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Chasse, boulange et travail partagé

Un titre en couverture de notre « hebdo des socialistes » me choque : « travailler, c’est produire ensemble.

Combien j’aurais préféré : « travailler, c’est construire ensemble« . Ce qui n’exclut pas de produire, mais il faut que la production ait un sens et que ce sens soit visible pour ceux qui produisent. Ce sens c’est (ce devrait être) la construction d’un plus grand bien être.

En réalité, le sens fondamental du travail (j’en ai souvent parlé dans ce blog), c’est la contribution à la marche commune de la société, à notre vie et à notre survie. C’est la participation à ce pool commun, et le partage de sa charge. Apporter sa pierre à l’édifice, mettre des compétences au service des autres … Jamais, l’idée qu’on ne travaille pas seulement pour gagner sa vie mais pour apporter à la communauté ce qu’on y prend par ailleurs, sous une autre forme. Je cite souvent ce mot du film « la femme du boulanger » : Tu me donnes de ta boulange, je te donnerai de ma chasse (c’est le hobereau du coin qui s’adresse au boulanger) et lui promet de lui apporter je ne sais quel gibier pour le remercier de son bon pain.

Nous avons perdu à tel point le sens du collectif, que même cela parait difficile à expliquer. Quelle évidence pourtant, que le moindre peuple primitif percevait.

Inauguration de la permanence 32 rue Nancel Pénard

L’inauguration de notre permanence 32 rue Nancel Pénard a lieu

Lundi 16 avril à 18 heures 30

En présence de
Alain Rousset, président du Conseil Régional Philippe Madrelle, président du Conseil Général

Gilles Savary, député européen

Gilbert Mitterand, maire de Libourne, vice-président du Conseil Général

des élus bordelais

et je l’espère de vous tous !

Journal de campagne

Tractage animé ce matin aux Capucins et à Saint-Michel. Presque tous les partis étaient présents, avec une nette majorité pour le PS, preuve de son engagement et de son unité. Un Villiériste que j’allais saluer (je serre systématiquement la main aux militants dont je suis géographiquement proche dans nos lieux habituels de rencontre ; simple hommage au travail militant), m’a dit que dans un deuxième tour Royal-Sarkozy, il votait Royal, car il considérait que Sarkozy était dangereux. Si même les villiéristes…

C’est tout simplement mon avis. J’expérimente au Conseil Municipal ce qu’est une droite dure, sûre d’elle, non respectueuse de l’opposition et tout simplement des autres. C’est pour moi, je l’exprime une fois encore, une expérience très pénible. Je travaille dans un mêtier où le respect est naturellement pratiqué : respect envers les malades bien sûr, mais aussi des malades aux soignants et des soignants entre eux.

Je reviens à la matinée. A part quelques grincheux, « la politique, ça ne m’intéresse pas ! », qui font bénéficier de leur grinchitude l’ensemble des équipes, l’accueil est favorable, les documents sont conservés et non jetés au sol. Beaucoup viennent nous voir pour les prendre. Cela me paraît tellement contraire à ce qu’on entend trop souvent : les Français se sont détournés de la chose publique.

Une de mes commentatrices (« Douce amère ») écrivait à la suite du billet « cafard et démocratie » : il y trop d’auto-satisfaction dans ce blog. Il est normal, que blogueuse et interlocuteurs, souvent engagés dans la même action, y mettent un peu d’élan et d’optimisme. Mais je ne crois pas qu’il s’agisse d’auto-satisfaction. Combien de fois j’ai plus de réserves que de certitudes y compris sur ce que nous faisons. La campagne n’a pas abordé suffisamment des problèmes cruciaux comme la politique de l’âge (et ses répercussions sociales, économiques..), la reconstruction de l’Europe, l’enseignement au sens de la matière à enseigner (la pratique du Français, les langues, l’éducation à la santé et à l’environnement…). Bien sûr, il y a les programmes législatifs pour compléter la donne, mais cette deuxième élection va être tellement marquée par la première que ces enjeux auraient dû, me semble-t-il être plus visibles dès l’étape présidentielle.

Voilà, c’était juste une petite conversation sur cette campagne, longue et intense à l’échelle de la candidate locale que je suis. J’ai vu très peu la télévision et j’ai de ce fait principalement un sentiment basé sur le terrain et la presse écrite, que ce soit sur papier ou sur ordinateur. Les résultats de la première manche ne vont pas tarder. Restons très fort mobilisés.

Qui la police doit-elle servir ?

Trois-cent vingt six policiers à Meaux hier pour sa courte visite en banlieue, 600 à Bordeaux pour son meeting électoral, 60 autour de sa villa de vacances au Pyla… Voilà l’Etat dont nous ne voulons pas.

La politique de sécurité de Nicolas Sarkozy est d’abord celle de sa propre sécurité. Le fait même qu’il en ait besoin montre qu’il n’est pas « cette rencontre d’un homme et d’un peuple » dont parlait Jacques Chirac.

Responsabilité, encore et toujours

Quarante-quatre pour cent des français tiennent compte dans leurs achats des caractéristiques sociales et sociétales des produits de consommation. Cette statistique, qui vient de tomber, me réjouit : elle démontre qu’avec un petit effort supplémentaire, la responsabilité sociale du citoyen n’est pas une formule creuse.

Les deux critères auxquels les Français sont le plus sensibles sont : le travail des enfants dans la production du produit et le label « fabriqué en France ». En réalité, ils n’en connaissent pas d’autres, et même le premier des deux est très rarement précisé.

Je suis persuadée que si l’on porte à leur connaissance le brevet social de l’entreprise, en termes simples, et s’ils ont la garantie que les données sont contrôlées, les consommateurs deviendront des acteurs citoyens de l’économie.

J’ai souvent parlé dans ce blog de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) et de celle, plus nouvelle, des citoyens eux-mêmes. Qu’est-ce que le « brevet social » ?

C’est l’ensemble d’un certain nombre de paramères exprimant de manière fiable cet engagement ou cette responsabilité sociale des entreprises. Imaginons quelques-uns de ces paramètres :
– écart entre le plus haut et le plus bas salaire dans l’entreprise
– nombre relatif des emplois durables et des emplois précaires (CDI/CDD)
– nombre d’emplois délocalisés ou supprimés dans les cinq dernières années (sous réserve de profit de l’entreprise)
– etc, etc…

Nous avons abordé ce sujet de la responsabilité sociale ce soir, lors d’un forum de quartier à La Bastide. Les Français sont majeurs et ils sont prêts à participer à la marche de ce nouveau siècle. Ils comprennent qu’au regard des bouleversements des dernières décennies (en vrac : mondialisation, instantanéité des échanges, informatique, allongement de la durée de vie, progrès scientifique….), personne ne se sauvera seul, et que tout ne viendra pas du pouvoir politique au sens gouvernemental de ce terme. Ils sont prêts à prendre leur part, à condition qu’on leur en donne les moyens -en particulier la fiabilité de l’information- et qu’ils reçoivent en retour le respect ; tout simplement, le respect de chacun.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel