m

Matières premières agricoles : comment empêcher la flambée des prix alimentaires ?

Mme Michèle Delaunay attire l’attention de M. le ministre de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l’aménagement du territoire sur la volatilité des prix des matières premières agricoles et les difficultés qui en résultent.

L’indice mesurant les évolutions de prix d’un panier de céréales, oléagineux, produits laitiers, viandes et sucre est au plus haut depuis sa création en 1990. Les évolutions contrastées des productions au niveau mondial et les anticipations à la hausse ou à la baisse de marchés qui achètent et vendent très vite pour maintenir une plus value financière font fluctuer fortement les cours.

Les producteurs subissant la pression des acheteurs ont du mal à faire face aux charges de leurs investissements. De façon générale et pour nos pays, lorsque les prix baissent les agriculteurs souffrent de revenus en diminution et quand les prix augmentent, ce sont les consommateurs qui supportent des hausses de prix. Pourtant, pour de nombreux produits, la demande finale est sur le moyen terme assez stable et varie peu d’un mois à l’autre.

Dans ces conditions, des contrats de garantie de productions assurant sur plusieurs années l’achat de matières premières agricoles à un prix fixe convenu ou variant de façon encadré pourraient aider, d’une part, les industriels qui auraient moins à se couvrir pour acheter des matières premières et, d’autre part, les producteurs qui auraient de meilleurs prix de vente, enfin ils pourraient être favorables aux consommateurs qui bénéficieraient d’une stabilité des prix.

Mme Michèle Delaunay demande donc à M. le Ministre de bien vouloir prendre en compte cette suggestion et de la compléter par toute mesure nécessaire pour limiter la volatilité des produits agricoles.

Crédit à la consommation : un registre national pour protéger les Français

Mme Michèle Delaunay attire l’attention de Mme la Ministre de l’économie, des finances et de l’industrie sur l’augmentation inquiétante du nombre de ménages surendettés en France.

Le surendettement progresse en France : en 2010, on comptait 750 000 ménages dans cette situation qui n’est plus l’apanage des personnes sans emplois, mais qui touche également les classes moyennes, des couples travaillant et gagnant ensemble environ 2 500 €. Ce n’est plus un phénomène marginal, les Français ont de plus en plus de difficultés à boucler les fins de mois, et sont fortement tentés de recourir aux crédits à la consommation. Accessibles à tous, les organismes de crédits les consentent avec une trop grande facilité et certains ménages arrivent à en cumuler plusieurs dizaines.

Il apparaît nécessaire d’introduire un fichier positif, ou registre national des crédits, permettant de lutter contre le surendettement et de responsabiliser les établissements bancaires. Actuellement en place en Allemagne et en Belgique, il permet, tout en respectant les droits des personnes, de connaître le niveau d’endettement du demandeur de crédit, ainsi que le montant et la durée des crédits en cours. Neuf millions de Français ont souscrit à l’heure actuelle les crédits à la consommation, et compte tenu des effets de la crise et des difficultés financières des ménages ne serait-ce qu’à payer leurs factures d’énergie, ce chiffre ne ne peut malheureusement qu’augmenter.

Mme Michèle Delaunay demande donc à Mme la Ministre quelles mesures elle entend prendre pour protéger les Français de cette spirale infernale.

Adoption définitive du projet de loi « défenseur des droits » : une belle idée gâchée

Le Parlement a définitivement adopté le projet de loi du gouvernement portant création du Défenseur des Droits. Ce texte a suscité de longs débats, riches et passionnés, au sein des deux chambres.

Les Députés et Sénateurs socialistes se sont investis dans les discussions, proposant de nombreux amendements afin d’améliorer ce texte, parmi lesquels :

  • l’élection des présidents de collège qui sont présentés par le Défenseur des droits par les trois-cinquièmes du Parlement, ou par les commissions ;
  • la transformation des collèges en instances décisionnelles plutôt que consultatives ;
  • la publicité des raisons pour lesquelles le Défenseur des droits ne suivrait pas l’avis d’un collège, dans un soucis de transparence.

Ces propositions ont souvent trouvé un écho positif auprès d’une partie de la majorité gouvernementale. C’est ainsi que le Parlement a adopté la saisine directe du Défenseur des enfants, ou encore l’indépendance de la Commission nationale de déontologie de la sécurité.

Pourtant ce consensus a été remis en cause par le gouvernement, qui s’est opposé à toutes ces modifications pour ramener le texte à sa version première, rendant ainsi caduc le travail accompli.

Pour les Députés socialistes, ce texte reste donc une belle idée gâchée, créant une institution dont l’indépendance est toute relative, dont les pouvoirs sont limités et dont le bon fonctionnement même est incertain, puisque le gouvernement n’a pas cru bon de définir clairement son financement. Pour toutes ces raisons nous avons voté contre ce projet de loi.

Projet de loi immigration, 2ème lecture : un texte qui reste inacceptable

Sous la pression des Députés de gauche et, dans un second temps, d’une partie de la majorité gouvernementale, le gouvernement a finalement renoncé à étendre la déchéance de nationalité au delà du seul champ du terrorisme. Cette extension était contraire à la Constitution, laquelle assure « l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ».

Malgré ce recul de dernière minute, le projet de loi comporte encore des dispositions inacceptables :

  • La mise en retrait du juge des libertés et de la détention : les étrangers pourront être privés de liberté pendant 5 jours sur simple décision de l’autorité administrative et expulsés, même en cas d’irrégularités de la procédure, avant leur passage devant le JLD.
  • L’allongement de la durée de rétention : alors même que le Ministre Brice Hortefeux s’était engagé au moment de l’adoption de la directive « Retour » à ne pas allonger le délai de rétention des étrangers, celui-ci passe désormais de 32 à 45 jours.
  • Mais c’est la remise en cause du droit au séjour des étrangers gravement malades que nous devons considérer comme particulièrement condamnable : ce n’est plus en effet l’accessibilité réelle d’un traitement dans le pays d’origine qui permet d’obtenir une carte de séjour, mais seulement son inexistence. Cette évolution est lourde de conséquences et peut correspondre à un véritable arrêt de mort dans des cas de maladies graves nécessitant des traitements coûteux et/ou réservés à une élite. On sait aussi que peuvent être exclus de ces traitements des femmes ou des groupes ethniques discriminés.

C’est pourquoi les Députés socialistes ont voté contre ce projet de loi : nous ne pouvons cautionner un texte qui renonce à nos idéaux d’intégration, stigmatise les étrangers et entérine une politique migratoire sans principes ni résultats. Il s’agit au contraire de rompre avec cette logique d’affrontement et d’établir les principes et les règles d’une politique de long terme, conciliant intégration et maîtrise des flux migratoires.

Flambée du prix de l’essence, précarité énergétique:« Changez vos habitudes ! »

Michèle Delaunay a demandé à la Ministre de l’Economie et des Finances, le 9 mars à l’occasion d’une question d’actualité, de prendre des mesures concrètes pour aider les ménages à faire face à l’augmentation du prix de l’essence, qui alourdit encore aujourd’hui leur facture énergétique: lutte contre la spéculation, modulation temporaire des taxes prélevées par l’Etat et contribution des compagnies pétrolières.

Alors que précédemment la Ministre n’avait avancé que la formule ultra-libérale « transparence, concurrence et contrôle », le Secrétaire d’Etat chargé du Commerce n’a quant à lui que proposé que les Français changent leurs habitudes, ce qui montre qu’il n’a prêté à la question posée aucune attention, pas plus que son gouvernement n’en prête aux difficultés des Français qui s’aggravent chaque jour.

Lire le compte-rendu de la question et de la réponse

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel