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micro-billet

Un week-end tout en micro-billets. Je crains que le programme « full campaign » de ce week-end ne me laisse guère le loisir d’autre chose. Il est amusant de noter à ce propos que l’anglais ne connait pas la jolie confusion de mots entre la campagne électorale (« campaign ») et la verte campagne (« country »). Un week-end full country est en ce moment de l’ordre des ambitions inatteignables !

Le micro-billet est comme le micro-crédit : dans un cas l’absence de temps, dans l’autre l’absence de fonds..

Petit bavardage sans importance. Il m’est pourtant une consolation. Sarkozy pense à la présidence de la République en se rasant (à vrai dire tout le temps), en faisant à la hâte les choses de la vie, des mots me passent dans la tête, qui appellent de petites idées qui ne se fixent que si on les écrit.

Ce sont bien souvent les mots qui appellent les idées, et non le contraire. C’est pour ça qu’il faut les préserver, les garder dans leur variété et leurs finesses de sens. C’est pour ça que nos langues (dont personne ne parle dans aucune campagne, et jusque dans la constitution européenne, pourtant si concernée par la pluralité linguistique) sont si importantes.

Brève

Il fait clair. Le soleil donne de nouveau des signes timides de sa venue.
La dernière année de sa vie, avec Dora Dymant, une jeune fille issue d’un shtetl polonais, Kakfa rêvait de tenir un restaurant à Tel Aviv. Il serait serveur, elle cuisinière…

Kafka est mort moins d’un an plus tard.

Comme les matins sont quelquefois inquiets.

Perrens et les Oqos

Au coeur de la semaine de la santé mentale, nous avons tenu ce matin le Conseil d’Administration de l’hôpital Charles Perrens. Je suis présidente de ce Conseil d’administration et je ne le signale que pour exprimer combien j’apprécie cette fonction. La psychiatrie est une des plus belles spécialités de la médecine. Il y a dans l’immatérialité (apparente) de ses signes quelque chose de fascinant, et la rencontre des troubles du comportement, de l’intelligence, de tout ce qui fait que l’homme est homme et de la possibilité de soigner et de guérir prend une dimension particulière.

Ce que je dis là n’est peut être pas très clair. Toutes les maladies, le moindre petit signe, cachent un abime d’inconnu (une papule sur la peau, une tumeur dans le pancréas..) ; dans le plus petit signe comme dans le plus grave, il y a, malgré toutes les avancées de la science, plus de choses que nous ignorons que de choses que nous comprenons. Mais l’inconnu parait moins insondable quand on peut le toucher, le mesurer, l’analyser sous le microscope. Une part de la psychiatrie échappe à cette possibilité d’analyse, malgré les progrès de l’imagerie, de la pharmacologie et de tas d’autres beaux mots en -ie. Pourquoi un homme est-il emmuré dans son mutisme, pourquoi un autre perd-il le sens commun (comme on dit), pourquoi un autre encore sombre-t-il dans l’abime du cafard ???

Je ne voulais parler de rien de tout cela en commençant : l’écriture est une curieuse amie, qui vous emmène où elle veut et quelquefois vous plante en rase campagne sans possibilité d’aller plus loin.

Je reviens à Charles Perrens. Tout le monde ou presque sait que Perrens est « le Centre Hospitalier Spécialisé » en psychiatrie de Bordeaux, le plus important de la Gironde avec le CHS de Cadillac. Perrens fait aussi partie du Centre Hospitalier Régional et de l’Université de Bordeaux II par ses services hospitalo-universitaires.

Les « Oqos » ont soulevé au Conseil d’Administration une discussion de fond. Les Oqos ne sont pas une famille grecque immigrée qui poserait des problèmes au directeur en dansant le sirtaki devant ses bureaux. Les O.Q.O.S. sont un (de plus) de ces sigles imbécilles qui n’ont pas d’autre but que de planter le citoyen moyen et de lui rendre incompréhensibles les moindres rouages de l’administration. Les Oqos sont les Objectifs Quantifiés de l’Offre de Soin. En un mot les perspectives budgétaires des années à venir.

Pourquoi les Oqos sont-ils si importants ? Parce que si on les dépasse, l’établissement sera sanctionné (c’est à dire privé d’une fraction de ses moyens).

Les Oqos sont calculés sur l’activité en cours, en autorisant par pure générosité un volant d’augmentation annelle de +2,5%. J’espère que vous suivez… Je l’exprime autrement : si dans 4 ans, 10% de personnes en plus ont besoin de soins psychiatriques, l’hôpital verra ses moyens DIMINUER.

Vous croyez avoir mal lu et vous avez raison de ne pas comprendre du premier coup. Tout individu sensé penserait que si les besoins en psychiatrie augmentent, les moyens devront aller de pair.

Or les besoins en psychiatrie augmentent, et c’est d’ailleurs de cela que je voulais vous parler en commençant .

Ils augmentent – parce que la population augmente à Bordeaux et en Gironde
– parce que des pathologies qui n’étaient autrefois pas prises en charge par la psychiatrie le sont aujourd’hui, en premier lieu desquelles l’anxiété et la dépression
– parce que certaines pathologies augmentent en fréquence en population constante : la dépression, certains troubles du comportement, les troubles psychiatriques infanto-juvéniles

Sur ces divers domaines, Perrens est en pointe et ses médecins y ont une expertise reconnue. Pour l’ensemble de ces raisons, nous avons voté contre les Oqos. Nous avons voté, pour l’exprimer autrement, contre une planification purement budgétaire de pathologies qui ont, pour certaines d’entre elles, une part sociétale que nous ne maitrisons pas.

On ne peut limiter les besoins de la psychiatrie (et de plusieurs autres spécialités) sans se donner parallèlement les moyens de la maîtrise et de la prévention de la part évitable des maladies qu’elle soigne.

Ce billet n’est pas « sexy », comme on dit volontiers maintenant. Plusieurs phrases sont quasi-imperméables à la première lecture. Mais j’ai essayé de ne pas tomber dans une simplification un peu raccoleuse.

Vivement que nous ayons un ministère de la Santé qui s’occupe vraiment de la santé, c’est à dire de la prévention, et pas seulement de la maladie, du déremboursement des médicaments et des honoraires des médecins

DSK dans la deuxième circonscription

Hier soir à l’Athénée municipal de Bordeaux, Dominique Strauss-Kahn et Gilles Savary pour ajouter leur souffle et le poids de leur conviction à la double campagne -présidentielle et législative- que nous menons à Bordeaux et dans la deuxième circonscription.

Double campagne pour un double enjeu puisque nous sommes, dans cette ville, affrontés au premier lieutenent de Nicolas Sarkozy, candidat non démenti au poste de vice-premier ministre à l’environnement. Il n’est pas exclu qu’Alain Juppé ne soit lieutenant qu’à son corps défendant, et que la situation inverse l’aurait satisfait davantage. Mais Nicolas Sarkozy l’avait annoncé, en parlant de ses concurrents au sein de l’UMP : « je les dévorerai tous ». Il l’a fait.

Double enjeu aussi, parce que nous sommes dans une ville qui appartient depuis 60 ans à la droite. Est-ce que nous accepterons plus longtemps que NOTRE ville qui est aussi la ville de Montesquieu pulvérise tous les records dans le déséquilibre des pouvoirs ?

DSK, venu soutenir avec son exceptionnel talent pédagogique, la campagne présidentielle et ma candidature. Il s’est engagé avec beaucoup de chaleur sur la nécessité d’un équilibre des pouvoirs et d’une alternance à Bordeaux . Le journal Sud-Ouest n’a pas jugé nécessaire de rendre compte de cet engagement pour notre ville.. Ce fut la même chose à l’occasion de la visite de Bertrand Delanoë sur le terrain. Un journaliste était pourtant présent dans ce long périple que nous avons fait de Tourny à Saint Michel. Aucun écho dans les pages du journal. C’est pour moi une véritable interrogation.

Huit cent personnes étaient présentes hier pour écouter, partager, vivre ensemble ce tournant décisif de la campagne. Les indécis demeurent nombreux, tout va se jouer dans ces dernières semaines.

Allo, bobo, nounours !

Un rayon de soleil dans un monde de brutes, sous la forme d’une action des étudiants en médecine que le Conseil Général soutient : l’hôpital des nounours.

Pour acclimater les enfants au monde de l’hôpital, les étudiants ont ouvert une antenne de nounoursologie à l’Université. Médecine, chirurgie, toutes nos belles spécialités s’y déploient et les enfants peuvent amener leur nounours pour soigner tous les bobos qui les affligent. Sud-Ouest aujourd’hui illustre l’expérience d’une ravissante photographie : une jeune mère nounours, transformée en infirmière de bloc opératoire, veille sur un nounours rose aux mains de son chirurgien. Une autre, plutôt mère poule que mère ours, s’écrie les larmes aux yeux « Non, non, je ne veux pas voir cela… »

Une merveilleuse idée pour une action très utile. Vous vous doutez qu’en tant que déléguée à la santé au Conseil Général, je suis très satisfaite de cette forte action de santé publique !

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel