Jean Sarkozy ou Incitatus dans les écuries d’Augias
Question au gouvernement, le 13 octobre 2009
Ma question s’adresse à M. Hirsch.
Monsieur le Haut Commissaire,
Quelle confiance peuvent avoir aujourd’hui les jeunes français en vos paroles et en votre plan ?
Au moment où vous nous présentez votre plan pour la promotion des jeunes, nous apprenons la nomination de M. Jean Sarkozy à la tête de l’Etablissement d’aménagement du plus gros quartier d’affaires européen, la Défense.
Vous connaissez pourtant les chiffres : 25% des jeunes aujourd’hui au chômage et parmi eux de nombreux diplômés ; vous connaissez la souffrance de toute une génération ne trouvant ni débouchés, ni emploi.
Quel signe leur donne-t-on aujourd’hui ? Où est la promotion du travail de l’effort ? Où est le mérite ? Où est l’exemple, cette exemplarité républicaine que nous devons d’abord exiger au plus haut niveau de l’Etat ?
Où est aussi le signe donné à l’Université que Mme Pécresse a pour mission de porter, et alors que ce quartier est le fer de lance de la région Île de France où Mme Pécresse est candidate !
De quelle expérience, de quelle preuve d’intégrité a fait preuve M. Sarkozy pour voir choir – je pèse le mot – dans ses mains cet héritage de coups tordus dénoncés en 2007 par la Cour des comptes.
Comment ne pas voir, ne pas comprendre qu’il s’agit de l’appropriation d’un département, et par une famille et par un clan. Et vous Ministres intègres, Conseillers vertueux, que dîtes-vous, que faîtes-vous ?
Comment cette nomination, planifiée, organisée de longue date, peut-elle ne pas être empuantie de l’entêtante odeur de collusion entre le pouvoir et les affaires qui avait fait dire à M. Devedjian qu’il allait nettoyer les écuries d’Augias ? Le mot est dur. Peut-être est-ce lui qui aujourd’hui irrésistiblement nous fait penser au cheval dont l’empereur Caligula avait fait son consul.