiliation insupportable : la dissolution de l’URSS et du Pacte de Varsovie et  l’indépendance de la plupart de ses anciens républiques, du Caucase jusqu’à la mer baltique. L’annexion de la Crimée, après celle (sous une autre forme) d’une partie de la Géorgie, sous prétexte de protéger les « frères russes » de ces pays, fait craindre que d’autres parties de l’ex-empire soviétique ne puissent être la cible d’une politique peu soucieuse  du droit international. De fortes minorités russes en Estonie, Lituanie et Lettonie  pourraient être manipulées pour appeler la Russie au secours sous prétexte d’être privées de leurs droits dans ces pays.

Or, ces pays sont membres de l’OTAN qu’ils ont rejointe en 2004 en faisant confiance à la promesse d’être protégés contre toute agression par l’article 5 du Traité de l’OTAN de 1949 selon lequel « les parties conviennent qu’une attaque armée contre l’une ou plusieurs d’entre elles survenant en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties, et en conséquence elles conviennent que, si une telle attaque se produit, chacune d’elles, dans l’exercice du droit de légitime défense, individuelle ou collective, reconnu par l’article 51 de la Charte des Nations Unies, assistera la partie ou les parties ainsi attaquées en prenant aussitôt, individuellement et d’accord avec les autres parties, telle action qu’elle jugera nécessaire, y compris l’emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité dans la région de l’Atlantique Nord. »

Pendant des années , cette éventualité n’était pas d’actualité, aucune menace émanant des gouvernements russes. Aujourd’hui la politique agressive de Poutine a créé une peur de plus en plus forte dans les pays baltes, mais aussi en Pologne, membre de l’OTAN depuis 1999: seront-ils vraiment protégés, le cas échéant, par leurs partenaires de l’OTAN ? La lecture d’un article du « SPIEGEL » du 19 mai 2014  évoque de sérieux  doutes que cette garantie soit suivie d’effet.  Le Ministère de la défense allemand explique dans un document  confidentiel cité par le SPIEGEL  que la capacité et l’intention de la Russie de déclencher sans préavis, à très court délai et à n’importe quel endroit d’importantes actions militaires constitue une menace pour la sécurité et stabilité de la zone euratlantique et en particulier pour ses voisins directs. Et le SPIEGEL enfonce le clou : actuellement l’Alliance serait incapable de défendre les pays baltes par des moyens conventionnels (tanks, avions, troupes terrestres). Tous les plans d’intervention ne seraient plus à jour. Pour pouvoir réagir de façon adéquate, il faudrait à l’OTAN environ 6 mois, « même trop tard pour participer aux festivités de la victoire de la Russie. »

Devant cette situation alarmante, il ne reste, dans la crise actuelle autour de l’Ukraine, que les moyens diplomatiques, une perspective peu rassurante face à un Poutine peu respectueux du jeu diplomatique et très motivé à effacer l’humiliation de la Russie que constitue pour lui l’éclatement de l’URSS après 1990 et la perte de son glacis. Cette faiblesse de l’OTAN, son incapacité de protéger efficacement ses pays membres pourrait bien sonner la fin de l’Alliance.

Quelle conclusion pour la France dans les débats actuels concernant le budget de la défense ? Voici un vrai casse-tête pour le Gouvernement et un appui pour ceux qui le mettent en garde contre tout affaiblissement des capacités d’intervention des forces armées déjà engagées dans plusieurs théâtres militaires. Et il se pose de façon aigüe la question d’une Europe de la défense disposant de moyens suffisants pour faire face aux nouveaux défis en ce début du XXIe siècle.

L’Europe, quel numéro de téléphone ?

Il y a plus de 30 ans, Henry Kissinger, Ministre  américain des affaires étrangères de Nixon et Ford, résumait d’une question l’absence de cohésion de l’Europe : « L’Europe, quel numéro de téléphone ? ».

C’est une question qu’aujourd’hui, les pays baltes, s’ils sont demain soumis à la même menace que l’Ukraine se poseront de manière aigüe. Qui pourrons-nous/devrons-nous appeler si nos frontières sont menacées par le grand voisin russe ? Qui ?

Aujourd’hui toujours, les fenêtres de l’actualité sont occupées par les tribulations de Jean-François Copée en basse, très basse-Sarkozie, et par l’affairement des docteurs tant-mieux autour du grand corps malade de l’ump. Certains s’en réjouissent. Ils ont tort. La vraie, la principale question est celle posée par Kissinger.

Dans 28 pays, au moins autant de partis occupés à cracher sur les étoiles du drapeau, 28 autres à « se gonfler d’orgueil comme des champignons » du fait de leur fragile majorité, 28 autres encore à se dépêtrer dans les affaires, souvent les mêmes … Quel numéro de téléphone, l’Europe ? Quelles forces de défense ? Quel gouvernement pour les mettre en marche ?

L’Europe patauge, affligée désormais de représentants qui pour beaucoup sont des traîtres à l’idée-même d’Europe. Obama, s’il veut traiter, donne aujourd’hui de plus en plus la priorité à l’Asie, et dans le même temps, ici, nous nous arc-boutons sur un traité transatlantique dont nous ne savons rien et qui risque d’être balayé sans débat sans qu’on ait pris le temps de l’examiner point à point, voire même de nous en laisser le temps côté américain.

Le numéro de téléphone de l’Europe, qui saura encore le trouver, ou même se donnera la peine de le chercher ?

 

 

 

 

 

 

Le deuil blanc

Le deuil ne s’est pas toujours porté en noir. Il était blanc au moyen âge, il l’est encore en Asie pour signifier que le mort se change en esprit, se dilue dans des nimbes que l’on imagine de cette couleur.

Mais ce n’est pas de ce deuil-là qu’il est question mais de celui que l’on ressent quand on perd la communication avec une personne vivante. On imagine que ce peut-être après une rupture ou d’autres formes de séparations mais celle qui l’emporte aujourd’hui dans l’usage de ces deux mots est la douleur à ne plus pouvoir/savoir échanger avec une personne atteinte de maladie d’Alzheimer ou des démences apparentées. La personne est là, en face de soi, murée dans le silence, dans une apparente indifférence et aucune des paroles qu’on utilise n’amène signe ni réponse. On le sait, le toucher est alors l’ultime moyen d’une communication incertaine, qu’à un stade avancé de la maladie on espère plus clairement qu’on ne la perçoit.

Ce deuil-là ne permet aucun « travail de deuil » et n’est pas moins douloureux que l’autre. Au contraire, chaque visite, chaque nouvelle tentative de communication, l’avive. La personne est là, quelquefois encore très semblable à celle que l’on a connue il y a quelques années, quand on pouvait encore parler, échanger souvenirs et projets, se confier, partager et cette présence accentue la rupture, le vide, le silence. Le deuil blanc s’accentue continûment, quand l’autre tend vers un apaisement et une acceptation.

Il arrive que les couleurs évoquent des bruits ou une musique, le blanc évoque d’abord le silence d’un paysage enneigé. Le froid le complète bien et la solitude de celui qui essaie et essaie encore de faire parvenir des signes à qui ne peut plus en donner. Ces deux mots, très beaux quand ils sont ensemble, évoquent aussi la pudeur et donne envie de la respecter.

 

 

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