Le nouveau deuxième ministre
Un journaliste cet après-midi m’interroge « Est-ce que vous ne redoutez pas d’affronter le numéro deux du gouvernement ? N’est-ce pas intimidant ? »
Je lui réponds au plus près de la vérité : je ne me présente pas contre Alain Juppé, mais pour une pratique plus simple et plus transparente de la démocratie et pour un programme. Je respecte les personnes, je suis d’une politesse affligeante, mais la hiérarchie en tant que telle, les titres, la notabilité, me sont assez indifférentes.
Pendant tout le temps du mandat d’Alain Juppé, avant 2004, ses courriers, les invitations de la mairie, ont porté la mention « Alain Juppé, ancien premier ministre ». Une dame de ma connaissance, proche du pouvoir et en détenant une parcelle non négligeable à Bordeaux, avait fait ce commentaire sans appel : « c’est pathétique.. ».
Le mot était sans doute excessif. Je dirais simplement « c’était inutile ». J’ai dans les trésors de ma tête (la carte elle-même où est elle ?) le souvenir d’une carte de visite d’André Malraux, alors ministre de la culture de de Gaulle, et au faîte de sa gloire. La carte ne portait que deux mots : André Malraux.
Je reviens à la question de mon journaliste. Au vrai, je redoute la surface médiatique d’Alain Juppé ; s’il concède un débat dont je sois l’interlocuteur, je ne suis pas sans crainte devant l’expérience politique de toute une vie qui est la sienne, mais son titre ne me paraît pas l’objet du débat, ni du scrutin.