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« Le lion est mort ce soir »

Henri Salvador le chantait, l’air, les paroles me sont revenues en apprenant la nouvelle.

Il ne s’agit pas du lion mais de la lionne. Forcément lionne comme dirait Marguerite Duras. Née en 1898, ayant fait plus que traverser le siècle, deux guerres mondiales et quelques autres, un incroyable bouleversement du monde et des technique, Marie-Thérèse Bardet est morte à l’âge de 114 ans.

Doyenne de la France, 6 ième personne la plus âgée au monde, elle nous parait pourtant presque jeune. Les centenaires se comptent par milliers et c’est aujourd’hui de très nombreux Français qui approcheront ou atteindront cet âge.

Quand je dis « aujourd’hui », cela veut dire demain matin. Ceux qui ont aujourd’hui mon âge, qui twittent, bougent, font marcher les associations, soutiennent leur famille (les plus vieux comme les plus jeunes), sont l’armature de la cohésion de notre société, ceux-là sont appelés à être jeunes très longtemps et à mourir très vieux.

Si nous réussissons… Si nous réussissons à faire comprendre que ce qui a été le plus grand progrès du XXe siècle, est aujourd’hui le plus grand défi politique du XXIe. Si j’arrive à obtenir de tous l’espace de cerveau disponible et les moyens financiers pour que tous puissent vieillir dans l’honneur, dans la dignité et le bien-être.

Combien de générations coexistent dans la famille de notre doyenne ? A elles toutes, j’adresse toutes mes condoléances et mon amicale pensée.

Notre réforme des retraites : 70% des Français approuvent

Hier en Conseil des Ministres nous avons entériné notre (contre-)réforme des retraites permettant aux Français ayant commencé à travailler tôt de faire valoir leurs droits à 60 ans.

Le détail de la mesure, prise par décret, mérite d’être donné et expliqué.

Tous les Français pouvant justifier de 41,5 ans de cotisations pourront s’ils le souhaitent partir en retraite à 60 ans au lieu de 62. Cela concerne 110 000 personnes, soit le  cinquème de la tranche d’âge.

Cette mesure concerne donc des carrières longues qui, si elles étaient parties à 62 ans, auraient cotisé 44 ans, voire davantage (45, 46)  s’ils ont commencé à travailler avant 18 ans. Pour cette longue durée de cotisation, ils n’auraient bénéficié d’aucun bonus relativement à ceux qui auraient juste leurs 41, 5 ans.

Les personnes concernées ont le plus souvent fait des métiers pénibles et ce sont aussi souvent des femmes.

Ces femmes bénéficieront de la prise en compte de 2 trimestres supplémentaires en cas de congé de maternité.

Deux trimestres également pour les périodes de chômage.

Cette mesure de justice est entièrement compensée par une hausse des cotisations de 0,1% soit 1,4 euros par mois pour un smic et 2 euros pour un salaire de 1600 euros.

Elle est approuvée par 70% des Français. Et elle correspond à la lettre et en heure aux engagements de François Hollande.

Mise au point

Après 5 posts successifs sur facebook, ceux-ci à caractère plus que désobligeant m’accusant de n’avoir  « aucune intégrité » et me qualifiant d’ « immature », un commentateur de mon profil facebook se plaint de l’intervention de Klaus Fuchs évoquant une « intervention incontinente ».

Venant après la succession quasi harcelante des posts de ce commentateur (coutumier du fait), ce qualificatif désigne à l’évidence une incontinence verbale et il m’apparait très malséant de l’assimiler à l’incontinence que peuvent avoir des malades prostatectomisés, âgés ou atteints de troubles musculaires.

Je me permets à ce sujet  la définition du Trésor de la Langue Française (TLF, disponible en ligne) qui situe en première place (l’ordre est celui de la fréquence d’usage) la définition suivante d’ « incontinence » : « manque de retenue en matière de langage; fait de parler trop abondamment ou dans  un registre trivial par liberté d’expression »

L’auteur des posts à répétition -qui l’est aussi d’une lettre ouverte sur le sujet-  devrait mesurer ses propos, ses comparaisons et ses conclusions à mon égard comme à celui de mon mari.

Mobilisation générale !

Un sondage sur les intentions de vote dans la circonscription emblématique de Bordeaux où je suis candidate avec Vincent Feltesse vient d’être publié. Malgré son caractère encourageant, je ne dérogerai pas à la règle que j’ai toujours observée de ne jamais faire état des sondages, ni de les commenter.

Les sondages ne sont qu’un instantané très parcellaire et ils risquent, bien ou mal, d’influencer le vote. Favorables, ils démobilisent; défavorables, ils démoralisent. Dans toutes mes campagnes, j’ai tracé sans m’en occuper. La règle me parait meilleure que jamais.

C’est donc la mobilisation générale que nous devons décréter à Bordeaux (comme partout ailleurs !). Je ne me risquerai pas à utiliser le mot choisi par Alain Juppé dans les dernières semaines de la présidentielle : « mobilisation totale ». Il rappelle trop la « guerre totale » décrétée en d’autres temps.

François Hollande a obtenu, avec 59% des voix, un résultat que jamais la gauche n’avait atteint depuis la guerre dans notre ville, à aucun type d’élection et nous avons la belle mission de transformer l’essai dans notre circonscription, la seule purement bordelaise, celle qui fut taillée au millimètre pour être et demeurer « la circonscription du Maire » et dont Alain Juppé s’est retiré in extremis.

Notre concurrent ump renoue avec les méthodes de ce parti à l’occasion de chacun des derniers scrutins : le harcèlement téléphonique.

J’abhorre cette méthode qui contrevient à l’esprit sinon à la lettre du code électoral que nous devrons réformer pour tenir compte des  nouveaux moyens de communication et en particulier d’internet. Mais aussi parce qu’il est un moyen de contourner la rigueur des comptes de campagne, le nombre d’appels étant invérifiable.

Il semble que la débauche d’appels atteigne un paroxysme. Un Bordelais sur liste rouge me saisit pour clamer son indignation : « Comment votre concurrent peut-il avoir mon numéro ? ». Un autre, habitant d’Ambarès, s’étonne auprès de moi d’avoir été appelé pour soutenir le « candidat d’Alain Juppé » (sic) et invité au meeting que ce dernier tiendra à l’Athénée municipal de Bordeaux, aux côtés du candidat.

Ce ratissage très large, cet appel à des fichiers dont l’origine et la nature restent incertaines posent question.

Pour nous, la mobilisation est sur le terrain et dans les boîtes aux lettres. Sans oublier internet et vous trouverez en ligne  dans la section élections de ce blog le bilan de mes cinq années de mandat et le programme que nous porterons en parfaite complémentarité avec Vincent Feltesse.

Toutes les voix compteront, pour autant toutes les voies ne me paraissent pas permises pour les obtenir. Nous avons choisi la clarté d’une campagne électorale écartant toute action souterraine. C’est pour moi la condition de la confiance des électeurs.

 

 

De l’exemplarité parlementaire et ministérielle

Dans mon bilan, dans mon programme, vous trouverez ces deux questions, loin d’être insignifiantes : la réserve parlementaire et l’ « indemnité représentative de fonctionnement » des parlementaires.

Curieusement, l’une et l’autre  viennent à la surface de l’actualité quelques jours seulement avant les élections législatives alors que nous sommes quelques députés à avoir bataillé de longue date pour la réduction de l’une et le contrôle de l’autre. « Médiapart« , « Marianne« , notre quotidien régional Sud Ouest s’en emparent avec raison mais peut-être aurais-je préféré que les uns et les autres fussent plus tôt réactifs à nos efforts et à nos propositions.

Le sujet est austère. Pour autant, il est au cœur du devoir d’exemplarité des élus qui auront l’honneur dès le 17 juin de redresser la France et d’être à ce titre les nouveaux hussards noirs de la République.

La réserve parlementaire est une enveloppe financière attribuée à chaque députée pour soutenir des projets d’intérêt local. Jusque-là, rien à dire, sauf que son montant total, son opacité, l’inégalité d’attribution entre les parlementaires de la majorité et ceux de l’opposition en font un boulet que trainent injustement les mieux intentionnés et les moins dotés d’entre nous.

Pour les députés de base et d’opposition (ma pomme) 30 000 euros annuels dont mon usage à destination d’associations en péril œuvrant dans le social a été régulièrement publié. Pour le Président UMP de l’Assemblée, 6 millions d’euros, soit un différentiel de 1 à 200. Inexplicable, inexcusable.

Il m’a fallu des mois pour obtenir suffisamment de renseignements avant de déposer à l’Assemblée une résolution visant à limiter, à égaliser entre chaque parlementaire de la majorité ou de l’opposition  (tous sont représentants de la Nation) le montant de cette réserve. J’y suis parvenue et cette résolution, que j’espère fondatrice, fait partie de mon bilan.

Pourquoi une « résolution » et non pas une proposition de loi ? Parce que la « réserve » n’apparait nulle part sous ce terme dans nos lois et en particulier dans le projet de loi de finances. Elle fait partie, tassée dans un coin obscur, des « fonds locaux d’investissement » et que l’on ne peut légiférer que sur un objet politique clair et relevant de la loi. Donc j’ai dû adopter la forme d’une résolution.

L’ IRFM, dont le sigle ressemble par son imperméabilité aux IUFM (Ioupmfe !) si malmenées pendant le quinquennat précédent. L’une est l' »Indemnité de Représentation et de Fonctionnement de Mandat », l’autre l' »Institut Universitaire de Formation des Maîtres ». Rien à voir donc sauf l’opacité du sigle. La grand-mère de Martine Aubry aurait pu dire « quand il y a un sigle, c’est qu’il y a un bigle ». C’est-à-dire quelqu’un qui voit mal parce qu’il y a quelque chose à ne pas montrer trop clairement.

 Cette indemnité, légitime dans les faits (permanence parlementaire et son équipement, édition de documents d’information, frais de représentation…) ne l’est pas dans son manque de transparence. Ma proposition est simple : un remboursement des frais sur facture après contrôle de leur adéquation à l’exercice du mandat parlementaire  et détermination d’un plafond. Je suis persuadée que cette proposition sera mise en œuvre au cours de la prochaine législature. Si nous obtenons la majorité, car c’est un domaine où la droite majoritaire depuis 10 ans n’a pas brillé par ses propositions.

Elémentaire, mon cher Watson ?  Oui. Et pourtant quel mal ai-je eu à y intéresser quiconque jusqu’à ce que l’approche des législatives réveille les oreilles des médias !..

 

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel