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Une circonscription n’est pas une propriété foncière

Notre excellent quotidien Sud Ouest attribue une fois encore ce matin la propriété de la 2ème circonscription de la Gironde à son précédent locataire : Alain Juppé.

Combien de fois déjà, dans ce quotidien comme dans d’autres, désigne-t-on cette belle circonscription à laquelle je tente si fort de donner une identité et un nom « Bordeaux-2rives » qui la matérialise aux yeux des Bordelais, comme « la circonscription d’Alain Juppé ».

L’affaire n’est pas vénielle : elle accrédite l’idée que l’admirable députée (ma pomme) qui y a été élue en 2007 ne l’a été que « par effraction », selon l’expression malheureuse du Ministre Baroin.

Non, le pouvoir n’est pas la propriété de la droite comme l’ump en demeure persuadée. Non, malgré le record de ringardise de notre ville d’avoir élu 80 ans durant le Maire comme député du territoire dont je suis actuellement l’élue, celle-ci n’est pas le pré carré attitré et durable d’Alain Juppé.

Avant même que la loi sur le non-cumul des mandats parlementaires ne l’impose, j’ai très fort l’intention de le démontrer, une fois encore, en juin 2012.

Merci à tous ceux qui partagent ce désir de liberté, et aussi d’identité du mandat parlementaire, de m’y aider !

Si Dieu existe

« Si Dieu existe, c’est sûr, c’est qu’il n’y en a qu’un ». Une ébauche de démonstration de cette affirmation, plus profonde qu’il n’y parait, vient d’être donnée à Bordeaux.

Le diocèse de Bordeaux vient en effet d’accepter de céder un terrain dont il est propriétaire dans le quartier du Grand Parc dont je suis l’élue, afin d’y construire… une salle de pr!ère musulmane.

Le père Jean Rouet, représentant ce diocèse, à répondu simplement à la journaliste qui l’interrogeait sur cette vente à un autre culte : « Pourquoi pas ? »

Ce « pourquoi pas ? » est aussi une réponse infiniment plus profonde qu’il n’y parait. Elle fut très précisément celle que me fit un Cardinal à une question assez proche de celle de la journaliste.

Ce Cardinal se nommait Mgr Maziers. La longue conversation que j’eus avec lui n’était aucunement due à mes mérites mais à l’amitié qu’il partageait avec mon père, homme de grande foi, sauf en matière de religion. Mécréant il était en ce domaine et pourtant hautement pénétré de valeurs comme l’était notre Monseigneur. Nous étions alors dans les années 70, la communauté musulmane exprimait déjà son désir d’un lieu de culte, et j’évoquais avec Mgr Maziers la possibilité de dévoluer à cet effet une église désaffectée à quelques dizaines de mètres de l’hôpital Saint André. Il répondit seulement « Pourquoi pas ? »

La chose ne se fit pas. La municipalité récupéra les lieux, mais la réponse, d’avant-garde à l’époque, resta gravée dans ma mémoire.

Si Dieu existe, c’est sûr qu’il ne se dispute pas avec lui-même la propriété d’un terrain au Grand Parc et que toutes les manifestations de la foi, quand elles n’excluent ni ne condamnent, tous les moments de méditation, doivent également lui paraître également mériter un lieu décent.

Brève d’outre-rhin

Angela Merkel soutiendra Nicolas Sarkozy et participera à quelques uns de ses meetings. C’est du moins ce qu’annonce aujourd’hui en Allemagne le chef de son parti, la CDU.

La chancelière est en situation précaire dans son pays. Si Nicolas Sarkozy est battu, ce qui n’est pas acquis mais ce qu’il n’est pas non plus déraisonnable d’imaginer, il sera pour elle un peu ce que la corde est au pendu..

C’est ce que disent, en ce moment même, les médias allemands.

Merci, tout simlement

Disons-le honnêtement : les Bordelais qui cotoyent Juppé, connaissent son arrogance, sa manière d’administrer chaque parole comme une leçon et de ne jamais écouter jusqu’au bout celui qu’il sait ne pas être dans la révérence à son égard, n’étaient pas sans un peu d’inquiétude du débat en face de François Hollande.

Juppé fut tel que prévisible mais Hollande fut souverain, allant jusqu’à utiliser cette même phrase: « Oui, je sais, M Juppé, c’est difficile pour vous d’écouter jusqu’au bout.. », usant après une démonstration implacable, avec son sourire si naturel, d’un brin d’humour: « Non, M Juppé, ne perdez pas tout espoir, votre candidat n’est pas encore déclaré… »

Copé sur Europe 1 ce matin, décidément bien mal inspiré, comme Juppé hier, taxe Hollande d’ « arrogance ». Venant de ces deux maîtres en la matière, cela résume d’un mot la malhonnêteté et l’impudence de l’ump. Plus c’est gros, plus ça passe : nous sommes depuis 5 ans sous ce régime.

Juppé a paru marquer des points à deux moments. Quand il a pointé la formule très sarkozienne de Hollande lors de son discours du Bourget: « Je n’accepte pas que le yuan soit une monnaie inconvertible ». Répétée en boucle par le Président de la République, elle est risible au regard de ses résultats. Elle ne convient pas à Hollande et pouvait légitimement lui demander comment il ferait. De même quand Juppé a demandé comment Hollande convaincrait la chancelière allemande. Hollande a expliqué son approche mais surtout conclu: « N’imposez pas à vos successeurs de ne pas réussir là où vous avez échoué ». Et encore : « Je préfère le rapport de force à la soumission ».

Lui « qui ne suscite jamais le conflit » et qui « tente de le résoudre quand il survient », a montré sa différence face aux matamores umpistes qui « déclarent la guerre » à tout bout de champ depuis 5 ans et battent en retraite le même nombre de fois.

Quelle leçon de débat ! Trois heures sans une faute, sans une maladresse que l’on pourrait repasser en boucle dans les médias. Je saurai voir et revoir ce débat pour de prochains matchs.

Merci, merci tout simplement à François Hollande, d’être si souverain à porter notre projet.

Généreux, mais pas que

Aujourd’hui à l’Assemblée la discussion de la proposition de loi ump sur le don de RTT par les salariés en cas de maladie de l’enfant d’un de ses collègues.

Idée généreuse, mais… Peut-être pas que cela. Tout d’abord, cette possibilité existe déjà en pratique. L’inscrire dans la loi risque de faire peser sur les salariés une sorte de devoir et d’être vécue comme culpabilisant pour celui qui, pour des raisons lui appartenant, n’y serait pas spontanément porté. Ou tout simplement qui accepterait de faire le travail de son collègue en son absence -ou d’en partager la charge à 3 ou 4- mais ne verrait pas la raison, en plus, que cela soit imputé sur ses RTT.

J’ai pu à bien des reprises avoir le témoignage de la solidarité des collègues de travail qui s’arrangent, se dévouent, se démultiplient pour que le parent d’un malade grave puisse s’absenter sans que cela retentisse sur l’activité de l’entreprise, du service ou toute autre forme de collectivité professionnelle. D’ailleurs bien souvent aussi de la solidarité des employeurs qui, informés de la situation, font des facilités à celui qui est touché par une épreuve dont il sait bien qu’elle pourrait aussi le toucher.

Désormais, ces « arrangements » seront à coût nul pour l’employeur (qui récupérera les RTT) mais à coût double pour les salariés qui devront quoi qu’il arrive éponger le surcroît de travail et verront en plus leurs RTT amputées.

Car en effet, et c’est là que le bât blesse, cet appel à la solidarité, tel que l’on présente la loi, ne concerne que les salariés et exempte l’employeur du même mouvement.

C’est ce que j’ai évoqué ce matin lors de la réunion de notre groupe parlementaire et la décision a été prise de nous abstenir sur le texte. Pas question en effet de s’opposer à ce qui n’a pas obligatoirement les sous-entendus que j’évoque, pas question non plus d’y souscrire sans réserve.

Et puis, reconnaissons-nous un petit plaisir : quel bel hommage de la droite aux 35 h et à la possibilité qu’elles ont dégagée d’avoir des RTT ! Sans cela, pas de question à se poser, pas de facilité donnée par la loi à ceux qui traversent une épreuve. En un mot, l’ump est devenue aubriste !

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel