m

Les Unités de Soins de Longue Durée

Les unités de soins de longue durée accueillent les patients âgés « polypathologiques » (à maladies multiples) dont l’état ne permet plus l’admission en maison de retraite médicalisée.

En très grande majorité, elles sont hospitalières et publiques. Le secteur commercial n’a pas investi ce champ, lourd et exigent. Pour 99,5% des patients qui y entrent, il s’agit du dernier domicile et nous avons à leur égard des obligations particulières. La moyenne de durée de séjour est de un an et demi mais beaucoup de malades décèdent dans les trois premiers mois.`

Ce secteur relève du Ministère de la Santé mais nous participons à un groupe de travail visant à améliorer la situation des malades, des personnels et des unités elles-mêmes qui correspondent souvent à des locaux anciens, ne répondant pas à toutes les exigences d’un hôpital moderne.

Beaucoup a été fait, beaucoup reste à faire. C’est bien le sujet de la fin de vie qui est en cause. Non les derniers jours, mais les derniers mois, le dernier lieu que l’on connaîtra, les dernières personnes qui apporteront leurs soins, les derniers repas…

On le dit et on le répète : notre société sera jugée sur ce qu’elle fera du dernier temps de la vie. Accompagnement, financement.. Nous sommes tous concernés à la fois individuellement et collectivement.

La journée de solidarité

A-t-elle encore un sens, autre que son utilité concrète ? Combien de Français sont-ils capables de dire à quoi elle correspond et les circonstances de sa mise en oeuvre ?

Il n’y a pas là-dessus de chiffres mais force est de constater que les nombreux aménagements qu’elle a subis lui ont fait perdre beaucoup en lisibilité. Pour certains elle demeure une journée travaillée en remplacement du jour férié du lundi de Pentecôte. Ceux-là sont loin d’être la majorité. Le plus souvent elle a été transformée en une journée de RTT travaillée et dans d’autres tronçonnées en heures et quelquefois en 1/4 d’heures supplémentaires dans le cours de l’année.

Initialement très contestée car elle s’adressait aux seuls salariés, elle concerne aujourd’hui tout le monde, ainsi que les revenus boursiers, à l’exception des travailleurs indépendants. Le vieillissement est universel, le risque de handicap aussi, reconnaissons qu’il ne serait pas hors de sens ni de bon sens que cette contribution le soit aussi.

Cette journée, mise en place après la déflagration de la canicule d’août 2003, rapporte 2,4 milliards au budget de la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie, elle aussi installée dans le sillage des 15000 morts de 2003. Cela ne constitue qu’un plus de 10% du budget total de la CNSA, le reste étant issu de l’ondam médico-social et de la CSG.

Les Français peuvent et doivent être rassurés : le fruit de leur journée supplémentaire de travail va bien aux âgés et aux handicapés : investissements dans les établissements, améliorant à la fois les conditions de vie des résidents et les conditions de travail des équipes, « médicalisation » c’est à dire financement des postes d’aides soignantes, soutien du secteur de l’aide à domicile.. et aussi, marginalement, financement de travaux de recherche pour une meilleure prise en charge de l’âge.

L’extension cette année de cette journée aux retraités imposables, sous la  forme d’une contribution additionnelle de solidarité (CASA) d’un taux de 0,3% de leur revenu annuel (la proportion d’une journée de travail) contribuera dès 2014 au financement de la loi sur le vieillissement et l’autonomie que j’ai mission de préparer pour fin 2013.

Un billet un peu technique ? Plus que cela, du moins je le voudrais ainsi : comprendre le sens des choses constitue le premier pas, et un pas indispensable, à la participation à la vie publique.

 

Voix de Malraux

Voix de Malraux sur France inter. Pas étonnant que Guaino ait eu l’envie de l’imiter.

Ces hommes -là sont inimitables. Ils sont un moment, un éclair, un talent. Et même s’ils ont tort, de là où ils parlent, ils ont raison.

Ils font, 20, 30, 50 ans après, partie du patrimoine. Comme une cathédrale dont personne ne sait comment elle tient debout, un portrait dont on ne sait pourquoi il fascine, un souvenir qui est quelquefois un regret, quelquefois un espoir.

 

 

L’inconnu

Parti pris, c’est bien possible, mais je trouve bien souvent les âgés plus incandescents que les jeunes. J’ai des tas de (mauvaises) raisons à ce jugement et en premier le privilège de mon Ministère qui m’amène à rencontrer les plus engagés, les plus brillants, les plus stimulants de ces âgés.

Tous me démontrent la vigueur de pensée et de comportement qui les a menés non seulement à cet âge mais à ce rôle d’éclaireurs du siècle où ils sont parvenus et je suis frappée toujours de la simplicité de leur abord. Tel qui fut et demeure un grand acteur paraît presque s’excuser de l’être encore, tel qui accéda aux plus hautes cimes de l’Etat paraît le tenir pour bien peu et surtout ne vouloir donner aucun conseil, telle autre choisit de sourire avec grâce de ce qui fut pour mieux se tourner vers ce qui vient. Comme si l’âge apprenait une essentielle modestie en face, justement, de l’essentiel.

Pour faire bref, je n’ai pas rencontré dans le cours de cette année de Ministère un seul de ces agés, en en étant déçue. Tous m’ont donné envie. D’être, et un tant soit peu de leur ressembler.

Pour autant, de ces dernières semaines, de ces derniers mois, l’un émerge, par la complétude de ce qu’il dégage : simplicité, profonde gentillesse (j’allais écrire « gentillesse philosophique »), attention au monde, culture perceptible comme une sorte de terreau naturel… Tout cela sous des sourcils broussailleux, une grande aptitude à sourire, ni propension, ni réserve factice à parler du soi, bref le type dont vous ne saviez rien dix minutes avant que ce que tout le monde en sait et dont, en le quittant, vous aimeriez savoir tout et même au-delà.

Plus j’en dis, plus j’hésite à dire son nom. Une telle pépite, comme on dit désormais dans le champ de l’économie, devrait être tenue secrête. Venu à mon Ministère moitié métro, moitié pied, connu rigoureusement de 100% de ceux qui l’allaient croiser lors de sa visite (huissiers, secrétaires, cuisinier, agents administratifs divers..) ce qui n’est pas le cas des plus en vue des politiques, il fut tel qu’en quelques minutes la conversation était naturellement engagée, je dirais presque poursuivie alors que je ne l’avais jamais rencontré. Avouons-le, cet homme a pour cela un atout : il écrit.

Cet atout, qui le met délibérément au-dessus de bien d’autres, qui font écrire ou qui prétendent écrire, se double d’un autre, qui au premier abord paraît anodin: il parle.

On s’étonnera qu’une telle qualité soit discriminante. Tout le monde parle de nos jours, et pas seulement à tort et à travers, pas seulement pour ne rien dire, pas seulement pour dire quelque chose. Celui-là parle comme il écrit : naturellement.

Pas une once de langue de bois, pas une autre de  m’as-tu-vu-isme, il parle comme j’aime, dans le poste et ailleurs, pour qu’après l’avoir écouté, on sorte plus fort et plus instruit.

Je dis, je dis pas ?  Ce jeune homme aux sourcils broussailleux, à l’accent mêlé d’une fine et rassurante pointe de gascon, comme devait l’avoir Montaigne, s’appelle Michel Serres.

Mandat de protection future : une disposition à mieux connaître

Le mandat de protection future est l’une des principales mesures innovantes de la loi 2007 relative à la protection juridique des majeurs, qui a permis de remettre au cœur du dispositif la personne protégée. Il doit permettre à toute personne d’organiser pour l’avenir sa protection, ainsi que celle de ses biens, pour le cas où elle ne serait plus en mesure de le faire elle-même en raison de son état de santé physique et/ou mental. Il a pour objectif entre autres d’éviter, autant que faire se peut, l’ouverture d’une mesure judiciaire de protection, donnant ainsi la priorité, comme le stipule l’article 447 du code civil, à la famille ou à un proche.

Un dispositif d’information auprès des services, une plaquette de présentation dans les juridictions et un formulaire Cerfa sur le mandat de protection future existent d’ores et déjà. Mais le mandat de protection future a été contracté aujourd’hui par un peu plus de 1000 personnes en France, alors qu’il est contracté par plus du tiers de la population au Québec, et plus de 53% chez les Québecquois de plus de 55 ans.

Un plan de communication commun Ministères de la justice/ Affaires sociales pourrait être envisagé, avec des relais tels que le Conseil Supérieur du Notariat, les CLIC et les MDPH, les sites des ministères afin de mieux faire connaître cette possibilité pour chacun d’anticiper en matière de protection de ses droits.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel