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Sud Ouest – 27/10/2014 Pour Delaunay, « il y a urgence »

Lire l’article de Julien Rousset sur le site SudOuest ici.

Pour Delaunay, « il y a urgence »

 

La cancérologue et ex-ministre déléguée aux Personnes âgées et à l’Autonomie assure qu’elle ne croit pas que le gouvernement, qu’elle soutient par ailleurs, agit par cupidité. « Il est démontré que le tabac coûte beaucoup plus à la collectivité qu’il ne lui rapporte. Mais mes collègues hésitent à taxer plus lourdement les cigarettes pour plusieurs raisons : de peur de prendre une mesure impopulaire, par égard pour certains secteurs d’activité comme celui des 26 000 buralistes, considérés comme des relais d’opinion majeurs, et aussi au nom d’une certaine idée de la liberté, si j’en crois par exemple mon camarade Henri Emmanuelli, qui me dit qu’on a bien le droit de mourir comme on veut. Je ne souscris pas à cette idée de la liberté, qui revient à se soumettre à la drogue la plus addictive qui soit, et à devenir le jouet de puissants lobbys industriels. »

Michèle Delaunay a reçu dans sa démarche le soutien de Roger Salamon, professeur de santé publique à l’université de Bordeaux et président du Haut Conseil de santé publique : « À part la forte et efficace augmentation du prix imposée par Chirac en 2003, toutes les hausses proposées depuis (par la gauche ou la droite) ne sont que de la poudre aux yeux. Elles sont calculées avec les cigarettiers pour rester inefficaces. »

Sud Ouest – 27/11/2014 Sur le tabac l’Etat tient deux discours

Lire l’article de Julien Rousset sur le site ici.

 

L’État prétend depuis des années faire la chasse à la cigarette, mais n’augmente qu’avec modération le prix du paquet… qui génère de si importantes recettes fiscales.

Cancérologue de formation, la députée bordelaise Michèle Delaunay (PS) a défendu jeudi, dans le cadre de la discussion du budget de la Sécurité sociale 2015, un amendement visant à augmenter franchement le prix des paquets de cigarettes. Elle propose que ce prix, en grande partie déterminé par l’État à travers les taxes, soit fixé en fonction du coût réel du tabagisme pour la collectivité : son impact « social et sanitaire ». En attendant d’établir ce coût avec certitude, Michèle Delaunay préconise un doublement immédiat des taxes. Le paquet passerait de 7 euros à environ 11 euros.Cet amendement n’a été soutenu que par 29 parlementaires. Il va « trop vite et trop loin », selon le secrétaire d’État chargé du Budget, Christian Eckert. « À terme, selon ce mode de calcul, le prix du paquet pourrait atteindre 20 euros, ce qui revient à une forme d’interdiction », estime Martine Pinville, députée (PS) de la Charente et secrétaire de la commission des affaires sociales au Palais-Bourbon. « Cela risquait de brouiller le message de Marisol Touraine, qui vient de lancer un plan concret autour du paquet neutre, de l’interdiction de fumer en voiture en présence d’un enfant… », poursuit la députée. Elle assure que l’amendement Delaunay n’a pas été retoqué pour des raisons budgétaires, tout en reconnaissant que le tabac, « comme l’alcool ou l’essence », génère des recettes importantes pour l’État.

1 Combien le tabac rapporte-t-il à l’État ?

Entre 12 et 14 milliards d’euros par an, tous produits du tabac confondus. L’État prélève 80 % du prix d’un paquet : 65 % sous forme de droits de consommation, 15 % au titre de la TVA.

Sur un paquet à 7 euros, 5,60 € reviennent à l’État. Le reste est réparti entre buralistes et fabricants. Après un tassement dans les années 2000, les recettes fiscales liées au tabac ont augmenté de 3 milliards d’euros entre 2008 et 2013.

2 Quels sont les effets des hausses de prix ?

Le prix moyen du paquet de tabac a plus que doublé en quinze ans, passant de 3,20 €, en 2000, à 6,70 €, en 2013. Il a surtout bondi sur une courte période, + 40 % en 2003 et 2004, dans le cadre du plan cancer lancé par Jacques Chirac. Le prix du paquet a alors grimpé de 3,50 € à environ 5 euros. Cette politique offensive a eu un impact évident sur les ventes, qui ont alors dévissé : 54 milliards de cigarettes vendues en France en 2005, contre 80 milliards trois ans auparavant : – 32 %. « Des baisses jamais vues, principalement dues à des hausses de prix fortes et répétées », analyse une étude de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) consacrée au marché du tabac.

Un moratoire fiscal fut ensuite décidé, suivi, depuis 2008, de hausses régulières mais peu élevées. Les ventes ont continué de baisser, mais beaucoup plus lentement qu’en 2003, 2004 et 2005. Dans un rapport rendu à la fin de 2012, la Cour des comptes a salué les effets de « la politique volontariste » des années 2003-2004, tout en relevant que, depuis, les hausses de prix ont été « trop faibles pour avoir un effet perceptible sur les ventes ». Trop faibles mais suffisantes pour « optimiser la croissance du chiffre d’affaires des fournisseurs, la rémunération des buralistes et la ressource fiscale de l’État », constatait la Cour.

3 Des hausses très (bien) mesurées…

Donc, pour lutter efficacement contre le tabagisme, pourquoi ne pas assumer de nouveau une hausse sensible du prix du paquet ? Le gouvernement assure ne pas vouloir alimenter ainsi la contrebande, en plein essor. Dans une enquête qui vient de paraître aux éditions First (1), Matthieu Pechberty, du « Journal du dimanche », défend une autre hypothèse : l’État augmente ses taxes sur les cigarettes dans des proportions calculées pour gonfler les recettes sans avoir d’incidence majeure sur les ventes.

Matthieu Pechberty, dont l’enquête est nourrie de nombreux témoignages, décrit un État cupide et schizophrène. D’un côté, un ministère de la Santé mobilisé contre le tabagisme ; de l’autre, un ministère du Budget rétif à toute hausse trop radicale, donc éventuellement dissuasive, d’une taxe si précieuse. Dans sa démonstration, l’auteur cite Ludovic Guilcher, ancien directeur adjoint du cabinet d’Éric Woerth et de Valérie Pécresse au Budget : « Les recettes fiscales du tabac sont magiques ! Elles sont très prévisibles et très maîtrisables. Ce n’est pas comme l’impôt sur les sociétés, qu’on a du mal à anticiper. En plus, le nombre de fumeurs diminue peu quand on n’augmente pas trop les prix. »

Roselyne Bachelot, ancienne ministre de la Santé, a reconnu auprès du journaliste : « Pendant quatre ans, j’ai été confrontée à une tension entre Bercy et la Santé, qui préconisait des hausses massives. Je ne les ai pas obtenues d’un coup, mais au fil de l’eau, en deux fois. Sauf que cela n’a pas d’effets. »

Joint par « Sud Ouest », jeudi, le cabinet de Christian Eckert, actuel secrétaire d’État chargé du Budget, se montre pour le moins évasif au sujet des recettes fiscales du tabac, affirmant, sans ciller, que « le plan Chirac n’a pas eu les effets escomptés » ou que « ce n’est pas l’État qui fixe le prix des cigarettes ». Malgré nos demandes répétées, le cabinet n’a pas communiqué l’évolution précise des recettes liées au tabac depuis dix ans.

4 Le coût réel du tabac pour la collectivité

Si l’on considère l’ensemble de ses effets, le tabagisme coûte bien plus à l’État qu’il ne lui rapporte. Selon une étude commandée en 2006 par l’Institut national du cancer aux économistes Pierre Kopp et Philippe Fenoglio, les dépenses et déficits liés au tabac (prise en charge sanitaire des pathologies, chutes de productivité et de fiscalité dues à une mortalité anticipée… ) s’élèveraient pour la collectivité à 47 milliards d’euros par an. « Le vrai problème, c’est que les économies qu’on pourrait faire grâce à une baisse massive du tabagisme n’apparaîtraient qu’à long terme, alors que les recettes tombent chaque année », estime un parlementaire.

La lutte contre le tabac, prisonnière du court terme ? Roselyne Bachelot ne dit pas autre chose : « Se priver de ces recettes impose d’augmenter d’autres dépenses pour compenser, alors que les économies viendront dans une génération. »

(1) « L’État accro au tabac », Matthieu Pechberty, éd. First, 255 p., 16,95 €.

L’article du Figaro du 23/10/2014 « Cigares : taxes alignées sur les cigarettes »

Cigares : taxes alignées sur les cigarettes

Par Le Figaro.fr avec AFP 

 

Les députés ont décidé ce jeudi d’aligner les taxes sur les cigares mais également les cigarillos sur celles appliquées aux cigarettes, dans le cadre de la discussion du projet de budget de la Sécurité sociale.

Un amendement visant ainsi à augmenter les droits de consommation des cigares et cigarillos, porté par l’ancienne ministre Michèle Delaunay (PS) et co-signé par des socialistes et des écologistes, a été adopté contre l’avis du gouvernement.

« La France est le pays d’Europe continentale qui pratique les tarifs les plus chers » et les produits visés, cigares et cigarillos, ne représentent que « 2% du marché en volume », avait souligné le secrétaire d’Etat au Budget Christian Eckert, assurant qu' »augmenter la fiscalité fait augmenter les achats illégaux ».

Pour sa part, Mme Delaunay a remarqué que « la nocivité (des différents produits du tabac) est exactement la même » et plaidé pour « des mesures d’urgence » car « le tabac est aujourd’hui dans le monde la première cause de décès ».

L’article du Huffington Post du 23/10/2014 « Tabac: les cigares taxés au même niveau que le cigarettes contre l’avis du gouvernement »

Tabac: les cigares taxés au même niveau que le cigarettes contre l’avis du gouvernement

 

TABAC – Si l’amendement est retenu dans le budget final, il devrait faire exploser le prix des Havane et des Montecristo en France. Les députés ont décidé ce jeudi 23 octobre, contre l’avis du gouvernement, d’augmenter les taxes des cigares et cigarillos pour les aligner sur celles appliquées aux cigarettes.

Porté par l’ancienne ministre Michèle Delaunay (PS) et cosigné par des socialistes et des écologistes, l’amendement visant ainsi à augmenter les droits de consommation des cigares et cigarillos dans le cadre de la discussion du projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) a été adopté et ce malgré l’avis défavorable du secrétaire d’État au Budget.

« La France est le pays d’Europe continentale qui pratique les tarifs les plus chers » et les produits visés, cigares et cigarillos, ne représentent que « 2% du marché en volume », a souligné Christian Eckert, assurant qu' »augmenter la fiscalité fait augmenter les achats illégaux ». De son côté, Michèle Delaunay a affirmé que « la nocivité (des différents produits du tabac) est exactement la même » et plaidé pour « des mesures d’urgence » car « le tabac est aujourd’hui dans le monde la première cause de décès ».

Tabac : une vraie avancée, mais la bataille ne sera gagnée qu’avec l’engagement de tous !

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE – JEUDI 23 OCTOBRE 2014

Michèle DELAUNAY, députée de la Gironde

 

Tabac : une vraie avancée, mais la bataille ne sera gagnée qu’avec l’engagement de tous !

J’ai défendu, ce matin, trois amendements au Projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2015 (PLFSS), pour proposer des mesures véritablement efficaces en matière de lutte contre le tabac, avec comme conséquence, l’augmentation notable du prix. Je continuerai à porter cette ambition, dans la prochaine loi Santé, qui sera présentée au Parlement au début de l’année prochaine.

1.   Je me félicite de l’adoption du premier amendement, déposé avec 30 collègues députés cosignataires, contre l’avis du gouvernement, qui propose d’aligner le droit de consommation des cigares et cigarillos sur celui des cigarettes. Il n’y a, en effet, aucune justification à ce que le droit de consommation varie du simple au double entre ces deux catégories : la toxicité du tabac fumé est la même, que le produit soit conditionné sous la forme de cigarettes, cigares ou cigarillos. 

2.   J’ai demandé également que le prix du paquet de cigarettes et des autres produits soit fixé en tenant compte du coût des dégâts sanitaires et sociaux du tabac. A mon plus grand regret cet amendement, signé par 30 députés, n’a pas été adopté, bien que son principe ait été salué sur tous les bancs. Le doublement des taxes correspond à un prix du paquet de 11,50 euros au lieu de 7 euros. J’aurais souhaité obtenir du gouvernement un engagement ferme sur la mise en place d’une étude publique et indépendante chargée d’évaluer le coût des dégâts sanitaires et sociaux du tabac. Le coût sanitaire et social du tabac, estimé à 47.7 milliards d’euros, et en hausse constante, correspond à trois fois le déficit de la sécurité sociale et ampute celle-ci de toutes marges de manœuvres au détriment du financement de l’innovation technique et thérapeutique.

J’ai souligné la nécessité de porter cette ambition au niveau européen et exprimé mon souhait que le premier pays à prendre une décision courageuse, que les autres pays pourraient suivre, soit la France.

3.  Enfin, j’ai demandé un alignement du droit de consommation applicable en Corse sur celui en vigueur en France continentale. J’ai retiré cet amendement devant l’assurance du Secrétaire d’État chargé du budget, Christian Eckert, que des négociations allant dans ce sens étaient actuellement menées.

Depuis plus de 50 ans, la lutte anti-tabac n’obtient que des résultats faibles ou nuls car la consommation est toujours en hausse, particulièrement chez les jeunes. Il y a aujourd’hui urgence, mais des résultats décisifs ne pourront être obtenus qu’avec l’appui de l’opinion publique et l’engagement des médias.

Pour accéder à mon amendement sur les cigares et les cigarillos cliquez ici

Pour accéder à mon amendement sur la fixation du prix en fonction du coût des dégâts sanitaires et sociaux du tabac cliquez ici

Pour accéder à mon amendement sur l’alignement de la fiscalité du tabac applicable en Corse avec celle en vigueur en France continentale cliquez ici

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