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Dernières nouvelles du père Noël

Le père Noël a décidément plus d’un tour dans son sac, qu’il porte large et rebondi comme on sait.

On annonçait hier la reconduite à la frontière des rois mages suite à un ordre personnel de Guéant. Alarme dans tous les foyers qui ne conçoivent pas volontiers une étable sans âne, ni boeuf, et moins encore sans ce beau symbole de diversité culturelle que sont Melchior, Balthazar et Gaspar.

Mais Noël n’est pas Noël pour rien. On apprend ce soir que les deux types missionnés pour la reconduite ont fumé la myrrhe et l’encens qu’ils étaient censés comptabiliser comme « saisie de drogues », avec un reste de moquette qu’ils avaient dans les poches, et n’ont jamais trouvé la bonne route. L’ange annonciateur qui lui, avait été mis en hospitalisation d’office (HO), y a trouvé toute une armada de ses petits camarades qui avaient subi le même sort, parce que figurant sur le même fichier des gars qui mettent n’importe quoi sur les ondes sans se soucier des éléments de langage fournis par Sarkozy.

Qu’à cela ne tienne, ils ont trifougné le double de la clef du paradis qu’ils ont tous dans les plis de leurs ailes et, hop, ils se sont fait la belle et plaident maintenant pour des médias libres.

Quant à Guéant, il est en rétention pour réécrire sa circulaire. Juppé, lui, finit difficilement d’avaler sa couleuvre turque.

Noël, quoi !

Eh bien, moi aussi, je l’invite …

Certains hommes politiques me font penser à ces hommes bizarres, durs dans leur profession, redresseurs de tort à l’extérieur et… Qui filent doux à la maison. Curieusement ces hommes politiques, ces va-t-en guerre du verbe -et quelquefois pas- que, ces grands imprécateurs universels, sont d’ailleurs toujours des hommes

Mais, bon, l’heure n’est pas à ce type de mise en discussion des aléas et des faiblesses de la masculinitude, mais bien à un examen pondéré et respectueux de la proposition de loi adoptée hier 22 décembre à l’Assemblée : il s’agit de la loi «visant à « réprimer la contestation de l’existence des génocides reconnus par la loi». Au bout du viseur : le génocide arménien.

Cette loi est-elle opportune ? Nous avons, avec raison, reconnu en 2006 le génocide arménien. Chaque génocide est une énorme pierre noire dans l’histoire de la bête humaine, qu’il ne s’agit pas de contourner, sur lequel il n’est pas question de fermer les yeux et qui impose un respect que rien ne pourra dissoudre; ni atténuer pour les victimes et pour leurs descendants comme pour tous ceux qui se sentent leurs frères. Un siècle presque après cette horreur que fut le génocide arménien et que bien d’autres ont suivi, ce sont ces sentiments qui nous animent.

Ces seuls sentiments, même au moment où j’exprime mon regret du vote de cette propotion de loi.

Mon regret plus grand encore de sa présentation en période électorale avec le double éternel objectif des politicards de petit niveau : rallier les suffrages d’une communauté et détourner le regard des électeurs de la somme d’échecs dont on est comptable.

Ce n’est pas à la hauteur de la situation de notre pays, ce n’est pas à la hauteur de la situation de l’Europe.Car c’est bien aussi d’Europe qu’il s’agit quand nos relations avec ce pays fier qu’est la Turquie sont en jeu.

Faut-il marquer d’un nouveau fer rouge les jeunes Turcs dont ni eux-mêmes ni leurs parents n’ont eu quoi que ce soit à voir avec le génocide arménien? Faut-il; une fois encore, faire dire l’histoire aux tribunaux et non aux historiens ?

Non. S’abstenir en ce moment de cette loi aurait été d’une urgente nécessité. Cela aurait évité aussi à Alain Juppé une de ces phrases cassantes qui n’ont sans doute fait qu’aggraver le ressenti du peuple turc: « j’invite la Turquie à ne pas surréagir ». Erdogan pas plus qu’aucun autre des responsables de ce pays peut-il n’être pas froissé de cette « invitation » de Maître Juppé ?

Il invite la Turquie à ne pas sur-réagir. Eh bien moi, députée récente et qu’il juge sans doute « par effraction », je l’invite à inviter son gouvernement à ne pas sur-mal-agir

N’est il pas numéro 2 du gouvernement ? N’est-il pas celui sans qui rien n’arrive, sans qui rien ne se décide, à la fois l’oreille du Président et sa voix de tête ? N’est-il pas à défaut du grand, le petit bachibouzouk de ce gouvernement gribouille ?

Je sais qu’Alain Juppé était défavorable à la présentation de cette proposition de loi ump et je lui en rend raison. Mais jusque dans son domaine, celui des afffaires étrangères, n’a-t-il pas la capacité d’élever la voix et d’inviter fermement ses commensaux à ne pas faire n’importe quoi, lui qui prétend à l’extérieur faire tomber les dictateurs ?

L’avenir est dans la rigueur. Pas la rigueur économico-financière des marchés, mais dans la rigueur tout court, celle du caractère et de l’intelligence.

Vaclav, explique leur…

Quinze ans, il a passé 15 ans à lutter contre un cancer du poumon, délai extraordinaire ce cancer tuant vite et ne connaissant pas les récidives tardives ou de long cours d’autres formes de cancer.

Le cancer le plus fréquent du au tabac qu’est le cancer broncho pulmonaire tue vite, mais surtout beaucoup ; 5 à 10 % de guérison, chiffre stagnant depuis le début de mes études de médecine, il y a, à un poil près, un demi siècle.

Il tue vite et aussi, il tue mal. Et il faut avoir vu un malade mourir étouffé pour se dire qu’on n’arrêtera plus jamais de travailler à nous faire sortir de ce poison par lequel on légalise le suicide.

Havel est il mort étouffé comme tant d’autres, après ce que l’on appelle pudiquement une « complication pulmonaire » ? Nous ne savons presque rien. Même faire le lien entre tabac, cancer et sa mort, personne ou presque ne l’ose et ça me révolte. On tourne autour du pot, on pratique une sorte d’omerta bienséante qui n’est certainement pas du genre d’Havel lui-même. Havel, son talent inspiré, sa noblesse de grand seigneur de l’esprit, préoccupé de tout autre chose que de quotidien, ce donneur de sens à son pays et à l’Europe, Havel qui aurait eu sans cela 20 ans à vivre, est mort fracassé, jeté dans la tombe immense du tabac. Imagine-t-on un lac immense où l’on viendrait chaque jour charrier 150 000 corps ? Et tout cela, toute cette souffrance, pour engraisser 4 multinationales-gangster.

A peine quelques phrases dans la profusion des articles de journaux « depuis 1996 où il a été opéré d’un cancer du poumon, il n’a cessé de lutter contre la maladie ». S’imagine-t-on ce que c’est, de traitements en récidives et de récidives en traitement, de lutter 15 ans contre la maladie ?

Est ce qu’il n’aurait pas été mieux employé de continuer à être à plein temps ce continuel dissident qu’il fût même au pouvoir ?

« Il aurait pu mourir d’autre chose », ai-je entendu. Variante de « il faut bien mourir de quelque chose » que l’on me sert à répétition pour ringardiser cette bataille contre le tabac, supérieure à tant d’autres et à laquelle je ne renoncerai jamais.

Il faut (aussi) bien vivre de quelque chose…

CP : le pont Vaclav Havel

Le pont Vaclav Havel, symbole de l’ouverture de Bordeaux sur l’Europe

En hommage à la personnalité exemplaire et emblématique de l’ancien président tchécoslovaque décédé ce dimanche, Michèle Delaunay, députée de la Gironde, propose au Président de la CUB, Vincent Feltesse et au Maire de Bordeaux que le pont Bacalan-Bastide porte le nom de Vaclav Havel.

Bordeaux serait ainsi la première ville à inscrire le nom de cette figure lumineuse dans le futur de l’agglomération et les Bordelais sont nombreux qui en ressentiraient de la fierté.

Tous les écrans se couvrent de son nom

Tous les écrans se couvrent de son nom,
comme des fleurs sur un cimetière immatériel

Tous les écrans se couvrent de son nom
comme autant de lumières dans le ciel d’internet

Tous les écrans se couvrent de son nom
comme d’infimes glas dans le noir de nos vies

Lui qui fût quintessence
et qui meurt du poison par lequel nous légalisons le suicide

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel