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Michèle Delaunay interroge le gouvernement sur la revalorisation de la redevance imposée aux bars, restaurants et salons de coiffures qui diffusent de la musique

Question écrite n°1 : Bars et restaurants à ambiance musicale

Mme Michèle Delaunay attire l’attention de M. le Ministre de la culture et de la communication sur le mécontentement et l’incompréhension de nombreux gérants de bars et restaurants suite à l’application de la décision de la commission de la SPRE du 5 janvier 2010, fixant de nouveaux barèmes de rémunération équitable pour les lieux sonorisés.

Ainsi, le mode de calcul appliqué aux BAM-RAM (bars à ambiance musicale-restaurants à ambiance musicale) en fonction d’un pourcentage du chiffre d’affaires en lieu et place des 18 % des droits d’auteur perçus par la SACEM, conduit, dans un cas porté à sa connaissance, à une augmentation de près de 2 000 % (de 149 euros en 2009 à 2 600 euros en 2010).

Cette augmentation paraît d’autant plus contestable que le caractère de BAM ou RAM ne semble pas ressortir d’une définition précise, la SACEM et la SPRE ayant à cet égard une acception différente. La détermination de « l’ambiance musicale » serait donc, in fine, déterminée par des délégués régionaux, sur la base de critères flous et donc éminemment subjectifs (la musique « constitue un élément accessoire de leur activité mais constitue une composante essentielle de l’environnement et du décor »).

Mme Michèle Delaunay lui demande donc de prendre les mesures nécessaires pour qu’une concertation ait lieu entre le SPRE et les professionnels concernés, afin qu’un compromis puisse être trouvé sur les nouveaux barèmes de rémunération équitable. Elle lui demande également de préciser les critères objectifs de classification des établissements dans la catégorie des bars à ambiance musicale et restaurants à ambiance musicale, ainsi que les recours qui s’ouvrent aux établissements qui souhaiteraient contester ce classement.

Question écrite n°2 : Salons de coiffure

Mme Michèle Delaunay attire l’attention de M. le Ministre de la culture et de la communication sur le désarrois des gérants de salons de coiffure suite à l’application d’une décision arbitraire de la commission de la rémunération équitable de la SPRE (Société de perception de la rémunération équitable) du 5 janvier 2010, fixant de nouveaux barèmes de perception des « droits voisins » (artistes-interprètes, producteurs) pour les lieux sonorisés.

Une décision réglementaire du 8 décembre 2010 de la commission, prévue à l’article L. 214-4 du code de la propriété intellectuelle portant modification de la décision du 5 janvier 2010, fixe dans son article 4 que cette rémunération est désormais déterminée suivant le nombre d’employés dans l’établissement. Fixée à 18 % du droit d’auteur, la «rémunération équitable» revenait à 27,44 euros par an pour la majorité des 60 000 salons de coiffure de France. Avec le nouveau barème elle est passée en 2010 à 35,75 % des droits d’auteur avec un minimum de facturation de 60 euros et le minimum facturé devrait atteindre en 2011, 90 euros (auxquels s’ajoutent 47 euros supplémentaires par salarié pour les établissements qui comptent au moins trois employés).

Cette décision accroît arbitrairement les charges des salons de coiffure alors qu’ils sont des consommateurs comme les autres, dans la mesure où la diffusion de musique ne constitue pas un élément essentiel et attractif de leur activité, qui achètent leur CD, téléchargent légalement sur Internet ou écoutent la radio, et participent donc déjà à la rémunération des artistes, créateurs, producteurs, interprètes via les droits de la SACEM.

Les professionnels du secteur se sont massivement insurgés contre cette augmentation de la redevance SPRE. Ils l’ont d’ailleurs fait savoir au travers d’une vaste campagne de contestation et une pétition qui a déjà recueilli plus de 25 000 signatures.

Mme Michèle Delaunay demande donc à M. le Ministre de prendre toutes dispositions pour qu’une concertation ait lieu entre la SPRE et les professionnels concernés, afin qu’un compromis puisse être trouvé.

Question écrite n°3 : Fonctionnement institutionnel de la SPRE

Mme Michèle Delaunay attire l’attention de M. le Ministre de la culture et de la communication sur la question du fonctionnement de la commission de la rémunération équitable de la SPRE (Société de perception de la rémunération équitable), soulevée par la décision du 5 janvier 2010, fixant de nouveaux barèmes de perception des « droits voisins » (artistes-interprètes, producteurs) pour les lieux sonorisés.

Jusqu’alors fixés à 18 % des droits d’auteurs perçus par la SACEM, cette décision a conduit à une déconnection du barème avec celui de la SACEM. Le mode de calcul varie selon la nature des établissements mais conduit dans tous les cas à des augmentations spectaculaires, pouvant aller jusqu’à 2 000 % dans le cas des bars à ambiance musicale.

On peut s’interroger sur la légitimité du mandat légal accordé à la SPRE, société cogérée par quatre sociétés de producteurs et artistes-interprètes, de déterminer, sans contrôle de la représentation nationale, les montants des sommes qui leur seront directement reversées. En effet, les majors de la production phonographiques ont un poids considérable dans la commission de la rémunération équitable, et ses décisions s’imposent à l’État de façon tout à fait dérogatoire. En effet, celui-ci a délégué sa mission régalienne de lever l’impôt sans conserver aucun droit de contrôle sur son exercice, ainsi que M. le Ministre l’admet lui-même dans sa réponse à la question écrite n° 77105 publiée le 28 septembre 2010 (« la loi ne place pas cette commission sous l’autorité du Gouvernement et rien dans les textes ne permet au Ministre de retirer, d’abroger ou de modifier toute décision de barème ainsi adoptée »).

Dans le contexte de perte importante de revenus pour les artistes-interprètes comme pour les sociétés de production phonographique, chacun comprend la nécessité de repenser le système de rémunération des créateurs et des producteurs de musique. Or il s’agit ici non pas de trouver une solution pérenne, mais de mettre à l’amende les professionnels contributeurs, sans considération pour les grandes difficultés financières que rencontrent nos entreprises et plus spécifiquement les entreprises de petite taille qui n’ont ni la vocation, ni la possibilité de compenser à leurs frais le manque à gagner pour les producteurs de disques et artistes interprètes occasionné par le développement du téléchargement illégal de musique.

Mme Michèle Delaunay demande donc à M. le Ministre de lui préciser les dispositions qu’il entend prendre pour que l’intérêt général soit bien représenté au sein de la commission pour la rémunération équitable et que des gardes fous soient intégrés dans le mandat accordé à la SPRE, de manière à ce que les augmentations de barème soient décidées équitablement.

Question écrite – Revendications des mécaniciens d’Air France

Madame Michèle Delaunay attire l’attention de Monsieur le Ministre auprès de la Ministre de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, chargé des Transports sur la nécessaire revalorisation du métier de mécaniciens de maintenance aéronautique et sur leurs conditions salariales.

Depuis plusieurs mois, les salariés de la maintenance font part de leur mécontentement à la Direction d’Air France. Alors qu’ils exercent un métier difficile qui leur demande de travailler en 3/8 sept jours sur sept par tous les temps, ils sont régulièrement exclus des négociations et des décisions, comme ce fût le cas en 2009 avec la mise en place d’un plan de départs volontaires. Les salariés se sont largement impliqués pour pallier à la crise et à ses effets, alors même que de nombreux emplois ont été supprimé dans le groupe.

Le 6 juin, un préavis de grève illimité a été déposé au niveau de la maintenance de l’aéroport de Roissy, et le 13 juin, la grève a débuté sur l’ensemble de la maintenance à Roissy, Orly, Toulouse, Le Bourget et les escales. Chaque jour près de 100% des mécaniciens avions font grève de 01h à 08 heures à des moments différents en fonction de l’activité.

Malgré les entretiens et les rencontres, la Direction ne fait aucune proposition témoignant d’une prise en compte des revendications de ces techniciens. Les mesures d’augmentation générale 2011 n’ont pas suffisamment récompensé les efforts consentis par les salariés d’Air France depuis plus de 2 ans, et des inégalités de traitement entre personnes exerçant le même métier demeurent non réglées.

Par ailleurs, Air France qui a fait appel à une sous-traitance étrangère depuis le début du conflit, semble s’être positionné en faveur de cette délocalisation de la maintenance, ce qui irait à l’encontre de l’annonce de l’embauche de 800 personnes en trois ans au sein de la Direction Générale Industrielle. Notons aussi qu’il est fait appel à des anciens mécaniciens alors que la spécificité et l’évolution du travail des techniciens nécessite une requalification permanente.

Michèle Delaunay demande au Ministre de mettre en œuvre tout son crédit et son autorité auprès de la Direction d’Air France afin qu’une solution puisse être trouvée, afin de permettre la reconnaissance financière de la polyvalence et des qualifications des métiers de la filière aéronautique. Elle demande également, en raison de la situation de l’emploi de notre pays, que puisse être donnée des garanties sur la non délocalisation de la maintenance de la flotte d’Air France.

Propositions du Parti socialiste : pour une société amie de l’âge

Michèle Delaunay a participé à la présentation en bureau national des propositions du Parti socialiste pour la prise en charge solidaire de la perte d’autonomie, axées autour de la solidarité et de l’établissement d’un service public de l’autonomie.

Elle a particulièrement insisté sur l’importance de la prévision et de la prévention dans cet enjeu de société et proposé de fixer comme objectif la réduction de moitié de la durée de la période de grande dépendance qui est humainement la plus douloureuse et aussi plus coûteuse.

Cet objectif est réaliste, si l’effort est en effet porté sur l’aménagement du cadre de vie à l’échelon individuel comme à l’échelon des territoires et l’amélioration des conditions de vie pour chacun (revenus, alimentation, exercice physique,…). La réduction du temps de dépendance lourde au profit du temps où la perte d’autonomie n’est que partielle, possible à compenser et financièrement moins coûteuse, permettra ainsi la prise en charge du nombre croissant des âgés .

Lire le communiqué consécutif à la présentation en bureau national

Vers un fichage général de la population ?

L’Assemblée nationale a examiné le 7 juillet une proposition de loi de la majorité déjà adoptée par le Sénat dont l’objet est de lutter contre les fraudes à l’identité en créant un fichier national de la population comprenant des données biométriques. Ficher potentiellement 65 millions de personnes dans le seul objectif de lutter contre l’usurpation d’identité, touchant quelques dizaines de milliers de Français, peut-il être considéré comme anodin ? L’objectif de la droite est clair : sous couvert de lutte contre la délinquance, c’est le fichage biométrique de l’ensemble de la population française qui est ainsi organisé. De plus, la possibilité de reconnaissance faciale des individus est ouverte. Dans la rue, dans les transports en commun, lors de manifestations, chacun pourra, à terme, être reconnu et identifié. Il est légitime de s’interroger sur les futures utilisations par le ministère de l’Intérieur d’un tel fichier.

Contrairement aux projets de loi, les propositions de loi, d’initiative parlementaire, sont dispensées d’études d’impact et d’avis du Conseil d’Etat. La majorité n’a pas non plus jugé utile de consulter la Commission nationale informatique et liberté, alors que ce texte crée un grand fichier national de la population comprenant des données biométriques. La proposition de loi prévoit en effet la création d’une carte nationale d’identité biométrique comprenant les empreintes digitales.

De plus, une fonctionnalité pourra être activée par le détenteur de la carte d’identité pour ses transactions commerciales sur internet et dans ses relations avec l’e-administration, au moyen d’une puce lui permettant de s’identifier sur internet et de mettre en oeuvre sa signature électronique. On ne peut que s’interroger sur ce détournement à des fins commerciales de la carte nationale d’identité. Est-ce vraiment sa vocation ? La confusion entre des objectifs régaliens et d’autres mercantiles est évidente.

La création d’un grand fichier national composé des empreintes digitales est un enjeu majeur qui ne peut se faire au détour d’une proposition de loi adoptée à la va-vite. Le fait que chaque empreinte soit reliée directement à une identité revient à créer un fichier exhaustif de la population qui pourra être utilisé à d’autres fins. Toutes les limitations apportées concernant les fichiers de police et notamment le FAED (fichier des empreintes digitales) et le FNAEG (empreintes génétiques) n’auraient plus lieu d’être. Tous les citoyens seront dans la base du Ministère de l’Intérieur, criminels ou non.

Avec la possibilité de reconnaissance faciale des individus, chacun pourra, dans la rue, dans les transports en commun, lors de manifestations, être reconnu et identifié. Il est légitime de s’interroger sur les futures utilisations d’un tel fichier. La lutte contre l’usurpation d’identité serait alors un simple prétexte pour constituer un fichier général de la population. L’enjeu est majeur d’autant plus que ce processus est irréversible. Une fois ces données personnelles collectées, on ne pourra faire marche arrière.

La CNIL n’a pas été saisie et n’a donc pas émis d’avis écrit. Par conséquent, le Président du groupe, Jean-Marc Ayrault, a saisi la CNIL par un courrier en date du 30 juin 2011 afin qu’elle puisse émettre un avis formel et formuler les recommandations nécessaires avant l’examen en séance publique de la proposition de loi. Le Président de la CNIL s’est engagé à donner un avis avant la deuxième lecture au Sénat.

Les députés du groupe Socialiste, Radical et Citoyen ont voté contre cette proposition de loi en le 7 juillet en 1ère lectur

DSK : plus de jamais, toute la vérité doit être faite (communiqué de presse)

« C’est un grand soulagement de savoir, ce soir, Dominique Strauss-Kahn libre sur parole. Pour lui-même d’abord et parce que cela implique que les charges pesant sur lui ont changé d’ordre de gravité. La procédure se poursuit et l’inculpation n’est pas levée ; plus que jamais, toute la vérité doit être faite.


Des questions s’ajoutent à toutes celles que nous affrontons depuis le 15 mai. Les Français, au premier chef, sont en droit d’exiger que réponse leur soit apportée. Je pose l’une d’elles, qui prend aujourd’hui une singulière acuité. A quel moment précis l’Elysée a-t-il eu connaissance des faits reprochés à DSK ? 


Il n’est pas habituel, en effet, qu’un événement de cette sorte, survenu dans un hôtel international, appartenant de plus à un groupe français, et mettant en cause une personnalité de premier plan, implique la police locale et les médias sans l’avis des autorités du pays dont cette personnalité est ressortissante. Tous les contacts pris par la direction du Sofitel, leur date, leur horaire, ainsi que le détail des déclarations issues de cet établissement, méritent de ce point de vue analyse.
 


Le temps politique n’est pas celui de l’actualité immédiate. Cependant, je tiens à exprimer que le processus démocratique des primaires ne me paraît en aucun cas devoir être remis en cause. Un fait cependant devra être rapidement examiné : si toute charge à l’encontre de DSK devait être levée, il devra retrouver son poste à la direction du FMI.
 Je suis sûr que Mme Lagarde aurait alors l’élégance de l’entendre ainsi ».

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel