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Matin-terrain

Matin-terrain qui me prive de commencer vraiment ce week-end par un billet qui ressemble à une respiration. « Sur le terrain » est une des expressions oblligées de toute période électorale. Elle reste valable (O combien) entre deux élections, où le terrain est le moyen de rencontrer les citoyens, de parler avec eux de manière détendue, de recevoir leurs doléances et quelquefois même, Eh oui, leur approbation et leurs encouragements.

Ce matin je vais inviter le public du centre ville, comme je viens de la faire pour vous tous dans le billet précédent, à notre « forum Michèle » autour de la jeunesse, le 13 mars. Près du quart des propositions du pacte présidentiel concernent la jeunesse et l’enfance, et toutes les interrogations qui se posent à eux -et donc à nous- y sont abordées. J’aimerais cette réunion soit une fois encore l’occasion de mettre en train ce « laboratoire d’idées » que doit être la politique…sur le terrain !

L’année des femmes

Unilatéralement, mais en tout cas résolument, nous avons déclaré ce 8 mars, non pas la journée, mais l’année des femmes ! En France, bien sûr d’abord, autour et à cause de la candidate socialiste.

Mais tout autant à Bordeaux, où deux candidates défendent la première et la deuxième circonscription (Beatrice Desaigues et moi), avec en plus aujourd’hui ma suppléante Emmanuelle Ajon. Nous formerons toutes les deux, à ma connaissance, le seul duo de dames (candidate-suppléante) en Gironde et elle est d’ores et déjà l’invitée permanente de ce blog.

Confidence pour confidence, je voulais la présenter aux lecteurs du blog le 8 mars. Et je me suis fortement dépéchée de rentrer du meeting de Bertrand Delanoe à Floirac et de la rencontre que nous avons eue ensuite avec lui.. Minuit vient de passer d’une minute, nous ne sommes déjà plus le 8 mais le 9 mars. Pas grave : n’ai-je pas déclaré en commençant ce billet que 2007 toute entière était l’année de la femme !

« Bordeaux deux rives » en chiffres

Réunion militante ce soir dont le projet était de mettre en perspective la deuxième circonscription de Bordeaux et le pacte présidentiel de Ségolène Royal. C’est un exercice un peu technique, un peu fastidieux, mais d’un extrème intérêt : Bordeaux, et d’abord cette circonscription qui représente la majorité de la ville, démontrent la nécessité (j’allais dire l’impériosité, mais je crois que le mot n’existe pas !) des propositions du PS.

La deuxième circonscription (« Bordeaux deux rives ») compte au dernier recensement 122 000 habitants, dont 46 945 habitants en âge d’activité . Dans cette « population active », le taux de chômage est de 19,3%, identique (et c’est une particularité) entre hommes et femmes.

Sur l’ensemble de Bordeaux (le chiffre n’est pas disponible par circonscriptions) , le nombre de bénéficiaires du RMI est de 11000(30% de la Gironde). Je reviendrai sur ces données (RMI, chômage dans un prochain billet).

Parmi les personnes ayant un emploi dans « Bordeaux deux rives », 25% ont un emploi à temps partiel.

Près de 90% des emplois sont dans le secteur tertiaire, et près de la moitié d’entre eux dans les collectivités territoriales (mairie, CUB…) et dans la santé (CHU en premier) .
Une seule entreprise est dans le « top ten » (les dix meilleures) parmi ses homologues en France : le casino ! Bravo !

Où est le dynamisme économique de cette ville ?

Les familles monoparentales représentent 17% des foyers (3654). Les « chefs de famille » en sont à 85% des femmes, et l’on imagine aisément leurs problèmes ; ce sont donc plus de 3000 femmes qui bien souvent « galèrent ».

Sur 67 910 logements dans la circonscription, on compte 9259 logements vacants (13,6%) et 2962 personnes (13%) habitant des logements indignes (chambres d’hôtel, habitations de fortune, pièce sous louée ou prêtée)(hors SDF).

Je laisse ces chiffres (origine INSEE) à la réflexion de chacun. « Bordeaux deux rives » appartient à la droite depuis 62 ans. Elle s’approche de ce point de vue du record national de défaut d’alternance, de débat et de dialogue.

« Bordeaux deux rives »

J’ai un défaut fâcheux (que l’on peut aussi qualifier d’heureux) : considérer que le territoire où je me présente aux élections est le plus beau du monde. Pour mon canton (Grand Parc-Jardin public), ce n’est pas difficile à comprendre. J’y vis depuis plus de trente ans, j’en connais les rues, la diversité géographique et sociale, le voisinage du fleuve et l’étendue vers le nord de la ville..

Je crois que ce n’est pas plus difficile pour la deuxième circonscription de Bordeaux. Disons-le tout carrément, il n’y a pas un Bordelais sur 10 qui connait vraiment la différence entre une circonscription et un canton, et pas un Bordelais sur 100 qui connait les limites exactes des uns et des autres dans leur ville. Je dois dire bien honnêtement que j’avais au moment de ma première campagne quelques incertitudes sur le sujet…

Le deuxième canton est en lisière de la deuxième circonscription, mais il n’y est pas contenu. Rien qu’à dire ça, vous découragez la moitié des lecteurs (du blog), et sans doute plus de la moitié des électeurs (de chacun des territoires). Au passage, saluons comme un signe favorable la parenté évidente entre « lecteurs » et « électeurs ». Dès que ce blog aura 123 000 lecteurs quotidiens (autant que d’électeurs dans la deuxième circonscription), mon élection comme députée de ce beau territoire sera quasi-assurée.

Un petit effort à faire encore…

Je reviens à mon chouette canton : Grand Parc-Jardin public. La partie nord du coeur de Bordeaux. Quand on le nomme de ces jolis noms de parc et de jardin, tout le monde comprend.

La deuxième circonscription quant à elle, c’est le coeur géographique et symbolique de Bordeaux. Le coeur géographique parce qu’il comprend ce que l’on appelle maintenant vilainement « l’hyper-centre », et le coeur symbolique parce qu’elle est joliment posée à cheval sur le fleuve : d’un côté la Bastide (7ème canton), de l’autre les 3ème, 5ème (St Michel) et la longue écharpe du 4ème canton, qui s’étend du fleuve à St Augustin.

Juste pour vous amuser, le 4ème canton, contient tous les hôpitaux de Bordeaux : St André, Pellegrin-Tripode, Perrens. C’est vous dire si c’est un super canton !

Je reviens là où je voulais en venir, si l’on peut s’exprimer ainsi : la circonscription où je suis candidate et où nous voterons les 10 et 17 juin . Elle mérite de s’appeler « Bordeaux, deux rives » pour les raisons géographiques et symboliques que j’ai dites).

Cette circonscription a aussi une importance historique. Je ne vous cacherai pas qu’elle a été un tantinet remaniée dans les décennies précédentes. Philippe Madrelle me rappelait qu’il avait fait campagne sur sa partie bastidienne, avant la configuration actuelle. Mais, à ces remaniements près, l’élément décisif est que cette circonscription appartient à la droite depuis 62 ans. C’est long…

C’est long et peu conforme à l’esprit d’équilibre et de dialogue de cette ville. Le baron de Segondat, tout baron qu’il fût (Montesquieu dans le civil), ne démentirait pas ce propos.

Alors… Soyons unis, soyons forts, soyons libres… C’est vraiment possible de retrouver cette liberté, ce dialogue, cet équilibre dont Bordeaux a besoin comme de l’air du large sur son fleuve.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel