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Dette allemande : investissement plus que fonctionnement

On dénonce en ce moment, dans un beau choeur médiatique, l’énormité de la dette allemande et le caractère un peu présomptueux de Mme Merkel quand elle se drape en donneuse de leçons et stigmatise les fainéants de l’Europe.

Avec raison. Deux mille milliards de dette cumulée, ça ne se trouve pas dans le pas d’un âne. Cela correspond à 81,7% du PIB allemand, bien au delà de la limite fixée par le traité de Maastricht. Au premier regard, les Français avec leur 85,4 % n’ont pas à rougir en face du « modèle allemand » dont nous commençons à avoir les oreilles un peu rebattues.

Sauf que.. Nous n’avons pas eu à remettre à niveau, venant de très bas, l4ex-RDA, un territoire correspondant à un bon tiers de celui de l’Allemagne de l’ouest. Et l’Allemagne pour cela paye chaque année 100 milliards d’euros. La facture totale depuis 1990 s’élève à 1,5 billion d’euros. Pour mémoire, 1 billion = 1000 milliards. Même Jean Pierre Foucault ne s’est pas risqué au jeu « vous voulez gagner des billions »

Pour l’instant l’Allemagne paye. Mais chaque jour davantage l’ex-RDA produit et ses habitants consomment.

Il y a donc « dette » et « dette ». Dette de fonctionnement pour des pays ne réussissant pas à assumer l’ordinaire de leur quotidien, dette d’investissement, au moins pour une grand part, dans le cas de cet encombrant voisin qu’on nous cite matin, midi et soir en exemple.

CP – Du mauvais usage de la République

Réaction de Michèle Delaunay, députée de la Gironde et de l’ensemble des élus socialistes de Bordeaux suite à l’information publiée dans Sud Ouest le 19 novembre 2011, laissant craindre la participation du Préfet de la région Aquitaine en exercice aux réunions de campagne du candidat UMP aux élections législatives dans la deuxième circonscription de la Gironde.


Les élus socialistes de Bordeaux jugent que l’information donnée à l’occasion du petit article du tire-bouchon publié le 19 novembre 2011 ne peut demeurer sans suite.

La réunion évoquée ne peut à l’évidence concerner la « relève » d’Alain Juppé à la Mairie de Bordeaux, puisque celui-ci a d’ores et déjà déclaré sa candidature à l’élection de 2014 et qu’il ne pourrait s’agir que de celle de 2020 au plus tôt. Bien plus probablement, il s’agit de préparer l’élection législative de 2012, comme en témoigne la présence de l’élue municipale réputée suppléante du candidat UMP.

La participation du Préfet de la région Aquitaine, Préfet de la Gironde en exercice, à ce type de réunion contrevient au principe d’impartialité lié à sa position de représentant de l’Etat. Elle ne peut demeurer sans explications, ni sans conséquences.

Emmanuelle AJON, Naima CHARAÏ, Michèle DELAUNAY, Béatrice DESAIGUES, Martine DIEZ Philippe DORTHE, Mathieu HAZOUARD, Daniel JAULT, Jean-Michel PEREZ, Jacques RESPAUD, Matthieu ROUVEYRE

Moins d’une demi-heure après l’envoi de ce communiqué, le Préfet Stefanini, parfaitement au courant de son contenu me joignait au téléphone pour m’exprimer son indignation de mon intention « de faire publier par Sud Ouest un communiqué le mettant en cause ». Voir ci après la suite des commentaires

Les journées babygro

Fin d’une de ces journées, si rares, où je n’ai pas à mettre le nez hors de cet ensemble bienveillant qu’est mon jardin et ma maison. Travail de bureau, papiers, revue de presse avec toujours un grand retard, balade reposante et plutôt gaie parmi les « twittos », mini-jardinage, c’est comme une halte, une respiration, après des jours enchaînés à la suite, précipités, hachés, bourrés de scuds et de mauvaises nouvelles que l’on doit digérer avant de passer à la suivante.

Le mot « babygro » désigne dans le privé de mon langage tous les vêtements souples et sympathiques qui ne correspondent à aucun des uniformes que la civilité ordinaire oblige à endosser (députée dynamique, conseillère générale tous terrains, Bordelaise en représentation…) . Tout à l’heure, en fin de soirée et toujours dans cette amicale tenue, j’ai suivi le discours de François Hollande au congrès du MJS. Incontestablement un discours référentiel : chaleur du ton, équilibre très fin entre le « je » et le « nous », allusions historiques, progressions (ce que l’on appelle savamment un tricolon ascendant), moments ralentis et moments d’exaltation, tout y est de ce qui est susceptible de faire partager l’élan et de donner de la force à qui écoute.

Je l’ai écrit ici souvent : Hollande est un grand orateur et non, comme on le dit, parce qu’il imite Mitterrand, mais parce qu’il a cette générosité, ce don de soi, qui fait, non pas le tribun, mais l’orateur véritable, l’homme de parole. Cette dernière expression et son double sens ne sont pas un hasard. Les orateurs façon Hollande croient ce qu’ils disent et le portent aisément aux oreilles de qui les écoute et les entend.

Il y a des journées babygro, il y a aussi une manière babygro d’écrire ; celle qui passe du coq à l’âne et de l’âne à son picotin, qui commence sans savoir où elle va, et finit par parler de Hollande en étant parti d’un mot souvenir, d’un mot qui évoque le câlin de l’enfance.

Quo usque tandem, Catilina

Le « tire-bouchon » du quotidien régional « Sud Ouest », révèle ce matin une information -sous réserve de sa véracité- déshonorante pour la République et la pratique qu’en a le Maire de Bordeaux.

On apprend en effet que le Préfet de région Patrick Stefanini « participe régulièrement à une réunion des proches du Maire de Bordeaux » destinée à l’évidence, non à préparer la relève à la Mairie en 2020 comme indiqué, mais la candidature du Ministre-Maire dans la 2e circonscription de Bordeaux. (2020, puisque en 2014, Alain Juppé s’est déjà déclaré candidat et qu’il n’est donc pas question de « relève » à cette date).

le Préfet retrouve dans ces réunions le Directeur de cabinet actuel du Maire et les deux précédents, présentement dans le cabinet du Ministre, l’adjointe Alexandra Siarri, réputée suppléante pour les législatives, et le Ministre Apparu, lequel est venu récemment catéchiser les militants ump de la 2e circonscription. Espérons que tous ces déplacements, aux frais de la République ou non , se retrouveront loyalement dans les comptes de campagne du candidat-député dans cette même 2ème circonscription dont je suis l’élue « par effraction ».

Outre cet abus financier, la nouvelle sidérante est la présence du représentant impartial de l’Etat que devrait être le Préfet, en tous lieux et en tous temps.

« Quo usque tandem, Catilina, abutere patientia nostra ? » écrivait Cicéron. Le Catilina d’alors n’a pas accédé au pouvoir au contraire du nôtre et l’abus de notre patience n’est pas moins grand aujourd’hui, l’humiliation ressentie par ceux qui croient en l’Etat et en ses serviteurs pas moins douloureuse.

Congés exceptionnels en cas de décès d’un enfant ou d’un proche : vote prévisible à l’unanimité, mais…

La proposition de loi de Michèle Delaunay visant à allonger les congés exceptionnels accordés aux salariés lors du décès d’un enfant, d’un conjoint ou d’un parent proche a été discutée aujourd’hui en séance publique.

Le gouvernement ainsi que la majorité gouvernementale ont clairement exprimé leur accord en faveur du texte adopté en commission le 9 novembre, qui porte de 2 à 5 jours les congés exceptionnels accordés à un salarié en cas de décès d’un enfant et de 2 à 3 jours les congés pour décès du conjoint.

Les débats en commission permettaient cependant d’espérer une avancée supplémentaire en séance, qui aurait rapproché le texte de sa version d’origine, plus généreuse : en effet, ce n’est qu’à la suite d’une erreur reconnue en séance par le député UMP Jean-Charles Taugourdeau que la commission avait rejeté l’amendement de Michèle Delaunay élargissant à 3 jours les congés pour décès d’un père ou d’une mère, portant ainsi sa durée à l’identique des congés pour décès d’un conjoint.

Sans raison avancée, le Ministre Bertrand a refusé de prendre en considération cet amendement, établissant ainsi une hiérarchie de fait, inexplicable, entre décès d’un conjoint et décès d’un père ou d’une mère. Espérons que le Sénat réparera ce qui n’avait visiblement qu’une motivation politique.

Le vote solennel aura lieu en séance mercredi 23 novembre.

Lire le discours de Michèle Delaunay prononcé en séance en tant que rapporteur

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel