m

Sud Ouest, le 25 janvier 2008

GRAND PARC. Michèle Delaunay défend une oeuvre d’art monumentale place de l’Europe. La mairie n’en veut pas

Une sculpture contemporaine au Grand Parc. Tandis que les résidents s’en fichent un peu, deux élues bataillent autour d’un enjeux sur fond électoral. Voyons un peu…

D’un côté du ring, Michèle Delaunay, dressée sur ses ergots, conseillère générale et députée, accessoirement socialiste dans la bande à Rousset. De l’autre, Anne-Marie Cazalet, adjoint chargée du Grand Parc, plutôt UMP, de la bande à Juppé. Au milieu des deux : une hypothétique sculpture contemporaine
C’est Michèle Delaunay qui tire la première. Hier après-midi elle affrontait le froid pour se planter en plein milieu de la place de l’Europe au Grand Parc afin de rouspéter contre le rejet par la mairie d’édifier au Grand Parc une oeuvre d’art en son nom. Non qu’elle soit l’artiste, mais plutôt l’instigatrice et la financière. Le projet date d’il y a quatre ans. Présenté par la Fédération des œuvres laïques de la Gironde au Conseil général, il met en avant un artiste de renom, Nicolas Fleissig et laisse les enfants du quartier participer à l’élaboration de l’œuvre. Michèle Delaunay en fait son « bébé », elle trouve le financement et  le défend.

« Trop estampillé Delaunay »

« Depuis 4 ans, peste la députée, la municipalité renvoie le projet de commissions en concertations, malgré l’initiative de médiation culturelle autour de sa réalisation. L’artiste est venu in situ, il voulait que son œuvre s’inspire de l’esprit du lieu et que les gens y vivent. A partir de là, il a réalisé des croquis. Tout était prêt, les financements accordés. Il ne manquait qu’une prise de courant. Jusqu’à la dernière lettre d’Alain Juppé qui écrit : « Impossible de faire sans concertation ». Je n’en reviens pas : tout a déjà été fait ! Je crois qu’il trouve le projet trop estampillé Delaunay ».
Alertée par les antennes d’Alain Juppé, Anne-Marie Cazalet reprend ses billes. « Le projet de Madame Delaunay a été soumis au Comité d’Art dans la ville qui a émis un avis très réservé, dit-elle. Alain Juppé m’a laissé pour consigne de restructurer le quartier afin de le faire évolué, il souhaite un geste culturel fort, qui n’arrive pas clé en main, comme celui de Madame Delaunay : l’artiste est déjà choisi et cette sculpture monumentale est d’un goût… Bon… La volonté municipale est de faire entrer l’art dans les quartiers en faisant participer les habitants ».
Michèle Delaunay, très colère, montre du doigt le Lion bleu de Xavier Veilhan à la bastide et l’Obélisque d’Yvan Theimer à la victoire. « Parlez nous de la concertation avec les habitants des quartiers ! », ironise-t-elle.
Élections municipales obligent, le projet de création artistique dans le quartier devra attendre. La mairie actuelle n’en veut pas, lui préférant une initiative participative et collective du genre Jardin de Dupaty. Populaire et fédérateur, avec un artiste dont on ne sait rien. « Car, souligne Anne-Marie Cazalet, on ne peut intervenir dans les quartiers comme sur les lieux publics de Bordeaux… »

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel