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Table ronde : « Médecine du travail »

Hier soir, Michèle Delaunay animait une table ronde regroupant des professionnels de la santé, des médecins du travail, des syndicats, des membres de CHSCT et des chefs de services sur le thème de « La Médecine du travail ».

Désignée co-rapporteur sur la mise en application de la loi n°2011-867 du 20 juillet 2011 relative à l’organisation de la médecine du travail par la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, Michèle Delaunay est particulièrement sensible aux questions de la santé/souffrance au travail et a souhaité organiser cette table ronde afin de recueillir les témoignages de professionnels. En effet, le travail doit être un outil d’épanouissement personnel et d’autonomie pour tous, et aujourd’hui, ce pacte se dénoue et on parle de plus en plus de souffrance au travail que de santé au travail.

Les débats ont été mené par une soixantaine de participants et plusieurs grands points ont été abordé :

– la pénurie de médecins du travail : 16 000 médecins du travail pour 5 millions de salariés dans le privé

– la nécessité de redonner son importance aux CHSCT dans la loi (aucune mention)

l’importance, avant toute chose, de la prévention tant par les entreprises que par les médecins du travail ou les médecins traitants

– la fréquence des visites : la loi stipule désormais que les visites ne sont plus nécessairement biennales mais ne fixe pas de date limite maximale

– une grande inquiétude dans le suivi des professions « intermittentes » avec plusieurs employeurs

– le rôle du médecin du travail sur le plan de la santé publique face à une paupérisation croissante

– la problématique de l’association des médecins du travail et des services de ressources humaines : confiance dans le médecin, questionnement sur le secret médical …

Réserve Parlementaire : l’exigence de transparence et d’exemplarité de la vie politique

Non, ce n’est pas un mince sujet, dans une période où l’on multiplie les taxes pour renflouer le budget de l’Etat : 145 millions d’euros, distribués aux Parlementaires en fonction de leur proximité du pouvoir et sans aucune transparence.

145 millions est un chiffre moyen, légèrement variable selon les années, répartis entre Assemblée Nationale et Sénat au prorata du nombre de Parlementaires : 90 millions pour l’Assemblée, 55 pour le Sénat. La somme est à l’évidence beaucoup trop importante pour une enveloppe destinée à « soutenir des actions locales » qui relèvent d’autres pouvoirs que le législatif et surtout qui ne relèvent d’aucun critère précis de destination. J’y reviendrai.

Beaucoup plus gravement encore, la répartition entre les Parlementaires est discrétionnaire en fonction de la proximité du Pouvoir de chacun d’eux. La somme allouée varie de 1 à 200 selon les cas ; 30 000 euros annuels pour le député d’opposition de base (dont moi bien sûr), 6 Millions d’euros pour le Président de l’Assemblée Bernard Accoyer et 3,9 millions d’euros pour le sénateur ump Philippe Marini. Mon propos n’étant pas la délation, je ne donnerai pas d’autres chiffres. Les différences d’attributions sont proprement abracadabrantesques et témoignent des pratiques discrétionnaires du pouvoir.

Que faut-il faire ? Et que nous avons fait tout au long de cette mandature sans jamais rallier les votes de la droite. Je cite par exemple la proposition de loi de Gaëtan Gorce « Pour une République décente » et celle, plus récente, de du député vert François de Rugy, qui dépassaient d’ailleurs l’une et l’autre le cadre de la Réserve.

J’avance trois exigences qui sont l’objet d’un projet de Résolution présenté à mon groupe puis à l’Assemblée :

– la transparence et la pubicité (=publication au journal officiel) des sommes attribuées à chaque parlementaire. Ce serait déjà un grand pas dans la marche vers la raison pour chacun d’eux de savoir que chaque Français peut l’interroger sur ce qu’il reçoit et sur ce que son concurrent ou son voisin de circonscription reçoit.

– la réduction de l’enveloppe globale dans une période où il est demandé beaucoup d’efforts aux Français. 145 millions d’euros n’ont pas de raison d’être. Le dixième suffirait.

– l’égalité absolue d’attribution entre chaque parlementaire

Concernant ces deux derniers points (réduction et égalité), si le montant de la réserve était, pour chaque parlementaire, égal au montant de base de 30 000 euros, son montant total serait de 17 millions d’euros au lieu de près de 150 millions.

C’est l’objet de la « résolution » que je vais proposer à l’Assemblée sur ce sujet hautement sensible et pour lequel il relève de Sherlock Holmes d’obtenir des informations. Cela n’est plus acceptable. Les Français ont constitutionnellement droit à la transparence de comptes publics.

En outre, il est indispensable que les Parlementaires s’astreignent à informer précisément leurs électeurs de l’usage qu’ils font de cette réserve. C’est ce que j’ai fait de manière régulière dans mes lettres successives de Députée. Le relevé global est en page « Bordeaux » de ce blog. Cet usage (soutenir des actions ou des associations en grande difficulté) justifie que je ne sois pas favorable à une disparition pure et simple de la Réserve.

Le texte complet de la Résolution figure en page « A l’Assemblée », ainsi que le principe constitutionnel qui l’introduit et fonde sa légitimité.

En juin, chacun de ceux qui auront l’honneur de reconstruire la France autour de François Hollande -si les Français lui en donnent mandat-, seront en première ligne pour ce compte précis et cet usage rigoureux de l’argent public.

PROPOSITION DE RESOLUTION : réserves ministérielles et parlementaires

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CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958 TREIZIÈME LÉGISLATURE

PROPOSITION DE RESOLUTION visant à instituer un cadre légal et transparent pour les réserves ministérielles et parlementaires

EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,

Alors que la France affronte une crise de la dette sans précédent et que le gouvernement présente plan de rigueur après plan de rigueur, il paraît plus que jamais urgent de rationaliser les dépenses de l’Etat et surtout de garantir à nos concitoyens une véritable transparence dans l’utilisation des finances publiques.

A cet égard, la pratique des réserves ministérielles et de la réserve parlementaire mérite que le législateur lui donne un cadre légal, afin de garantir des règles d’attribution et d’utilisation transparentes.

Issue d’une pratique apparue sous la présidence de Georges Pompidou, la réserve parlementaire est une enveloppe de subventions votée à l’occasion de la loi de finances, dont l’allocation et la répartition dépendent du Parlement : un volume de crédit est mis à disposition de chacune des assemblées pour contribuer au financement d’opérations d’intérêt local, ces crédits étant imputés sur les budgets des ministères concernés. Chaque parlementaire se voit ainsi attribuer une somme, qu’il répartit ensuite à destination de collectivités ou d’associations de sa circonscription pour la réalisation de projets qu’il souhaite soutenir. On estime que la réserve parlementaire s’élève chaque année à environ 90 millions d’euros pour l’Assemblée nationale et 55 millions d’euros pour le Sénat.

Relevant davantage de l’usage parlementaire que du droit, la réserve parlementaire ne repose sur aucun texte, qu’il soit législatif ou réglementaire. Ses modalités d’adoption comme sa mise en oeuvre restent donc particulièrement opaques.

Ainsi, l’adoption de ces crédits, par des amendements gouvernementaux, introduits sur demande des commissions des finances de chaque assemblée en deuxième délibération de la discussion du projet de loi de finances initiale, constitue un contournement de l’article 47 de la loi organique relative aux lois de finances du 1er août 2001. Cette procédure dérogatoire exclut ces crédits du droit commun budgétaire, mais implique également un statut ambigü pour les sommes ainsi adoptées. En effet, la « réserve parlementaire » semble bénéficier du statut inédit de « domaine financier réservé parlementaire »  : seule dépense décidée par le parlement, elle est indirectement gérée par lui. Problématique d’un point de vue juridique, cette procédure d’adoption, l’est également d’un point de vue démocratique, puisqu’il est impossible d’appréhender avec exactitude le montant global de ces subventions d’initiative parlementaire.

Une réforme de la pratique de la « réserve parlementaire » implique également une meilleure transparence des critères d’attribution de ces subventions et de répartition des crédits entre les parlementaires. Il semble que ces critères dépendent avant tout de facteurs politiques : appartenance ou non à la majorité, ancienneté dans l’hémicycle, proximité avec la présidence….De même, il n’est fait aucune publicité des montants attribués à chaque parlementaire ou de leur utilisation, ces informations étant considérées comme confidentielles par les Assemblées, non seulement à l’égard des citoyens, mais aussi des parlementaires eux-mêmes, qui ont les plus grandes difficultés à obtenir des renseignements hors de l’utilisation de leur propre « réserve ».

Les ministères disposent également de réserves, dénommées « crédits d’intérêt local », qui contournent le droit commun : si le montant de ces crédits est bien soumis au vote du Parlement, leur utilisation reste à la discrétion des ministères. Comme dans le cas de la réserve parlementaire, ces fonds servent à soutenir des initiatives locales.

Par ailleurs, le Président de la République a encore brouillé l’utilisation de ces « Réserves ministérielles » lorsqu’il a créé un budget annexe à la Présidence de la République en décidant d’utiliser la réserve ministérielle du ministère de l’intérieur. Aujourd’hui, c’est le Président de la République qui attribue aux élus locaux les diverses subventions d’intérêt local que le Ministre de l’intérieur gère habituellement, soit 20 millions d’euros dans le budget de 2012.

Cette évolution est problématique : le Président de la République étant irresponsable devant le Parlement, il ne peut, sans violer la Constitution, disposer de tout ou partie du budget des ministères.

Il ne saurait être ici question de remettre en cause l’existence de ces « Réserves » : ces fonds ont une utilité certaine au niveau local. L’opacité de leurs règles d’attribution et d’utilisation laisse cependant planer le doute quant à leur détournement possible dans un but clientéliste.

Face à ce bilan très partagé de la pratique dite des Réserves, la présente proposition de résolution souligne l’importance de donner un cadre légal et surtout transparent à l’utilisation de ces fonds publics.

PROPOSITION DE RÉSOLUTION Article unique L’Assemblée nationale,

Vu l’article 34-1 de la Constitution,

Vu l’article 136 du Règlement,

Vu l’article 14 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, qui dispose que « Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs Représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée. »

Considérant que le Président de la République ne saurait disposer des ressources de l’Etat, hors celles qui sont attribuées au budget de l’Elysée par le Parlement sur proposition du gouvernement,

Considérant que la Constitution garantit l’égalité entre les citoyens et favorise l’égalité entre les collectivités,

Affirme que la pratique des réserves ministérielles et parlementaires doit faire l’objet d’un encadrement légal :

− Instituant des critères d’attribution transparents et objectifs pour les subventions issues des réserves ministérielles et parlementaires ;

− Établissant une véritable transparence dans l’utilisation des fonds concernés, par le biais d’une publication officielle des montants, des bénéficiaires (ministères et parlementaires), des destinataires des subventions et de la nature des projets.

− Garantissant l’égalité d’attribution maximale entre les Parlementaires.

Le Grand Emprunt passé par pertes et profit

C’est dans une salle remplie jusqu’aux ceintres de policiers en civil et d’un certain nombre d’universitaires et de chercheurs qu’ont été signés les contrats d' »initiatives d’excellence » pour notre région.

Jamais entendu parler jusqu’à ce jour ? Pas étonnant. L’atmosphère de dette publique où rame notre pays les a fait opportunément fait changer de nom..

Avec quelques collègues de l’Université, nous nous sommes en effet beaucoup amusés de n’entendre à aucun moment de la bouche d’aucun des 3 Ministres présents pour la cérémonie le nom qui avait en son temps été lancé à grand renfort de communication : le Grand Emprunt.

Avec majuscule ou pas, grand ou ordinaire, l’emprunt n’est plus en cours dans le vocabulaire élyséen. D’autant que le champion du « redressement économique » (traduisez : rigueur) avait fait le déplacement pour venir soutenir son meilleur ennemi et numéro 2, Alain Juppé.

D’emprunt donc, point. Nous n’empruntons ni plus, ni moins aujourd’hui qu’hier mais l’heure n’est plus à en décorer quiconque du mot, même hissé à la grandeur. Ce sont donc des contrats d’initiatives d’excellence, correspondant à la distribution de quelques-unes des mânes de l’emprunt, qui ont été signés en grande pompe.

On peut d’ailleurs utilement s’interroger si le coût du déplacement des 3 Ministres, de leurs aéropages, des forces de l’ordre, des installations de sécurité dont la Chambre de commerce avait été blindée, n’aurait pas été plus utilement investi dans les projets de recherche que l’on était censés couronner. Mauvais esprit que tout cela..

Mauvais esprit aussi de penser que le numéro 1 était venu, avec les moyens de la République, soutenir le numéro 2 pour ses projets électoraux. Pourtant cela n’a pas tout à fait échappé même à l’adjoint modem du dit numéro 2 qui a bien senti « le coup d’après » dans cette visite, évoquant déjà la recherche d’alliances au cas -pas tout à fait totalement improbable- où l’ump exploserait après l’atterrissage présidentiel.

Les pertes et les profits ne sont pas toujours pour qui on croit, ni pour qui on voudrait, et on ne le sait généralement qu’après.

Trés réservée sur la réserve !

La situation politique et financière de notre pays impose plus que jamais une grande rigueur dans la gestion des comptes publics. Les Français ont droit à la transparence de cette gestion et les élus doivent se porter en avant de l’exemplarité en la matière afin de renouer le lien de confiance qui doit exister entre les représentants et les représentés.

L’utilisation de la réserve parlementaire de Michèle DELAUNAY depuis son élection

Attribution de la Réserve parlementaire 2008-2012

Le montant de base de 30 000 euros est celui que reçoivent les députés socialistes de la Gironde. La Réserve Parlementaire peut être attribuée, soit à une collectivité, soit à des associations avec un maximum de trois associations bénéficiaires. Les projets sont soumis à la Commission des Finances de l’Assemblée nationale puis au Ministère concerné.

2008

Conseil général – association Uni-Cités : Projet intergénérationnel auprès des âgés en institution mené avec des jeunes volontaires : atelier informatique, atelier Wii… 30 000 euros

Dès mars 2008, Michèle DELAUNAY avait adressé un courrier au Maire de Bordeaux et au Directeur Général du CHU de Bordeaux afin de lui proposer l’intégralité de sa réserve parlementaire pour contribuer au financement des travaux de ravalement du porche de l’Hôpital St André. Le financement de cette opération avait été accepté par le Ministère de l’Intérieur. Madame DELAUNAY s’est vu opposée un refus sous prétexte que ce ravalement n’entrait pas dans les priorités de l’hôpital, axées sur le soin des malades. Le Maire de Bordeaux n’a, quant à lui, jamais répondu. Ce ravalement a été effectué, avec un financement exclusif du CHU, en 2011.

2009

Secours Populaire Français : Formation de bénévoles à l’accompagnement à la nutrition : 7 000 euros

Diaconat de Bordeaux : Projet Santé dans les Centres d’Hébergement et de Réinsertion Sociale : 18 000 euros

Sporting Club de la Bastidienne : Création d’une école de gardiens de football : 5 000 euros

2010

Les Restaurants du Cœur : Achat et aménagement d’un fourgon pour la Maraude: 8 000 euros

Association Promo-Femmes St Michel : Equipements informatiques et travaux d’installation dans le nouveau local de l’association : 7 500 euros

APRRES – Association pour la Réadaptation et Réinsertion Educative et Sociale : Financement de matériel et d’outillage pour la restauration et utilisation d’un bateau à des fins pédagogiques : 14 500 euros

2011

ASTI : Réfection des locaux et achat de matériel informatique : 10 000 euros

Union St Bruno : Stage de ski pour adolescents de milieux précaires : 10 000 euros

Collectif CLARTE (Banque alimentaire) : Conception et réalisation d’un site Web coopératif : 10 000 euros

2012

CIMADE: Observation, préconisation et expérimentation auprès des migrants : 8 700 euros

Petits Frères des Pauvres : Atelier informatique mobile : 6 300 euros

Association REDEC – Recherche et Enseignement en Dermatologie : Accompagnement de fin de vie au sein d’une structure de soins palliatifs à l’Hôpital St André – Financement partiel d’un poste de psychologue : 15 000 euros

A noter qu’en 2012, Michèle DELAUNAY avait demandé à la Direction du CHU de lui proposer un projet, ce qui n’a pas obtenu de réponse.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel