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Loi Santé : mon intervention en discussion générale

 

M. le Président, Mme la Ministre, mesdames et messieurs les rapporteurs, chers collègues

Le projet de loi que nous allons examiner est décisif :

–         décisif pour tous les Français, pour leur qualité de vie à tous les âges, pour leur longévité. La santé est notre meilleur outil et notre meilleur atout dans toutes les circonstances de la vie. A nous tous d’être à la hauteur de ce grand rendez vous qu’est une nouvelle loi de santé publique

–         décisif pour l’avenir de notre système de santé et de notre sécurité sociale, unique trésor de ceux qui n’ont rien, allié du nouveau né comme du grand vieillard

Nous ne pourrons assumer autant le coût de ce formidable cadeau qu’est la longévité que les remarquables progrès technologiques et thérapeutiques que connaît la médecine -en particulier dans le domaine du cancer- qu’en réduisant les maladies évitables et leur coût sanitaire et social, ceci au prix d’une politique de prévention ferme, convaincue pour pouvoir être convaincante  et en affichant des objectifs forts, posés comme absolus comme celui de la sortie du tabac en 2030. Je rêve de voir proposé à notre ambition et à celle de l’Europe, un CAC 40 de la santé sociale : pourcentage de fumeurs, taux de mortalité prématurée, taux de couverture vaccinale, taux de suicide, abandon de soins …

L’objectif de voir réduits chacun de ces indicateurs est atteignables. Il nous faut dire haut et fort ce qu’est une santé durable qui est aussi une santé responsable, responsable individuellement et collectivement. Il nous faut affirmer que l’écologie de l’homme dont l’axe principal est la réduction drastique des maladies évitables, qui sont presque toutes des maladies comportementales, compte pour nous davantage encore que la protection de l’ours des Pyrénées ou l’angélique des ruisseaux.

Aujourd’hui l’opinion publique est prête à nous accompagner dans cette vision résolument nouvelle que nous portons trop souvent avec des concepts anciens qui ne touchent pas les jeunes générations. Les leaders d’opinion ne sont plus ceux qu’ils étaient il a 50 ans. Ce sont aujourd’hui ceux qui véhiculent sous des formes diverses (beauté, bien être, alimentation naturelle, sport) qui sont le plus écoutés, qui font les plus forts tirages dans la presse et qui réunissent le plus grand nombre d’auditeurs ou de spectateurs fidèles.

Personne ne croit que ceux qui défendent dans cet hémicycle la santé, luttent contre les addictions et les produits toxiques sont soumis à quelque lobby que ce soit, n’ayons jamais peur de déplaire à des groupuscules accrochés à des intérêts financiers et démontrons au contraire que ce que l’on pare parfois de « liberté » comme la liberté de fumer ou de boire, est en réalité une soumission à des pouvoirs financiers, cyniques et manipulateurs.

Dans ces temps de désamour politique généralisé, s’il y a un défaut dont aucun politique n’est jamais accusé, c’est le courage.  Porter, politiser la santé est notre meilleure chance de n’avoir pas demain à privatiser la maladie.

Commuiqué de presse du 18 mars 2015 : sortir du tabac en 2025

Loi santé : sortir du tabac en 2025

J’ai déposé 16 amendements, signés par plus de 30 députés, pour renforcer le dispositif antitabac proposé par la Ministre de la Santé, dispositif qui n’est pas suffisant. En effet, le tabac est responsable d’une véritable hécatombe sanitaire : il tue plus de 73.000 personnes par an en France et coute 47.7 milliards d’euros par an à l’État en dommages sanitaires et sociaux. A ce titre je propose trois évolutions majeures :

  1. Une augmentation de 30% de la fiscalité sur les cigarettes et le tabac à rouler, en France continentale et en Corse – ou le tabac est 25% moins cher.
  2. Une obligation de présentation de la carte d’identité pour acheter du tabac, pour s’assurer que les buralistes ne vendent plus de tabac aux mineurs alors qu’ils sont 62% à le faire aujourd’hui (Réf. OFDT 2013 p.51 Évaluation de l’interdiction de vente d’alcool et de tabac aux mineurs).
  3. Une action de groupe pour les préjudices causés par la consommation de substances psychoactives et addictives, dont le tabac fait partie, telle qu’elle existe aux USA. La dernière action ayant value à l’industriel Reynolds une condamnation de 23,6 milliards de dollars. Cet amendement fera l’objet d’un débat ce soir ou demain.

En outre, j’ai proposé d’autres mesures, qui ont été votées en Commission, comme l’interdiction d’installation de nouveaux bureaux de tabac à moins de 150 mètres d’établissements scolaires, ou l’encadrement des revues professionnelles du tabac. Toutes ces mesures, couplées à une politique européenne d’harmonisation de la fiscalité sur le tabac, s’inscrivent dans l’ambition de sortie du tabac d’ici 2025.

PPL visant à instaurer un droit à la restauration scolaire

Aujourd’hui vient d’être votée (unanimité mais abstention de l’UMP) la proposition de loi visant à garantir le droit d’accès à la restauration scolaire dans l’hémicycle. Cette proposition de loi instaure un droit à la restauration scolaire pour tous les enfants. Ce texte reprend à l’identique la proposition de loi de Michèle Delaunay déposée en février 2012, faite dans le contexte du refus par la municipalité de Bordeaux, des enfants dont l’un des deux parents ne travaillaient pas. L’ensemble du groupe SRC s’était réuni autour de ce texte. Cette proposition de loi confirme donc le principe d’égalité d’usage des services publics pour tous les citoyens et évite l’exclusion et la discrimination d’enfants qui sont bien souvent, ceux qui en ont le plus besoin, comme les enfants dont l’un des deux parent est chômeur ou sans emploi.  Ce principe a été réaffirmé dans le rapport du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les Hommes car ils « pénalisent particulièrement l’insertion professionnelle et sociale des femmes en rendant difficiles une recherche d’emploi, l’accès à des formations ou encore l’exercice de toute autre activité socio-culturelle ».

Droit à mourir dans plus d’égalité : mon intervention en séance sur la fin de vie

Responsable du texte sur la fin de vie, voici mon intervention de mardi soir à l’Assemblée nationale en discussion générale. L’un des objectifs de la loi est de donner un coup d’accélérateur au développement et à l’enseignement des soins palliatifs de manière à affronter le choc démographique lié à l’entrée dans le champ de l’âge des générations du baby-boom. Nous ne pouvons demeurer au chiffre affligeant que seuls 20% des Français qui devraient en bénéficier ont aujourd’hui accès aux soins palliatifs. L’accès de tous est susceptible de modifier l’appréhension que nous avons de l’approche de la mort et les décisions qu’elle suscite. La loi consacre le droit à la sédation terminale, profonde et continue : il s’agit de calmer, d’apaiser, de soulager et non de faire cesser. Les médicaments utilisés n’ont pas pour objet de tuer et la mort survient en fonction de l’état d’avancement de la maladie et/ou d’épuisement du grand âge. Ce droit est exercé en fonction des directives de la personne et d’elle seule, renouvelables ou résiliables à tout moment. Elles s’imposent aux soignants comme à l’entourage.

 

Tribune dans Le Monde : Fin de vie, de nouveaux droits pour chaque personne

Fin de vie : de nouveaux droits pour chaque personne

Nous aurons à nous prononcer dans quelques jours sur la proposition de loi Claeys-Leonetti. Pour nous socialistes, elle répond à la demande des Français.

Nos concitoyens souhaitent mourir dans l’apaisement et conformément à leur volonté. Mettons sur cette évidence les mots que nous voulons, c’est bien vers elle que nous progressons pas à pas collectivement au gré des lois de 1999, 2002, 2005.

Car les Français ne souhaitent plus mourir dans les conditions actuelles tant elles sont parfois inacceptables. Oui le mal mourir est encore trop présent dans notre Pays.

Les conditions de fin de vie sont aujourd’hui radicalement différentes selon qu’une personne meurt à domicile, en EHPAD ou en établissement hospitalier. Elles le sont également en fonction des régions et au sein même des établissements de soins qui, selon les services, n’ont pas les mêmes pratiques et n’offrent donc pas, in fine, les mêmes qualités d’accompagnement.

L’uniformisation des pratiques et leur amélioration, doivent constituer les premières avancées du texte que nous soutenons au Parlement.

Avant tout, nous devons donc offrir l’accès égal pour tous aux soins palliatifs. Le chemin à parcourir est grand. Il commence par faire évoluer, pour l’ensemble des équipes de soins, leur rapport à la mort et donc à la culture palliative. C’est dans ce but que le Président de la République a annoncé, le 12 décembre dernier, la mise en place, dès la prochaine rentrée universitaire, d’un enseignement spécifique consacré à l’accompagnement des malades. Il sera obligatoire, commun à tous les étudiants et intégré à toutes les formations sanitaires, études de médecine comme diplômes d’état.

Il faut que cessent de s’opposer soins curatifs et palliatifs. Cela n’a pas de sens. Ils sont les deux faces d’une même médaille. La culture palliative doit irriguer tout le corps médical, quelle que soit sa spécialité. Le progrès de la médecine ne peut être seulement technique. Il faut désormais que cohabitent très en amont soins curatifs et palliatifs, que l’un prenne insensiblement le relais de l’autre pour accompagner le patient au bout de son chemin.

C’est avec ce dispositif que vient s’articuler la proposition de loi Claeys-Leonetti. Elle ouvre un droit à la sédation profonde et continue jusqu’au décès pour les personnes atteintes d’une affection grave et incurable dont le pronostic vital est engagé à court terme et qui ont la volonté d’éviter toute souffrance et de ne pas prolonger, selon eux, inutilement leur vie.

Cette même sédation sera mise en œuvre pour une personne souhaitant arrêter les traitements qui la maintiennent en vie ou lorsqu’une équipe médicale l’aura décidé dans le cadre du refus de l’obstination déraisonnable.

Ce droit à la sédation s’accompagnera du respect, jusqu’à la dernière heure, de l’autonomie de décision du patient. C’est en ce sens que les directives anticipées s’imposeront aux médecins si le patient n’est plus en état de s’exprimer.

Sur une question aussi intime, aussi complexe, aussi sensible que la fin de vie, le Président de la République a fait le choix du rassemblement le plus large. Avec raison, il a considéré qu’il ne fallait pas diviser la nation en privilégiant les marges, mais au contraire la réunir en avançant par son cœur. Le résultat est, nous le pensons, à la hauteur de l’enjeu.

Culture palliative développée, nombre d’unité de soins palliatifs augmenté, droit à la sédation, directives anticipées contraignantes, ces différentes avancées sont le fruit d’un dépassement et non d’un compromis. Comme toujours, le tout est ici supérieur à la somme des parties. Le cheminement intellectuel pratiqué par deux députés venus d’horizons politiques différents, a produit un texte qui dépasse les clivages habituels et constitue le socle majoritaire de notre Pays. Le Premier Ministre a d’ailleurs observé que cette proposition de loi portait la marque de l’équilibre souhaité et du progrès nécessaire.

Bien sûr, ce texte n’a pas vocation à épuiser le débat sur la fin de vie. Par nature, il se poursuivra au gré des évolutions de notre société. Il n’y a pas dans ce domaine de vérité. Il n’y a que des perceptions qui pour être différentes, n’en sont pas moins légitimes et respectables. Chacun d’entre nous, au-delà de ses convictions, souhaite d’abord et avant tout réduire les fractures qui aujourd’hui rendent inégales les conditions de fin de vie de nos concitoyens.

Avec la proposition de loi Claeys-Leonetti, nous avons collectivement la possibilité de faire progresser les conditions de fin de vie de milliers de nos concitoyens. Saisissons là. Les occasions manquées ne se retrouvent pas.

 

L’ensemble des signataires :  DELAUNAY Michèle ;  AYRAULT Jean-Marc ; LE ROUX Bruno ; CAMBADELIS Jean-Christophe ;  GUIGOU Elisabeth ; FILIPPETTI Aurélie ; FOURNEYRON Valérie ; GAROT Guillaume ; HAMON Benoît ; CUVILLIER Frédéric ; ADAM Patricia ; ALAUX Sylviane ; ALLOSSERY Jean-Pierre ; AYLAGAS Pierre ; BACHELAY Guillaume ; BAPT Gérard ; BARBIER Frédéric ; BARDY Serge ; BAYS Nicolas ; BEFFARA Jean-Marie ; BLAZY Jean-Pierre ; BLEIN Yves ; BLEUNVEN Jean-Luc ; BOISSERIE Daniel ; BORGEL Christophe ; BOUDIE Florent ; BRICOUT Jean-Louis ; BULTEAU Sylviane ; CALMETTE Alain ; CAPDEVIELLE Colette ; CARESCHE Christophe ; CARRILLON-COUVREUR Martine ; CATHALA Laurent ; CHAUVEAU Guy-Michel ; CLERGEAU Marie-Françoise ; COLAS Romain ; CRESTA Jacques ; DANIEL Yves ; DELAUNAY Florence ; DEMARTHE Pascal ; DESSUS Sophie ; DESTANS Jean Louis ; DOSIERE René ; DOUCET Sandrine ; DUBOIS Françoise ; DUMAS Françoise ; DUMAS William ; DURON Philippe ; ERHEL Corinne ; FAURE Alain ; FAURE Martine ; FOURAGE Hugues ; FRANCAIX Michel ; FRANQUEVILLE Christian ; FRUTEAU Jean-Claude ; GAGNAIRE Jean-Louis ; GLAVANY Jean ; GOASDOUE Yves ; GOUA Marc ; GRANDGUILLAUME Laurent ; GRELLIER Jean ; GRELIER Estelle ; GUITTET Chantal ; HABIB David ; HUREL Sandrine ; IMBERT Françoise ; ISSINDOU Michel ; JANQUIN Serge ; JUNG Armand ; KEMEL Philippe ; LACLAIS Bernadette ; LACUEY Conchita ; LANG Anne-Christine ; LANGLADE Colette ; LAUNAY Jean ; LE BORGN’ Pierre-Yves ; LE BOUILLONNEC Jean-Yves ; LE DAIN Anne-Yvonne ; LE DEAUT Jean-Yves ; LE HOUEROU Annie ; LE ROCH Jean-Pierre ; LEFEBVRE Dominique ; LEMASLE Patrick ; LEROY Arnaud ; LESAGE Michel ; LIGNIERES-CASSOU Martine ; LONCLE François ; LOUSTEAU Lucette ; MARCEL Marie-Lou ; MARSAC Jean-René ; MENARD Michel ; MESQUIDA Kléber ; MUET Pierre-Alain ; NAUCHE Philippe ; NIESON Nathalie ; ORPHE Monique ; PANE Luce ; PEIRO Germinal ; PELLOIS Hervé ; PINVILLE Martine ; PIRES-BEAUNE Christine ; POCHON Elisabeth ; POUZOL Michel ; PRAT Patrice ; PUEYO Joaquim ; QUERE Catherine ; RABIN Monique ; RAIMBOURG Dominique ; RECALDE Marie ; ROGEMONT Marcel ; ROUILLARD Gwendal ; ROUQUET René ; ROUSSET Alain ; SAID Boinali ; SANTAIS Béatrice ; SAVARY Gilles ; TERRASSE Pascal ; TOLMONT Sylvie ; VAILLANT Daniel ; VALTER Clotilde ; VAUZELLE Michel ; VERAN Olivier ; VERDIER Fabrice ; VLODY Jean-Jacques

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