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Cinéma numérique (2)

Mme Michèle Delaunay attire l’attention de Mme la secrétaire d’État chargée de la prospective et du développement de l’économie numérique sur la nécessité de développer et soutenir le cinéma alternatif numérique.

Le cinéma de luxe sur pellicule coûte en moyenne 6 millions d’euros, appelant des subventions de 200 à 500 000 euros. Ce coût important a notamment conduit des producteurs français à tourner à l’étranger.

Pour faire revenir ces producteurs, l’Etat a proposé un crédit d’impôt, ce qui suppose une double subvention venant du contribuable. Le cinéma entamant sa mutation vers le numérique (DV, puis HD), les économies ainsi réalisables deviennent considérables : le numérique coûte en effet 5 à 10 fois moins cher qu’une production traditionnelle (500 000 à 1 million d’euros).

Il manque aujourd’hui au Centre National de Cinéma un service exclusivement consacré au cinéma numérique, soutenant ces productions à petit budget en France. Le numérique est une chance pour le cinéma indépendant et les productions modestes. Le soutien qu’on lui accordera permettra à tout créateur d’écrire un scénario, de réaliser avec une simple caméra numérique, de monter son film sur ordinateur, et de le distribuer ou diffuser, quelque soit son budget. Au nom de la diversité culturelle et de l’accès de tous à l’art, nous ne pouvons faire impasse sur cette opportunité.

Michèle Delaunay demande donc à Mme la secrétaire d’État chargée de la prospective et du développement de l’économie numérique d’intervenir auprès du Ministre de la Culture et de la communication et d’envisager au sein du Centre National du Cinéma la création d’un service consacré au cinéma numérique, comme l’ont d’ores et déjà proposé certains experts sur le sujet.

Service civique : Intervention dans l’Hémicycle, le 4 février 2010

Je me réjouis aujourd’hui que le texte qui vient à notre examen soit issu d’une proposition de loi de la gauche et je crois que ce point mérite d’être souligné

Ce projet correspond à une véritable nécessité, après la suppression irréfléchie du service national en 2007, et la très insuffisante réussite du service civil, ne comptant que 3000 jeunes engagés alors que l’Allemagne en réunit 200 000.

Nous ferons de cette nécessité une authentique avancée à trois conditions :

Information et explication suffisante de la nature et des enjeux du service civique

Valorisation et en particulier valorisation universitaire

Statut européen

1- Le service civil a souffert d’un réel déficit d’information et de visibilité, de la lourdeur et de l’opacité des procédures, aussi bien pour les volontaires que pour les structures d’accueil.__

De nombreux jeunes – je pense notamment aux jeunes de quartiers fragilisés comme le Grand Parc à Bordeaux – passent à côté d’une opportunité et d’une aventure personnelle qui peut être, sinon déterminante, du moins un bon tremplin pour la suite de leur vie citoyenne, sociale et professionnelle.

Aujourd’hui il ne s’agit donc pas simplement de faire, Monsieur le Haut Commissaire, mais de faire savoir. Pas aux médias, aux jeunes concernés.

Pour cela il faut compter sur le vecteur précieux que constituent les associations agréées d’éducation populaire. Je pense à toutes les antennes de la Jeunesse Ouvrière, d’Unis-cité bien entendu, aux MJC et au CNAJEP qui les rassemble. Or les dernières lois de finances n’ont pas démontré un soutien suffisant de l’Etat aux politiques de jeunesse et d’éducation populaire, pratiquant au contraire l’amputation de 15 % en 2009 des crédits dédiés aux conventions avec les associations de jeunesse et d’éducation populaire. La mise en oeuvre du service civique va nécessiter un sérieux changement d’orientation.

Expliquer la nature et les enjeux du service civique, bien montrer qu’il ne s’agit en aucun cas d’un emploi au rabais mais bien d’un service et d’un service civique – et pas seulement civil – destiné à réaffirmer dans la pratique les valeurs républicaines de solidarité et de partage. C’est déjà le sens qu’ont su donner de nombreux volontaires à leurs projets au niveau local : Unis-cité à Bordeaux a ainsi mobilisé 24 volontaires sur un projet nommé « Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et lien intergénérationnel » que j’ai choisi de parraîner au sein de 3 maisons de retraites.

2- Pour toucher un public aussi large que possible, il faudra aussi garantir à chaque jeune, indépendamment de son niveau de diplôme, la valorisation de cette expérience sur son parcours. Nous sommes dans un système compétitif, donnons aux jeunes des armes d’un nouveau genre : cela valorisera leur carrière, cela valorisera surtout le sens d’un engagement civique.

Depuis début janvier, les étudiants de l’Ecole de management de Bordeaux peuvent effectuer un service civique de 6 à 9 mois, pris en compte dans leur scolarité. Un accord a été signé avec l’association Unis-Cité. Suivis par un tuteur, les volontaires participent à un projet de lutte contre l’exclusion, les discriminations, à une mission de solidarité entre générations ou de protection de l’environnement. Voilà un bon exemple. La solidarité est désormais pour eux à tous les sens du terme une unité de valeur.

Certaines universités ou écoles sont néanmoins frileuses. Souvent l’université, au delà de blocages psychologiques, n’a pas les moyens nécessaires de vérifier si l’intervention du jeune volontaire est sérieuse et si elle peut faire l’objet d’une valorisation sur le cursus. La question des moyens alloués par l’Etat aux Universités pour qu’elles puissent le faire et intégrer en pleine confiance le dispositif se pose maintenant plus que jamais.

Valoriser le service civique en allant à la rencontre des écoles comme vous le faîtes, Monsieur le Haut-Commissaire, est une bonne chose, mais il ne faudrait pas, là encore, que les universités soient laissées sur le bas côté. Le futur « service learning », déjà expérimenté à l’Essec et consistant à faire du service civique un outil d’enseignement avec une partie cours et une partie pratique, ne doit pas rester le privilège des seules écoles privées ou semi-privées.

Quels moyens serez-vous prêts à consacrer à la mise en oeuvre sur l’ensemble des campus universitaires du service civique ?

3 – Donner du corps à la dimension européenne du service civique

Là subsiste une réelle faiblesse du système que vous nous proposez

L’exposé des motifs mentionne la dimension européenne que pourrait avoir le service civique mais cette intention ne se traduit par aucune proposition concrète dans le texte. Nous pourrions pourtant aisément nous inspirer de modèles mis en place dans d’autres pays européens et qui sont des modèles de réussite. Le service volontaire italien par exemple parvient à mélanger des jeunes de toutes classes sociales : il serait pertinent de travailler avec leurs équipes.

Il faudrait également penser à créer un statut européen pour le service civique, qui permettrait une plus grande mobilité pour chaque jeune, quel que soit sa formation : la réussite des programmes tels que les double-cursus, Erasmus, Leonardo, les VIE et les VIA doit nous y inciter. Cet aspect ne peut être oublié par le service civique au risque d’en faire un projet figé à l’heure où nous souhaitons favoriser la montée d’une citoyenneté européenne, la maîtrise des langues et la connaissance des cultures étrangères.

Alors que Bordeaux est une métropole connue de nos partenaires européens, il est impensable qu’en dehors d’un cursus Bac+5 à l’IEP ou en école de management, les jeunes Bordelais ne puissent avoir l’opportunité de partir et d’acquérir une expérience à l’étranger s’ils n’ont pas les moyens financiers individuels de le faire.

Il faut offrir aux structures d’accueil l’opportunité de développer des partenariats internationaux et de proposer des projets d’intérêt public européen mais aussi élargis à la coopération décentralisée.

Ce projet de service civique, c’est avant tout l’opportunité de renforcer la cohésion sociale via l’engagement, de donner plus de corps à nos échanges européens, et par là même plus de chair et d’âme à la citoyenneté de demain : saisissons comme il se doit cette occasion.

Suppression de la profession d’avoué

Mme Michèle DELAUNAY attire l’attention de Mme la Garde des Sceaux sur le projet de loi n°2206 dont l’objet est de supprimer la profession d’avoué et qui arrive en deuxième lecture à l’Assemblée nationale.

Totalement méconnue du grand public, la profession d’avoué participe directement au bon déroulement des procédures et au fonctionnement des cours d’appels, en assurant la représentation des parties et la mise en état contradictoire des affaires. Elle contribue directement à l’efficacité de la justice.

Si l’on compte 444 avoués en France, leurs 235 entreprises emploient 1850 salariés concentrés dans les 28 villes sièges de Cour d’appel, dont Bordeaux.

Le projet de loi voté dans les deux Chambres n’a malheureusement pas été accompagné de l’étude d’impact prévue par l’article 39 de la Constitution révisée, rendu applicable par la loi organique n°2009-403 du 15 avril 2009 relative à l’application des articles 34-1, 39 et 44 de la Constitution.

On sait pourtant qu’elle sera non seulement néfaste pour l’emploi et coûteuse pour l’Etat, mais aussi source de dysfonctionnements au sein des Cours d’appel, comme l’ont évoqué les Présidents de Cours d’appel le 10 décembre dernier en demandant que la fusion avocats/avoués n’entre en vigueur qu’avec la stabilisation de la procédure et de la communication électronique.

Mme Michèle DELAUNAY demande à Mme la Garde des Sceaux de revenir sur cette réforme en mesurant son impact et/ou d’allonger d’une année supplémentaire la période de transition fixée par le texte.

Financement de la Restauration d’Auschwitz

Mme Michèle DELAUNAY attire l’attention du Premier Ministre sur la question du financement de la restauration d’Auschwitz.

Alors que nous commémorons le 65ème anniversaire de la libération d’Auschwitz-Birkenau, la question de la conservation du camp et de son financement, est toujours d’actualité. Le camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau, situé dans la petite ville d’Oswiecim, non loin de Cracovie, menace en effet de disparaître si rien n’est rapidement entrepris pour le restaurer.

« L’Allemagne ne peut se soustraire, et ne se soustraira pas, à son devoir », a affirmé, le 28 février 2009, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, en réponse au cri d’alarme lancé peu avant par son homologue polonais, Radoslaw Sikorski, à l’attention des gouvernements européens. Or, le ministère de la culture polonais (auquel revient le financement du site, classé institution d’État depuis sa création en 1947) est incapable de fournir à lui seul les 120 millions d’euros dont le musée d’Auschwitz-Birkenau a déclaré avoir impérativement besoin pour sa conservation. Une collecte de fonds internationaux a donc été lancée.

En promettant d’y participer à hauteur d’un million d’euros, l’Allemagne qui, depuis 1990, avait déjà fourni 20 millions d’euros pour l’entretien du site, lors d’opérations ponctuelles de mécénat, a été le premier État européen à réagir, Frank-Walter Steinmeier assurant par ailleurs que « des moyens supplémentaires seraient mis en oeuvre dans le prochain budget ». Elle a finalement décidé de participer à hauteur de 50% au financement de cette restauration.

Chaque Etat-membre de l’Union européenne et chaque citoyen doit se faire porteur de mémoire et contribuer d’une manière ou d’une autre à perpétuer le témoignage des souffrances liées à la période nazie et de l’abomination que fut la Shoa.

La France, elle non plus, ne peut se soustraire à son devoir. Le gouvernement ne peut rester sourd à l’appel lancé depuis plus d’un an et doit s’engager, comme son voisin allemand, à financer cette restauration, au nom de l’histoire de l’humanité.

Mme Michèle DELAUNAY demande donc au Premier Ministre de prendre des engagements fermes et immédiats en matière de financement pour la conservation du site d’Auschwitz-Birkenau.

Port de Bordeaux : une réponse en tous points insatisfaisante

La réponse donnée ce midi par M. le Secrétaire d’Etat BUSSEREAU, exprimée par la voix de Mme JOUANNO, est en tous points insatisfaisante au regard des attentes des Bordelais.

La question orale de Michèle DELAUNAY relative à l’avenir du port exigeait des preuves concrètes de l’engagement gouvernemental pour sa relance et ses investissements fondamentaux.

Le Secrétaire d’Etat a fait état d’une enveloppe exceptionnelle de 100 000 euros et d’une première dotation de 5 millions d’euros, ceux-ci bien éloignés des 14 millions demandés par le port.

Ce montant très insuffisant est proposé au prétexte que le gouvernement attend la mise en place d’un projet stratégique pour engager un financement supplémentaire. Ce prétexte n’est pas recevable puisque les 14 millions demandés par le port l’ont été pour des investissements fondamentaux tels l’entretien des accès maritimes et les réaménagements des passes, qui sont conditionnels de tout choix stratégique et indépendants de sa nature.

D’autre part, M. BUSSERAU a fait état de la mise en place d’un comité stratégique concernant le seul site du Verdon alors que c’est bien d’un projet global impliquant les différents sites dont le port a besoin.

Michèle DELAUNAY s’est élevée contre ce « saucisonnage » qui affaiblit la force potentielle du projet et a demandé à l’issue de la séance que l’ensemble des élus ainsi que les représentants de l’Union maritime soient associés à ce comité stratégique. Elle confirme cette demande par courrier au Secrétaire d’Etat

M. BUSSEREAU a également évoqué dans sa réponse les 12 millions versés au titre du dragage alors que cette charge relève par la loi des obligations de l’Etat et que les sommes ainsi allouées ne doivent en aucun cas être portées au compte du Plan de relance.

Plus que jamais, Michèle Delaunay est mobilisée aux côtés des responsables et du personnel portuaire pour obtenir que Bordeaux reçoive sa part légitime de l’enveloppe de 174 millions consacrée au plan de relance portuaire.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel