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Tout commence aujourd’hui

« Tout commence aujourd’hui… ». François Hollande, très offensif, très vigoureux, tendu même en début de discours, vient de donner le grand départ d’une campagne entre le candidat du pouvoir sortant et la candidate du changement. La campagne, ce dont je suis persuadée, est entre les mains de tous. Parler, incarner, expliquer, démontrer.

On a retrouvé l’humour de Hollande dans sa démonstration du droit opposable. « Vous cherchez une place de crèche pour votre enfant, mais malheureusement, aucune n’est disponible. Pas de problème : vous allez voir votre avocat, qui saisit une commission, laquelle saisit un tribunal… Et cinq ans après, quand votre enfant est déjà à l’école, vous pouvez le remettre à la crèche. »

Tout un dimanche

Tout un dimanche, non pas inoccupé mais libre, où mettre les occupations dans l’ordre que l’on choisit et surtout sans courir d’un point à un autre comme un automate. Tout un dimanche que je vais accompagner d’écriture. C’est aussi une forme de privilège : laisser l’ordinateur ou le cahier à portée, revenir vers lui, déposer une phrase qui passe, être accompagnée.

Ségolène tient meeting au Parc des expositions et je le suivrai avec beaucoup d’entre vous sur la chaine parlementaire. Beaucoup aussi sont à Paris. J’ai pensé que j’avais trop à préparer pour aller avec Lionel, Pascale… A un point d’activité, toute décision est un choix. Bon dimanche à tous ; à tout de suite.

Inauguration de la maison cantonale de La Bastide

Inauguration ce soir de la maison cantonale de La Bastide. Magnifiquement rénovée, remise à ce goût si spectaculaire entre art déco et art nouveau avec beaucoup de justesse et nous avons manifesté notre admiration pour la qualité des travaux à l’architecte qui les a dirigés. Les municipalités de l’époque ont mis 23 ans à construire la maison cantonale(1903-1926), la municipalité actuelle a mis 7 ans à la réhabiliter depuis la mise en route du projet. Douze depuis le début des mandatures d’Alain Jupppé.

Et combien de mois pour tout simplement l’inaugurer ? Car Alain Juppé ne voulait pas que ce soit Hugues Martin qui fasse cette inauguration pour être sûr d’en engranger le bénéfice pendant la période électorale actuelle. On a donc attendu plusieurs mois après la fin des travaux. Hugues Martin est brièvement apparu sur le parvis, mais il a disparu aussitôt. Pas même invité à être sur la tribune alors qu’il est le député de la circonscription. Seul le préfet Francis Idrac et Alain Juppé ont célébré cette inauguration différée, entourés d’un orchestre de cuivres.

Premier manque d’élégance. Pourquoi Hugues Martin a-t-il été évincé de la sorte ? Et un deuxième : Daniel Jault, conseiller général du canton de la Bastide et représentant du Président du Conseil Général a lui aussi été relégué dans les rangs du public. C’est incorrect pour l’élu local, c’est une faute politique à l’égard du Conseil Général qui a contribué à financer le projet. Le Président, ou son représentant, devaient prendre la parole.

Pourquoi ces « inélégances » sont-elles importantes ? Tout d’abord -et ce n’est pas rien- parce qu’elles mesurent les qualités humaines de celui qui en a décidé, Alain Juppé évidemment. Mais aussi, parce qu’elles témoignent d’une pratique politique que nous ne pouvons plus accepter. Cette ville est gérée comme un fief de l’ancien régime. Les règles républicaines ne s’y appliquent plus. La place protocolaire des élus et des institutions quand ils n’appartiennent pas à la majorité municipale n’y est plus respectée.

Il est immensément temps que Bordeaux redevienne une ville d’équilibre des pouvoirs et de respiration démocratique.

Signe

Ce jour (9 février) est consacré par France-Inter à la maladie mentale et à la psychiatrie. Signe d’intérêt et de prise de conscience de la souffrance psychique montante dans notre société. Pas une famille, ou du moins pas un cerle d’amis, où on ne rencontre l’un ou l’autre de ses modes d’expression.

Mon souhait est que l’on ne s’en tienne pas à s’interroger « comment soigner ? » « Quels moyens pour la psychiatrie? » mais aussi que l’on interroge les causes de ce mal être croissant et que l’on cherche à identifier celles sur lesquelles on peut agir.

Cette interrogation est/sera une vraie révolution. L’écologie environnementale a ouvert la voie, il faut aller au delà. La mal-bouffe cérébrale et psychique est au moins aussi dommageable que la mal bouffe de Mac’Do. Je m’inscris volontiers faucheuse volontaire des postes de télé dans les chambres des tout petits ou des machines à sous à disposition dès 9 heures du matin.

Bien sûr, le « désenchantement du monde », la perte des solidarités traditionnelles, l’affaiblissement du sens du collectif, sont plus difficiles à combattre encore que les intérets commerciaux cachés derrière les jeux stupides, l’impact accéléré des images de la télé … Avec la même honneteté qui nous fait nous demander « qu’est ce qui est mauvais pour la planète? », il faut que nous cherchions « qu’est ce qui est mauvais pour la société ? »Il faut que nous cherchions avec la même honneté « qu’est ce qui est mauvais pour la société » ?

La santé, marqueur d’inégalité sociale

Une confirmation, une de plus, d’un thême qui nous occupe beaucoup sur ce blog. La santé, ce que j’appelle bien souvent « l’état de la machine », est de plus en plus un marqueur d’inégalité sociale. On pouvait espérer autre chose après des décennies tout à la fois de luttes sociales et de progrès médicaux.

Une étude conjointe de l’Inserm et des instituts de santé et de veille sanitaire démontre sur un « échantillon représentatif » de 1042 collégiens et lycéens du Val de Marne que les jeunes ne sont pas égaux face à l’obésité et que l’écart s’accentue régulièrement entre pauvres et riches : la prévalence du surpoids augmente chez les uns, diminue chez les autres. C’est d’abord cette aggravation des faits que l’on doit retenir. Dans une société avancée, ce recul sur des sujets si décisifs doit nous mobiliser.

En chiffres, car j’aime bien que ce blog donne des éléments précis auxquel on puisse se référer.

Le département du Val de Marne est engagé depuis 2001 dans un programme de prévention de l’obésité . Grâce à cela, la prévalence du surpoids est restée stable chez les jeunes : 17% des adolescents en excès de poids, 3,1 % d’obèses. Remarquons que globalement dans notre pays, les chiffres montent, le programme de prévention n’est donc pas inutile.

Pas inutile, mais très différemment : le surpoids a considérablement augmenté chez les enfants d’ouvriers, passant de 16,4% à 31,1% , alors qu’il a diminué chez ceux dont les parents occupent une profession intermédiaire (de 19,1% à 10,9%) ; en clair : trois fois plus d’enfants trop gros chez les enfants de milieux modestes !

L’origine géographique du père aggrave les différences : le surpoids passe de 18 à 30,1% si le père est originaire du Maghreb, ou d’un pays non européen ou africain (13,1 à 23,3%)

Le type de quartier joue un rôle et le surpoids concerne 1/4 des jeunes des cités (dont 6,3% d’obèses) contre 11% de ceux qui habitent dans des quartiers pavillonnaires.

Un chiffre encore, lié au surpoids : 69% des jeunes disposent d’un écran dans leur chambre (télé, ordinateur ou console de jeux). Ce chiffre atteint 75% pour les enfants d’ouvriers.

Il est urgentissime que nous prenions ces données à bras le corps, dans toutes leurs implications. Causes et conséquences. Pour ces dernières, mesurons combien un enfant obèse perd en capacité d’épanouissement scolaire, social et sportif ; perd en estime de soi et en ardeur à être ; et se sentira avec l’augmentation des chiffres que l’on vient d’examiner, ce plus en plus en état de ségrégation.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel