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Signature d’une convention ETAT – FEHAP : 1 500 emplois d’avenir

 L’état souhaite permettre la signature de 150 000 contrats d’avenir d’ici à la fin de l’année 2014. Aujourd’hui, plus de 52 000  ont déjà été signés et la tendance s’accélère. Preuve que cet objectif ambitieux est tout à fait réalisable.

Cliquez ici pour en savoir plus sur le dispositif « emplois d’avenir »

Michèle Delaunay connait le rôle crucial que peut jouer le secteur de l’aide et des services aux personnes âgées dans la grande bataille de l’emploi menée par la nouvelle majorité. Ce secteur se doit d’anticiper les mutations de la société, sachant que 500 000 emplois seront créés d’ici à 2020. 

Dans ce contexte, Michèle Delaunay s’est jointe à Marisol Touraine (Ministre des Affaires Sociales et de la Santé) et Benoît Hamon (Ministre délégué à l’économie sociale et solidaire) pour signer une convention avec la FEHAP, qui garantit la création de 1 500 emplois d’avenir. La FEHAP (Fédération des Établissements Hospitaliers et d’Aides à la Personne, Privé Non Lucratif) représente 3 600 structures sanitaires et social, pour 48 000 emplois. 20 000 de ces emplois concernent le seul secteur des personnes âgées.

Une convention État - FEHAP qui génère 1 500 emplois d'avenir

Au cours de cette matinée, les ministres ont visité les locaux de l’Institut Marcel Rivière sur la commune de la Verrière, dans les Yvelines. Cet établissement, spécialisé en santé mentale, possède notamment une unité de géronto-psychiatrie. Ce service prend en charge les personnes âgées de 65 à 85 ans, victimes de troubles dépressifs sévères.

Après la visite des locaux de l’institut et la signature de la convention sur les emplois d’avenir, Benoît Hamon, Marisol Touraine et Michèle Delaunay ont pu échanger avec six jeunes recrutés  en tant que brancardiers dans le cadre de ce dispositif. La ministre a insisté sur la dimension humaine de cette profession où l’écoute est fondamentale.

Michèle Delaunay en conversation avec six jeunes brancardiers en contrats d’avenir

 

 

Visite des locaux du Prif (« Prévention Retraite Île-de-France »)

Le Prif  regroupe trois régimes de retraites en Ile-de-France, la Cnav, la MSA et le RSI.  Leur objectif : améliorer la prévention pour lutter contre la perte d’autonomie.

Michèle Delaunay devant les locaux

En deux ans d’existence, le Prif a pu mettre en place plus de 550 ateliers autour de cinq thématiques:

  • Les ateliers « Mémoires »
  • Les ateliers « D-marche »
  • Les ateliers « Bien chez soi »
  • Les ateliers « Bien vieillir »
  • Les ateliers « Equilibre en mouvement »

Plus de 8 000 personnes ont déjà profité d’informations générales ainsi que de conseils adaptés à leur situation personnelle. Le Prif a su séduire à travers une démarche positive. Comme l’explique Christiane Flouquet, administratrice du Prif, « il s’agit avant toute chose, de redonner confiance dans les capacités de chacun, (…) présenter les bénéfices de la prévention et non les risques du vieillissement ». L’ensemble des franciliens peut participer à ces ateliers qui s’adressent à toute personne retraitée, quel que soit son régime de retraite.

La "communication positive" est l'une des signatures du Prif

Michèle Delaunay défend  l’idée que l’anticipation et la préparation à l’avancée en âge constituent une réponse essentielle à la question du « bien-vieillir ». La visite des locaux a été l’occasion de rappeler qu’avec l’Adaptation de la société au vieillissement et l’Accompagnement de la perte d’autonomie, la Prévention constitue l’un des trois volets de la loi Autonomie, sur laquelle travaille actuellement Michèle Delaunay.

Michèle Delaunay a présenté les grandes lignes de la loi Autonomie

Après un moment convivial où elle a pu essayer les activités proposées (chariot-chaise, ergothérapie, objets du quotidien), la ministre n’a pas oublié de saluer l’initiative des trois organismes.  Pariant sur le fait que d’autres regroupements d’acteurs s’inspireront de cette démarche positive, la ministre a souhaité que « cette culture de la prévention devienne constitutive de l’avancée en âge ».

Michèle Delaunay essaie un chariot-chaise

Pour plus de renseignements sur le Prif :

Le site du Prif

contact@prif.fr

01 57 21 37 47

Lettre d’Albert Camus à son instituteur, Louis Germain

Cher Monsieur Germain,

J’ai laissé s’éteindre un peu le bruit qui m’a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler de tout mon cœur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n’ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j’en ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne me fais pas un monde de cette sorte d’honneur.

Mais celui-là est du moins une occasion pour vous dire ce que vous avez été, et êtes toujours pour moi, et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers  qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève. Je vous embrasse de toutes mes forces.

Affectueusement,

Albert Camus

 

Lettre écrite le 9 novembre 1957 par Albert Camus après qu’il vient de recevoir le prix Nobel à son instituteur Louis Germain

 

 

Le cycle des acanthes

S’il y a un moment où je regrette de n’être pas entourée de petits enfants, c’est quand la nature se révèle autour de moi pour ce qu’elle est : le plus formidable des outils pédagogiques.

Tout à l’heure, bienheureusement atterrie dans mon jardin, je me suis adonnée à un sport très fin : la cueillette des graines d’acanthes.

Il faut à cet exercice un peu de familiarité avec cette grande et noble plante qui n’a pour autant aucune valeur marchande. On  comprend le facile symbole. L’acanthe, qu’aucun pépiniériste, aucune chaîne jardinière n’a encore repérée, est de ce point de vue de l’ordre des biens de l’esprit, de ceux que l’on partage, que l’on donne ou que l’on échange pour les seuls plaisir et amitiés.

Elle n’en est que davantage un outil pédagogique enviable et tout autant le cycle exemplaire de son cours. Fort résistante, elle sort de l’hiver ridée, fanée ou carrément gelée. Une coupe sévère des feuilles endolories accélère le prodige : d’autres plus petites, plus vertes, plus fortes, plissées mais cette fois comme des nouveaux nés, non comme de très vieilles dames, repartent dès les jours suivants. L’acanthe est robuste, preuve que les mauvaises herbes peuvent être belles et bonnes.

Quelque part entre avril et juin selon les climats, part du coeur de ce qui ressemble alors à une somptueuse salade dont trois feuilles suffisent à faire un fragile déguisement à une petite fille, une sorte de tout petit champignon qui va bientôt se hisser, se hisser, sur une hampe solide, dépassant glorieusement la plus haute feuille. La plus grande de celles que j’ai coupées ce matin mesurait un bon 2 m 50.

De semaine en semaine (et pour moi de  dimanche en dimanche quand je les retrouve), ces hautes hampes se couvrent de boutons puis de fleurs mauves, penchées de chaque côté de la hampe, le tout avec une élégance très aristocratique : port droit et élevé, grâce des fleurs courbées comme des petites princesses timides et étonnées d’être là.

L’été avance. Les petites princesses fanent doucement autour d’une noix verte et lisse qui va bientôt brunir.  En se promenant le long de ces « vivants piliers », on entend bien souvent des craquements : la surface de la noix éclate, le petit nid bien protégé où dorment les graines se découvre et les uns et les autres peuvent s’arrondir au doux soleil jusqu’à être gorgé de toutes les chaînes de réactions chimiques qui les feront le printemps suivant revenir à l’alpha du cycle de l’acanthe.

Il est souhaitable de ramasser ces graines, au demeurant brillantes et brunes comme de doux grains de café  : elles sont sinon projetées au quatre coins du jardin, lequel en 2 ou 3 générations s’en trouvera couvert à l’égal du jardin d’Yves Saint Laurent à Marrakech qui partageait avec moi cette belle amitié. Oserais-je dire : « excusez-moi du peu », car comme on sait ce sont nombre de poètes, de tailleurs de pierre, de joaillers et de bâtisseurs de cathédrales qui se trouvent réunie dans cette confrérie.

Seul tout petit désagrément : outre la prolificité de la plante, les petites piqûres du bout des doigts quand on veut séparer la graine de son cocon de petites feuilles séchées et acérées. Rien de vraiment désagréable, juste un petit rappel que l’homme n’intervient jamais tout à fait impunément dans le cycle de la nature.

Maison de retraite Solemnes Domaine de la grange : «Ne pas nier les libertés mais les organiser »

A Savigny, l’EHPAD du Domaine de la Grange accueille 141 personnes. Toutes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer. Plus qu’un choix, une conviction qui guide les projets de la société Solemnes : réunir dans un même lieu des personnes atteintes d’Alzheimer permet de toutes les intégrer au projet de l’établissement, qui est ainsi la plus grande unité Alzheimer de France et vient d’ouvrir la première unité d’hébergement renforcée du département (77).

La priorité ? Garantir la liberté d’aller et venir, en toute sécurité. Cela peut sembler difficile lorsque l’on s’adresse à des personnes atteintes d’Alzheimer : fugues, désorientations… Les risques sont nombreux. Mais ils ne doivent pas être un frein à la liberté de circuler. C’est pour cela que cet établissement a misé sur une architecture unique, qui offre aux résidents un immense parc paysager, un jardin sensoriel et de nombreux espaces communs, le tout dans un espace entièrement clos. Jugez donc par vous-même !

 

Le projet de l’établissement ne s’arrête bien sûr pas à son architecture. Le bien-être des personnes est érigé en priorité absolue. On citera par exemple les projets de vie personnalisés, les animations sensorielles adaptées aux personnes atteintes d’Alzheimer, la balnéothérapie pour accompagner les patients en fin de vie…

L’implication du personnel est un élément-clé de ce programme. Tous sont formés régulièrement et spécifiquement pour connaître et savoir appréhender la maladie d’Alzheimer. Le recrutement se fait certes sur le savoir-faire mais aussi sur le savoir-être : les personnes recrutées doivent avoir envie de partager et développer ce projet d’établissement, tout en y prenant entièrement leur place.

Les familles des résidents sont loin d’être en reste. Elles racontent avoir trouvé une atmosphère différente dans cet EHPAD. Le sentiment de culpabilité, qui accompagne souvent la décision d’y faire entrer un proche, y est moins pesant. Un proche précise: « J’ai appelé de nombreux EHPAD pour ma femme. A chaque fois on me demandait de prendre rendez-vous pour une visite. Quand j’ai appelé ici, on m’a simplement répondu de passer quand je le souhaiterai. C’est ce que j’ai fait, j’ai été très bien reçu et j’ai tout de suite senti  qu’on allait bien s’occuper d’elle ».

Chaque résident peut meubler sa chambre comme il le souhaite

De la balnéothérapie est proposée aux patients en fin de vie (Copyright DICOM/Jacky D. Frenoy)

La méthode dérange parfois. Elle peut même faire l’objet de critiques. Mais les familles, les résidents et le personnel sont unanimes : ici, malgré Alzheimer, la liberté demeure. Et c’est certainement la meilleure preuve du respect de la dignité que l’on puisse donner.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel