Un article, très opportun, dans l’Yonne républicain. Qu’un twitto me transmet, puis un autre. Et ensuite un autre article, puis un autre, puis un autre… Et un univers de complexité, d’erreurs, voire de fautes, mais plus encore de petites et grandes probables bassesses; de « différents financiers », mais aussi de réactions généreuses, ou moins généreuses, d’indignations, de soutiens mais aussi de critiques… Bref le vent du buzz au-dessus d’un de ces nids d’oiseaux divers entourant les grands âgés.
La vieille dame, expulsée à l’orée d’un week-end pour cause d’impayés à sa maison de retraite est devenue en quelques heures, sans doute une héroïne de roman restant à écrire, mais surtout l’oeil d’un petit cyclone médiatique dont elle n’a cure et peut être pas même consciente.
Pour la ministre que je suis, un coup de projecteur sur la pâte difficile que je travaille depuis six mois : l’immense complexité, humaine, administrative, réglementaire, éthique, de la politique de l’âge.
La vieille dame a 94 ans, deux fils dont l’un est médecin. Depuis deux ans, elle vit dans une maison de retraite à caractère privé lucratif, de bon standing apparent, dont le tarif hébergement quotidien (à la charge de la résidente et/ou de sa famille) est de 124 euros par jour. Selon le directeur, le montant de la retraite de la dame suffirait à y pourvoir.
Ces informations s’égrènent au cours de la journée, transmises par l’Agence Régionale de Santé que j’ai diligentée sur place, par le médecin des urgences qui a accueilli la vieille dame dans son service, point de chute après son départ de la maison de retraite et l’histoire se construit, évoluant d’une faute professionnelle -celle de la maison de retraite- à une défaillance de solidarité et de soutien familial.
J’ai promis d’informer de toutes les suites de cette affaire à la fois individuelle et sans aucun doute universelle par les enseignements dont elle est porteuse, en premier lieu pour nous qui avons en charge cette « politique de l’âge » que je crois si cruciale dans ce XXIème siècle débutant.
En voilà les premières lignes. La vieille dame est ce soir « à la demande de sa famille » admise dans la clinique privée où travaille l’un de ses fils. « Pour des examens ». Est-ce son souhait ? Est-ce légitime ? N’eût-il pas mieux valu qu’elle demeurât où elle résidait depuis deux ans ?
Essayons de savoir plus avant, de comprendre et d’agir pour que les droits de cette vieille dame, sa dignité et son bien être, ainsi que ceux de toutes celles et ceux qui lui ressemblent, présents et à venir, soient mieux protégés, respectés et compris.