PS : un congrès qui fait du bien
Rose, pas morose, le congrès PS n’a pas été et de loin, cet emplâtre sur une jambe de bois que prédisaient quelques-uns des journalistes inspirés qui espéraient poursuivre le bashing intensif de ces dernières semaines. Même le « haro sur le Ayrault » n’a pas eu la prise annoncée sur les quelques milliers de militants réunis à Toulouse.
Inutile, bien sûr que non. Le Congrès a montré que le Parti Socialiste savait se rassembler quand il en était temps. Nous sommes aux affaires dans un moment où la France est au plus bas et où les paramètres décisifs pour son avenir affichent tous un franc rouge et les Français une inquiétude généralisée que personne ne peut honnêtement mettre au compte de nos 5 mois de gouvernance. L’ump elle-même ne s’y risque pas et la campagne des deux ténors qui font la course pour sa présidence se résume à proposer ce qu’ils ont soigneusement évité pendant 5 ans et en premier lieu, le retour sur les 35 heures et l’abolition de la durée légale du travail. Olof Palme affirmait régulièrement que l’on devait se comporter dans l’opposition comme si l’on était au pouvoir et au pouvoir comme si l’on était dans l’opposition. L’ump de Fillon et de Copé démontre chaque jour le contraire.
Deuxième mérite de ce congrès : le nouveau Premier Secrétaire Harlem Désir y a été adoubé, adopté et acclamé sans arrière-pensées à l’issue d’un discours tout à fait du niveau de ses prédécesseurs, illustrant le principe médical que « la fonction crée l’organe ». Entré il y a trois jours dans ce congrès comme « le bon soldat Harlem », il en est sorti comme « le général Désir ». Le processus de son élection n’était pas propre à susciter l’enthousiasme, il a su le faire oublier. Aujourd’hui, il a beaucoup d’atouts dans son jeu. Ne lui barguignions pas notre confiance.
Contente alors ? Allons, juste un bémol. L’absence de notre grand enjeu qui est de transformer la révolution de l’âge en un défi réussi. C’est d’ores et déjà une des grandes causes du « nouveau modèle français ». Je ne l’ai portée jusqu’alors qu’auprès des Français sur le terrain. Preuve que je dois m’employer à le faire aussi dans nos instances internes pour que chacun puisse s’en emparer et ait envie de la porter à son tour autour de lui.
Le pire n’est jamais sûr et je suis raisonnablement confiante en notre capacité de retrouver la confiance de ceux qui ont été essorés par le pilonnage médiatique de ces dernières semaines.
Soyons unis, soyons forts, soyons libres.